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Point de vue n°24

Faire évaluer le scénario NégaWatt 2050 par une autorité légitime et indépendante

Protégeons nos espaces pour l'avenir (LAPANOUSE DE SEVERAC) Représenté(e) par Mme Guillemette FABRE, Présidente

L’histoire comparée des civilisations nous enseigne que pour toute société humaine la maîtrise de l’énergie détermine les moyens qui lui permettront de prospérer, ou de végéter. A cette maîtrise sont associés des investissements structurants et lourds. Les pouvoirs publics (Etat, Régions, intercommunalités) ont donc envers les citoyens un devoir de ne pas se tromper dans leurs choix, tout en ayant dans le viseur l’objectif prioritaire de la maîtrise des gaz à effets de serre. Le scénario NégaWatt 2050, en apparence séduisant, surestime la faisabilité de l’objectif de sobriété énergétique. Méconnaissant de nombreuses réalités économiques, sociales et environnementales, il comporte des erreurs techniques, par manque de pluridisciplinarité autant que par esprit de système. Or, ce scénario jamais évalué, porté par un puissant réseau d’influence lié à des intérêts financiers et politiques, a imprégné l’opinion publique : pourtant, une analyse détaillée de ses « 10 points-clés » met en lumière ses insuffisances. Recelant de grands dangers pour les équilibres économiques, sociaux et environnementaux de notre pays, il ne peut être accepté sans restrictions. Nous proposons qu’il fasse l’objet d’une évaluation publique, réalisée par une autorité légitime au plan technique, indépendante du réseau d’influence qui le porte, afin d’en clarifier en toute transparence la portée exacte, et afin d’éclairer de manière impartiale les choix énergétiques des prochaines décennies.

Commentaires

à propose de tous ses œufs dans le même panier: je vous conseille ce lire cet article qui montre l'inanité de cet argument des œufs dans le même panier et de 100% renouvelable
http://www.hprevot.fr/un-mirage-qui-egare.pdf et aussi l'avis 199 Paradoxe ENR : en se trompant de "panier", nous créons un risque systémique de black-out en Europe sur ce site de la CNDP
https://ppe.debatpublic.fr/paradoxe-enr-se-trompant-panier-nous-creons-r...

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Il me paraît indispensable de faire faire - comme vous le demandez -l'évaluation technique de ce scénario.
Il faut rappeler qu'il a été utilisé comme "référence indiscutable" par de nombreux candidats (F.de Rugy, B.Hamon, J-L Mélenchon) lors de la dernière campagne présidentielle.
Les enjeux sociétaux et économiques en sont monumentaux.
Il va donc de la responsabilité pleine et entière du gouvernement de faire procéder à cet examen !

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En point de vue no45, quelques éléments d'analyse.

Par ailleurs, le rapport Percebois Mandil, encore visible sur Internet, est très sévère pour les hypothèses du type "Negawatt".

