Plus de soixante personnes ont participé jeudi soir au premier "rendez-vous du débat" organisé par la commission.
Le thème de la soirée et le lieu - une salle d'exposition du musée portuaire de Dunkerque - ont fait de cette rencontre un moment privilégié du débat public.
"Celui qui ne connaît pas l'Histoire est condamné à la revivre". C'est par cette citation de Karl Marx que Philippe Bertonèche, président du conseil d'administration du musée, et par ailleurs président du conseil de développement du Port de Dunkerque, a rappelé en préambule l'importance de l'exercice historique. Comprendre d'où l'on vient, pour mieux saisir l'instant présent et envisager l'avenir.
Dans sa présentation retraçant l'histoire du port depuis le 8ème siècle, Anne Bignolas, animatrice culturelle au musée et dont les travaux portent en particulier sur la vie des marins, a pu mettre en évidence les grandes ères qui jalonnent cette histoire.
Du port militaire à la pêche, de la révolution industrielle et ses chantiers navals à la sidérurgie, de ses premiers quais et de son écluse, côté Est, à ses aménagements contemporains côté Ouest... Une histoire marquée par des accidents et des phases d’expansion, par l'anéantissement et la reconstruction, par le rapport au monde et la nécessaire innovation... Une histoire où la résilience et la capacité à se réinventer ont permis au port de Dunkerque de surmonter les crises pour le faire apparaître tel qu'il est aujourd'hui : avec ses forces et ses faiblesses.
Frédéric Cornette, membre de la société dunkerquoise d'histoire et d'archéologie, est revenu sur quelques moments charnières de cette longue frise chronologique, illustrant son propos par des images de navires produits par les Chantiers de France, avant leur fermeture dans les années 80. Nouvelle fracture dans l'histoire, comme d'autres avant cela, qui n'efface pas des mémoires le souvenir d'un port très animé et du son de ses sirènes.
Le débat avec la salle n'a évidemment pas refermé les questions que pose ce regard sur le passé. Il a au contraire souligné l'actualité de quelques questions essentielles :
Pourquoi le port d'Anvers a-t-il été davantage privilégié, depuis longtemps, par les chargeurs ? Pourquoi la France, forte d'un large espace maritime, n'a-t-elle pas jusqu'ici davantage organisé l'essor global de ses ports ? Quelles ressources particulières le port de Dunkerque a-t-il mobilisées dans l'histoire pour renaître après chaque crise ? Quel fut le rôle de la communauté portuaire ? Et de la population locale ? Finalement, au regard de tout cela, sur quels atouts le port devrait-il miser à l'avenir ?
Prochain rendez-vous du débat :