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Point de vue n°35

Cahier d'acteur n°15 - ADEME

ADEME (ANGERS) Représenté(e) par M. Arnaud LEROY, Président Site internet

"Pour atteindre les objectifs de la loi dans les délais voulus, l’ADEME propose une trajectoire de transition énergétique ambitieuse et soutenable en baissant de 30% nos consommations d'ici 2035 et doublant la part de la production renouvelable entre 2016 et 2028."

Commentaires

Je suis pour le moins étonné par le niveau de contradiction des commentaires lus sur cette page. Le scénario de l'Ademe n'est probablement pas parfait, mais s'agissant de dogmatisme, j'en ai lu quelques uns aussi dans ces commentaires.

S'agissant des missions de l'Ademe, s'il est juste qu'il est question de maîtrise de l'énergie et que trop peu a été fait sur ce sujet, il ne faut pas oublier qu'il est aussi question d'environnement et qu'en la matière on ne peut reprocher à l'Ademe de vouloir réduire la part de l'énergie nucléaire en France étant donné les conséquences sur l'environnement des déchets radioactifs qu'elle génère.

Quand à la conclusion de Jean-Yves GUEZENEC : "L'électricité n'est pas une marchandise classique il faut la consommer dans l'instant où elle est produite", c'est tout l'objet des smart grids, de l'effacement et de tout un tas d'autres innovations qui sont en marche. Mais il s'agit donc ici de consommer autrement tout autant que de produire autrement.

Enfin, les énergies "intermittentes" comme elles ont été appelées dans certains commentaires et que je préfère appeler "variables" sont tout sauf aléatoire car dépendant de la météo, donc prédictibles. Et c'est ainsi que le gestionnaire du réseau arrive à planifier le démarrage de certaines centrales "de régulation". Mais ne vous y trompez pas. Nous ne sommes pas obligés d'avoir ces centrales à cause des énergies renouvelables, mais bien parce que la consommation d'électricité dans notre pays fluctue en permanence et parfois dans des proportions très significatives. A chaque fois que les énergies renouvelables produisent, elles permettent à l'inverse de ne pas ou moins avoir à recourir à ces centrales "de régulation" qui pour certaines (gaz, fioul et charbon) sont en effet assez émettrices de CO2.

L'analyse de la cour des comptes a le mérite d'exister, et la politique énergétique française est certainement perfectible, mais j'attends avec impatience que la cour des comptes se penche sur le cas du financement de l'EPR de Flamanville. On verra alors où réside le plus grand fiasco...

92600

La réponse de Thomas Herbinet me semble bien légère face aux arguments de ceux qui ont argumenté avec des données factuelles sur les erreurs majeures de la politique prônée par l'ADEME. Je me contente de reprendre deux points soulevés par Thomas Herbinet:
Pour ce qui concerne l'environnement il justifie les choix anti nucléaires de l'ADEME par "les conséquences sur l'environnement des déchets radioactifs ". Quels sont ces conséquences actuellement? Les déchets sont gérés et n'ont eu, jusqu'à présent aucune conséquence sur la santé des Français, ni sur la biodiversité. C'est assez rare pour qu'on puisse le souligner si on compare aux conséquences, elles réelles, de l'usage des combustibles fossiles où issus de la biomasse, ou encore au fameux cinquième continent de plastiques, aux émissions de CO2, d'oxydes d'azote, de méthane (naturel ou bio) etc. Je suppose donc que Thomas Herbinet vise la gestion à long terme des déchets radioactifs à longue durée de vie. L'ADEME a-t-elle fait une étude contradictoire à celles de l'ANDRA et de l'ASN qui lui permettrait de prôner le renoncement au nucléaire pour cette raison?
En ce qui concerne l'EPR il est vrai que son coût a été multiplié par plus de trois. La CC s'en saisira sans aucun doute. On s'attend à que 4 EPR démarrent en 2019. L'investissement pour produire 12 TWh par an pendant 60 ans (durée de vie prévu de l'investissement) aura été autour de 10 Mds d'Euros. Mais en se basant sur la part de la CSPE consacrée aux productions éoliennes et photovoltaïques on s'aperçoit que les consommateurs français auront dépensé 30 Mds€ et seront engagés pour 100 Mds€ supplémentaires pour produire 37 TWh par an pendant 20 ans. En ramenant ces chiffres aux 12 TWh de l'EPR on obtiendrait un coût d'investissement total de plus de 40 Mds à comparer aux 10 Mds de l'EPR mais pour une durée théorique 3 fois plus faible!

