Avis n°241
Non le nucléaire n'est ni vert ni respectueux des populations
le ,A l'accident d'exploitation (matériel dangereux et dégradé) se rajoute le risque d'erreur humaine.
Les cas de contamination des travailleurs itinérants du nucléaire se multiplient, résultante de la course aux coûts réduits sur la maintenance imposée par EDF, qui se trouve dans une situation financière catastrophique, du fait de son obstination à ne jurer que par la filière nucléaire. Cette dernière n'est non seulement plus rentable (les contribuables et les clients d'EDF vont s'en rendre compte très douloureusement !), mais elle est dangereuse : se pose aujourd'hui non seulement la question du prolongement des durées d'exploitation de centrales nucléaires usées (à bannir pourtant), mais également celle du stockage des déchets nucléaires et son coût (financier, environnemental, humain, et en terme de transmission aux générations futures).
Ce qui fait d'ailleurs dire à l'actuel Directeur de l'A.S.N. bientôt sur le départ P.F.CHEVET : « Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si un accident grave est possible en France mais quand aura-t-il lieu ? ».
Rappelons pour être complet que la filière nucléaire n'est pas née d'une volonté de produire de l'électricité. Elle est issue d'une course à l'armement lancée par les États (dont la France évidemment) pour posséder la bombe atomique, en produisant du Plutonium. Cette matière (inexistante à l'état naturel) est avec quelques autres une des plus dangereuse, la plus radioactive sur des dizaines de milliers d'années. C'est entre autre ce que certains voudraient enterrer à BURE (CIGEO).
Que valent les durées des mandats électifs des décideurs pro nucléaires en face de ce danger généré pour au moins 100000 ans ?
CIGEO c'est quoi ?
Entre 1980 et 1990, commence via l'A.N.D.R.A. (Agence de gestions des Déchets Radioactifs) une prospection visant à trouver un site de stockage (pas entreposage), sans aucune concertation publique. En 2000, un site est identifié et l'État impose un « laboratoire ». Ce sera à BURE (dans la Meuse). Comme à chaque fois, on sait que l'expérimentation est appelée à durer, il s'agit en fait du site d'enfouissement définitif. A l'issue de la période 2005 - 2013, le site est choisi et imposé par la loi comme solution au traitement des déchets nucléaires, au mépris de l'opposition formulée par la population lors des « débats ».
En 2016, l'A.N.D.R.A. a commencé les travaux dans le fameux bois Lejuc sans autorisation. Une résistance s'installe sur le terrain.
CIGEO c'est donc une volonté politique qui va déboucher sur :
· 80000 m3 de déchets sur place représentant 99% de la RADIOACTIVITE de l'ensemble des déchets produits.
· 100 convois RADIOACTIFS ferroviaires par an
· 300 Km de galeries souterraines creusées à 500 m de profondeur
· Le coût prévisionnel (sous évalué par les politiques et les acteurs du nucléaire) est estimé par la Cour des Comptes à près de 40 MILLIARDS d'Euros (pour 100 ans).
A ce prix là, CIGEO ne sera pas un simple laboratoire. Malgré le coût faramineux (quel financement ?), et les risques avérés relevés par l'I.R.S.N. et l'A.S.N. (pourtant pas antinucléaires compulsifs), loin de toute démocratie on veut nous imposer (y compris par la force) CIGEO. Ce projet ruineux, incertain et dangereux (matières très radioactives pour longtemps, risques d'incendies élevés...) ferait de ce site la plus grosse poubelle nucléaire du monde, un record. Après celui de LA HAGUE, on se passerait bien de records dans ce domaine.
Le dossier nucléaire est sensible et nous sommes à la croisée des chemins. La France est un des rares pays à avoir misé autant sur la filière nucléaire au détriment d'autres sources de production. Ainsi, nous accusons un retard considérable sur les énergies renouvelables puisque nos politiques ont fait de la France un pays résolument tourné vers le nucléaire. A quel prix !
Entre le rafistolage des centrales voulu par EDF, les EPR qui mettent AREVA à genoux (donc les contribuables), et le projet CIGEO piloté par l'A.N.D.R.A comme horizon, nous devons réfléchir et nous positionner dès maintenant, pour nous mêmes et pour nos enfants :
Le Nucléaire est il une solution d'avenir, le nucléaire est-il sans danger et même est-il désormais un modèle énergétique viable ?
