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Avis n°373

Des combats de coqs entre pro et anti-nucléaires bien inutiles...

Ajouté par Mélanie ANONYMISé (Rueil-Malmaison), le
[Origine : Site internet]
Stockage de l’énergie

Les pro et anti-nucléaires se chamaillent et continueront pendant un siècle ou plus. C’est dans leur ADN. En essayant d’éviter le combat de coqs, on comprend vite qu’une clé essentielle du développement des énergies renouvelables est le stockage de l’énergie. A quoi sert de produire de l’énergie grâce au soleil si on ne peut plus l’utiliser dès qu’il fait nuit ou qu’un nuage vient jouer avec nos nerfs ? Les ingénieurs (je n’en suis pas une) s’échinent à trouver des solutions performantes et pas trop chères pour stocker l’énergie longtemps et dans des quantités suffisantes. Si quelqu’un de calé en la matière lit ses lignes et peut faire un topo précis sur les capacités de stockage actuel, etc… cela m’évitera de sortir une fiche Wikipédia de derrière les fagots sans avoir la certitude de recopier des vérités. En attendant cette expertise éventuelle, je me bornerais à dire que les capacités actuelles ne sont pas assez importantes pour que nous faisions une croix sur le nucléaire. Nous ne sommes qu’à la genèse des énergies renouvelables et croire qu’on peut faire reposer notre avenir proche sur elles seules est une erreur. Le nucléaire est un atout comme beaucoup de personnes l’écrivent ici. Utilisons-le à bon escient pour nous permettre de développer l’autre atout que sont les EnR. Ma réflexion est peut-être simpliste pour des experts mais à toujours vouloir compliquer les choses…

Commentaires

Vous pouvez faire une recherche (Google entre autres) ou sur ce site aller à :

https://ppe.debatpublic.fr/stockage-lelectricite-realites-perspectives

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Dans la question que j'ai posée au Maître d'Ouvrage, j'ai adjoins une annexe 2 qui analyse quelques moyens de stockage :
https://ppe.debatpublic.fr/node/3810
(la liste n'est évidemment pas exhaustive)

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Simplement une remarque préliminaire ; la question du stockage concerne toutes les formes d'énergie. Voici un lien qui fournit quelques éléments généraux sur ce sujet : https://jancovici.com/transition-energetique/renouvelables/est-ce-facile...
Concernant le stockage en back-up et complément de l'intermittence de l'éolien et du photovoltaïque, je n'ai pas encore vu de réponses émises par la MO qui fournisse des éléments quantitatifs précis des capacités de stockage complètes en France à date, et concrètement prévues à telle ou telle échéance, mais peut-être d'autres participants auront-ils été plus attentifs que moi.
En revanche une question posée par un contributeur du débat fournit des éléments précis et quantitatifs sur les types et capacités de stockage (sans cependant donner la capacité totale actuelle de la France, tous stockages existants confondus) : Question n°290 disponible ici https://ppe.debatpublic.fr/stockage-lelectricite-opinion-monsieur-ministre
D'autres questions ont été posées à la MO en ce sens, mais peut-être pouvez-vous en poster une suivant votre propre formulation.
J'ai une question si vous le permettez concernant le contenu de votre avis ; à quelle(s) EnR(s) pensez-vous exactement lorsque vous parlez d'atout, et que vous appelez de vos voeux leur développement ?

92150

L'hydraulique est pour le moment le seul moyen de stocker l'électricité à grande échelle. Et de 2 manières.
Une retenue d'eau derrière un barrage est en effet une grosse batterie que l'on peut recharger de 2 manières:
- soit gratuitement en fermant les vannes du barrage et en laissant l'eau s'accumuler naturellement derrière le barrage. On peut ensuite ouvrir les vannes pendant les périodes de forte consommation pour venir en aide aux autres moyens de production d'électricité.
- soit en consommant de l'électricité pour pomper de l'eau à l'aval du barrage et la remonter derrière le barrage afin de pouvoir la "turbiner" de nouveau ensuite. C'est le pompage-turbinage effectué par des STEP (stations de transfert d'énergie par pompage) qui sont constituées de 2 retenues d'eau proches mais à des altitudes différentes. La plus grosse STEP en France est celle de Grand-Maison près de Grenoble.
Ces STEP (5GW de capacité totale actuellement) ont été déployées en parallèle du développement du parc nucléaire pour utiliser sa production nocturne excédentaire et maximiser la contribution de l'hydroélectricité pendant les pics de consommation.
On a pas attendu les écolos et la LTECV pour développer l'hydraulique (la meilleure EnR qui existe car elle est pilotable) dès le début du 20è siècle et l'associer ensuite au nucléaire...
Aujourd'hui l'hydraulique grâce à sa grande souplesse peut aussi permettre d'absorber les variations de production plus ou moins aléatoires de l'éolien et du solaire, mais à condition que ces variations restent limitées. Ce qui n'est déjà plus le cas aujourd'hui, c'est pourquoi EDF projette de construire 2 nouvelles STEP pour augmenter la capacité de pompage-turbinage de 5 à 7GW, mais risque probablement d'être confronté à l'opposition des...écologistes (cf. Sivens).