38220

Il est intéressant de lire tous les commentaires sur ce forum qui critiquent les orientations données par l'ADEME et la transition énergétique en général.
Il est cependant regrettable de rentrer dans un débat idéologique pour ou contre les EnR ou bien pour ou contre le nucléaire.
Ce genre de débat me semble stérile car chacun se fonde son opinion et il y a probablement des arguments défendables dans les deux camps. Ce qui est factuel : la France a fait un choix avec 80% d'énergie produite par des centrales nucléaires il y a près de 40 ans. Nous sommes le seul pays au monde à être dans ce cas, et il est important de diversifier ce mix énergétique. Les personnes qui avancent l'aspect coûteux des énergies renouvelables omettent de dire que leur prix de revient est en baisse constante depuis le début des années 2000. Au contraire du nucléaire si l'on inclut le coup du programme "grand carénage" rendu nécessaire par la prolongation de la durée de vie des centrales. Pas un mot non plus sur le coût des réacteur EPR ou encore de l'enfouissement des déchets (toujours impossible à évaluer avec précision).
Il est dommage que de nombreuses usines fabricants des éoliennes ou panneaux solaires ne soient pas situées en France, mais c'est aussi la conséquence des investissement concentrés vers une seule forme d'énergie pendant 40 ans. Enfin, les nouvelles énergies comme l'éolien en mer ou encore l'éolien flottant sont des filières émergentes qui vont permettre la création de milliers d'emplois pérennes sur le territoire et dont nous devons être fiers. Essayons d'avoir un débat en prenant en compte les différents points de vue et sans sombrer dans le manichéisme. Ne nous opposons pas sans cesse à la nouveauté et essayons plutôt de proposer des alternatives ! salutations à toutes et à tous

75005

Le commentaire de Thomas Herbinet me donne l'occasion de revenir sur les différentes épithètes qu'on accole à "énergies".
Toutes les énergies sont variables, dieu merci, soit du fait de Dame Nature (les énergies dites fatales), soit du fait des actions de l'homme (les énergies pilotables). Dire qu'une énergie est variable n'apporte donc aucune information. Une énergie intermittente peut être parfaitement prévisible. Dire qu'elle est intermittente signifie qu'elle n'est disponible que par intermittence. Le cas typique en est l'énergie solaire dont on est sûr qu'elle ne produit rien la nuit. Pendant ces périodes "noires" il faut recourir soit à une énergie pilotable, soit à un stockage. Lorsque l'intermittence est prévisible car périodique il est possible de définir des périodes de stockage et des périodes de déstockage et, donc, de dimensionner un éventuel système de stockage et d'avoir une estimation de son coût. Une énergie est aléatoire lorsque sa disponibilité obéit à des lois de probabilité. Par exemple, la présence de vent un jour ne peut donner de certitude sur sa présence le jour suivant, et encore moins un jour du mois suivant. L'éolien est à la fois intermittent, fatal et aléatoire
La production éolienne est à la plus difficile à gérer.

38220

Vous dites: il est important de diversifier ce mix énergétique.

Pourquoi? Depuis le début du débat PPE, je n'ai encore pas eu de réponse convaincante.

Vous dites:les personnes qui avancent l'aspect coûteux des énergies renouvelables omettent de dire que leur prix de revient est en baisse constante depuis le début des années 2000.

Même avec un coût nul, les énergies aléatoires seraient encore plus chères qu'une solution non intermittente. Si elles sont compétitives, alors annulons l'obligation d'achat et les subventions.

Derrière votre attitude de "modérateur raisonnable", il y a le risque de doubler le prix de l'électricité et d'augmenter la précarité. Ce n'est pas un débat entre hommes du monde sur le sexe des anges.
:

"

75013

Pourquoi diversifier?
-Pour ne pas se baser que sur un mode de production unique qui fait peser des enjeux forts en termes de sûreté (piscines, transport des dechets, gestion des dechets, etc.) en termes d' acceptabilité (il va falloir se lever tôt pour trouver des zones favorables au deploiement de nouveaux EPR), en termes de couts futurs (tout le monde sait plus ou moins pointer du doigt le cout des EnR mais personne ne semble capable de prevoir ceux du nouveau nucleaire y compris Flamanville);
- pour anticiper la fermeture de centrales nucleaires a 40 ou 50 ou 60 ans sans avoir a faire appel a des nouvelles centrales thermiques. En prevoyant dès maintenant une planification coherente des EnR et un mix intelligent selon les ressources disponibles sur notre territoire on sera capable d'etre prêts dans 10 ou 20 ans à compenser la fermeture de centrales qui n'auront pas passé le cap des visites décennales, ou meme la fermeture des centrales a 60 ans.
- pour assurer une production sans Co2 lors des arrêts potentiels des centrales durant les travaux du grand carenage (cf. Fin 2017 où les centrales thermiques ont compensé les arrets nucleaires et ont fait grimper nos emissions de co2).
- pour poursuivre la baisse des couts de production des EnR qui est reelle depuis plus de 10 ans
- pour poursuivre le developpement de solutions innovantes en lien avec les EnR (stockage par exemple..).

