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Question n°194

Transports : développement de la filière hydrogène

Ajouté par NOEL ANONYMISé (Hombourg-Haut), le
[Origine : Site internet]
Mobilités

Pourquoi n’intensifions-nous pas plus le développement de la filière hydrogène, gaz facilement utilisable dans les moteurs thermiques, gaz non générateur de particules, de CO2 et de NOX ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

L'hydrogène est un vecteur énergétique qui aura un rôle majeur à jouer dans la transition énergétique, notamment car il permettra d'apporter la flexibilité nécessaire à l'insertion d'une part croissante d'énergies renouvelables. Il constitue également un vecteur de décarbonation du réseau gaz.

 L'hydrogène est aujourd'hui majoritairement produit à partir de ressources d'origine fossile (gaz, charbon, hydrocarbures). Toutefois, l'hydrogène peut être décarboné lorsqu'il est produit par le procédé d'électrolyse, à condition que l'électricité ayant servi à le produire soit elle-même décarbonée ou lorsqu'il est produit à partir de biométhane. Dans ce cas, il peut alors être un vecteur de réduction des émissions de CO2.

 L’hydrogène peut alors, comme vous l’indiquez, apporter une solution pour la mobilité propre, qui sera complémentaire aux batteries et au bioGNV. En particulier, l’hydrogène présente des avantages clés pour les usages intensifs qui nécessitent une forte autonomie et un faible temps de recharge. Ces avantages se retrouvent surtout dans certains transports lourds (routier, ferroviaire et fluvial), pour lesquels le poids, l’encombrement et l’énergie embarquée des batteries restent pénalisants à ce jour. Ces transports lourds sont un levier majeur pour assurer des volumes d’hydrogène importants rapidement et engendrer un écosystème autonome par des économies d’échelle en permettant de déployer plus rapidement des stations de taille importante.

 C’est pourquoi la filière hydrogène française a bâti une feuille de route avec une priorité sur les véhicules utilitaires et les « flottes captives ». Dans cette approche, les stations et les véhicules sont proposés de façon simultanée aux entreprises et collectivités. Les flottes permettent à la fois de rassurer les clients sur l’existence d’une infrastructure et de rentabiliser plus rapidement l’investissement réalisé dans les stations. De nombreux projets ont ainsi déjà vu le jour dans les territoires autour de flottes de véhicules professionnels.

 Début 2017, on dénombrait ainsi une quinzaine de stations hydrogène pour environ 200 véhicules. A titre d'exemple, peuvent notamment être cités les taxis « Hype » à Paris ou encore, des bus à haut niveau de service qui seront bientôt mis en service à Pau. En effet, l’hydrogène présente des avantages clés pour les usages intensifs qui nécessitent une forte autonomie et un faible temps de recharge.

 Dans ce contexte, le Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire a dévoilé le 1er juin dernier son Plan hydrogène constitué d’une stratégie de long terme et de mesures d’accompagnement pour des premiers déploiements en France afin de renforcer la filière industrielle française de l’hydrogène.

Ce plan propose notamment des objectifs de déploiement des écosystèmes territoriaux de mobilité hydrogène sur la base notamment de flottes de véhicules professionnels, qui pourront être repris pour la PPE :

-          5 000 véhicules utilitaires légers et 200 véhicules lourds (bus, camions, TER, bateaux) ainsi que la construction de 100 stations, alimentées en hydrogène produit localement à l’horizon 2023 ;

-          de 20 000 à 50 000 véhicules utilitaires légers, 800 à 2000 véhicules lourds et de 400 à 1000 stations à l’horizon 2028.

 L’objectif du Gouvernement est de développer les solutions de mobilité à hydrogène fondées sur les piles à combustible qui permettent d’envisager une mobilité totalement décarbonée, tout d’abord sur les segments de mobilité où l’hydrogène est le plus pertinent. L’utilisation d’hydrogène dans des moteurs thermiques est également regardée avec attention par la Gouvernement, comme dans le cadre du projet Grhyd dans lequel un carburant composé de 80 % de gaz naturel et 20 % d’hydrogène est testé, bien que cette option ne permette pas d’envisager des taux d’intégration élevés d’hydrogène.