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Avis n°71

Compte rendu de l'atelier Emploi, tenu le 20 mai à Poligny

Ajouté par La commission particulière (Paris), le
[Origine : Réunion publique]
Emplois

Bonjour à tous,

Voici ci-dessous le compte rendu de l'atelier "Emploi" qui s'est tenu le 20 mai à Poligny. N'hésitez pas à réagir à ce compte rendu et à poursuivre le débat sur ce thème via le système de commentaires en bas de page. L'enregistrement audio de ce rendez-vous est disponible sur la page Autres rendez-vous du débat.

Rappel : pour vos questions, utilisez ce formulaire.

La Commission particulière

 

Atelier Emploi

Poligny, le 20 mai 2015

Compte rendu

 

Cet atelier ouvert à 20 h 05 et clos à 23 h 25  a réuni environ 120 personnes. Beaucoup d’interrogations sur les futurs emplois générés par le projet de Center Parc, la dénonciation par une partie du public des emplois non qualifiés, précaires et mal payés liés à l’économie marchande mondialisée et la crainte exprimée par d’autres que Center Parc soit un acteur trop puissant destructeur des activités touristiques existantes. Des réponses et des engagements du groupe Pierre & Vacances-Center Parc et plusieurs propositions d’initiatives venues du public pour voir le territoire tirer parti du projet.

Accueils rapides de M. Dominique Bonnet, maire de Poligny, qui dément un propos de presse selon lequel le Conseil municipal se serait prononcé sur un autre tracé pour l’accès au futur Center Parc, et de Mme Claude Brévan, présidente de la CPDP qui explique l’indépendance statutaire de la commission et annonce la mise en ligne prochaine sur le site électronique de la commission des propositions et idées du public.

Présence de M. Chabert, directeur général de PV Développement, du groupe Pierre & Vacances – Center Parcs (PV-CP) maître d’ouvrage du projet, accompagné de plusieurs collaborateurs et collaboratrices.

Mme Fatima Ouassak, membre de la CPDP et animatrice de l’atelier, énonce les problématiques de la réunion :

  1. La nature des emplois (à temps plein ou partiel, durée des contrats, conditions de travail, …) à évoquer en plénière
  2. L’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi, à évoquer en sous-groupe
  3. L’articulation entre accompagnement à l’emploi et offre du CP, à évoquer en sous-groupe

 

La nature des emplois 

Quels emplois ? Pour M. J. Chabert, le groupe Pierre & Vacances – Center Parcs crée des emplois directs et indirects. Il n’a pas l’expérience d’un Center Parc de 400 cottages, jauge de moitié plus petite que ce qu’il exploite actuellement,  il extrapole les perspectives de ses activités. Il distingue la phase de la construction de celle de l’exploitation. Pour la construction : entre 250 et 500 emplois pendant 2 ans, au début dans le BTP, puis ensuite dans l’artisanat, les équipements, le mobilier. Pour l’exploitation moins saisonnière que celle du tourisme été/hiver, ce sont de courts séjours de 3 à 4 jours d’une population urbaine, toute l’année, y compris hors vacances scolaires. Prévoir 300 employés environ selon les choix d’internaliser ou d’externaliser les tâches. Sur les sites CP existants : emplois internes : 85 % en CDI, et 15 % en CDD. 60 à 65 % d’emplois à temps plein. 35 à 40 % d’emplois à temps partiel, inhérents au tourisme, pour le nettoyage des locations les jours de départ. A Poligny, ce serait 189 emplois à temps plein, 111 à temps partiel. Les emplois externes ou indirects sont générés par les achats de biens ou de prestations : ce serait 5 M€/an qui favoriseront les emplois locaux et régionaux dont la forte proximité est nécessaire. La formation est à anticiper avec la participation des partenaires et des institutions dédiées. Le projet reste à faire.

Rémunérations. Le public s’interroge. M. Pottin (PV-CP) cite une étude INSEE Moselle et une enquête PV-CP interne qui concluent à une rémunération moyenne horaire sur le site des Trois Forêts (Moselle) de 12,65€/ heure, soit supérieure de 6,5% à la grille des métiers du tourisme. Refus d’un calcul du salaire médian qui confondrait 35 métiers différents et n’aurait pas de signification.