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Dans les différents commentaires, il est reproché à l'association Négawatt sont manque de transparence, en particulier par France Stratégie. Les scénarios Négawatt semble être une découverte au moment de ce débat sur la PPE, pourtant l'association (dont je ne suis pas membre) a publié des scénarios en 2003, 2006, 2011 et 2017. Alors pourquoi subitement vouloir évaluer le dernier scénario et ne pas l'avoir fait précédemment.
Mais lorsqu'on parle transparence, il faudrait être soit même transparent, or sur le site de France Stratégie, c'est le grand mystère sur les personnes qui participent à cette structure. On sait juste ça : "France Stratégie est un organisme d’études et de prospective, d’évaluation des politiques publiques et de propositions placé auprès du Premier ministre. Lieu de débat et de concertation, France Stratégie s’attache à dialoguer avec les partenaires sociaux et la société civile pour enrichir ses analyses et affiner ses propositions. Elle donne à ses travaux une perspective européenne et internationale et prend en compte leur dimension territoriale."
Le discours qui est tenu dans les différents commentaires me laisse penser qu'il y a dans France Stratégie des représentants du lobby nucléaire. Alors Mme et Mrs avancez à visage découvert et donnez vos intérêts et parcours pour une réelle transparence.
Enfin, de quoi j'ai peur : qu'une grande ville comme Lyon et sa région soit rayée du territoire français suite à un accident grave au site nucléaire du Bugey ou à la centrale nucléaire de Saint Alban, mais ceci vaut aussi pour d'autres régions françaises. En 1984, au Bugey on a frôlé l'accident grave comme Fukushima et ça pourrait bien arriver un jour avec des réacteurs, qui ont déjà 40 et 39 ans d'âge, qui ont de nombreux petits problèmes techniques et qui reste très vulnérable par des terroristes. Une action terroriste bien menée sur un des réacteurs du Bugey c'est comme lancer une petite bombe atomique sur Lyon, et c'est bien plus facile à faire. Et puis l'industrie nucléaire est la seule industrie énergétique qui ne sait pas démanteler ses installations (démantèlement de Bugey 1 reporté de plus de 30 ans parce qu'EDF ne sait pas faire) et pas traiter ces déchets les plus radioactifs qui vont empoisonner la planète pour des millions d'années. Alors moi, je suis pour l'arrêt rapide de cette énergie et en tout cas la non prolongation des réacteurs actuelles au delà de leurs autorisations actuelles (pas de 4ème visite décennale). Je suis pour le scénario Watt de l'étude RTE et pas pour ceux que préconise le gouvernement.
Et pour être transparence, je suis Docteur-Ingénieur en Energie et Pollution, membre de Sortir Du Nucléaire Bugey, membre du Groupement des Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire et j'ai fait ma carrière professionnelle en bureau d'étude sur l'énergie du bâtiment, les énergies renouvelables et les pollutions.

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A M. Guerry, je voudrais juste préciser que dans les commentaires que j'ai lus sur ce sujet en aucun cas France Stratégie ne s'est poussée du col pour réaliser une telle évaluation, ce que donnerait à penser votre première phrase. Ce sont plutôt quelques-uns des commentateurs qui ont suggéré France Stratégie.
Et c'est une bonne idée, car France Stratégie c'est tout de même l'héritier du commissariat général au Plan, et je n'ai jamais entendu dire qu'ils avaient des vues spécifiquement pro ou anti nucléaires, ni pro ou anti quelque énergie que ce soit. Ils me semblent agir pour et au nom de l'Etat, donc au bénéfice de l'intérêt général : à mon, avis, vous leur devez des excuses, et vous serez probablement pardonné pour ne pas avoir connu leur existence. C'est peut-être de leur faute d'ailleurs, car ils sont discrets, mais compétents car je les ai entendus une fois, c'était sur un sujet avec la formation professionnelle continue, donc rien à voir avec la PPE, et je les avais trouvés très outillés pour mesurer et évaluer.
De votre côté, et c'est tout à votre honneur, vous déclarez faire partie de "Sortir du nucléaire", qui justement appartient au même lobby que NégaWatt - CLER - RAC F ... Donc en aucun cas vous ne représentez l'intérêt général, mais bien les intérêts de ce réseau d'influence qui accepte dans son financement et dans sa gouvernance des opérateurs éoliens, et je passe d'autres détails croustillants.
Alors en effet, pourquoi maintenant et pas avant ? Mais tout simplement parce que jusqu'ici personne à ma connaissance ne s'était intéressé à ce réseau d'influence : la toile savamment tissée n'était pas encore visible et surtout ses erreurs techniques n'étaient pas apparues de manière aussi flagrante.
Réfléchissons ensemble : si vous deviez continuer de récuser France Stratégie, pourquoi pas alors l’Académie des Sciences ? Enfin tout de même, il doit bien exister une institution libre et indépendante dans ce pays - et compétente en ces matières - qui soit capable de produire librement une évaluation sur un sujet d'intérêt général, non ?
Vraiment il faut que cette évaluation se fasse, et qu'elle ait lieu aussi sur d'autres propositions. Ainsi et par exemple : au plan régional de l'Occitanie, nous demandons que le scénario REPOS 2050 de la Région (copié-collé de NegaWatt 2050, y compris dans le langage, à un point étonnant) soit évalué, mais nous acceptons que notre scénario alternatif REPOSTA le soit également : n'est-ce pas profondément souhaitable pour notre pays, sur un sujet aussi impactant sur le plan environnemental, micro-économique et social, humain aussi, macro-économique et budgétaire, sans oublier tout de même l’objectif premier qui est la réduction des gaz à effet de serre ?

