Point de vue n°100
Une stratégie nationale bas carbone inappropriée
Le Président de la République, le 17 décembre 2017 sur France 2, a rappelé que sa priorité était la réduction des émissions de CO2. Eurostat, le 4 mai 2018,a publié les émissions de CO2 françaises liées à l'énergie, en augmentation de 3,2% en 2017 par rapport à 2016. Le Commissariat Général au Développement durable, dans un Rapport du 27 avril, donne le chiffre de 3%, en précisant que les émissions corrigées du climat ont cru de 4%. Ces chiffres, fort inquiétants, viennent après deux ans de croissance des émissions de CO2 liées à l'énergie : notable en 2015, un peu plus faible en 2016. Trois années de suite notre pays n'a pas réussi à diminuer ses émissions de CO2 liées à l'énergie. La dernière année, 2017, montre une tendance inquiétante. Le Suivi de la Stratégie Nationale Bas-Carbone publié en janvier 2018 indique que 60% des fonds publics destinés à cette stratégie sont consacrés au secteur électrique. Notre politique s'acharne à décarboner un secteur, l'électricité, qui l'est déjà largement. Il n'est donc pas étonnant que nous augmentions nos émissions de gaz à effet de serre.
Il est urgent de remettre en question une politique mettant l'accent sur le développement du solaire et de l'éolien visant à décarboner un secteur qui l'est déjà largement. Il faut consacrer les fonds publics à d'autres domaines. La répartition des ceux-ci doit être revue en privilégiant la mobilité et les bâtiments, dont les émissions de gaz à effet de serre explosent et représentent désormais la moitié du total français. On s'étonne en particulier, que le chauffage électrique pour les nouveaux bâtiments recule devant les chaudières à gaz. Ce qui annule, et de loin, les effets de la promotion des véhicules électriques. Pour revoir notre politique, on peut s'inspirer, entre autres, du dernier rapport de la Cour des Comptes sur les énergies renouvelables.