Mme Jeanne P., d’un village voisin, revient ensuite sur la rémunération pour 39h/mois et demande des détails. PV-CP évoque 380 €/ net/mois. Ces employés cherchent souvent d’autres emplois complémentaires. PV-CP les aide, c’est son intérêt pour ne pas les voir partir. Il y a des formations proposées et diplômantes pour augmenter l’employabilité de ces personnes. Mme P. rappelle que le Conseil général de Lorraine avait financé 5,5 M€ au titre de la formation. M. Chabert (PV-CP) explique que le CG 57 a financé plusieurs démarches : diagnostics, emplois pour l’énergie, etc. Le CG 57 avait observé que l’ouverture du CP pouvait inciter des personnes en poste à postuler au risque de déstabiliser des hôtels existants. D’où un programme de formation engagé deux ans auparavant pour le nombre d’emplois disponibles à venir. Même démarche dans la Vienne avec les maîtres-nageurs-sauveteurs pour l’ouverture en juin 2015. Ces programmes sont mis en place avec les conseils régionaux et les coûts peuvent être importants.

Le turn-over constaté en Moselle dans les 3 premières années aurait été de 30 %. Signifie-t-il que les emplois sont insupportables ? M. Rémy Pontier responsable d’ATD Quart Monde Jura s’exprime au nom des plus pauvres privés d’emploi.  Combattre les préjugés. Resocialiser. Insérer. Le RSA ne suffit pas pour vivre. CP offre des emplois non qualifiés et ingrats, des emplois de 39h/mois qui nécessitent des moyens de transport. Il faut développer les emplois à domicile, les emplois non marchands. M. Pottin (PV-CP) confirme un turn-over de 30% des emplois à l’ouverture du CP de Moselle. C’est habituel los de la création d’un site. Il y a des ajustements. Ce turn-over est tombé à 12 % maintenant. Il se défend de créer des emplois précaires. Ce sont des emplois peu qualifiés à temps partiel, caractéristiques du tourisme. Ne serait-ce pas des emplois aidés qui disparaissent avec la fin de l’aide ? Le turn-over et le temps partiel seraient-ils liés aux emplois aidés ? PV-CP s’en défend : son intérêt est d’avoir des équipes solides et fiables, le groupe n’a pas de logique de recrutement pour bénéficier d’aides et renvoyer des personnes ensuite. 92 % du personnel est satisfait. PV-CP veut fidéliser ses collaborateurs, les voir partir n’est pas son intérêt. En réponse à une question, il précise ne pas utiliser d’intermittents. Une fiche sera publiée sur le site du débat.

La formation. A quel rythme est assurée la  formation, qui la paie : Pôle emploi, c’est-à-dire les contribuables,  ou le groupe PV-CP ? Selon les responsables de PV-CP, Pôle-Emploi définit les besoins de la profession pour le territoire, fixe ses priorités et sélectionne des candidatures adressées à PV-CP. Son seul critère est la qualification pour les emplois proposés. PV-CP réalise les premiers recrutements avec l’aide de Pôle-emploi et s’engage à recevoir toutes les personnes retenues par PE. PV-CP élabore son plan de formation interne.  Il est demandé à PV-CP de préciser le cahier des charges des métiers donné à Pôle-emploi et les critères de sélection. On questionne sur les parcours professionnels internes. Des exemples de promotions spectaculaires  verticales ou horizontales sont donnés par PV-CP, ce que seul permet un grand groupe. Des informations seront publiées dans le débat.

Quels métiers externalisés ? M. Daniel B., originaire de Plasne, questionne : quels métiers seront externalisés, quelle sera la politique de promotion, quelle politique de la qualité et ses conséquences sur la rémunération ? M. Chabert (PV Développement) évoque la possibilité d’externaliser la restauration, certains loisirs, l’information touristique. Décisions non prises. Il évoque le CP de la Vienne et ses partenariats avec des autorités publiques et avec les chambres d’agriculture.