Et effectivement comme savent le dire bcp d'entre vous, les EnR ont des défauts, mais elles constituent des solutions de moins en moins coûteuses, sûres, non polluantes, et qui se demontent en quelques jours et non pas en 30 ans...

Subventions: je vous retourne votre argument: si le nucleaire est si competitif alors arretons egalement de le subventionner de maniere directe ou indirecte. Le seul EPR de reference - puisque il n'y a rien qui filtre sur Flamanville - est celui d'Hinkley point avec un tarif garanti de 110€/MWh pendant 35 ans. Ca fait egalement cher la subvention. A ce sujet la SFEN indique bien qu'un tarif d'achat de l'électricité nucleaire serait souhaitable, preuve que nucleaire sans aide ne peut etre compétitif. De meme pour son financement colossal pour lequel la SFEN recommande un soutien financier necessaire de l'Etat sans quoi de nouveaux reacteurs ne seront pas financables a un cout abordable.

Alors oui, cette PPE doit prendre en compte les EnR comme modes de production crédibles pour la France dans les 10, 20, 30 prochaines annees. Remettre la question a plus tard serait absurde.
Et ne ressortez pas l'exemple allemand qui n'est pas la ligne directrice de la TE ou de la PPE.

Enfin il est clair que la PPE ne doit pas s'arrêter a la production électrique mais doit bien evidemment traiter des sujets maitrise de l'énergie et transports par exemple qui sont tout autant importants sinon plus en ce qui concerne nos emissions de polluants.

13000

"Pour ne pas se baser que sur un mode de production unique qui fait peser des enjeux forts en termes de sûreté "

40 ans sans accidents en France, et au niveau mondial, 300 PWR en service pour un accident grave mais sans conséquences...Des EPR qui augmentent encore cette sécurité... Que vous faut il de plus?

"en termes d' acceptabilité (il va falloir se lever tôt pour trouver des zones favorables au deploiement de nouveaux EPR),"

Les communes où sont implantées les centrales actuelles s'en félicitent...il suffit d'installer les EPR remplaçant sur les mêmes sites. Et l'acceptabilité, elle pose problème à cause des fausses informations dont on abreuve le bon peuple...

Les coûts: les ENR aléatoires nécessitent des compléments (back up, renforcement des réseaux) qui vont bien au delà de leurs coûts propres.

"- pour anticiper la fermeture de centrales nucleaires a 40 ou 50 ou 60 ans sans avoir a faire appel a des nouvelles centrales thermiques"

Vous ferez appel à quoi? A des stockages dont on ne connaît rien à ce jour? Et vous installerez combien d'éoliennes? 40 000? 60 000 ?

"- pour assurer une production sans Co2 lors des arrêts potentiels des centrales durant les travaux du grand carenage "
Et la nuit sans vent, on fait quoi?

-" pour poursuivre la baisse des couts de production des EnR qui est reelle depuis plus de 10 ans
- pour poursuivre le developpement de solutions innovantes en lien avec les EnR (stockage par exemple.."
Donc on installe des ENR inutiles, pour se forcer à trouver des solutions à leur inutilité?

"elles constituent des solutions de moins en moins coûteuses, sûres, non polluantes,"

Sûres? 20 % du temps? Drôle de sûreté.

"qui se demontent en quelques jours"

Vous croyez? Vous en avez déjà une de près? Et le socle de 1000 t de béton? Et le plastique des pales?

Tarif de Hinkley Point: étudiez le contrat. Vous croyez que les anglais sont des imbéciles? Qu'ils ne savent pas négocier? Et en quoi ce tarif est une subvention? C'est un prix de marché.

"un soutien financier necessaire de l'Etat sans quoi de nouveaux reacteurs ne seront pas financables a un cout abordable."

Seulement si on impose le rachat des ENR, qui diminue le temps de marche des centrales classiques , les rendant non rentables.

"Et ne ressortez pas l'exemple allemand qui n'est pas la ligne directrice de la TE ou de la PPE."

Ah bon? En quoi c'est différent?

"Enfin il est clair que la PPE ne doit pas s'arrêter a la production électrique "

Là on est d'accord, et même, je dirais la PPE ne doit pas financer une électricité qui était dès le départ décarbonnée, au détriment des vrais sujets , comme l'a très bien montré la cour des comptes.

