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Question n°575

Dispositif de production d'électricité

Ajouté par Robert ANONYMISé (Saint-Rémy-lès-Chevreuse), le
[Origine : Site internet]

Ma question est : La Commission du Débat Public est-elle prête à examiner un plan d'ensemble de ce qui, dans le dispositif de production d'électricité, à court terme mais aussi dans les prochaines années, gagnerait à être remanié, et améliorerait la compétitivité de notre industrie nucléaire tout en réduisant les dépenses de l'Etat ?
Il me faut expliquer ma question :
Face aux points forts de nos deux terribles concurrents, la Chine et la Russie, pouvons-nous gagner cependant des marchés ?
Il nous faut progresser considérablement en compétitivité !
Certes, pour l'EPR, on saura réduire les coûts et les délais par rapport aux unités d'Olkiluoto en Finlande et de Flamanville en France, qui ont été des « premiers de série ». Mais il faut beaucoup plus ! Il faut que les entreprises EDF, Framatome et Orano redeviennent concurrentielles et très rentables sans nouvelle intervention de l'Etat sur leur capital :
• par un effort interne, qu'elles font ; mais aussi
• grâce à des mesures très logiques, équitables et souhaitables, relatives au dispositif de production d'électricité, qui ne dépendent pas d'elles. C'est le sujet de ma question.
Quelques observations :
• Comme l'OPECST, l'Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques, l'avait bien précisé dès 2012 : Pour établir un programme de production d'énergies intermittentes, il faut d'abord un programme pour pouvoir produire l'électricité pendant les périodes sans vent et sans luminosité, des moyens qui soient rentables et socialement satisfaisants. Rentables : l'OPECST ne parlait pas d'aides ou autres subventions.
• Si l'on ne réunit pas encore ces conditions, il n'y a aucune urgence à modifier la part du nucléaire, contrairement à ce qu'on a inculqué dans l'esprit des Français, à commencer par le ministre Nicolas Hulot. La France a déjà 4 versions différentes de réacteurs à eau pressurisée. Un défaut générique qui les touche tous en même temps n'est pas vraisemblable !
• Mais, c'est un fait, on a accordé aux énergies renouvelables (ENR) des aides considérables et des conditions privilégiées. Aujourd'hui sont-elles encore justifiées ?
Y a-t-il lieu de remanier le dispositif existant ?
Pour tenir bien stable à 50 Hz la fréquence du réseau et la tension au voisinage de 240 volts, il faut non seulement à tout moment une égalité production – demande, mais un réglage complexe fréquence – tension.
Certaines sources d'électricité : les barrages, les centrales thermiques et plus lentement les centrales nucléaires, sont « pilotables », adaptant la puissance qu'elles débitent en fonction des ordres instantanés qu'elles reçoivent.
Les éoliennes ne sont aucunement pilotables.
Suivant les règles actuelles, les énergies intermittentes ont priorité absolue pour injecter leur courant sur le réseau, même si l'on n'a aucunement besoin de leur production à cet instant. Elles désorganisent toutes les autres :
- d'une part lors des périodes d'excès de production par rapport à la demande : il arrive qu'on soit contraint de vendre à des prix négatifs !
- d'autre part parce que les centrales nucléaires et les autres sources pilotables sont pénalisées: elles sont obligées de réduire leur production, donc leur chiffre d'affaires éventuellement au point de ne plus être rentables, sans moyen de réagir; de plus, quant au nucléaire, cela fait subir à certains matériels des chocs thermomécaniques susceptibles de réduire leur durée de vie.
Les autres producteurs n'ont qu'à s'adapter ! Terrible et injuste contrainte !
Pour pouvoir fournir du courant à la place des éoliennes quand règne le calme plat, on cherche naturellement à créer des « stockages d'énergie » : batteries, stations de transfert d'énergie par pompage, etc...
Mais qui se charge de toutes ces études et de leur adaptation aux projets d'éoliennes ? Personne ? On construit des éoliennes pour recevoir les lucratives subventions de l'Etat, un point, c'est tout !
L'autre caractéristique des éoliennes et des « champs photovoltaïques » est leur dispersion sur tout le territoire. Un avantage ? En réalité cela exige qu'on construise beaucoup, beaucoup de pylônes, des transformateurs et des câbles jusqu'à eux :
Qui doit payer ces dépenses de réseau ? Elles sont à la charge de l'Etat, en l'occurrence ENEDIS et RTE ! Ce n'est pas normal.
Dernier point : La Cour des Comptes vient de critiquer le dispositif ARENH, Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique. L'idée de base était louable, dans le cadre de la concurrence obligatoire en Europe : Les réacteurs les plus anciens sont amortis. Pourquoi EDF serait-elle la seule à bénéficier de cet avantage ? En 2011 et pour une période limitée à 2025, il a été décidé (loi NOME) qu'EDF serait tenue d'accepter de vendre sans marge une quantité annuelle fixée et importante de kilowattheures à des entreprises concurrentes, y compris de simples revendeurs, à un prix fixé à 42 euros par millier de kilowattheures (mégawattheure, MWh). Eh bien la Cour des Comptes considère que ce prix n'est pas assez élevé, qu'il est inférieur au prix de revient d'EDF. Pour moi, ARENH est une fausse bonne idée : lorsque une entreprise a amorti des investissements, non seulement elle doit faire face aux dépenses d'entretien, mais il est grand temps pour elle de préparer le futur par de la R&D (Recherche et Développement) et par des provisions en vue des constructions futures. Dans le cas de son « nucléaire historique », EDF doit effectuer sur chaque réacteur des transformations importantes (« grand carénage ») que l'Autorité de Sûreté Nucléaire ne manque pas d'exiger avant de l'autoriser éventuellement à fonctionner encore dix ans. EDF, en plus, assure un travail essentiel pour la sûreté des réacteurs dans le monde, le « retour d'expérience » : des échanges techniques avec les collègues des autres pays, organisés méthodiquement par deux entités internationales : WANO (World Association of Nuclear Operators) et AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique). Les acheteurs-revendeurs d'électricité n'ont pas à se soucier de cela ! La Cour des Comptes ajoute, comme raison de revoir le prix ARENH, l'arrivée des énergies renouvelables, où EDF doit s'engager aussi ; sous-entendu : les ENR peuvent coûter plus cher à EDF que le nucléaire ! Il faudra revoir suffisamment à la hausse le prix ARENH.
On le voit, beaucoup de points demandent réflexion.
Mes propositions concrètes sont exposées dans un document « Question » séparé.

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