Faut-il d'autres TCHERNOBYL ou FUKUSHIMA ???
Faut-il qu'après deux fusions de cœur de réacteur en 1969 et 1980 (avec rejet de Plutonium dans la Loire), la Centrale de Saint-Laurent des Eaux explose (accidents nucléaires)? Ou une autre ?
Le risque que fait peser CIGEO sur nos terres et nos populations est-il acceptable ?
Vocabulaire Nucléaire :
A.S.N. : Agence de Sûreté Nucléaire (un peu antinomique)
I.R.S.N. : Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (ancienne et tristement célèbre SCPRI du Professeur PELLERIN - Nuage de TCHERNOBYL). Elle semble plus protéger la radioactivité que les populations.
S.F.E.N. : Société Françaises d'Énergie Nucléaire. Groupement de promotion et de défense du nucléaire assimilable à un Lobby ou organisation de propagande viscéralement pro nucléaire (Valérie FOULON)
Relâchement : mot employé par les gens du nucléaire pour édulcorer les rejets radioactifs en milieu naturel, comme à LA HAGUE par exemple).
Recyclable : on veut vous faire croire (comme le « retraitement ») que 95% des déchets produits par les centrales (entre autres) sont traités et rendus inactifs. En fait, ils ne sont pas recyclés, mais ces gens affirment cyniquement qu'un jour peut-être on saura les recycler. Ils sont donc recyclables !!! (là vous pensez qu'on vous prend pour des imbéciles ? A vous de trancher...). En attendant on les stocke dans des piscines, des sites d'entreposage, des bassins pour les boues contaminées etc....). Comme dirait Harry Potter « j'adore la magie ! »)
Situation / Évènement : dans le monde édulcoré du nucléaire, il ne faut jamais dire indicent ou accident ! C'est pourtant la réalité des faits. Retraitement : voudrait nous porter à croire qu'il n'y a pas de problème de déchets nucléaires, puisqu'on les retraite à LA HAGUE. Les piscines de refroidissement de LA HAGUE sont pleines (au point de penser à construire un nouveau site ailleurs) de déchets hautement radioactifs. Le retraitement du combustible nucléaire usé, c'est juste un traitement chimique pour en séparer les éléments (phénomène de multiplication des déchets). Ces éléments restent très dangereux. A part utiliser du Plutonium pour les armes atomiques ou en adjoindre à de l'Uranium enrichi (appelé alors Mox) comme combustible dans certaines centrales, « on » ne sait pas quoi en faire.
Le projet d'enfouissement à BURE (CIGEO) serait la bonne solution. Vraiment ?
Et toutes ces matières circulent, par camions et trains parmi nous.... Sur l'autoroute de vos vacances, à proximité des écoles de nos enfants, à coté des quais de gare sur lesquels vous attendez votre train pour aller au boulot... Le Plutonium nuit gravement à la santé. Déconseillé aux femmes enceintes.
La grande loterie de l'accident nucléaire est ouverte et elle ne fera que des perdants.
Pour s'informer (la liste n'est pas exhaustive) : · Livre NUCLEAIRE : DANGER IMMEDIAT (GADAULT - DEMEUDE) · Livre l'ETAT NUCLEAIRE ( C. LEPAGE)... · Documents NUCLEAIRE ET L'IMPOSSIBLE GESTION DES DECHETS (Arte) + NUCLEAIRE RIEN A SIGNALER (Arte) + SECURITE NUCLEAIRE LE GRAND MENSONGE (Arte) visibles sur YouTube · NUCLEAIRE LA POLITIQUE DU MENSONGE (Canal+ Spécial Investigation en 2015) · Sites de la CRIIRAD, Réseau Sortir de Nucléaire, France Nature Environnement, Greenpeace, BureStop55 etc.
Il est temps que le démocratie trouve son chemin sur ce sujet d'importance en exigeant par exemple un REFERENDUM sur la SORTIE DU NUCLEAIRE
Commentaires
Nucléaire : N'abordez pas le sujet avec émotion
Je m'étonne de la virulence de votre réaction.
Je n'ai jamais dit que vous étiez influençable, mais que vous aviez été désinformé par les médias.
Il est un fait que la presse est souvent incompétente lorsqu'elle traite de sujets techniques.
Quant à "l’arrogance et le ton professoral", je vous assure que vous les avez imaginés.