75013

On ne sera jamais d'accord visiblement. Mais autant je sais reconnaitre les défauts des EnR, autant vous ne savez en reconnaître aucun au nucléaire...

40 ans sans accident grave = aucun risque pour la suite : il faut regarder devant et pas derrière. Allez sortir cet argument à un assureur, il rigolera bien.

Pas de conséquence sur Fukushima??? Qui va payer les centaines de milliards nécessaires au déplacement des populations et à la déconstruction de la centrale. A combien se chiffre le kWh nucléaire japonnais à présent en rajoutant cette somme pharaonique? Certes il n'y aurait a priori pas de mort directement prouvé pour le moment, mais il y a quand même des conséquences extrêmement graves. Ne le niez pas !
Aujourd'hui PERSONNE n'est capable d'affirmer qu'un accident est impossible en France (ou ailleurs), pas même l'ASN. Et même si un accident intervient sur un réacteur sans propagation de radioactivité vers l'extérieur, comment vont être traité les réacteurs de même techno?? Ne sera-t-il pas nécessaire de les stopper pour s'assurer que le même accident n'arrivera pas.
Alors évidemment, vous allez dire très simplement que ça n'arrivera pas, donc dans ce cas, pas la peine de provisionner des sommes -largement insuffisantes d'ailleurs- en cas de "pépin"...

Acceptabilité: oui, et bien allez-y, trouvez les sites, regardez le temps que ça a pris pour Flamanville.

Fausses informations: si il y a avait plus de transparence dans l'industrie nucléaire, et moins de couacs (cf. Creusot, Flamanville, EPR Norvégien...), peut-être que ça éviterait les fausses informations. Mais toutes les informations ne sont d'ailleurs pas fausses...

Coûts des EnR: je rappelle que les tarifs des EnR intègrent les coûts au réseau (quote part S3REnR) donc c'est intégré dans les tarifs de rachat.

Fermeture des centrales et remplacement: et vous ferez appel à quoi? à des EPR dont aucun n'a aujourd'hui fonctionné?

Nuit sans vent: RTE sait déjà mettre en place des solutions pour réduire la consommation en cas de situation délicate, ne soyez pas de mauvaise foi.

Démantèlement: ah, tout serait 100% recyclable dans une installation nucléaire? La aussi vous faites preuve de bcp de mauvaise foi. Un parc éolien se démonte en quelques jours, et une éolienne est recyclable à 90%. Quel est le taux de recyclabilité d'une centrale nucléaire alors? Et en combien de temps? Vous réduisez votre argument à des pales non recyclable...

Tarif Hinkley Point: un prix de marché?? Détaillez un peu plus car je ne crois pas vraiment que ce soit un prix de marché pour les anglais...

Soutien des EnR = blocage pour financer des nouveaux EPR: là encore, un argument totalement infondé... comment pouvez-vous avancer ça?

Exemple allemand différent.. vous avez vu qq part qu'on souhaite arrêter tout le nucléaire en France d'ici 2022?

Si les vrais sujets ne sont pas les EnR, alors travaillez et contribuez sur ces vrais sujets au lieu de passer votre temps à dézinguer les EnR...

Je parlais de l'accident de 3miles Island, qui est un PWR.

Les réacteurs de Fukushima étaient d'un autre type. (et sur le point d'être arrêté).

75013

L'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie est dans son rôle lorsqu'elle propose un scenario de transition énergétique en faveur de la réduction de la consommation énergétique. Comme son nom l'indique elle s'attache à maîtriser la consommation énergétique et partant, à la réduire partout où cela est possible. Cela dans une optique d'efficience économique que ne reniera pas la cour des comptes et dans une optique de réduction des impacts du secteur production-consommation d'énergie sur l'environnement, malgré la croissance de la population.

L'ADEME est aussi dans son rôle en soutenant l'augmentation de la part des énergies renouvelables dans la production énergétique française pour continuer à produire de l'énergie décarbonée en profitant de ressources renouvelables locales existantes, avec un impact minimal sur l'environnement.

Par ailleurs avec ce scénario réduisant la part du nucléaire dans le mix énergétique français, l'ADEME est dans son rôle de préservation de l'environnement sur le territoire. L'ADEME ne peut en effet pas ignorer les impacts environnementaux et sanitaires des 2 accidents nucléaires majeurs survenus à Fukushima et Tchernobyl. Même si un tel accident n'est jusqu'ici jamais arrivé en France, étudier un scénario énergétique alternatif réduisant ce risque relève bien de la mission de l'ADEME.

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