Avis n°300
Comment sortir du pétrole sans plus de nucléaire ?
le ,Le pétrole est la principale source de CO2 en France, mais c'est aussi une ressource importée qui nous sera de moins en moins accessible dans les années à venir. Il y a d'abord une contrainte sur la production qui repose sur la limitations des découvertes et la faible augmentation des taux de récupération. On peut estimer la quantité de pétrole extractible autour de 3 terabarrils, ce qui entraine une diminution de la production entre 2020 et 2030. L'autre contrainte est l'augmentation de la demande asiatique : en trente ans, l'Asie a augmenté sa consommation de ce qu'importe l'Europe et les Etats-Unis aujourd'hui.
Remplacer le pétrole par de l'électricité dans les transports peut se faire par des caténaires pour les poids lourds et par des batteries. Les batteries courantes seront limitées par le cobalt, puis par le lithium en utilisant les accumulateurs LIFePO4. Heureusement le développement des batteries sodium est très rapide. Il existe déjà un modèle de batterie en développement qui s'affranchit des deux contraintes précédentes. L'autre nécessité est de produire plus d'électricité pour assister la synthèse de biocarburant ou produire de l'hydrogène pour dépasser le rayon d'action des batteries.
En tout pour sortir du pétrole, il faut 200 TWh d'électricité supplémentaire. La production éolienne et photovoltaïque est de l'ordre d'une trentaine de TWh, mais surtout son profil ne permet de recharger les véhicules tous les jours.
Pourquoi devrions-nous fermer des centrales nucléaires face à cet immense défi ?
Commentaires
Le nucléaire est du militantisme sans base scientifique
Le nucléaire n'est pas raisonnable. Pas plus qu'une croissance infinie dans un monde fini et pas plus que l'énergie fossile qui produit le réchauffement climatique. Pas plus non plus que la non intégration des externalités négatives dans le prix de vente de l'énergie. Pas plus non plus que le principe pollué payeur et pollueur payé au lieu du principe pollueur payeur. Ce ne sont pas les renouvelables qui sont subventionnées mais le nucléaire et le pétrole. Par exemple avec la non taxation du kérosène et la détaxation du diesel, on perd 15 milliards par an et avec les 50000 morts anticipés et tous les malades, et les orages de grêles et autres ouragans et inondations dues au dérèglement climatique, ce sont des centaines de milliards à payer. El le nucléaire ce sont encore des centaines de milliards pour le grand carénage, le démantèlement, le stockage et l'EPR. Une broutille par rapport à un accident nucléaire non assuré en France (1000 milliards sans pouvoir réparer l'irréparable).
En France, on n'a pas de pétrole mais on a des vaches
https://www.20minutes.fr/planete/1106085-20130222-comment-bouses-vache-p...
En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des vaches. Et leurs bouses pourraient devenir une énergie d’avenir. L’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) a ainsi calculé que si toutes les bouses et crottes produites par les animaux présents sur le Salon de l’agriculture avaient été méthanisées, elles auraient pu alimenter en électricité cinq familles françaises pendant un an. Prenons l’exemple des vaches du salon. «Nous avons calculé qu’elles produiront à peu près 530 tonnes de déjections pendant les dix jours, soit 530 m3, et nous savons qu’on produit environ 30 m3 de biogaz, composé de méthane et de CO2, par tonne de déjections animales. Nous pouvons donc produire 15.900 m3 de biogaz. Le biogaz est composé environ à 60% de méthane, un gaz qui a un potentiel énergétique d’environ 10 kWh/m3, donc on arrive à environ 95400 kWh de chaleur (combustion). Avec un rendement de conversion du méthane en électricité d’environ 30-35%, on obtient 33.000 kWh d’énergie électrique d'une valeur de 33000*0,15 euros = 4950 soit environ 5000 euros. Dans le monde, si tous les déchets méthanisables l’étaient, on pourrait produire l’équivalent de neuf à dix centrales nucléaires.»
La France ne compte encore qu’une cinquantaine d’usines de méthanisation, tandis que l’Allemagne en est déjà à plusieurs milliers, et la production française de biogaz ne représente qu’environ 3% de la production d’énergies renouvelables. Mais au-delà de l’électricité produite, la méthanisation a surtout des vertus environnementales : elle réduit la quantité de CO2 émise par les effluents d’élevage dans l’atmosphère et limite la quantité de substrats épandus, qui peuvent polluer les sols lorsqu’ils sont en excès.
L’avenir de la planète se joue en partie dans la bouse de vache.
Sachez compter
L'éolien et le PV coûtent de l'ordre de 5 milliards de CSPE en France, comment ne peut-on pas dire qu'ils sont subventionnés ? L'éolien et le PV sont importés et creusent la balance commercial de 1 milliards d'euros par an.
Le nucléaire contribue positivement aux comptes publics
-par la TVA sur l'électricité vendue 20% de 15 milliards : 3 milliards par an.
-Par l'impôt sur les bénéfices d'EDF et de AREVA-Orano lorsque cette dernière entreprise fut mieux gérée. De l'ordre du milliard d'euro par an.
