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Question n°90

L'éolien est-il bien une énergie propre ?

Ajouté par Anonyme (L'île d'Yeu), le
[Origine : Site internet]

Il faudra 5 années avant de "neutraliser" les émissions de gaz à effet de serre générées du fait de la construction du parc éolien. On compte 500kg de terres rares par éoliennes, lesquelles proviennent de Mongolie et de Chine, dans des conditions d'exploitation contestables du point de vue de l'environnement. Sur les parcs éoliens de la mer du nord, les éoliennes sont équipées d'un moteur diesel - cela sera t-il le cas pour le parc au large de Yeu et Noirmoutier ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ? Quid de l'accélération des marins et de la modification potentielle du trait de côte ? Le phénomène sera t-il connu avant que le consortium prenne sa décision définitive en juin 2016 ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

1. Sur les terres rares

Une éolienne Adwen de 8MW contient environ 330 kg de Néodyme et 100 kg de Dysprosium.

Ces terres dites « rares » sont les composants principaux des aimants permanents qui changent l’énergie mécanique en énergie électrique dans la génératrice. Ces terres rares sont en réalité des métaux lanthanides, non toxiques et dont les stocks sont encore largement disponibles (principalement en Chine qui représente 96% de la production).

Adwen n’achète pas directement les terres rares qui sont intégrées dans les génératrices achetées à ses fournisseurs. Cependant, tous ses fournisseurs (ici de génératrices) signent une charte « Engagement de développement durable » garantissant le respect des droits de l’Homme, des conditions de travail sûres et décentes, le respect des règlementations en vigueur et un impact environnemental réduit.

Concernant les terres rares provenant de Chine, les fournisseurs d’aimants s’engagent en particulier à ce que les terres utilisées proviennent exclusivement d’exploitations légales et autorisées à l’exportation. Ce statut d’autorisation à l’exportation octroyé par le gouvernement chinois inclut notamment un audit environnemental. Le gouvernement chinois a, en effet, renforcé les efforts pour lutter contre l’exploitation illégale des terres rares et renforcer la réglementation environnementale sur les conditions légales d’exploitation.

Enfin, à la fin de leur cycle de vie, les aimants sont recyclés.

2. Sur l’utilisation d’un moteur diesel

L’éolienne prévue dans le cadre du projet (Adwen, 8 MW) n’est pas équipée de moteurs diesel. En fonctionnement courant, l’éolienne fournit elle-même l’électricité qui lui est nécessaire. En cas de vitesse de vent inférieure à 11 km/h, l’électricité nécessaire au fonctionnement (sécurité, remise en marche) provient de la côte ou d’une éolienne voisine en fonctionnement. En effet, les éoliennes sont raccordées au réseau électrique terrestre et entre elles par des câbles sous-marins.  

3. Sur la modification du trait de côte

L'érosion du trait de côte est avant tout un phénomène naturel, lié aux conditions météorologiques propres à chaque saison, et à certains épisodes de catastrophes naturelles, tel que la tempête Xynthia qui a touché la Vendée en 2010. Ce phénomène d'érosion peut cependant être accéléré sous l'action de l'homme et de ses divers aménagements. En outre le contexte du projet, entre les deux îles, est spécifique.

C’est pourquoi, des études sur l’hydrodynamique (c’est-à-dire l’étude du mouvement des liquides) et le transport sédimentaire sont en cours afin de modéliser les effets du  parc éolien sur la houle, les courants et le transit sédimentaire [1]. Les résultats de ces études seront intégrés dans l’étude d’impact qui sera soumise à l’enquête publique en 2017.

En l'état des connaissances actuelles et d'après les différents retours d'expériences existants, nous savons qu'une modification du courant et du transport sédimentaire est possible au droit de chaque fondation, et ce jusqu'à 50 mètre après chacune d'entre elles (en fonction des caractéristiques du site et du type de fondation choisi). Les éoliennes étant espacées de 1 200 à 1 800m, il ne devrait pas y avoir d'effet cumulé d'une éolienne à l'autre, et cette modification du courant ne devrait pas dépasser  le périmètre du projet. Autrement dit, et à ce stade des études, le parc ne devrait créer que très peu d’obstacles à l’écoulement des eaux.

Ce projet étant situé à au moins 11,7km de l'île d'Yeu, protégée de l'érosion par son trait de côte à dominance rocheuse, à 17km de Noirmoutier, et à 20 km de la côte du continent la plus proche (La Barre de Monts), le maître d’ouvrage estime que ce parc éolien ne participera pas à la modification du trait de côte au niveau des îles ou du continent.


[1] Nous vous invitons  à consulter la fiche technique réalisée par le maître d’ouvrage sur la méthodologie des études de vents et métocéaniques sur le site du débat public, accessible via ce lien.