75013

Le nucléaire est une impasse pour la santé et les finances publiques. Le nucléaire gagne toujours en France. Les coqs (le pot de fer), ce sont les X-mine du lobby nucléaire qui décident à notre place (pot de terre) et gagnent systématiquement la bataille à chaque fois et quelque soit la majorité politique en place (de droite comme de gauche). C'est comme Monsanto avec son glyphosate (pot de fer). Les gens (pot de terre) n'en veulent pas mais l'ont quand même, à leurs risques et périls, malgré le combat de ministres de l'écologie, de scientifiques, de lanceurs d'alertes, ou bien malgré des promesses électorales et, là encore, ce n'est pas un combat de coqs, c'est le pot de fer contre le pot de terre. Le pot de terre casse systématiquement dans des conflit d'intérêts basés sur le non partage, la cupidité et l'égoïsme.
On ne peut pas faire à la fois le bio et le glyphosate comme on ne peut pas faire à la fois le renouvelable et le nucléaire. C'est, par principe, incompatible à terme. Il faut faire un choix, et le bon, pour rectifier le tir avant qu'il ne soit trop tard.
Le stockage de l'énergie solaire et éolienne n'est pas un problème, dès lors que nous aurons les coudées franches, la volonté et les budgets qu'il faut, les solutions viendront, d'ailleurs beaucoup existent déjà et sont rentables. Persister dans le nucléaire nous en interdira l'accès. Le retard que l'on a dans le renouvelable ne provient en aucun cas de son infaisabilité mais d'une mauvaise orientation des crédits recherche et développement, du manque de volonté politique et technocratique (X-mine) et du trou sans fond du nucléaire (la gabegie du siècle). Le scénario WATT montre que c'est possible. Il faut arrêter de subventionner la pollution et ne pas avoir peur d'une énergie chère. Si l'énergie est plus chère, ce sera un moteur qui poussera à l'optimisation des convertisseurs (bons rendements) à l'économie d'énergie (isolation thermique des bâtiments) et à la cogénération (récupération et utilisation de la chaleur produite par tout convertisseur comme une pile à combustible ou une centrale thermique et réseaux de chaleur). Le nucléaire, comme toutes les énergies sales (pétrole, charbon, gaz naturel) nous enferme (et pour longtemps) dans un cercle vicieux.
Utiliser la solution la moins mauvaise (pour favoriser les intérêts publics : la santé, la biodiversité, les ressources naturelles, les finances publiques) est pragmatique (renouvelable). Le nucléaire ne l'est pas.
D'ailleurs et pour conclure, tant que l'intérêt public sera le pot de terre alors que l'intérêt privé est systématiquement le pot de fer, et tant que les intérêts privés seront privilégiés au sacrifice des intérêts publics ("ultralibéralisme dérégulé", "on ne donne qu'aux riches", "dumping environnemental et social", "pollué-payeur", pollueur-payé"), c'est fichu d'avance. Il faut changer la règle du jeu. Et c'est loin d'être gagné. Un changement complet de paradigme est une absolue nécessité pour sauver l'humanité car le monde - de l'homme, tel que nous le connaissons - marche sur la tête. Ce n'est pas la planète qui est en danger mais l'humanité. Vouloir ce changement, c'est de l'humanisme, du respect pour les générations futures et de l'écologie (et ce n'est pas du seul ressort de l'écologie au sens scientifique du terme).

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