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Il y a déjà eu des analyses des différents scenarii (pas Negawatt, mais des scenarii proches (Global hance sortir du nucléaire)

Rapport - Énergies 2050
13/02/12
Le ministre chargé de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique a demandé le 19 octobre 2011 à Jacques Percebois, professeur à l’université de Montpellier 1, de présider une commission pluraliste et ouverte, avec comme vice-président Claude Mandil, ancien directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie et vice-président du groupe consultatif « feuille de route énergie 2050 » auprès de la Commission européenne, afin de mener une analyse des différents scénarios possibles de politique énergétique pour la France à l’horizon 2050.
• Rapport Énergies 2050 - Le rapport - Les annexes
Dans ce cadre, le ministre a souhaité que l’exercice porte sur l’ensemble des énergies et qu’il examine en particulier quatre options d’évolution de l’offre d’électricité en France : la prolongation du parc nucléaire actuel, l’accélération du passage à la troisième génération nucléaire, voire à la quatrième génération, une réduction progressive du nucléaire, voire une sortie complète du nucléaire.
Cette analyse devra éclairer la programmation pluriannuelle des investissements que le ministre chargé de l’énergie présentera devant le Parlement en 2013 et qui a pour objectif principal d’identifier les investissements souhaitables dans le secteur de l’énergie au regard de la sécurité d’approvisionnement. Elle prendra la mesure du programme d'économies d'énergie et de diversification du mix engagé par le Grenelle de l’environnement qui est un acquis important pour l’environnement et pour le renforcement de la robustesse de ce mix.
Malgré l’étendue et la complexité des sujets à traiter, le délai fixé à la commission était particulièrement court : la lettre de mission demandait en effet que le rapport final soit rendu au ministre avant le 31 janvier 2012. Épaulée par six personnalités qualifiées qui ont bien voulu s’impliquer immédiatement, cette commission a été installée par le ministre le jeudi 20 octobre 2011 et s’est réunie en séance plénière à huit reprises. La liste des personnes qui ont bien voulu participer aux travaux, soit en plénière, soit en audition, figure en annexe.
Pour mener à bien son travail, le Président s’est entouré d’une équipe de rapporteurs co-pilotée par la direction générale de l’énergie et du climat et par le Centre d’analyse stratégique et s’appuyant sur l’IFP, le CEA, ainsi que la direction générale du Trésor.
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1 : faire de la sobriété et de l’efficacité énergétique une grande cause nationale ; lancer des appels à proposition afin de mobiliser la R&D et l’innovation dans ce domaine en privilégiant les secteurs du bâtiment et des transports.
Recommandation n° 2 : pour chaque décision de politique énergétique, évaluer le coût et l’effet sur les finances publiques, sur la balance commerciale, sur les émissions de CO2 et sur l’emploi (à la fois en postes et en qualifications créés), par comparaison avec une décision différente, afin de dégager des priorités.
Recommandation n° 3 : s’interdire toute fermeture administrative d’une centrale nucléaire qui n’aurait pas été décidée par l’exploitant à la suite des injonctions de l’autorité de sûreté.
Recommandation n° 4 : s’engager courageusement dans une politique de vérité (c’est-à-dire de hausse) des prix de l’énergie et des émissions de CO2, en traitant de façon spécifique et différente le cas de la précarité et celui des industries grosses
consommatrices.
Recommandation n° 5 : prendre l’initiative de proposer à nos principaux partenaires européens un réexamen en profondeur des règles du marché intérieur de l’énergie : celui-ci doit permettre le financement des investissements nécessaires, en particulier ceux permettant d’assurer la pointe, et assurer la cohérence des décisions des acteurs.
Recommandation n°6 : envisager une initiative dans le domaine de l’harmonisation internationale des règles et des pratiques de sûreté nucléaire afin de faire converger ces règles et pratiques vers le niveau le plus élevé.
Recommandation n° 7 : maintenir, voire accroître l’effort de recherche publique dans le domaine de l’énergie, en coopération internationale et en accordant une priorité absolue aux programmes mis en oeuvre conjointement par des laboratoires publics et des entreprises innovantes, grandes ou petites, capables de s’attaquer au marché mondial. Les renouvelables et le stockage de l’énergie devront recevoir une attention toute particulière.
Recommandation n° 8 : ne pas se fixer aujourd’hui d’objectif de part du nucléaire à quelque horizon que ce soit, mais s’abstenir de compromettre l’avenir et pour cela maintenir une perspective de long terme pour cette industrie en poursuivant le développement de la génération 4. La prolongation de la durée de vie du parc actuel nous paraît donc la solution de moindre regret (sous la condition absolue que cela soit autorisé par l’ASN).
• Président : Jacques Percebois
Vice-président : Claude Mandil
Rapporteurs : Domique Auverlot et Richard Lavergne

