Question n°8
La mise en place d'une navette aérienne Brest-Paris a-t-elle été envisagée ?
le ,Concernant l’accessibilité à Paris pour la pointe bretonne, le seul réel désenclavement possible et pertinent est la mise en place d’une navette aérienne Brest-Paris comparable à celle qui existe par exemple entre Toulouse et Paris Orly, qui couterait infiniment moins cher que les confettis de LGV proposés et qui permettrait de surcroit un réel gain de temps de trajet…
Une telle alternative a-t-elle seulement été envisagée ? Est-il possible en France de réfléchir en termes de politique de transports globale sans s’enfermer dans un mode spécifique ?
(voir avis n°7)
En tant que gestionnaire d’infrastructure ferroviaire, il n’est pas du ressort de Réseau ferré de France d’intervenir sur les autres modes de transport, qu’ils soient routiers ou aériens. En revanche, ces autres modes ont été pris en compte dans les études relatives au projet LNOBPL (cf Dossier du maître d’ouvrage pages 30 à 36 pour le constat sur le transport de voyageurs, et pages 43 à 45 pour les perspectives de développement de ces autres modes).
Le projet de Liaisons nouvelles Ouest Bretagne – Pays de la Loire vise à répondre à 5 objectifs fixés par les partenaires du projet (Etat, Régions Bretagne et Pays de la Loire, départements des Côtes d’Armor, du Finistère, de l’Ille et Vilaine, du Morbihan et de Loire Atlantique, ainsi que les métropoles de Brest, Nantes et Rennes) à l’occasion de comités techniques et comités de pilotage organisés pendant toute la durée des études préalables au débat public (une cinquantaine de réunions au total). Ces objectifs sont les suivants :
Améliorer l’accessibilité de la pointe bretonne : Brest et Quimper à 3 h de Paris,
Renforcer le réseau inter-villes et l’irrigation des territoires par un maillage de dessertes rapides et performantes,
Rapprocher les capitales régionales Nantes et Rennes par une desserte rapide et cadencée,
Desservir le futur aéroport du Grand Ouest pour toute son aire de chalandise,
Dégager des possibilités d’évolution à long terme du réseau en augmentant la capacité notamment aux abords des principales agglomérations (voyageurs et fret)
L’accessibilité à Paris de la pointe bretonne n’est donc pas le seul objectif poursuivi par ce projet qui permettra d’améliorer les déplacements de tous les habitants des régions Bretagne et Pays de Loire aux 4 échelles de déplacement :
Longue distance : vers l’Europe,
Moyenne distance : vers Paris et l’Ile de France
Courte distance : entre métropoles et villes intermédiaires du territoire, et vers les régions limitrophes
Proximité : pour les transports périurbains aux abords des grandes villes, notamment Nantes et Rennes.
Tout en favorisant le report modal de l’avion pour les moyennes distances et de la route pour les autres échelles de déplacement, les gains de temps permis par le projet LNOBPL augmenteront également la capacité du réseau offrant ainsi la possibilité d’augmenter la fréquence des dessertes.
Enfin, le projet LNOBPL s’inscrit dans un contexte d’intermodalité : s’appuyant largement sur le réseau existant et les pôles d’échanges multimodaux en cours de réalisation, il permet l’irrigation fine des territoires.
Complémentaire des autres modes de transport, ce projet n’est pas incompatible avec une éventuelle navette aérienne telle que vous l’évoquez mais qui ne saurait répondre directement aux objectifs fixés pour le projet LNOBPL.
Y a t-il un public suffisant pour cela ?
Si on veut faire une navette aérienne entre Brest et Paris, cela ne dépend pas des pouvoirs publics. On ne peut pas comparer Toulouse et Brest.
A Toulouse il y a de nombreux déplacements vers Paris du fait de l'éloignement ferroviaire et de l'importance de l'industrie locale. Du coup il y a des tarifs très concurrentiels et cela fait boule de neige : prendre l'avion est certainement plus ancré dans la population toulousaine que dans la population brestoise.