Avis n°33
Eaux usées
le ,Mon avis de spéléologue :
Une étude géologique a été effectuée sur le site même où sera implanté le Center Parcs, et a mis en évidence la résurgence des eaux d'infiltration aux sources de La Pierre Enragée (et non Pierre l'Enragé comme appelée dans le dossier) et Le Sautelard à Ladoye. Les eaux de piscine et pluviales pourront sans aucune nuisance être envoyées dans le sous-sol sur le site même du parc. Quand aux eaux vannes, il est prévu deux possibilités : la station de Plasne, ou celle de Tourmont. Pour l'une comme pour l'autre, les résidus chimiques finiront dans le sous-sol, avec toutefois une résurgence plus rapide et directe dans la rivière si Plasne est choisi.
Les études géologiques n'ont pas concerné Plasne, et pour cause, l'on sait que les eaux d'égout filtrées par la station résurgence par la grotte Borne aux Cassots à l'ancien captage de Racougnaut à Nevy-sur-Seille.
La Borne aux Cassots est un site de pratique de la spéléologie majeur dans le Jura avec ses plus de 19 km de galeries connues, et un potentiel de découvertes sans doute de plus de 5 km. Elle est fréquentée par des équipes de toute la France et pays voisins.
La prévision de production d'eaux usées est en année de croisière haute de 18,4 M3 / h, avec en pointe au mois d'août 64,4 M3 par heure. En année basse en pointe au mois d'août : 57,2 M3 par heure. En période d'étiage ( basses eaux ) le débit de la rivière souterraine en amont du Réseau Alain, là où arriveront les eaux du Center Parcs, est inférieur à 30 M3 par heure, autrement dit la rivière qui aura plus que doublée son débit d'étiage sera composée de plus de la moitié en eaux d’égouts...
Le faible débit actuel des eaux traitées à la station d'épuration de Plasne par rapport au débit des eaux naturelles ne pose pas de problèmes, sauf qu'il faut éviter de la boire. Mais passer de 550 Équivalents habitants à 2000, voire 4000, car tout dans le projet indique une ferme intention de doubler le Center Parcs après quelques années présente un risque de forte dégradation des eaux. Perspective pas très réjouissante pour les spéléologues qui sont obligés d'entrer dans cette eau et parfois d'y ramper ou nager.