Jean-Luc Vansteene de Coudekerque - 12/10/2107

Bonjour,

Vous n'êtes pas sans ignorer les nuisances occasionnées sur l'A16 au niveau de la ville de Coudekerque-Branche (bruit et pollution la construction d'un mur anti bruit fait l'objet de polémiques depuis plus de 30 ans), le trafic actuel de l'A16 qui ne cesse d'augmenter avec le corridor européen qui ne profite qu'aux transports étrangers, les difficultés de circulation sur cet A16 et son triste résultat en matière d'accidents, la mise en danger quasi permanente des automobilistes par rapport aux poids lourds, le croisement A25 A16 totalement délirant et vous annoncez un nombre impressionnant de conteneurs supplémentaires qui pour une bonne partie, n'en doutant pas, emprunteront l'A16. Quelles sont les mesures que vous comptez prendre pour insonoriser la traversée de Coudekerque, agir sur la pollution, sécuriser la circulation ?

Merci de tenir compte de toutes les nuisances que vous apporterez à la population, les intérêts d'un petit nombre de possédants dont de nombreux étrangers ne doivent pas éclipser la santé de toute une frange de la population dunkerquoise.

Merci de vos réponses mais avant prenez la peine de rouler sur l'A16 entre la frontière belge et Calais en y portant un regard objectif.

Bonne réception,

cordialement

 

Réponse du Maître d'Ouvrage : 

 

Le report modal sera au cœur du projet

La mission du GPMD est de constituer une véritable plateforme multimodale disposant d’infrastructures de transports, fluviales, ferroviaires et maritimes nécessaires au report modal. Celui-ci permet de baisser les coûts de transport et de limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) par la massification en utilisant le mode de transport dont le coût par unité de masse est le plus faible.

 

Les études conduites par le GPMD montrent que l’augmentation massive des trafics conteneurs liés au projet CAP2020 serait une opportunité pour renforcer l’offre multimodale du port et permettrait de faire passer la part routière de 80 % à 49 % à l’échéance 2035, principalement au profit du mode ferroviaire.

Malgré cela, la croissance du nombre de conteneurs traités à Dunkerque-Port entraînerait une augmentation du trafic PL en échange avec l’autoroute A16.

Le trafic de conteneur ayant la particularité d’être régulièrement réparti dans la journée, l’augmentation du trafic généré par le Projet ne représenterait toutefois pas en 2035 plus de 2 % du trafic de référence de l’A16 en heure de pointe (projections de trafic à échéance 2035 hors projet CAP 2020).

Conscient de l’importance de la fluidité du trafic routier pour l’ensemble du territoire, Dunkerque-Port a pris l’initiative de créer et d’animer un groupe de travail impliquant l’ensemble des gestionnaires de voirie. Ce groupe de travail a conclu à la compatibilité des principales infrastructures existantes avec les ambitions de croissance de trafic du projet CAP 2020.

L’augmentation globale du trafic routier, indépendamment du projet CAP 2020, amène les gestionnaires des infrastructures routières, notamment autour de Lille et de Dunkerque, à concevoir des projets d’investissement et des mesures d’exploitation.

Autour de Dunkerque, des mesures de réduction de vitesse ont d'ores et déjà été mises en œuvre de manière à fluidifier le trafic et à limiter les risques d'accidents, générateurs de congestion.

Autour de Lille, le CPER 2015-2020 prévoit des études et des acquisitions foncières ainsi que la réalisation d’un échangeur en vue d’une mise à deux fois trois voies de l’A25 entre Armentières et Lille.

En termes d’exploitation, la DIR Nord a d’ores et déjà mis en place une régulation dynamique de vitesse et une régulation dynamique d’accès à l’autoroute A25 à l’aide de panneaux à messages variables. Cette mesure doit être complétée dans le cadre d’un projet porté par l’État et cofinancé par les collectivités.

Au niveau local autour du projet CAP 2020, les nouvelles infrastructures de transport terrestre permettant de connecter le projet aux réseaux de transport de l’hinterland devront prendre en compte les différents enjeux de desserte locale :

- l’axe Est-Ouest entre Gravelines, St Georges et Bourbourg d’une part, et le reste de l’agglomération dunkerquoise d’autre part) ;

- les axes Nord-Sud (accès au réseau autoroutier par les usagers de la liaison transmanche, accès à l’A16 pour les riverains de Gravelines et Loon-Plage).

Plus particulièrement, dans le cadre du bassin Atlantique, la RD601 bénéficierait d’une déviation optimisée et réservée aux Véhicules Légers, cycles et autocars, de type voirie douce.

Bruit

Les activités de manutention de conteneurs ont un impact réduit par rapport à d’autres activités du port. Cependant, le projet ajouterait de l’activité et du trafic, en particulier routier et ferroviaire.

Les augmentations de trafic routier conduiraient à un impact sonore supplémentaire réparti sur

24 heures. En première approche, cet impact serait plus sensible de nuit.

La carte (cf page 91 du Dossier du Maître d’Ouvrage) des niveaux sonores actuels sur le domaine portuaire et sur les axes routiers proches indique les sites les plus exposés. Des études détaillées sont en cours pour préciser les impacts liés au projet sur le volet routier.

 

Pollution de l’air : les enjeux sont pris en compte

Dunkerque-Port s’est engagé depuis 2016 dans une démarche d’amélioration de la connaissance de la qualité de l’air. À terme, le port vise à la mise en œuvre d’un plan d’actions d’amélioration de la qualité de l’air. Cette démarche s’inscrit notamment dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PA2D) du GPMD validé en 2014.

Dans le cadre de cette démarche, le GPMD a adhéré en 2017 à l’ATMO Hauts-de-France qui est l’une des 20 Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) par le Ministère en charge de l’Ecologie et du Développement Durable.

L’activité de manutention à quai des conteneurs n’est pas en soi génératrice de pollution de l’air. Celle-ci serait liée principalement à l’augmentation des trafics routiers et maritimes.

Toutefois, CAP 2020 permettrait, à travers la massification des volumes de conteneurs qu’elle impliquerait et la localisation des voies ferrées à proximité immédiate des quais, de favoriser le report du trafic vers le ferroviaire et le fluvial. Cela aurait un effet important en limitant autant que possible l’augmentation des émissions polluantes dans l’air.

Dunkerque dispose également depuis 2016 d’un terminal méthanier et disposera en 2018 d’une station terrestre d’avitaillement GNL alimenté par le terminal. Cette station permettra aux camions propulsés au GNL (carburant alternatif bien plus propre que les carburants conventionnels) de s’approvisionner directement à Dunkerque, ce qui aura un impact positif sur la qualité de l’air.

Au-delà de ces réalisations déjà engagées, des études sont actuellement en cours pour offrir à terme aux navires des services plus performants, reposant sur des technologies nouvelles moins polluantes (avitaillement des navires en GNL, alimentation électrique à quai des navires).

Les études d'impact de CAP 2020, préalables à l’enquête publique qui devrait suivre le débat public en cours, permettront de caractériser plus finement ces enjeux.

 

Compléments de la CPDP lors de la mise en ligne :

Vous pouvez voir ou revoir les auditions d’experts sur ces questions.

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