abclocal - 25/09/2017

Pollution locale

Bonjour 
Avec l'augmentation du nombre de camions, que faites-vous contre la pollution engendrée sur les habitants des communes proches ? Sans parler de la pollution visuelle (containers, grues et autres engins ne sont pas des plus agréables à regarder) ... 
Que croyez-vous que cet aménagement va amener sur le prix de l'immobilier des villes comme Gravelines ou Loon-Plage ? 
Par ailleurs, l'autoroute A25 est déjà surchargée, comment allez-vous réguler le trafic qui ne va qu'augmenter ? merci

Réponse du Maître d'Ouvrage

Pollution de l’air : les enjeux sont pris en compte

Dunkerque-Port s’est engagé depuis 2016 dans une démarche d’amélioration de la connaissance de la qualité de l’air. À terme, le port vise à la mise en œuvre d’un plan d’actions d’amélioration de la qualité de l’air. Cette démarche s’inscrit notamment dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PA2D) du GPMD validé en 2014.

 

Dans le cadre de cette démarche, le GPMD a adhéré en 2017 à l’ATMO Hauts-de-France qui est l’une des 28 Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) par le Ministère en charge de l’Ecologie et du Développement Durable.

 

 

L’activité de manutention à quai des conteneurs n’est pas en soi génératrice de pollution de l’air. Celle-ci serait liée principalement à l’augmentation des trafics routiers et maritimes.

 

Toutefois, CAP 2020 permettrait, à travers la massification des volumes de conteneurs qu’elle impliquerait et la localisation des voies ferrées à proximité immédiate des quais, de favoriser le report du trafic vers le ferroviaire et le fluvial. Cela aurait un effet important en limitant autant que possible l’augmentation des émissions polluantes dans l’air.

 

Dunkerque dispose également depuis 2016 d’un terminal méthanier et disposera en 2018 d’une station terrestre d’avitaillement GNL. Cette station permettra aux camions propulsés au GNL (carburant alternatif bien plus propre que les carburants conventionnels) de s’approvisionner directement à Dunkerque, ce qui aura un impact positif sur la qualité de l’air.

 

Au-delà de ces réalisations déjà engagées, des études sont actuellement en cours pour offrir à terme aux navires des services plus performants, reposant sur des technologies nouvelles moins polluantes (avitaillement des navires en GNL, alimentation électrique à quai des navires).

 

Les études d'impact de CAP 2020, préalables à l’enquête publique qui devrait suivre le débat public en cours, permettront de caractériser plus finement ces enjeux.

 

Impact sur le paysage : des mesures d’accompagnement sont prévues

 

Le bassin Atlantique s’inscrit dans un territoire déjà fortement recomposé, où la frontière entre les activités humaines et les espaces naturels a souvent évolué.

 

Le projet conduirait à intégrer sur le site portuaire des infrastructures et des équipements qui sont déjà présents à ce jour. L’intégration de ce projet se ferait donc dans la continuité naturelle des paysages en place et aurait un impact modéré, l’objectif étant bien évidemment de préserver le contexte paysager en l’état.

 

Dunkerque-Port veillera particulièrement à ce que les solutions d’aménagement définies lors des études de niveau projet permettent de réduire la rupture paysagère entre la ville de Gravelines et l’agglomération de Dunkerque. Elle devrait offrir aux habitants la possibilité de s’approprier la perception de ces futures installations en s’appuyant en particulier sur le traitement des limites et des covisibilités entre le projet et le territoire.

 

Conscient de ces impacts potentiels, Dunkerque-Port a missionné un architecte-paysagiste pour travailler en amont sur la vision des nouvelles installations portuaires depuis la future déviation de la route entre Loon-Plage et Gravelines en fond de bassin Atlantique.

 

Par ailleurs, en lien avec l’aspect paysager, la mise en œuvre des mesures d’accompagnement (sous forme d’aménagements à vocation biologique et naturelle) serait adaptée au phasage des investissements avec la construction progressive des grands corridors du Schéma Directeur du Patrimoine Naturel (SDPN).

Régulation du trafic : CAP 2020 aura des effets limités et la problématique du trafic sera gérée par tous les acteurs concernés

 

Le trafic de conteneur ayant la particularité d’être régulièrement réparti dans la journée, en heure de pointe, l’augmentation du trafic généré par le Projet ne représenterait pas en 2035 plus de 2 % du trafic de référence de l’A16 et de l’A25 en entrée de l’agglomération lilloise (projections de trafic à échéance 2035 hors projet CAP 2020).

 

Néanmoins, conscient de l’importance de la fluidité du trafic routier pour ses partenaires et clients comme pour l’ensemble du territoire, Dunkerque-Port a pris l’initiative de créer et d’animer un groupe de travail impliquant l’ensemble des gestionnaires de voirie. Il a conclu à la compatibilité des principales infrastructures existantes avec les ambitions de croissance de trafic du projet CAP 2020.

 

L’augmentation globale du trafic routier, indépendamment du projet CAP 2020, amène les gestionnaires des infrastructures routières, notamment autour de Lille et de Dunkerque, à concevoir des projets d’investissement et des mesures d’exploitation.

 

Autour de Dunkerque, des mesures de réduction de vitesse ont d'ores et déjà été mises en œuvre de manière à fluidifier le trafic et à limiter les risques d'accidents, générateurs de congestion.

 

Autour de Lille, le CPER 2015-2020 prévoit des études et des acquisitions foncières ainsi que la réalisation d’un échangeur en vue d’une mise à deux fois trois voies de l’A25 entre Armentières et Lille.

En termes d’exploitation, la DIR Nord a d’ores et déjà mis en place une régulation dynamique de vitesse et une régulation dynamique d’accès à l’autoroute A25 à l’aide de panneaux à messages variables. Cette mesure doit être complétée dans le cadre d’un projet porté par l’État et cofinancé par les collectivités.

 

Au niveau local, les nouvelles infrastructures de transport terrestre permettant de connecter le projet aux réseaux de transport de l’hinterland devront prendre en compte les différents enjeux de desserte locale :

- l’axe Est-Ouest entre Gravelines, St Georges et Bourbourg d’une part, et le reste de l’agglomération dunkerquoise d’autre part) ;

- les axes Nord-Sud (accès au réseau autoroutier par les usagers de la liaison transmanche, accès à l’A16 pour les riverains de Gravelines et Loon-Plage).

Plus particulièrement, dans le cadre du bassin Atlantique, la RD601 bénéficierait d’une déviation optimisée et réservée aux Véhicules Légers, cycles et autocars, de type voirie douce.

 

Impacts sur l’immobilier des villes comme Gravelines ou Loon-Plage

Il est difficile de prédire l’impact d’un projet sur l’immobilier car de nombreuses variables entrent en compte :

  • La qualité de vie avec les offres de service (écoles, crèches, commerces, médecins…), l’accès à la culture, les transports en commun, la délinquance, l’environnement… ;
  • L’offre de travail avec l’activité économique locale, la proximité du lieu de travail, l’insertion des jeunes…

 

Avec plus de 5500 emplois directs et indirects sur le dunkerquois, le projet devrait permettre de développer l’activité économique à proximité immédiate des communes de Loon-Plage et Gravelines, ce qui présenterait un atout important pour les communes qui l’anticiperont.

 

Ce que l’on constate dès aujourd’hui, comme l’indique le tableau ci-dessous, est que dans une situation de développement des activités au port Ouest depuis plusieurs années, le prix médian des habitations sur Loon-Plage est en augmentation alors que dans le même temps les prix de l’immobilier dans le Nord sont en baisse.

 

visuel dossier

Source : Notimag oct 2017

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