En ce qui me concerne, je ne sais pas ce que vous appelez la "nébuleuse pro-nucléaire", mais si je suis effectivement favorable à cette source d'énergie et que je m'y intéresse beaucoup, je n'ai par contre jamais travaillé dans ce secteur d'activité.
Je voulais revenir sur un point à propos duquel je me suis mal fait comprendre.
Les réacteurs de Saint-Laurent-des-Eaux qui ont connu une fusion partielle de cœur étaient de type UNGG (Uranium Naturel Graphite Gaz) et ils ont été fermés depuis 1992.
Ces réacteurs n'auraient pas pu exploser comme ceux de Tchernobyl.
Ces derniers étaient des réacteurs d'un type assez particulier, RBMK, modérés au graphite et refroidis à l'eau. Ils avaient la particularité d'avoir, dans certaines circonstances, un coefficient de vide positif.
Voici ce que cela signifie :
Dans ces systèmes, les assemblages combustibles sont logés dans des tubes de force qui contiennent de l'eau et résistent à la pression (d'où leur nom) qui la maintient à l'état liquide malgré la température.
Ces tubes sont eux-mêmes disposés dans un ensemble de blocs de graphite qui sert de modérateur ( modérateur = qui ralentit les neutrons ).
Au final, les effets sur la réactivité sont les suivants :
• Le graphite est favorable : plus les neutrons sont lents, plus ils produisent de fissions.
• L'eau est défavorable : les atomes d'hydrogène ont tendance à absorber des neutrons.
Lors de l'accident, les opérateurs ont, pendant une expérience dont je vous passe les détails, remonté des barres de contrôle dans une configuration interdite (ils ont, pour cela, violé les règles et déconnecté certains systèmes de sécurité).
La puissance du réacteur s'est mise à monter rapidement. Il s'en est suivi un échauffement qui a provoqué l'ébullition de l'eau dans les tubes de force. Ceci a entraîné une diminution de la quantité d'eau dans le cœur, et donc un accroissement supplémentaire de réactivité. ( = la réaction augmente encore plus vite)
Les opérateurs ont bien tenté de réagir en déclenchant l'insertion des barres dans le cœur, mais celui-ci ayant surchauffé et s'étant déformé, elles se sont coincé après être rentrées d'un mètre seulement.
Et il est arrivé ce que vous savez.
Notez que des réacteurs de ce type sont toujours en fonctionnement en Russie. ( 4 à Leningrad, 4 à Koursk et 3 à Smolensk )
Les réacteurs à eau pressurisée utilisés en France (et ailleurs) ont un coefficient de vide largement négatif. Comme c'est l'eau qui sert de modérateur, si elle bout la réactivité diminue et la réaction s'arrête.
Le CEA a procédé il y a quelques jours au premier test du réacteur CABRI dans sa nouvelle configuration. Il s'agit d'un dispositif expérimental qui est volontairement (et violemment) mis en situation d'excursion de puissance.
Au final, il se produit juste un flash bleu, car les rétroactions interviennent très vite et stabilisent la réaction. https://www.youtube.com/watch?v=3_6gPza9V6o&t=1s
Qu'est-ce qui est vert et respectueux ?
Le nucléaire n'est clairement pas LA solution à notre problème d'approvisionnement énergétique.
Mais force est de constater qu'il est UNE très bonne solution pour la fourniture d'électricité, massive, sûre, constante, pilotable, à bas coûts. Alors est-ce que c'est vert et respectueux ? oui et non, ça dépend de ce que chacun entend derrière ... mais c'est surtout une solution qui présente un bilan carbone très intéressant. La preuve en est que notre pays bénéficie d'une empreinte carbone très très faible par comparaison avec les autres acteurs européens (ex: 26 gCO2eq/kWh en France ce matin à 08h24, contre 235 en Grande Bretagne, 259 en Allemagne ou 642 en Pologne, au même moment). Et pourtant plusieurs de nos pays voisins ont dépensé sans compter dans les énergies renouvelables, avec malheureusement de maigres résultats car il faut être capables de compenser l’intermittence des ENR par d’autres moyens. Et quand on a du charbon (pardon, de la lignite) sous les pieds, c’est ce combustible « sale » qui est massivement utilisé dans ces centrales, générant des émissions massives de gaz à effet de serre. Et le gaz reste une source fossile, à émission importante de GES ... Alors est-ce que les ENR sont vertes et respectueuses ? oui et non, ça dépend de ce que chacun entend derrière ... mais combler l'intermittence par des émissions massives de GES, ça gâche tout le bilan.
