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Question n°651

Valoriser auprès du public la filière du traitement-recyclage des combustibles usés

Ajouté par Marie ANONYMISé (LA HAGUE), le
[Origine : Site internet]
Energie nucléaire

Certains pays, comme les États-Unis, sont en train de s’orienter vers le stockage à sec des combustibles nucléaires usés. La filière française permet de recycler des matières nobles, l’uranium et le plutonium, qu’elles soient d’origine civile ou militaire, pour les transformer en énergie civile. Quid de l’état des emballages de stockage à sec dans 200 ou 300 ans, et de la difficulté pour les générations futures de reprendre des combustibles qui pourront être ruptés ou fragilisés ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Comme vous l’indiquez, les États-Unis s’orientent vers un entreposage à sec de longue durée de leurs combustibles nucléaires usés dans l’attente d’une gestion pérenne de ces combustibles. Ce choix est cohérent avec leur orientation nationale en matière de cycle du combustible : ils sont effectivement défavorables au traitement-recyclage des combustibles usés depuis les années 1970 pour des questions relatives à la non-prolifération du plutonium.

A contrario, les combustibles usés sont entreposés sous eau en France. Ce choix est cohérent avec l’orientation industrielle du retraitement des combustibles prise par la France.

Comme l’indique l’IRSN, dans un rapport[1] comparant l’entreposage à sec ou sous eau des combustibles usés récemment publié, les deux types d’entreposage ne répondent en effet pas aux mêmes besoins et dépendent du choix de gestion des combustibles usés. L’entreposage en piscine est indispensable pour les combustibles peu refroidis et l’entreposage à sec convient bien aux combustibles très refroidis. D’un point de vue de la sûreté, le paramètre déterminant est en effet la puissance thermique des combustibles entreposés. Dans le cas d’un entreposage à sec, les gaines d’assemblages combustibles chauds, qui représentent la première barrière de confinement de la radioactivité, seraient plus sollicitées thermiquement alors que leur tenue mécanique n’est pas encore démontrée sur le long-terme.

Ainsi, l’entreposage en piscine convient très bien à la stratégie française de gestion du combustible usé en termes de procédés puisque les ateliers de traitement sont directement reliés aux piscines et en termes de refroidissement du combustible MOx usé dont la puissance thermique unitaire est bien plus élevée que celle d’un combustible UNE usé et décroît plus vite sous eau que dans l’air. Il permet également de laisser ouverte les options de reprise pour retraitement ou stockage définitif sur de longues périodes.