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Question n°43

Pourquoi

Ajouté par Yves BITTERLIN (Paris), le
[Origine : Site internet]

Pourquoi vouloir à tout prix gâcher pour des décennies des paysages indemnes de présence humaine ? Quels sont les engagements contractuels au bénéfice des ilois et des habitants de la côte prévus? (réduction de leur facture d'électricité?) En tant que touriste, je ne mettrais plus les pieds à l'île d’Yeu si elle est polluée par les éoliennes, la perte de revenu du au tourisme a t'elle été chiffrée?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Le développement de l'éolien a pour objectif de contribuer à la diversification du mix énergétique français. Pour être équilibrée, la composition du bouquet énergétique doit comprendre des technologies aux caractéristiques complémentaires (aujourd’hui 75 % des ressources énergétiques de la France reposent sur le nucléaire).

Pour parvenir à atteindre les objectifs de la transition énergétique, l’Etat s’est fixé de développer des projets de parcs en mer d’une capacité installée de production électrique de 6 000 mégawatts d’ici 2020. Il a ainsi déjà lancé deux appels d’offres en 2011 puis 2013, attribuant la construction de 6 parcs éoliens au large des côtes françaises pour une puissance installée totale de près de 3 000 MW. Le projet éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier s’inscrit dans cette perspective.

Pour plus d’information à propos de l’intégration des énergies renouvelables, nous vous invitons à consulter la ficher thématique C traitant de ce sujet

Conscient de l’impact paysager de ce type de projet, le maître d'ouvrage s'est attaché à présenter des simulations visuelles du parc selon une méthode classique et éprouvée[1]. Pour plus d’information, vous pouvez consulter l’ensemble de la méthodologie employée sur le site internet dédié aux photomontages : http://www.geophom.fr/eolienmer-pyn/

Concernant les retombées pour les islois et les habitants de la côte, aucune baisse du tarif de l'électricité n'est prévue du fait de la présence d’un parc éolien en mer. En effet, le tarif de l’électricité est identique sur l'ensemble du territoire national, en raison d’un principe d’équité de traitement prévue dans la loi n°2000-108 du 10 février 2000, relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité.

En revanche, le décret du  journal officiel de la république française n° 0024 du 28 janvier 2012[2] prévoit l’indemnisation des communes situées à proximité des parcs éoliens via la taxe spécifique à l’éolien en mer. Cette taxe se répartit entre la distribution aux communes (50%), versement au COREPEM (35%) et le financement des activités nautiques (15%).)

Les communes éligibles à la taxe spécifique à l’éolien en mer (communes depuis lesquelles le parc est visible) ainsi que le montant exact qui leur sera alloué seront déterminées par le représentant de l’Etat dans le département concerné. Ces communes doivent être littorales, une unité de production doit être visible d’au moins un des points de leur territoire et ce point doit être situé dans un rayon de 12 milles marins autour de l’unité de production (soit 22 km). Le montant total pour ces communes est estimé à 3,5 millions d’euros par an à partir de l’année qui suivra la mise en service du parc.

Pour plus de renseignement, vous pouvez consulter la fiche  sur le prix de l’électricité en France et l’intégration des énergies renouvelables.

Enfin, concernant la perte de revenus estimée sur le tourisme, le maître d’ouvrage mène actuellement une étude d’évaluation des impacts socio-économiques du projet qui figurera dans le dossier d’étude d’impact et qui sera remise aux services de l’Etat au plus tard en décembre 2016.

L’étude socio-économique permet d’évaluer les impacts éventuels du parc sur le tourisme (fréquentation, évolution des typologies de touristes, des métiers du tourisme). Cette étude permettra également d’analyser les répercussions potentielles du projet sur la valeur des propriétés, situées à des endroits où le parc serait visible ainsi que le nombre de transactions de résidences secondaires dans le secteur.

D’un point de vue méthodologique, cette étude dresse un état initial de la zone (avant l’installation du projet), puis qualifie les impacts attendus et enfin propose un plan de mesures visant à éviter, réduire ou compenser ces impacts sur les activités existantes. La mise en place de ces mesures se fera en collaboration avec les parties prenantes concernées.

Si les résultats de cette étude ne seront connus que dans quelques mois, les retours d’expérience des parcs éoliens européens déjà installés témoignent d’un impact neutre voire positif de ces parcs sur les activités touristiques.

Pour plus d’information sur ce sujet, vous pourrez consulter le retour d’expérience sur les parcs éoliens en mer en Europe, réalisé par le maître d’ouvrage.

Dans le cadre des échanges  avec les acteurs vendéens et régionaux  du tourisme, le maître d’ouvrage s’est engagé à développer plusieurs actions, comme la participation à l’intégration du parc éolien en mer dans l’offre touristique vendéenne, le soutien financier pour l’organisation de visites du parc, l’accompagnement à la création d’une maison des énergies du futur sur l’île de Noirmoutier ; ou encore la prise en compte de l’agenda des festivités locales ;

Un atelier tourisme a été organisé au cours du débat public, le 19 mai dernier, aux Sables d’Olonne. Cette rencontre a permis aux différents participants de réfléchir aux possibilités de développement touristique autour du projet de parc éolien, en tenant compte des enjeux pour le territoire (modification des paysages et des milieux, réduction d'attractivité pour certaines clientèles, obstacles à la navigation et à l'exercice d'activités de plaisance, de plongée ou de pêche-plaisance).

Vous pouvez consulter la synthèse paysage et patrimoine.

 


[1] C’est le bureau d’études Géophom, basé en Loire Atlantique, qui a été choisi pour réaliser les simulations visuelles. Géophom produit exclusivement des documents graphiques liés à l’impact visuel des projets éoliens et solaires. Il s’appuie sur plus de 10 ans d’expérience en simulations visuelles éoliens terrestres. Son activité principale est la production de simulations visuelles dans le cadre des études d’impacts des permis de construire. Sa méthodologie a été validée par le Laboratoire de réalité visuelle du CNRS lors des précédents débats publics sur l’éolien en mer. Les photomontages ont été réalisés à l’aide d’un logiciel métier reconnu, Resoft windfarm r4.5. Le principe du photomontage est de superposer la vue photographique réelle à la vue numérique 3D pour un même point de vue. Cette opération, appelée recalage, est possible en faisant parfaitement correspondre les repères présents dans la photographie avec leur représentation 3D importés dans le modèle 3D (pylônes, phares, clochers, châteaux d'eau, etc...). Le rendu photo-réaliste de Resoft windfarm r4.5 est basé sur le réglage des paramètres de lumière ambiante. La position du soleil est prise en compte pour le calcul des ombres et des surfaces éclairées.

[2] Décret n° 2012- 103 du 27 janvier 2012 - page 1661 - texte n° 29 - relatif à l'utilisation des ressources issues de la taxe instituée par l'article 1519 B du code général des impôts.