http://archives.strategie.gouv.fr/cas/content/rapport-energies-2050.html

Permettez-moi de vous remercier pour votre intervention demandant le plus de transparence possible dans ce débat. Pour ma part, je suis simple agriculteur et c'est à l'arrivée d'un projet de parc éolien dans notre environnement immédiat que je dois mon intérêt pour les questions de production d'énergie électrique (disons qu'avant cet épisode, j'étais plutôt anti-nucléaire...). En cherchant à me faire une idée objective sur la production éolienne, je me suis rendu compte que les reproches habituellement faits à la filière nucléaire: manque de transparence; études orientées; déni de problèmes sanitaires, étaient de façon flagrante à adresser à la filière éolienne, et que bien des arguments avancés par greenpeace ou le réseau "sortir du nucléaire" étaient fallacieux. Si le scénario négawatt est intéressant en soi, je trouve plus problématique que l'ADEME le reprenne à son compte et y apporte sa caution sans l'objectiver (analyse avantages - inconvénients). Pour moi, cette "orientation" répond à une pression faite par le lobby éolien qui joue sa survie dans l'obtention de nouveaux objectifs "ambitieux". Une course en avant qui ne souffre d'aucune remise en question sous peine d'effondrement de la filière.
Mais pour revenir à votre très légitime inquiétude quant à un risque d'accident nucléaire à la centrale du Bugey ou ailleurs: ne pensez-vous pas qu'en limitant la production nucléaire on enlèvera au nucléaire les moyens financiers d'assurer sa sécurité? Cette question ne demande-t-elle pas à être soigneusement traitée avant d'étudier des propositions sur le développement de filières complémentaires ou alternatives?

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M De Ribeaupierre pose la bonne question.

Il y a deux positions cohérentes:
-soit on considère que le risque nucléaire est inacceptable, et on arrête le plus vite possible, en passant aux fossiles pour les centrales pilotables. C'est ce que fait l'Allemagne.
- soit on accepte le nucléaire, et dans ce cas les ENR intermittentes sont inutiles.

50 % de nucléaire est une position incohérente et dangereuse, puisque plus personne ne voudra s'investir dans une filière vouée à la disparition: plus de recherche, plus d'ingénieurs brillants, plus d'investissements...
De plus, les centrales tournant moins avec plus d'ENR, les périodes à risque (démarrages, arrêts, marches réduites) seront plus nombreuses.

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