Le bilan est là, les faits sont têtus.
Alors c'est quoi l'important au final ?
Disserter à n'en plus finir sur les dangers du nucléaire ?
Tout le monde les connait, c'est pour cela qu'il y a autant de réglementation dans ce domaine, avec notamment une autorité indépendante et des experts qui jugent en leur âme et conscience. Leurs constats font parfois mal, mais c’est la preuve de leur indépendance de jugement.
Ou lutter contre les émissions massives de gaz à effet de serre ? et trouver des solutions pour basculer très rapidement vers un monde "bas carbone" ?
Qu’on ne se trompe pas, c'est probablement un des combats majeurs de l'humanité en ce moment, source de crises futures majeures. Alors certes cette source d'énergie électrique n'est pas parfaite, elle a beaucoup de défauts, mais elle permet à notre pays d'être exemplaire dans la lutte contre les émissions massives de gaz à effet de serre pour la production d’électricité, qu'on le veuille ou non.
Alors ne nous trompons pas de combat, car la production d’électricité est DEJA très faiblement carbonée. Attaquons nous aux vraies questions à enjeux sur les modes de transports, le chauffage des bâtiments, les économies d’énergies, l’agriculture, … où les émissions de GES représentent les gisements pour lesquels il faut trouver des solutions « bas carbone », plutôt que de persister à vouloir décarboner à tout prix la production d’électricité, qui l’est DEJA !!!!
vers une transition énergétique bas carbone
Je partage ce dernier point de vue. En effet, le nucléaire n'est pas la solution mais bien l'une des solutions du mix énergétique et du bas carbone. Les chiffres précédemment cités le prouvent: le choix de certains pays comme l'Allemagne de sortir du nucléaire se paie aujourd'hui par une emprunte carbone extrêmement élevée et une production au charbon !
Je ne crois pas qu'il faille traiter le problème de la production nucléaire de façon aussi tranchée. Le pragmatisme doit, à mon sens primer car il n'existe à ce jour aucune solution idéale, ni totalement sûre. Nous sommes sur des processus industriels qui ont TOUS des impacts environnementaux, nous devons tous réfléchir à ce que nous voulons pour demain, quel lègue aux générations futures. Nous pouvons nous interroger, par exemple, au-delà des énergies fossiles, très carbonées ou du nucléaire et de la gestion de ses déchets, sur le développement des bio-carburants et leur conséquences sur les forêts primaires qui voient leur taille diminuer au bénéfice de la culture de la palme. De même, quid du recyclage des panneaux photovoltaïques et des batteries qui contiennent des métaux lourds et potentiellement dangereux pour l'environnement et l'humain (quand on connait aujourd'hui les conditions de travail des populations en charge de ce traitement). Bref, nous pouvons trouver des effets papillons dans la majorité des moyens de production actuels qu'il ne vaut surtout pas négliger car leur côté "non spectaculaire" ne les rend pas pour autant moins graves, moins dangereux que le nucléaire.
Par contre, il est évident que nous devons penser au développement massif d'autres sources de production et j'espère qu'il y aura un essor de la biomasse notamment dans le recyclage de nos déchets.
Et je pense que la France qui est déjà un pays exemplaire en matière de bas-carbone (voir les chiffres commentaires précédents ;), doit participer activement à cette impulsion de recherche et d'innovation
Réflexion concernant votre idée de référendum
Bonjour,
– Concernant votre idée de référendum sur le nucléaire –
Poussons le raisonnement jusqu'au bout et interrogeons la totalité de la population française sur toutes les sources d'énergie envisageables (nucléaire, charbon, gaz, pétrole, hydroélectricité, éolien, solaire...). Il y a des raisons évidentes de voter également une sortie du charbon, gaz et pétrole. En admettant (et ce n'est pas gagné) que les gens ne votent que pour la sortie du nucléaire et des énergies fossiles (même si on pourrait imaginer qu'ils votent également contre les éoliennes...). Comment produisez-vous l'électricité les nuits d'hiver (la nuit commençant vers 18h et finissant vers 9h en termes de production photovoltaïque en février, voir RTE Eco2mix, https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique) ?