Quelle convention collective ? M. Bernard D., d’Arbois, qui a toujours travaillé dans l’hôtellerie confirme le turn-over habituel, évoque ces métiers parfois inconfortables et pas faciles et s’intéresse aux avantages en nature : 13ème mois, respect du SMIC hôtelier, mutuelle, etc. Surprise : PV-CP relève de la convention collective de l’immobilier : pas d’avantages en nature, mais des repas à 2.50€, un 13ème mois, une mutuelle (qu’une loi récente impose maintenant), une prime d’ancienneté. PV-CP présente alors sa politique managériale avec des primes pour motiver certains métiers (commercialisation), des bonus par équipe, des activités d’échanges et de motivation entre collaborateurs avec des récompenses comme des journées conviviales évènementielles entre collaborateurs.

 

Sous-groupe de travail 1 sur l’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi

Animation : Mme F. Ouassak de la CPDP

Quels emplois ? Une femme constate que beaucoup de femmes et de jeunes cherchent des emplois peu qualifiés à temps partiel. L’aide à domicile propose des emplois, les TAP (Temps d’activités périscolaires)  également. Les postes de PV-CE pourront-ils venir en complément ?  Un jeune homme s’interroge sur la stratégie de l’emploi. Le secteur associatif souffre : 8 à 10 % des emplois y sont fragilisés, même difficulté pour la culture (festivals). Comment trouve-t-on des financements pour le CP alors qu’il en manque ailleurs ? Quel est le taux de chômage dans la région ?

Un représentant de Pôle-emploi explique que beaucoup d‘offres ne sont pas pourvues en raison de l’inadéquation des qualifications et compétences. Il faut un an pour pourvoir un poste qualifié. Les jeunes diplômés de l’Université sans qualification technique ne sont pas employables. Le Jura souffre aussi de l’attractivité de la Suisse. Les personnes sans qualification ou à la recherche d’emploi à temps partiel (enfants à charge) seront intéressées par les offres du CP.

M. J-L Tissier, représentant de la CAPEB, rappelle que des entreprises du BTP ferment avec du personnel qualifié. L’activité a baissé de 6% en 2015. Le préfet s’est réjoui du succès du Forum emploi qui a réuni 5000 personnes. Pas la CAPEB. Le BTP a besoin du chantier du CP pour éviter des fermetures.

Quels emplois pour l’hôtellerie ? Une femme évoque les formations hôtelières à Poligny et Arbois. Les jeunes ont besoin de stages. Le CP pourrait-il en proposer ?  On évoque l’hôtellerie du Jura insuffisante. Aucun hôtel à Poligny ne peut accueillir un car de touristes. Les jeunes souhaitent rester et partent à Dijon, Paris ou en Ecosse parce qu’il n’y a pas de structures pour les employer. D’autres formés au tourisme changent d’orientation. C’est un paradoxe. Avec le tourisme, il y a aussi les métiers de l’animation. La venue d’un CP peut leur offrir des perspectives. Certes ces métiers sont difficiles, on évoque le turn-over, les horaires, les congés, la fatigue, etc. Il faut former des jeunes très tôt.

Quel partenariat avec le CP ? C’est une bulle fermée qui doit s’ouvrir aux associations et à d’autres partenariats. PV peut offrir des emplois quand les collectivités locales ne le peuvent plus.

Quelles autres initiatives pour l’emploi ? M. Michel M. a noté que le projet de CP fournirait du travail au BTP pour 2 ans. Il faut d’autres projets. Il y a à Poligny au moins 200 logements sans protection thermique. Il faut aider les propriétaires, ça coûtera moins cher que le CP.

