Patrick de Dunkerque - Débat Mobile à Dunkerque - 15/10/2017

Entre les deux projets, mon coeur balance ! Suite aux arguments énoncés, je suis pour Atlantique car moins d'investissement et moins d'impact écologique. Seul point d'interrogation : les conteneurs sont-ils réellement une filière d'avenir ?

 

Réponse du Maître d'Ouvrage : 

Le secteur des marchandises conteneurisées porte l’essentiel de la croissance des échanges maritimes vers l’Europe.

Face à l’évolution des activités industrielles françaises engendrée par la crise de 2008, notamment dans les domaines des vracs solides et du raffinage, et avec la hausse continue des échanges entre les zones de production et les zones de consommation, la filière de transport conteneurisé apparaît des plus prometteuses.

 

Filière stratégique, la logistique et le transport de conteneurs sont reconnus comme étant une source substantielle de valeur ajoutée et d’emplois : 1 million d’EVP (1 EVP = 1 conteneur par an) génère 10 000 emplois directs et indirects, selon les conclusions des analyses conduites pour le projet et corroborées par différentes autres analyses.

Inventé en 1956 et réellement développé à partir de 1980, le conteneur présente de nombreux intérêts qui en font un moyen de transport particulièrement adapté pour de nombreuses marchandises :

  • Le chargement et déchargement d’un volume important de marchandise en une seule fois ;
  • Un temps court et fiable de manipulation ;
  • Un stockage par empilement ;
  • La possibilité de réaliser de longues et complexes chaînes de transport grâce à l’uniformisation de ses dimensions et l’adaptation à tous types de marchandises (vrac, solide, réfrigéré…) ;
  • Une taille adaptée aux transports de tous modes (maritime, fluvial, ferroviaire, routier et aérien) ;
  • Une réduction des vols et des dégâts (protection contre les intempéries et les chocs) ;
  • En conséquence une importante réduction du coût de transport.

 

Ensuite, le transport maritime conteneurs de longue distance est réparti entre les « alliances maritimes », qui garantissent à des armateurs de pouvoir charger sur les navires des autres partenaires. Cette organisation leur permet de proposer une large palette de destinations et de fréquences tout en réduisant les coûts opérationnels. Les partenaires restent concurrents et appliquent de manière distincte leur politique de prix.

Enfin, l’augmentation des trafics en conteneurs s’accompagne d’une course au gigantisme pour les navires porte-conteneurs, Ces navires, pouvant maintenant transporter plus de 20 000 EVP, ont

des dimensions importantes (tirant d’eau de 16,5 m, longueur de 400 m, largeur de 60 m, hauteur de 30 m), ce qui permet de réduire les coûts de transport en massifiant les échanges.

Pour toutes ces raisons, la filière du conteneur se développe rapidement en tant que mode de transport privilégié dans le commerce maritime mondial.

Le choix d’investir dans le conteneur s’inscrit dans le projet stratégique du Grand Port Maritime de Dunkerque 2014-2018. Celui-ci a engagé une démarche de reconquête axée sur certaines filières et trafics associés avec une attention particulière portée sur les flux vracs et conteneurisés de son hinterland naturel qui est le Nord de la France.

Il a pour objectif d’optimiser les filières de transports massifiés pour maximiser les flux, et les rendre plus efficientes et durables. Leur augmentation liée au projet CAP 2020 est une opportunité pour renforcer l’offre multimodale du Port.

Ne pas répondre à la croissance du trafic de conteneurs aurait un effet négatif sur l’activité du Grand Port Maritime de Dunkerque. Sa part de marché serait plafonnée à 600 000 EVP, soit 900 emplois directs, indirects et induits.

[Un équivalent Vingt Pieds (EVP) est l’unité de mesure des conteneurs]

 

Les prévisions de croissance

 

Les projections mondiales indiquent un doublement du trafic de conteneurs dans le Range d’ici à 2030 (voir diagramme ci-après).

En 2014 on estime que déjà 180 millions de conteneurs pleins ont été transportés par voie maritime (source VHSS). Les marchandises conteneurisées représentent donc à présent plus de la moitié de la valeur de l’ensemble du commerce maritime international.

À l’échelle mondiale, sur ce marché, les échanges avec le Range Nord, zone qui s’étend du Havre à Hambourg, représentent environ 40 millions de conteneurs (MEVP) / an, dont plus de 31 millions d’EVP / an concernent les ports d’Anvers, Rotterdam et Hambourg en 2016 (source Eurostats).

 

Évolution prévisionnelle du trafic conteneurs dans le Range Nord (source : SYSTRA)

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