En pratique, quand vous concevez une stratégie énergétique, vous commencez par fixer démocratiquement un certain nombre d'objectifs : taux et échéance de décarbonation, canal de prix, degré d'indépendance, degré de sécurité d'approvisionnement. Par exemple, au Royaume-Uni le Parlement a défini un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 % en 2050 par rapport à 1990, en France, on a fixé 75 %. Certains pays accordent une importance très élevée à leur indépendance (comme la Pologne vis-à-vis de la Russie), d'autres moins.
Une fois ces objectifs définis, plusieurs leviers peuvent être actionnés pour les atteindre : part de chaque source d'énergie (nucléaire, fossiles, hydroélectricité, autres EnR…) dans le bouquet, économies d'énergie (efficacité et sobriété), investissements, subventions, diplomatie (pour assurer certains approvisionnements de matières premières ou de matériel), etc. Ces leviers ne doivent pas être actionnés au petit bonheur la chance car c'est le meilleur moyen de ne pas remplir les objectifs (fixés démocratiquement, rappelons-le).
Idéalement, ils résultent d'une optimisation technique de plusieurs paramètres tels que les ressources du pays (montagnes pour installer des barrages, potentiel géothermique, ressources fossiles), ses besoins (population, industrie), son climat (froid ou chaud), sa taille (un « petit » pays avec un réseau électrique dense ne pourra pas appliquer la même stratégie qu'un grand pays constitué de plusieurs réseaux qui ne sont pas nécessairement bien interconnectés), ses interconnexions avec des pays voisins, etc.
Ainsi, des systèmes avec une électricité 100 % renouvelable peuvent fonctionner pour certains territoires bénéficiant d'atouts particuliers (Norvège avec son potentiel hydroélectrique) ou ayant de faibles besoins (archipels vivant d'agriculture et de tourisme). Dans ce dernier cas, les produits industriels sont importés de pays qui bénéficient d'autres sources d'énergie. Ce n'est donc que l'électricité consommée sur place qui est 100 % renouvelable, mais ces pays dépendent d'une importante consommation énergétique non-renouvelable ailleurs (Chine, Allemagne, France…). C'est d'ailleurs de plus en plus valable pour nos pays occidentaux qui délocalisent les industries énergivores vers des pays comme la Chine, ce qui donne une fausse impression d'exemplarité en termes d'émissions carbone...
Tout ça pour dire que chaque pays peut avoir une stratégie énergétique différente, dépendant de ses besoins, ressources et envies (objectifs). Si l'on veut que la nôtre atteigne certains objectifs, on ne peut pas se permettre de faire voter les gens à la fois sur les objectifs (au Parlement) et sur les moyens par référendum. Ca ne mène nulle part. C'est un peu comme quand vous bricolez : une fois les objectifs définis, vous ne choisissez pas les outils selon vos goûts mais selon vos besoins. Ici c'est pareil : si vous avez besoin de produire de grandes quantités d'électricité car vous avez une population nombreuse, que vous voulez que cette électricité soit bas-carbone pour ne pas accentuer le changement climatique et que vous avez un fort potentiel hydroélectrique, c'est très bien. Si vous n'en avez pas, alors vous pourrez avoir besoin de plus ou moins de nucléaire.
– Quelques sources un peu moins engagées et plus fiables que celles que vous mettez en référence sur le nucléaire –
- l'UNSCEAR (http://www.unscear.org/), organisme des Nations Unies qui étudie l'effet des rayonnements ionisants. Ils se sont notamment intéressés de près aux accidents de Tchernobyl et Fukushima et un résumé de leurs résultats est consultable sur leur site. Etant donné le nombre de pays membres des Nations Unies qui n'ont pas de programme nucléaire voire sont ouvertement anti-nucléaires, on ne peut guère soupçonner cette agence de collusion.
- l'AIEA (https://www.iaea.org/), autre agence des Nations Unies. Ils publient de nombreux documents intéressants issus notamment de leurs inspections. Pour n'en citer qu'un, ils ont récemment audité la sécurité nucléaire française. Je vous laisse lire leurs conclusions par vous-même : https://www.iaea.org/newscenter/pressreleases/iaea-completes-nuclear-sec...
