Jocelyne de Dunkerque - Débat mobile à Dunkerque - 15/10/2017

La qualité de l'air est déjà médiocre dans le dunkerquois. Comment cela va évoluer avec cet aménagement ? Vu la circulation et le nombre de camions qui ne respectent pas la limitation de vitesse sur la A16 sans compter les embouteillages journaliers également sur la A25. Comment comptez-vous faire pour améliorer le flux de ses containers en plus ?

 

Réponse du Maître d'Ouvrage : 

Pollution de l’air : les enjeux sont pris en compte

Dunkerque-Port s’est engagé depuis 2016 dans une démarche d’amélioration de la connaissance de la qualité de l’air. À terme, le port vise à la mise en œuvre d’un plan d’actions d’amélioration de la qualité de l’air. Cette démarche s’inscrit notamment dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PA2D) du Grand Port Maritime de Dunkerque validé en 2014.

 

Dans le cadre de cette démarche, le Grand Port Maritime de Dunkerque a adhéré en 2017 à l’ATMO Hauts-de-France qui est l’une de la vingtaine d'Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) par le Ministère en charge de l’Ecologie et du Développement Durable.

L’activité de manutention à quai des conteneurs n’est pas en soi génératrice de pollution de l’air. Celle-ci serait liée principalement à l’augmentation des trafics routiers et maritimes.

Toutefois, CAP 2020 permettrait, à travers la massification des volumes de conteneurs qu’elle impliquerait et la localisation des voies ferrées à proximité immédiate des quais, de favoriser le report du trafic vers le ferroviaire et le fluvial. Cela aurait un effet important en limitant autant que possible l’augmentation du trafic de poids-lourds et donc l'augmentation des émissions polluantes dans l'air.

Il faut également noter que des mesures ont déjà été mises en œuvre de manière efficace pour permettre une réduction de la pollution de l’air par le trafic PL :

  • La réduction des vitesses opérée sur la A16 a contribué à l’amélioration de la qualité de l’air.
  • Les normes environnementales européennes sont de plus en plus efficaces et imposent aux transporteurs des efforts importants en faveur de l’environnement. Les émissions polluantes ont été ainsi divisées par 10 entre 1996 et 2014.

Au-delà de ces mesures, Dunkerque-Port dispose également depuis 2017 d’un terminal méthanier et proposera dès 2018, en s’appuyant sur ce terminal, une station terrestre d’avitaillement GNL (Gaz Naturel Liquéfié). Cette station permettra aux camions propulsés au GNL (carburant alternatif bien plus propre que les carburants conventionnels) de s’approvisionner directement à Dunkerque, ce qui aura un impact positif sur la qualité de l’air.

Au-delà de ces réalisations déjà engagées, des études sont actuellement en cours pour offrir aux navires des services plus performants, reposant sur des technologies nouvelles moins polluantes (avitaillement des navires en GNL, alimentation électrique à quai des navires).

Les études d'impact de CAP 2020, préalables à l’enquête publique qui devrait suivre le débat public en cours, permettront de caractériser plus finement ces enjeux.

 

Des effets limités sur le trafic routier, une problématique partagée par l’ensemble des acteurs impliqués

Le trafic de conteneur ayant la particularité d’être régulièrement réparti dans la journée, en heure de pointe, l’augmentation du trafic généré par le Projet ne représenterait pas en 2035 plus de 2 % du trafic de référence de l’A16 et de l’A25 en entrée de l’agglomération lilloise (projections de trafic à échéance 2035 hors projet CAP 2020).

Néanmoins, conscient de l’importance de la fluidité du trafic routier pour ses partenaires et clients comme pour l’ensemble du territoire, Dunkerque-Port a pris l’initiative de créer et d’animer un groupe de travail impliquant l’ensemble des gestionnaires de voirie (CUD, département, direction interdépartementale des routes du nord, DREAL.).

Ce groupe de travail a conclu à la compatibilité des principales infrastructures routières existantes avec les ambitions de croissance de trafic du projet CAP 2020.

L’augmentation globale du trafic routier, indépendamment du projet CAP 2020, amène les gestionnaires des infrastructures routières, notamment autour de Lille et de Dunkerque, à concevoir des projets d’investissement et des mesures d’exploitation.

Autour de Dunkerque, des mesures de réduction de vitesse ont d'ores et déjà été mises en œuvre de manière à fluidifier le trafic et à limiter les risques d'accidents, générateurs de congestion.

A titre d’exemple, autour de Lille, le CPER 2015-2020 prévoit des études et des acquisitions foncières ainsi que la réalisation d’un échangeur en vue d’une mise à deux fois trois voies de l’A25 entre Armentières et Lille.

En termes d’exploitation, la DIR Nord a d’ores et déjà mis en place une régulation dynamique de vitesse et une régulation dynamique d’accès à l’autoroute A25 à l’aide de panneaux à messages variables. Cette mesure doit être complétée dans le cadre d’un projet porté par l’État et cofinancé par les collectivités.

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