Quels seront les profils et les besoins des clients du CP ? Si les clients restent dans le CP, l’économie locale n’y trouvera pas beaucoup d’intérêt. Il faut une stratégie pour que ces clients sortent découvrir la région, c’est aux habitants de l’élaborer. Il y aura alors d’autres emplois externes et pas seulement ceux indirects suscités par les dépenses du CP. On évoque le besoin d’une étude de marché. Une personne a fait à la louche une estimation. Pour elle, les retombées seront d’abord pour l’achat de carburants, environ 1,2 M€/an. Les autres dépenses seront limitées. Elle les évalue à 61€/ famille. C’est peu. Peut-être, mais c’est à étudier pour développer des activités. La clientèle viendra de Lyon et de Suisse. Le Président de la communauté de communes, Jean-François Gaillard, pense qu’il y aura des achats de vins, de Comté, qu’il y aura des créations d’emplois. Tout est à réfléchir. Un autre atelier du Débat public sera consacré à ce thème.

Le CP peut-il conduire à des suppressions d’emplois ? La révolte !  La question est posée et reste sans réponse. Mais elle suscite une sorte de révolte dans l’atelier. Une personne, suivie d’autres, dénonce le CP qui propose un tourisme artificiel et fait peur. Il existe un accueil dans les fermes qui marche bien. La bulle tropicale est un non-sens, et si les retombées extérieures sont principalement les ventes de carburant, ce sont les supermarchés seuls qui en auront le bénéfice. La décision d’autoriser ce CP est politique et on ne nous écoute pas, c’est comme pour la réforme des collèges. On va détruire une économie locale. Nous défendons un paysage, des vraies valeurs. Avec moins d’argent, on peut faire plus d’emplois. Il faut investir sur d’autres secteurs qui favoriseront l’emploi : les économies d’énergie, la création de parcs naturels attractifs, les métiers verts qui sont l’avenir.

Alors, le CP peut-il répondre à un besoin d’emplois, sera-t-il un concurrent utile ? M. Gaillard, président de la communauté de communes, reçoit déjà des CV. La CPDP aussi ! Mais Pôle-emploi qui reçoit les demandes d’emplois n’a pas le droit de les sélectionner selon leur localisation. Comment être assuré que ce seront des candidatures locales qui seront d’abord retenues ? Et si c’est le cas,  le CP ne va-t-il pas siphonner les bonnes candidatures au détriment des acteurs du  tourisme local ? On évoque la même inquiétude quand Henri Maire s’est développé. Il a au final fait connaître le Jura dans le monde entier. Le CP sera-t-il un concurrent écrasant ou va-t-il créer une dynamique nouvelle ? Tout dépend du Jura, le Jura n’est pas inexistant, il sait ce qu’est le tourisme.

En conclusion, le CP : contrainte ou opportunité ? Certains ne veulent pas d’un CP, contraire à leur vision du tourisme futur, d’autres l’espèrent et vite pour assurer du travail. La poursuite du projet reste conditionnée aux modalités de son installation et de ses relations avec le territoire.

Fin du sous-atelier et retour en plénière

 

Sous-groupe de travail 2 sur la mise en articulation sur le territoire entre l’accompagnement vers l’emploi et l’offre d’emploi de Center Parcs

Problématiques :

L’ancrage du projet dans le territoire en matière d'emplois, dans l'hypothèse où celui-ci viendrait à se réaliser,  est confronté à deux problématiques :

⁃     La création de « parcours d’insertion », préparant les demandeurs d’emploi à postuler aux emplois proposés ;

⁃     la possibilité pour Pierre & Vacances d' être le support d’une qualification à des niveaux plus élevés.

Cette approche nécessiterait un travail en amont et parallèle à l’insertion dans le monde économique afin de privilégier les publics les plus fragiles, éloignés de l’emploi.

Le Center Parcs complémentaire ou alternatif aux initiatives d'insertion locales ?

Claude CHEVASSU, président de ECCOFOR, développe une conception de l’économie selon laquelle l’emploi est une priorité première, et non un sous-produit nécessaire à l’activité économique. L’insertion doit donc se traduire par une adaptation de l’emploi aux profils des publics concernés qui nécessite un encadrement et un surcoût social que le projet Center Parcs mettrait en péril en monopolisant les fonds publics.

