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Question n°37

Prototype sur site avant de finaliser le projet

Ajouté par Anthony LAMBERT (CHENAY), le
[Origine : Site internet]

Tout d’abord je suis surpris que dans les réunions de concertation préalable pour le choix des zones favorables au développement de l’énergie éolienne en mer n'aient pas été pris en considération, un des éléments qui me semble très important à mes yeux à savoir que les zones propices tiennent compte uniquement des contraintes de la mer mais pas du « trait de côte ». Pourtant l'île de Noirmoutier et l'île d'Yeu ont réussi à conserver des endroits naturels protégés de l'urbanisation (pas de grands immeubles......), ces endroits sont encore si rare en en bordure de côte en France. D'ailleurs beaucoup de personnes viennent dans ces îles pour le côté sauvage et beaucoup tombent sous le charme de ces îles, y reviennent, voire s'y installent. N'oublions pas que tout l'attrait des bords de mer c'est quand même principalement ses paysages. Il n’y a qu’a demandé aux vacanciers et aux habitants pourquoi ils viennent ou s’installent à Noirmoutier ou à l’Ile d’Yeu. Sinon un élément très important et sensible de ce projet est bien évidemment l’impact visuel. Et au lieu de faire des photomontages (en fonction du lieu, du temps, de la période de la journée…) et des débats subjectifs sur l’impact visuel qui en conclusion ne donnent aucune véritable idée visuelle du projet il serait beaucoup plus simple et cela éviterait une perte de temps de mettre en mer un prototype sur le site. D’autre part ce n’est pas parce qu’on est contre ce projet qu’on est pas « écolo », bien au contraire, les amoureux de la nature ne peuvent accepter un tel projet dont l’intérêt écologique est fort discutable. Des éoliennes de 8 MW à plus de 200 m de hauteur qui vont défigurer tout l’ouest de l’île avec des tonnes de bétons pour les fondations et des câbles électriques sous l’océan. Enfin n’oublions pas qu’avec le projet du site de Saint Nazaire, l'Ile de Noirmoutier sera peut-être déjà impactée visuellement également au nord car les éoliennes devraient se situer à environ 18 km . L'île de Noirmoutier sera donc entourée d'éoliennes!!! L'un des endroits le plus préservé et le plus touristique de Vendée sera donc sacrifié pour soit disant un projet écologique d’intérêt général… Ceci étant-dit ma question est la suivante : Pourquoi les porteurs du projet n’installeraient-ils pas un prototype sur le site (par exemple à l’endroit de l’éolienne qui sera la plus proche de la côte soit à 12 km de l’île d’Yeu et 20 km de Noirmoutier) avant de finaliser le projet pour avoir un véritable aperçu de l’impact visuel ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Le paysage est un enjeu très important du projet : le maître d’ouvrage a donc comme objectifs d’apporter des solutions les plus pertinentes qui soient et aller vers une représentation la plus fidèle possible de l’impact paysager.

L’impact visuel est subjectif, il dépend de la relation de l’observateur au paysage. La perception se trouve modifiée par les différents « filtres » de l’observateur (culture, histoire de chacun, attachement au lieu et utilité accordée à l’objet éolienne). Le maître d’ouvrage s’est donc engagé à mettre à disposition du public des simulations visuelles de qualité, représentatives de l’impact visuel. Toutes ces simulations visuelles sont consultables à partir du lien suivant : http://geophom.fr/eolienmer-pyn/

Pour alimenter votre information, la synthèse de l’étude préalable du paysage et du patrimoine qui a été réalisée est également disponible sur le lien suivant:

http://eolienmer-pyn.debatpublic.fr/sites/debat.eolienmer_pyn/files/synthese_detudes_environnementales_paysage_et_patrimoine.pdf

 

Les simulations visuelles sont aujourd’hui le meilleur outil pour rendre compte de l’impact paysager du projet depuis la côte.

La simulation visuelle doit permettre au lecteur de se faire une opinion, aussi précise que possible, de la perception visuelle d’un parc éolien en mer dans son environnement. Pour cela, il est impératif que les simulations soient réalisées, présentées et observées selon une méthodologie fondée, précise et rigoureuse.

En outre, un atelier organisé par la Commission particulière du débat public, sur la méthodologie de réalisation des photomontages, s’est déroulé le 7 avril 2015, afin de présenter le travail réalisé sur l’impact visuel du parc éolien en mer.

Cet atelier, qui a consisté en la présentation des méthodologies, de leur pertinence, de leurs limites, n'a pas donné lieu à des remises en cause. Le maître d'ouvrage a donc décidé de réaliser une série de photomontages supplémentaires et de convevoir un système de comparaison de l'impact paysager entre le parc et d'autres points du paysage (phares par exemple.)

Des simulations ont également été réalisées pour prendre en compte les impacts cumulés avec le parc éolien en mer de Saint-Nazaire. Ainsi des photomontages depuis la pointe de Saint-Gildas sur la commune de Préfailles et depuis la Pointe de l’Herbaudière sur la commune de Noirmoutier ont été réalisés pour représenter les impacts visuels cumulés des deux parcs.

S’il est construit, le parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier modifiera en effet la perspective sur le littoral ; par conséquent le parc sera visible depuis les îles d’Yeu et de Noirmoutier par temps clair ainsi que de certains points du littoral. Depuis l’île de Noirmoutier, les éoliennes seront visibles sur toute la façade ouest de l’île, depuis la pointe de l’Herbaudière au Nord jusqu’au sud de l’île. Depuis l’île d’Yeu le parc éolien sera visible sur toute la façade nord de l’île, depuis la pointe du But au Nord-Ouest jusqu’à la pointe des Corbeaux au Sud-Est. En revanche, depuis le continent, le parc sera visible dans une moindre mesure, de la côte comprise entre la pointe Saint-Gildas, de la partie nord de la baie de Bourgneuf, de la commune de la Barre de Monts et de celle de Saint-Hilaire-de-Riez. La distance séparant le parc éolien en mer de la côte sera également importante (au moins 12 km), ce qui en atténuera l’impact.

Soucieux de limiter l'impact visuel du parc, le maître d'ouvrage a cependant veillé dès la conception du projet à prendre en compte les préoccupations des parties prenantes sur le sujet. Il a ainsi choisi d'équiper le parc avec des machines les plus puissantes du marché afin de réduire le nombre total d'éoliennes installées en mer. Le maître d'ouvrage a également proposé une adaptation du balisage aéronautique afin de réduire le nombre d’éoliennes balisées de nuit. Cette optimisation pourra être mise en œuvre si la réglementation sur ce sujet évolue.

La zone du projet définie par l’Etat ne peut pas accueillir de prototypes sur la zone pour plusieurs raisons :

  • Le maître d’ouvrage a répondu à un appel d’offres qui portait sur des éoliennes avec des caractéristiques spécifiques. Installer un modèle factice d’éolienne n’est pas envisageable ;

  • Pour installer une ou 62 éoliennes, le maitre d’ouvrage doit avoir toutes les autorisations avant de pouvoir installer sa première machine : autorisation d’exploiter, autorisation d’occupation du domaine public maritime, etc. Or ces autorisations ne seront délivrées qu’en 2018 au minimum. La construction des éoliennes commençant en 2019, cela n'a plus l'effet que vous demandez ;

  • Installer uniquement un prototype ne sera pas représentatif de l’impact paysager finale puisque la configuration, la perception et l’impact paysager ne sera pas le même si l’on passe de 1 à 62 éoliennes.