Avis n°35
Centrale thermique sans CO2
le ,Une entreprise américaine, Net Power, a construit en 2016 une centrale à gaz prototype de quelques dizaines de MW qui capture, soit disant, presque 100 % du CO2 issu de la combustion (CO2 qui est ensuite stocké, ou distribué par des pipelines). Il serait peut-être temps qu'en France on s'intéresse au passage industriel de ce genre de proto.
Commentaires
En France...
Ce genre de prototype n'a que peu d'intérêt dans le débat sur l'énergie en France (cela reste néanmoins intéressant comme sujet d'étude d’ingénierie), les moyens de production d'électricité étant largement décarbonés chez nous (hydro et nucléaire).
La captation du CO2 "en sortie de cheminée" serait en revanche très utile pour améliorer le bilan carbone du béton.
La fabrication du ciment représente quelques % du CO2 français (Source: http://www.construction-carbone.fr/le-stockage-du-co2-dans-l%E2%80%99ind...) .
Le prototype de 50 MW de
Le prototype de 50 MW de Netpower est en cours de construction en 2018.
Cette techno oxyfuel n'est pas sans intérêt même en France dans un schéma avec beaucoup d'intermittents puisqu'il faut des centrales au gaz pour boucher les trous.
netpower estime que le coût final (si ça marche) est équivalent à une CCGT avec CCS.
Sur le sujet, suivez un MOOC très bien fait Climate Change: Carbon Capture and Storage
sur edx : https://courses.edx.org/courses/course-v1:EdinburghX+CCSx+1T2018/course/
La finalité de la captation CO2
La finalité de la captation/séquestration CO2 est -à mon sens- pour beaucoup plus tard :
En effet, ce type de centrales, si elles fonctionnent avec du gaz fossile, ne garantissent pas l'indépendance énergétique : 100% du gaz est importé et on n'en stock que 3 mois (ce qui ne laisse pas le temps de faire jouer la géopolitique ou de changer de fournisseur).
Cela servira en revanche pour atteindre la neutralité carbone (voire atteindre un bilan négatif !) quand on se sera débarrassé complètement des fossiles, par exemple en brûlant du gaz issu de biomasse.
D'ici là, ce type de technologie n'a que peu d'intérêt à être déployée largement, sauf à vouloir aider l'industrie gazière en soutenant les prix par la consommation ...
Le nucléaire/les économies/l'effacement/le stockage hydro peuvent très bien assurer le bouchage des trous des EnR.
@Guillaume Bertrais qui écrit
@Guillaume Bertrais qui écrit :
"Le nucléaire/les économies/l'effacement/le stockage hydro peuvent très bien assurer le bouchage des trous des EnR."
Ce n'est pas ce que dit le récent scénario Watt de RTE, qui dit qu'il faut rajouter des CCGT.
Personellement, je fais plus confiance à la scénarisation RTE qu'à celle de Negawatt.
captation ddu co2
on constate que cette analyse est toujours pour de fin technicien en la matiere.... Ce probleme a long therme n 'est pas pour les générations a venir, mais bien au dela. La fatalité qui nous submerge est elle du devenir de la science si bien qu on ne limite plus rien et on laisse les portes grandes ouvertes.
Analyse technique
L'analyse technique peut être trouvée sur Elsevier (Demonstration of the Allam Cycle: An Update on the Development Status of a High Efficiency Supercritical Carbon Dioxide Power Process Employing Full Carbon Capture)
Sur le plan purement technique, le challenge, comme toujours, va être la tenue des matériaux car le fluide est du CO2 supercritique à haute température. La turbine devra fonctionner à 1150 degrés et 300 bars en entrée...La chambre de combustion sera donc aussi sous 300 bars.
Sur le plan énergétique, il y a des compresseurs haute pression partout (pour produire de l'oxygène pur, pour tout injecter dans le circuit haute pression...). La compression a un très mauvais rendement. Le rendement global dépendra de l'efficacité de la récupération de chaleur dans ces compresseurs et dans tout le système.
Sur le plan financier, on ne peut rien dire. Il est probable qu'ils espèrent rentabiliser en vendant en plus les co-produits (azote, argon, CO2... )
Bref, ce n'est pas gagné.
Comme dirait Negawatt, il suffira d'ajouter une trentaine d'éoliennes, vingt électrolyseurs et une unité de méthanation et on refait du méthane...( non je rigole)
TOTAL l'a déjà fait en France (Lacq)
Bonjour Monsieur,
Effectivement, de nombreux groupes énergétiques travaillent sur ce sujet depuis plusieurs années.
Cependant, outre le coût très élevé de l'opération (environ 1000 euros la tonne de CO2) qui revient beaucoup plus cher que n'importe quelle autre solution de production d'énergie sans C02 (Hydro, éolien, nucléaire ou solaire, y compris avec le stockage pour l'éolien et le solaire), le problème du devenir du CO2 stocké dans des réservoirs aquifères sur le long terme demeure : quid d'une fuite vers la surface en cas de faille sismique ? Je n'ose pas imaginer les dégâts que pourraient commettre une fuite non contrôlée de millions de tonnes de CO2..