Question n°453
Un super mix avec super phenix
le ,Il y a eu très peu d'avis sur super phenix (programme dit non rentable, et arrêté pour cause de dogmatisme et de lobying), alors je mets ma graine. C'est une technologie mature et prête à l’emploi, chère face à la concurrence des centrales actuelles du au coût bas de l'uranium, mais certainement moins chère que celles qui sont en train d'être construites à la Hague ou en Angleterre (qui fait découvrir tous les problèmes inhérents à tous les prototypes). Donc, face à un besoin grandissant d'électricité, pourquoi ne pas relancer le débat sur ce type de centrales ?
Les réacteurs de 4ème génération à neutrons rapides de type Superphénix ont la capacité de valoriser le plutonium et l’uranium contenus dans les combustibles usés MOx, ainsi que l’uranium appauvri. Ainsi, dans un parc composé exclusivement de tels réacteurs, la valorisation de ces matières permettrait de se passer totalement d’uranium naturel importé, d’accroître l’indépendance énergétique de la France et d’améliorer le confinement des déchets ultimes.
Néanmoins, le déploiement industriel de tels réacteurs et leur complémentarité avec un parc destiné à une production électrique de masse restent encore à démontrer. Pour rappel, durant sa dernière année de fonctionnement en 1996 en équivalent pleine puissance, le coefficient de disponibilité de Superphénix n’était que de 51,3 %, soit 30 points en-dessous du fonctionnement d’un réacteur du parc existant. De plus, la recherche réalisée depuis plus de 20 ans dans le cadre de la loi de 1991, puis de celle de 2006, a démontré que ces réacteurs ne permettaient pas de modifier profondément la gestion des déchets radioactifs de haute activité à vie longue. En effet, un parc composé entièrement de tels réacteurs permettrait de réduire l’emprise du stockage des déchets de haute activité à vie longue mais ne pourrait l’annuler. Enfin, la disponibilité des ressources mondiales en uranium est telle que le déploiement de tels réacteurs ne peut s’envisager qu’à l’horizon de la fin du siècle.
Cela étant, ces réacteurs continueront à faire l’objet de recherches, y compris au travers de collaborations internationales, dans une optique de fermeture du cycle du combustible nucléaire, au regard du caractère stratégique que revêt le traitement-recyclage de ce combustible pour le Gouvernement, comme cela a été réaffirmé dans la communication du Conseil des Ministres du 7 novembre 2017.
A ce titre, afin de relancer la R&D autour cette filière, un projet de construction d’un démonstrateur industriel appelé Astrid et piloté par le CEA a été lancé depuis 2010. Le projet ASTRID est aujourd’hui en phase d’avant-projet détaillé (APD) et ce jusqu’en 2019, date à laquelle l’État décidera de la poursuite ou non du projet. Il est prévu que la décision soit prise en prenant en compte plusieurs enjeux : (i) la gestion à long terme des matières et des déchets radioactifs ; (ii) la pertinence économique et la temporalité d’un déploiement d’une filière de réacteurs à neutrons rapides ; (iii) les possibilités de financement d’ASTRID par des partenaires industriels.