-Par les exportations d'électricité qui couvrent le coût de l'achat d'uranium.
Le CEA, l'IRSN et l'ASN ne coutent ensemble que de l'ordre du milliard par an.
Un accident sur un REP français ne reviendrait pas à 1000 miliards d'euros, l'accident type est celui de de TMI.
Le nucléaire est si peu scientifique que son recul dans la loi de transition est critiqué par des membres de l'Académie des sciences.http://www.academie-sciences.fr/fr/Libres-points-de-vue-d-academiciens/l...
La vraie origine du biogaz en Allemagne
Si il est si facile de produire du biogaz, alors pourquoi est-il majoritairement produit en Allemagne à partir de cultures énergétiques comme celle de maïs ?
http://www.echo-louet.fr/allemagne-le-reve-de-la-methanisation-est-termine/
On va faire marcher l'économie aux bouses de vaches?
J'ai dit ci-dessus que les bouses de vache ne pourront fournir qu'à la marge, à prix élevé.
C'est très bien de faire du méthane avec des bouses de vache, mais les gens qui font cela sérieusement le font avec "plante entière" dans des fermes dédiées en Allemagne et ça coûte encore autour de 100€/MWh. Parce que la matière organique, une fois digérée contient bien moins de CH4 potentiel.
Mais comme les vaches émettent beaucoup par la bouche, peut-être suggérez-vous de leur mettre un tuyau? Ce n'est pas idiot, on fait bien pour les oies..Alors vous risquez des problèmes avec les défenseurs de animaux.
Je vous trouve de plus en plus des idées amusantes... C'est ce qu'on appelle "l'imagination au pouvoir"?
De toutes façons cela restera marginal vis-à-vis de notre consommation actuelle de gaz naturel (430TWh).
Spécificité pro-nucléaire : décrédibiliser vélo et biogaz
Les bouses de vache, les déjections animales et autres excréments (humains), sans oublier les déchets alimentaires des cantines et restaurants, c'est toujours ça de gagné pour fabriquer du biogaz et des digestats (ce serait tout de même bien bête de ne pas les exploiter pour faire plaisir aux pro-nucléaires). C'est la même chose pour le vélo ou les véhicules légers (ce serait tout de même bien bête de ne pas en profiter pour faire plaisir aux pro-nucléaires). C'est en faisant de très nombreuses économies et en valorisant et en optimisant au maximum nos déchets que nous pourrons gagner beaucoup et sur tous les tableaux (cercle vertueux avec des externalités positives comme une meilleure santé). Je vous trouve amusant avec votre nucléaire. C'est ce qu'on appelle "le manque imagination au pouvoir". C'est bien ce manque d'imagination de nos élites technocrates et nucléocrates X-mine, immuables, au pouvoir, qui imposent leurs idées à tout le monde, quelle que soit la couleur du gouvernement en place (de droite comme de gauche) qui nous plombe à chaque fois (je préfère de très loin les universitaires du CNRS). Se planter à chaque fois (perseverae diabolicum) n'est pas scientifique mais idéologique. Un scientifique est bien obligé de tenir compte de ses erreurs. Celles-ci sont même nécessaires (errare humanum est) pour tout remettre en question afin d'espérer trouver une issue favorable à une problématique donnée. Il ne peut, en aucun cas, rester droit dans ses bottes en croyant détenir la vérité et en ne se remettant jamais en question. C'est même tout le contraire. En science, il faut savoir rester humble, modeste, perpétuellement sceptique en remettant en question toutes les fausses évidences qui viennent difficilement à l'esprit tellement on est conditionnés à les accepter depuis notre plus tendre enfance. Malgré le fameux slogan bien arrogant et typiquement français : "en France, on n'a pas de pétrole mais on a des idées", on ne peut que constater qu'elles ne sont guère brillantes. Pour preuve, en voici quelques unes : tout nucléaire, tout diesel, 4x4 en ville, tout sur la route, pas de ferroutage, pas d'écotaxe poids-lourds, cars Macrons à la place des TER, pas d'indemnité kilométrique vélo, suppression du statut de cheminot, pas de taxe kérosène sur les vols intérieurs, avions renifleurs, low-cost, dumping environnemental et social sur le dos des contribuables dont on ne demande pas l'avis, etc. Cerise sur le gâteau : on se croit meilleurs que les autres alors qu'on a tout faux. À croire qu'on fait exprès de toujours tout miser sur les tocards ou de collectionner et de garder précieusement un gros tas de mauvaises cartes en croyant qu'on va gagner comme ça. Champions les X-mine ! Il faut le faire ! C'est à pouffer de rire ! Rira bien qui rira le dernier.
Pour une fois on est d'accord
En science, il faut savoir rester humble, modeste, perpétuellement sceptique en remettant en question toutes les fausses évidences qui viennent difficilement à l'esprit tellement on est conditionnés à les accepter depuis notre plus tendre enfance.
Exemple de fausses évidence:
- le soleil et le vent c'est gratuit
- il y a toujours du vent quelquepart
- le nucléaire fait des morts par millions
- on va savoir stocker 5 jours de consommation électrique
- les bouses et excréments produisent beaucoup de méthane ( il faut y ajouter beaucoup de maïs ...)
réponse d'un universitaire
Savez-vous que je suis..Universitaire-CNRS, ceux que vous préférez?
