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Avis n°112

Proposition alternative : desserte forestière pour exploiter les massifs privés

Ajouté par Jean-Baptiste MOTTET (LE FIED), le
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Ce n’est pas une question. Je vais faire un peu comme Valentin MOREL, qui a proposé un projet alternatif. On a une grosse dépense d’argent public. Moi, en fait, j’ai une idée, je vais la soumettre au groupe ID 39. On est dans une région très forestière, on a une économie qui ne se voit pas forcément à l’œil de tout le monde, mais qui tourne quand même beaucoup autour du bois. On a une forêt française qui est la troisième surface européenne, qui a pratiquement le plus gros capital de bois sur pied, parce que, comme on l’a dit tout à l’heure, elle est sous-exploitée. Elle n’est pas sous-exploitée en forêt communale ni en forêt domaniale parce que ce sont des forêts qui sont gérées depuis longtemps. Par contre, elle est sous-exploitée dans les forêts privées. Si elle est sous-exploitée dans les forêts privées, c’est parce qu’on a partout dans le Jura des problèmes de morcellement et des problèmes d’accès à la ressource. Ces problèmes, ils engendrent des manques à gagner en termes de récolte et donc de production, puisque si on ne récolte pas le bois, au bout d’un moment il ne produit plus. Moi, je travaille à l’ADEFOR 39, Association jurassienne de développement forestier. C’est l’association entre le Centre régional de la propriété forestière et la chambre d’agriculture du Jura. On est engagé depuis 40 ans dans une politique de desserte pour regrouper en association syndicale autorisée des propriétaires, faire en sorte de desservir à long terme et de manière efficace des grands massifs forestiers. On en a à peu près déjà 100 de créés dans le Jura, mais il en reste beaucoup. Ces propriétaires bénéficient de subventions à l’investissement, bien sûr, à la hauteur de 50 à 70 % du montant total des travaux, toutes taxes comprises, puisque ce sont des subventions hors taxes. Mais ramenés toutes taxes, on est à 50 à 70 %. Ces actions, elles sont de plus en plus dures à mener parce qu’on est devant une raréfaction des financements publics, ce qui veut dire qu’on a moins de crédits pour l’animation de ces projets et on a moins de crédits pour l’investissement. Ça veut dire que, on a beau avoir plein de projets qui seraient tout prêts, de toute façon, les enveloppes régionales sont de plus en plus faibles et donc, on a de moins en moins d’argent et de moins en moins de capacité d’investissement. Je voulais juste rappeler que l’effet du manque de matières premières sur le marché s’est fait ressentir ces deux ou trois dernières années. Pour le propriétaire, c’est plutôt bénéfique. On a eu une montée des prix. Par contre, pour les scieurs, c’est beaucoup moins marrant parce qu’ils ont beaucoup de mal à répercuter cette augmentation de la matière première sur pied sur la matière transformée. Ces réductions de marge, elles les mettent en difficulté, diminuant leur capacité d’autofinancement.

On a aujourd’hui une situation qui est tendue, avec des scieries qui sont pas forcément en très bonne forme. On a l’impression que c’est minime, ces 30 ha qui vont être défrichés. Pourtant, c’est 30 ha de forêts productives et c’est 30 ha de forêts qui sont faciles à aller chercher. En même temps qu’on va donner de l’argent pour défricher ces 30 ha, nous, cet argent, on en a besoin pour aller chercher la matière bois là où elle et là où on peut encore allez la prendre, en plus de ce qui est déjà exploité chaque année. Moi, je voulais dire que, aujourd’hui, avec 10 M€… le Conseil général voudrait mettre 20 millions dans ce projet. Nous, avec 10 M€, à l’ADEFOR, on est capable, en termes d’animation et d’investissement, de régler à peu près le problème de la desserte forestière dans les massifs privés jurassiens, on va dire, majoritairement résineux, car c’est surtout là qu’est l’enjeu, mais aussi dans les massifs feuillus, car on a des scieurs feuillus qui sont en plus grande difficulté que les scieurs résineux, dû à l’export des grumes dans les pays étrangers. Nous, avec ces 10 M€, on serait créateur d’emplois, autant en termes d’animation de projets qu’en termes d’économie locale une fois que les bois seraient exploitables, puisque, on l’a dit tout à l’heure, avec 500 m³ de bois, on peut créer un emploi sur la filière. Donc, en augmentant la mobilisation de bois, on augmente le nombre d’emplois dans la filière localement. Les entreprises de BTP se plaignent qu’elles n’ont pas assez de travail. Nous, la voirie forestière, c’est du travail de BTP. Il a toujours été réalisé par les entreprises locales. Ça permettrait une pérennité d’accès à la ressource pour les scieries qui, comme l’a dit M. DELANNOY sur sa réponse à ma question sur Internet, sont aujourd’hui inquiètes de l’approvisionnement à moyen terme. Je vous remercie.

Commentaires

Bonjour à tous,
Pour information, M. Mottet a fourni une version retravaillée de sa proposition. Vous la trouverez ici :
http://cp-poligny.debatpublic.fr/proposition-alternative-forestiere (avis n° 118)
Elle figure également dans la "boîte à idée" :
http://cp-poligny.debatpublic.fr/boite-a-idees