- l'IRSN (http://www.irsn.fr) et l'ASN (https://www.asn.fr/) qui publient tous leurs rapports. C'est très instructif. En outre, l'IRSN a participé à un documentaire (ni pro- ni anti-nucléaire, soit dit en passant) sur la vie après les accidents nucléaires nommé « Tchernobyl, Fukuhima : vivre avec ».
- les auditions de la commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, disponibles en vidéo et transcriptions : http://www2.assemblee-nationale.fr/15/autres-commissions/commissions-d-e...
Ce ne sont que quelques sources, il y en a d'autres, mais qui sont plus fiables et moins engagées que celles que vous proposez.
Électricité au Portugal
Concernant le Portugal, l'affirmation de Monsieur CANAUX selon laquelle le Portugal ferait 80% de son "énergie" (il voulait probablement dire électricité) par des moyens renouvelables est fausse.
Après avoir vérifié sur le site de l'ENTSOE, la production du Portugal en 2017 se décline ainsi pour l'année 2017 :
- Gaz : 33,78 %
- Charbon : 26,01 %
- Éolien terrestre : 22,86 %
- Hydraulique : 9,78 %
- Biomasse : 5,37 %
- Solaire : 1,61 %
- Autre : 0,60 %
Soit 60% en fossile et 40% en renouvelable dont 10% en hydraulique.
Corrections à vos propos
Vous énoncez dans votre point de vue un certain nombre de contre-vérités.
Je ne mets pas en doute votre bonne foi, et je suppose que vous vous êtes fait abuser par certains commentaires diffusés dans la presse ou d'autres médias.
Permettez-moi d'apporter les corrections suivantes :
« EDF, qui se trouve dans une situation financière catastrophique , du fait de son obstination à ne jurer que par la filière nucléaire. »
Je vous suggère de regarder les performances des autres électriciens européens (en particulier allemands, comme E.ON) qui font des pertes chaque année. EDF est encore bénéficiaire et distribue des dividendes.
« les contribuables et les clients d'EDF vont s'en rendre compte très douloureusement ! »
Actuellement, les filières qui sont subventionnées par les consommateurs (via la CSPE) et les contribuables, ce sont bien les EnR, et pas la filière nucléaire.
« Ce qui fait d'ailleurs dire à l'actuel Directeur de l'A.S.N. bientôt sur le départ P.F.CHEVET : « Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si un accident grave est possible en France mais quand aura-t-il lieu ? ». »
D'où sortez-vous cette citation ?
« du Plutonium. Cette matière (inexistante à l'état naturel) est avec quelques autres une des plus dangereuse, la plus radioactive sur des dizaines de milliers d'années. C'est entre autre ce que certains voudraient enterrer à BURE (CIGEO). »
Certainement pas. Le plutonium est considéré comme futur combustible (déjà utilisé dans le MOX mais après un recyclage unique) et pas comme un déchet ultime, sauf, justement par les militants anti-nucléaires.
« Faut-il qu'après deux fusions de cœur de réacteur en 1969 et 1980 (avec rejet de Plutonium dans la Loire), la Centrale de Saint-Laurent des Eaux explose »
Les coefficients de rétroaction de ces réacteurs sont négatif (température) ou neutre (vide), donc une explosion type Tchernobyl n'est pas possible. De plus, les réacteurs en question de filière UNGG ont été fermés depuis 1992, il y a 26 ans.
« S.F.E.N. : Société Françaises d'Énergie Nucléaire. Groupement de promotion et de défense du nucléaire assimilable à un Lobby ou organisation de propagande viscéralement pro nucléaire (Valérie FOULON) »
En fait, c'est Valérie FAUDON. Vous reprenez là une erreur du livre Nucléaire - Danger immédiat de GADAULT et DEMEUDE. Par ailleurs, la S.F.E.N. n'a pas comme objet d'être un lobby. Même si, de fait, ses membres sont plutôt de sensibilité pro-nucléaire compte tenu de leur parcours, les misisons de la S.F.E.N sont autres : http://www.sfen.org/organisation/role-sfen/missions
« Recyclable : on veut vous faire croire (comme le « retraitement ») que 95% des déchets produits par les centrales (entre autres) sont traités et rendus inactifs. En fait, ils ne sont pas recyclés, mais ces gens affirment cyniquement qu'un jour peut-être on saura les recycler. »
Oui, c'est le cas, les réacteurs à neutrons rapides peuvent permettre de se débarrasser des actinides en les utilisant comme combustible.