Yves-Marie Bonnaillie, Gravelines Les Huttes , 11/12/2017

A-t-on étudié correctement l'impact sur les nappes phréatiques ?

Le risque de submersion deviendra encore plus présent, qu'est-il prévu ?

 

Réponse du Maître d'Ouvrage : 

Un impact réduit sur les eaux souterraines

Le bassin Atlantique aurait nécessairement un impact physique direct sur les ressources en eau, à travers la coupure d’écoulements hydrauliques de surface (cours d’eau, watergangs) et l’altération des équilibres hydrogéologiques, mais également à travers la modification des écoulements d’eau pluviale.

 

Les captages d’eau potable ne seraient par contre pas impactés.

L’enjeu global est de garantir l’écoulement des eaux continentales et des eaux souterraines sans augmenter les risques d’inondation et de pollution.

Selon les études hydrogéologiques réalisées pour le compte de Dunkerque-Port, les conclusions principales sont les suivantes :

  • l’impact du creusement des nouveaux bassins est limité dans l’espace par la présence des nombreux watergangs et grâce à l’existence d’horizons imperméables entre les sols aquifères ;
  • l’ampleur de la modification du niveau des nappes et du risque de pollution souterraine reste limitée sauf à proximité des quais du fait de la perméabilité relativement élevée des Sables Flandriens, et de la fluctuation liée aux marées. Les eaux souterraines font l’objet d’enjeux qui restent réduits ;
  • des travaux de déviation seraient nécessaires pour garantir l’équilibre hydraulique actuel.

Ces données ont été prises en compte dans le projet et les continuités hydrauliques existantes seront rétablies avant tout démarrage de travaux d’infrastructure.

Les impacts de la variante Baltique sont équivalents à ceux du bassin Atlantique : malgré un linéaire de watergangs impacté plus réduit, la variante Baltique impacterait une surface de plans d’eau sensiblement supérieure.

 

Les mesures de lutte contre la submersion marine et l’érosion côtière en cours et à venir

La problématique de gestion du trait de côte et notamment la lutte contre l’érosion et les risques de submersions marines est étudiée depuis de nombreuses années, notamment sur les zones littorales présentant de forts enjeux en termes de présence humaine. L’importance de ces enjeux a incité la mise en place de politiques en faveur de la protection des zones littorales au travers de la gestion de l’érosion côtière. Ainsi, différents textes réglementaires ont vu le jour, aussi bien à l’échelle européenne que nationale pour protéger les espaces urbanisés ou industrialisés, les ports et les espaces générant des activités touristiques balnéaires ou récréatives.

Le littoral de la Manche-Mer du Nord fait, à ce titre, face à des défis majeurs liés à la perspective du changement climatique qui impose de repenser la gestion du trait de côte et la protection des populations et des biens contre les submersions marines. Dans ce cadre, une partie des matériaux du projet contribueront, sur la façade littorale du port (17 km), à la lutte contre l’érosion littorale et le renforcement des ouvrages de protection contre les actions hydrodynamiques.

Des opérations d’investissement de Dunkerque-Port (Terminal Méthanier et Digue des Alliés) ont déjà permis de recharger très fortement le trait de côte.

Pour concevoir et suivre ses opérations, Dunkerque-Port a développé un savoir-faire et une expertise particulière, sur la thématique des envols de sables par exemple ou encore sur les modes de rechargement de plage.

Un partenariat de long terme a été engagé depuis une dizaine d’années avec l’Université du Littoral et de la Côte d’Opale afin d’assurer un suivi régulier du trait de côte et de contribuer à la recherche scientifique.

Ce partenariat a permis d’aboutir en 2017 à la réalisation d’un plan de gestion du trait de côte, qui permet à présent à Dunkerque-Port de définir précisément et de manière phasée les zones à recharger.

A moyen terme, CAP 2020 apportera les quantités de sables nécessaires pour finaliser ce plan de gestion, ces sables provenant de l’excavation de matériaux continentaux lors de l’agrandissement et de l’approfondissement des bassins existants.

Ces travaux d’excavation permettront également de générer les volumes de matériaux nécessaires :

  • à la création des terre-pleins nécessitant un rehaussement du terrain naturel
  • au rehaussement des terrains nécessaires aux développements logistiques et industriels du port.

Ces travaux contribueront également à la protection contre la submersion marine.

 

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