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Question n°19

Comment voulez-vous que nous ayons un avis éclairé sur des sujets bâtis sur des suppositions aléatoires ?

Ajouté par Jean-Paul IZEMBART (Noisy le Grand), le
[Origine : Site internet]

En effet : -Il n'existe dans le monde aucune éolienne d'aussi grande puissance et hauteur, qui aurait pu nous apporter d'importants retours d’expérience. -Nous ignorons le type de fondation qui devra être retenu en fonction de l'étude géologique des sols (soit des « jackets » soit des massifs en béton d'environ 7000 tonnes qui représentent en tout 420 000 tonnes) -Nous ignorons la capacité de production annuelle envisageable, qui devrait être basée sur des relevés de vent et de météo spécifiques au site. -Nous ignorons comment sera effectué le démantèlement et ce qui restera à tout jamais dans la zone ; alors que 20 ans c'est demain. Les sujets énoncés ont des conséquences énergétiques, environnementales et économiques majeurs. Cette filière énergétique qui dépend principalement de l'environnement devrait être conçue sur des bases tangibles. Avant de construire et de monter 62 appareils qui risquent de coûter cher pour un résultat peut-être médiocre, il serait bon, au moins, de fabriquer un prototype in situ qui permettrait de se rendre compte des résultats plus tangibles.

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

A ce stade du projet, les études dont nous disposons sont préliminaires et sont destinées notamment à fournir des éléments pour éclairer le débat public en cours. Les données précises et tangibles que vous évoquez, conformément au code de l’environnement, seront disponibles au moment de l’enquête publique, si le projet se poursuit. Elles seront présentées dans l’étude d’impact.


Voici les éléments que nous pouvons vous fournir, avec notre partenaire Adwen, pour répondre à vos questions :

Concernant le retour d’expérience technologique sur l’éolienne d’Adwen :


Les éoliennes Adwen de 8 MW sont développées sur la base de la plateforme technologique éprouvée de l’éolienne de 5 MW. L’entreprise dispose déjà de plus de 10 ans de retour d'expérience depuis l'installation du premier prototype de 5 MW en 2004, et de plus de 6 ans sur l'exploitation en mer depuis l'installation en 2009 du premier champ pilote allemand, alpha ventus, équipé de ces éoliennes de 5 MW.

126 éoliennes de 5MW sont aujourd'hui installées, sécurisant le développement de l'éolienne de 8 MW.

Concernant la fabrication d’un prototype :
Comme vous l’évoquez, Adwen  installera à terre un premier prototype de 8MW fin 2015, début 2016. Plusieurs sites sont en cours d'étude pour cette implantation.

Pour plus d’information, voir la fiche I sur l’éolienne Adwen 8 MW complémentaire du dossier du maître d’ouvrage et disponible sur le site du débat public.

Concernant le choix des fondations :

Le maître d’ouvrage a prévu dans sa réponse à l’appel d’offres d’installer des fondations en structures métalliques de type «jacket ». Cette technologie présente des avantages :

  • Adaptabilité à différentes profondeurs d’eau
  • Compatibilité avec des turbines de grande taille
  • Compatibilité avec les données de site disponibles en phase d’appel d’offres (sol, sous-sol, courant, houle)
  • Modalités de fabrication, d’installation et de démantèlement flexibles
  • Impact environnemental  limité
  • Maintenance simplifiée

Les études techniques menées actuellement dans le cadre de la phase dite de levée des risques (étude de caractérisation du sol et du sous-sol, études métocéaniques[1] et études d’ingénierie) permettront de confirmer le type de fondation choisi et d’en assurer le dimensionnement ainsi que l’étude des méthodes de construction et d’installation adaptées.

Pour plus d’information, voir la fiche D sur les différents types de fondations existants complémentaire du dossier du maître d’ouvrage et disponible sur le site internet du débat public.

Concernant la production annuelle envisageable et les études de vent et météocéaniques :

Plusieurs campagnes d’études ont été menées pour définir la ressource en vent de la zone et ses caractéristiques métocéaniques.

Concernant les études de vent, des sources de données multiples ont été utilisées de manière complémentaire.

Ainsi, en phase d’appel d’offres, le maître d’ouvrage a acquis les données d’un LiDAR[2] situé en haut d’un phare sur l’île du Pilier qui collectait des données depuis septembre 2010, ainsi que celles d’un deuxième LiDAR, situé sur l’île d’Yeu, collectant des données depuis juillet 2012. En complément, un mât de mesure implanté sur l’île du Pilier fournit des données depuis octobre 2012.

Depuis l’attribution du projet, le maître d’ouvrage a installé en complément un LiDAR sur l’ile du Pilier, un LiDAR scannant sur l’île d’Yeu et plus récemment en mer un  LiDAR flottant sur le site du projet.

Pour plus d’information, se référer à la synthèse des études de vent disponible sur le site du débat public.

Concernant les études métocéaniques, une campagne de mesures  des courants et de la houle est en cours, utilisant une bouée de mesure et des courantomètres.      

A l’issue de la collecte des données qui durera un an, celles-ci seront analysées et modélisées pour servir de données d’entrée aux études de conception et de construction du projet.

Pour plus d’information, voir la fiche de synthèse de protocole d’études des vents et météo-océanique disponible sur le site du débat public.

La production du parc est estimée à près de 1 900 GWh/an à Noirmoutier. Elle permettra de fournir l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’environ 750 000 personnes soit plus que la totalité de la population vendéenne.

Les mesures de vent en cours permettront de confirmer ces chiffres en fin de période dite de levée des risques.

Concernant le démantèlement du parc :

En l’état actuel de la législation française, les parcs éoliens en mer sont soumis à une obligation de démantèlement dans le respect de l’environnement, en vertu de l’autorisation délivrée au titre de la loi sur l’eau[3] et de la concession d’utilisation du domaine public maritime.[4] En fin de concession, le maître d’ouvrage est ainsi tenu de remettre en état, restaurer ou réhabiliter le site (article R. 2124-2-8° du code général de la propriété des personnes publiques), sans préjudice des décisions qui seront effectivement prises par l’Etat, le jour venu.

[1] Etudes regroupant la vitesse et la direction du vent, l’état de la mer (hauteur, direction, période des vagues), la vitesse et la direction du courant, la marée et enfin la température et la salinité

[2] technologie de mesure à distance basée sur l'analyse des propriétés d'un faisceau de lumière renvoyé vers son émetteur

[3] Lorsque des installations, ouvrages, travaux ou activités sont définitivement arrêtés, l’exploitant ou, à défaut, le propriétaire, remet le site dans un état tel qu’aucune atteinte ne puisse être portée à l’objectif de gestion équilibrée de la ressource en eau défini par l’article L. 211-1. Il informe l’autorité administrative de la cessation de l’activité et des mesures
prises. Cette autorité peut à tout moment lui imposer des prescriptions pour la remise en état du site.  (Art L. 214-3-1 du code de l’environnement)

[4] En fin de concession, la convention liant l’occupant à l’État prévoit que l’exploitant est contraint de remettre en état, restaurer ou réhabiliter le site  (article R. 2124-2-8° du code général de la propriété des personnes publiques).