L’insertion pérenne des publics éloignés de l’emploi passe donc nécessairement selon lui par l’économie sociale et solidaire, plus locale et donc mieux adaptée, et non par l’installation d’un projet « hors-sol » tel le Center Parcs. M. CHEVASSU illustre son propos par l’exemple de l’école de production ECCOFOR qu’il dirige. Cette association a pour objectif l’insertion de jeunes, sortis sans qualifications du système scolaire,  dans le monde du travail ; elle part des compétences et des savoirs disponibles chez ces jeunes afin de créer une entreprise. Cette entreprise ainsi créée devient alors un support pour ces jeunes dans l’acquisition d’un socle commun de compétences ainsi que d’une qualification professionnelle spécifique et d'une culture d'entreprise. Au cours des deux dernières années, ce dispositif a permis de créer sept emplois pour des jeunes de l’école de production, qui est financée à 60% par son activité économique, à 20% par la taxe d’apprentissage des entreprise et pour le reste par les collectivités territoriales (20 000 euros par le Conseil régional).

A la question de savoir si le Center Parcs ne pourrait pas être un support supplémentaire pour l’école de production, M. CHEVASSU oppose que les jeunes qui y sont formés ne manquent pas de débouchés à la sortie mais que ce sont les financements qui freine cette forme d’insertion.

La recherche d'alternatives  plus durables et en adéquation avec les besoins du territoire

Rémi MERTZ, secrétaire général de la Fédération du BTP du Jura, intervient pour préciser que dans la filière qu’il représente, les outils pour une qualification et une insertion durables sont déjà existants. Selon lui, la création du Center Parcs serait à même de créer une synergie qui attirerait les jeunes vers un secteur d’activité qui pâtit à la fois d’un déficit d’image et d’une baisse d’activité.

Pour les opposants au projet, les 350 emplois en phase chantier avancés par le groupe Pierre & Vacances Center Parcs ne seraient peut-être pas une création mais seulement une mobilisation du secteur du bâtiment sur une période bien déterminée. Une solution pour pérenniser les emplois serait  de développer l’isolation énergétique qui est un vaste chantier dans le Jura  et qui aurait des retombées sociales.  Cela nécessiterait  un soutien financier des collectivités territoriales, risquant d'être  obéré  par l’apport de fonds publics dans le Center Parcs. De même pour l’emploi dans le secteur social qui serait en recul de 4% dans le Jura  du fait d’une allocation personnalisée d’autonomie (APA) trop faible qui conduit les bénéficiaires potentiels à réduire leurs demandes.

Madame BREVAN indique que, même si la question de l’investissement de fonds publics dans le projet est cruciale, les questions des emplois crées par le Center Parcs, s’il se réalise, demeureraient néanmoins entières, même en l’absence de financement public.

Valentin MOREL, vigneron, profite de cette intervention pour faire part de son étonnement, partagé par plusieurs participants, face à la démarche même dans laquelle s’inscrit ce sous-atelier. En effet, selon lui, il s'agit ici d'aider le groupe Pierre & Vacances Center Parcs à identifier des pistes pour son futur recrutement. Or M. MOREL, opposé au projet, ne souhaite pas s'inscrire dans une telle démarche puisqu'il ne veut pas que ce projet voit le jour.

De ce fait, si les opposants partagent les préoccupations de la fédération du BTP ou de la CAPEB quant à trouver des débouchés à la filière, ils ne partagent pas leur soutien au projet de Center Parcs et proposent d'autres alternatives comme à titre d'exemple la plantation de parcelles de vignes (construction de chemin pour désenclaver les parcelles, déboisement) ; le Jura aurait besoin de 300 hectares de vignes supplémentaires pour sa production.

Une autre piste d'insertion consisterait en un appui à la filière bois, notamment pour répondre aux besoins de bois de chauffage.