Bien sûr, le vélo et le biogaz, c'est bien. Mais vous n'arriverez pas à assurer l'avenir de vos semblables en les astreignant à une diète énergétique digne de l'age des cavernes!
Ou vous ne savez pas calculer, ou vous le savez bien.
Fausses "fausses évidences" ou vraies "fausses évidences" ?
- Le soleil c'est gratuit : les plantes et les arbres qui font de la photosynthèse (avec CO2) ne la paient pas (ils n'ont pas d'argent), c'est ce qui leur permet de vivre (grâce à l'énergie solaire), de se nourrir, de grandir, de se reproduire et de servir de nourriture aux animaux en leur donnant de quoi respirer en plus (dioxygène). Avantage : il y en a assez pour toutes les plantes, pas d'épuisement de stock, le soleil brille tous les jours ou disons plutôt qu’il fait jour tous les jours (et pendant encore cinq milliards d'années) alors, autant en profiter, les plantes n’ont que faire de l’intermittence si décriée des pro-nucléaires.
- Le vent, c'est gratuit : les véliplanchistes et les pratiquants de kitesurf le savent et ceux qui pratiquent le bateau à voile aussi. Pas besoin d'acheter de l'essence. D'ailleurs, c'est ce qui rend la pratique plaisante (pas de bruit ni d'odeurs désagréables et l'aventure et le frisson au rendez-vous), c'est la seule manière de faire le tour du onde sans tomber en panne d'essence, même si, de temps en temps il y a pétole et si des fois ça souffle trop fort et qu'il faut réduire la voilure. D’ailleurs, on peut ajouter une aile de kitesurf sur les bateaux pour économiser le carburant (https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/0301441172319-yves-par...).
- Le nucléaire fait des morts par million : sur le long terme, très certainement et c'est bien moins drôle et bien moins sympa que la voile.
- On va savoir stocker 5 jours de consommation électrique : je n'en doute pas. L'énergie ne peut ni être créée ni être détruite mais elle peut changer de forme (énergie chimique, énergie mécanique, etc.). Impossible n'est pas français. Il suffit de s'en donner les moyens. On a bien réussi à faire une bombe atomique (sans ordinateur et sans calculette à Los Alamos) et une centrale nucléaire (Experimental Breeder Reactor I :EBR-I, au laboratoire national de l'Idaho, entrée en service len 1951 et en 1955, le cœur du réacteur a subi une fusion partielle. C'est bien la preuve que quand on veut, on peut (même si la bombe, ce n'était pas une très bonne idée, ni les centrales nucléaire à base de fission de l’uranium-235 mais c'est une autre problème, en tous cas, le challenge était colossal, bien plus relevé qu’un stockage de 5 jours de consommation).
- Les bouses et excréments produisent beaucoup de méthane (il faut y ajouter beaucoup de maïs ...), pas forcément, il suffit d'en avoir beaucoup avec beaucoup de déjections, d’excréments (stations d’épuration) de déchets alimentaires, des parties non nobles de plantes et utiliser des micro algues - énergie marine - pour produire le biogaz (http://www.inra.fr/Entreprises-Monde-agricole/Resultats-innovation-trans...) et là, il y a de quoi faire et ce serait bien dommage de ne pas en profiter (pour des raisons idéologiques de surcroît).
- Vive les universitaires et le CNRS !
- Vive l'université publique et le CNRS. indépendants des lobbys privés et financé avec de l'argent public.
- Vive la recherche publique fondamentale (sans recherche fondamentale à long terme, pas de recherche appliquée à court terme).
- Vive la science à l'école, au collège et au lycée pour tous avec un nombre d'heures conséquent (pas raboté par les réformes ou plutôt les conte-réformes comptables Sarkosy-Hollande-Macron).
- Vive la protection de la santé publique (OMS, Santé Publique France, hôpital public, CHU : centres hospitaliers universitaires).
L'avenir est à l'électrique!
C'est très bien de faire du méthane avec des déchets, mais les gens qui font cela sérieusement le font avec "plante entière" dans des fermes dédiées en Allemagne et ça coûte encore autour de 100€/MWh. Parce que la matière organique, une fois digérée contient bien moins de CH4 potentiel.
De toutes façons cela restera marginal vis-à-vis de notre consommation actuelle de gaz naturel (430TWh).
Pour les voitures, je ne vois que l'électrique: les rendements depuis le site de production sont très bons, alors que l'électrolyse, suivie éventuellement de méthanation, ne donne que des rendements faibles. On gaspille l'électricité, surtout si elle est chère et subventionnée, comme les renouvelables en France!
Et les batteries des VE peuvent être utiles si on persiste dans les illusions renouvelables pour stocker l'intermittence: là aussi les rendements sont bons.
Quant aux "préférences", j'insisterais moi plutôt sur ce qui est raisonnable ou pas: on ne doit pas faire dépendre nos choix d'un militantisme sans base scientifique.