Madame BREVAN évoque à ce sujet l'exemple de la création d'une structure dans la Nièvre collectant le bois de taille des haies pour le transformer et le revendre en bois de chauffage (la fiche de présentation de cette initiative ainsi que le Plan forêt du département de la Nièvre sont disponible sur le site internet du débat public). Des pistes comme celle-ci, équilibrée  financièrement et permettant l'entretien des paysage, pourrait être trouvées dans le Jura pour répondre aux problèmes d'emplois et d'insertion.

La nécessité d'une vigilance quant aux retombées en termes d'emploi et l'accompagnement des futurs travailleurs

Selon Monsieur Bernard AMIENS, Maire d'Arbois et intervenant au nom du Pays du Revermont,  le Jura est un des départements les mieux équipés et les plus innovants en termes d'outils d’insertion, sur lesquels pourrait s'appuyer le Center Parcs. Il soulève néanmoins deux points de vigilance à l'égard du projet que sont le recrutement local, en s'inspirant peut-être des clauses d'insertion des marchés publics, et de réelles retombées locales en termes d'emplois induits par le projet, pour le maraîchage et les filières courtes en particulier.

L'accent est également mis sur la nécessité de mettre en place des mécanismes d'accompagnement pour faciliter l'insertion des éventuels futurs employés du Center Parcs comme ceux d'autres projets créateurs d'emplois. Le Pays, invitant les collectivités territoriales à participer, souhaiterait, dans le cadre de son programme LEADER, organiser cet accompagnement selon trois axes à soutenir que sont le logement, la garde d'enfants et la mobilité.

Concernant le Center Parcs, des voix s'élèvent contre le financement par des fonds publics de l'accompagnement de salariés pour des travaux peu rémunérés aux horaires atypiques. La question de l'absorption des bas salaires par des surcoûts liés à une prise en charge partielle de cet accompagnement par les intéressés est également posée.

La Communauté de communes du Comté de Grimont-Poligny  fait part de son accompagnement du projet, s'il se réalise, afin de que des partenariats soient tissés avec la mission locale ou encore l'école de la deuxième chance à Lons-le-Saunier pour l'insertion des jeunes. Un appui serait également fourni aux entreprises du bâtiment afin qu'elles puissent répondre au surcroît d'activité lors de la construction du Center Parcs en recrutant localement.

Fin du sous-atelier et retour en plénière

 

Synthèse de l’atelier « Emplois »

Mmes Ouassak et Brévan restituent les travaux de chaque sous-atelier. Lors du débat général, sont évoqués l’accompagnement nécessaire des jeunes vers l’emploi, la mobilisation des associations sur le projet de CP, la mobilisation des partenaires publics et privés concernés par l’emploi.

M. Pottin, de PV-CP, répond à quelques préoccupations exprimées dans la soirée. Il annonce que toutes les informations et données existantes dont dispose PV-CP sur l’emploi seront mises à disposition de ses partenaires. Il rappelle que les candidatures seront reçues par Pôle-emploi qui les transmettra au groupe PV-CP. La garde des enfants pour les emplois à temps partiel ? Elle n’a jamais été demandée ; ces emplois se terminent vers 16h et laisse le temps aux parents de retrouver leurs enfants à la sortie des écoles. La garde pour les personnels dans la restauration ? Pas de demandes, mais réflexion possible. La qualification en relation avec un lycée hôtelier ?  Il faut établir un partenariat. Relations avec les Missions locales ? Oui, ça se fait ailleurs. Le chiffre d’affaire à l’extérieur du site ? Il pourrait être de 5 M€ si on l’extrapole de l’activité en Moselle. La présidente de la CPDP, Mme Brévan, demande un chiffre mieux justifié. Les fiches de métiers et de poste ? Pas encore établies pour Poligny. La priorité au recrutement local ? Interdit à Pôle-emploi, mais 80% des emplois ne seront pas saisonniers et nécessiteront un domicile à proximité. Des navettes de transport gratuites pourront être mises en place. Les lots des marchés de travaux ? Il y aura plusieurs lots pour sécuriser la réalisation. Le représentant de la CAPEB s’en félicite et déclare que les entreprises vont se structurer à plusieurs pour postuler.

Mme Ouassak remercie les participants.

La réunion est close à 23h25.