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Avis n°236

Il faut sortir du fossile, du fissile et de l’argent

Ajouté par Emmanuel ANONYMISé (Saint Sébastien Sur Loire), le
[Origine : Site internet]

Le réchauffement climatique, les pollutions de l’air, de l’eau, de la nourriture, le dumping social et environnemental, les accidents nucléaires comme Fukushima, la disparition de la biodiversité, la faim dans le monde et les inégalités croissantes (1 % de la population mondiale possède 99 % des richesses) sont les symptômes évidents d’une maladie très grave et très contagieuse de notre modèle de société de consommation occidentale exporté à travers le monde (mondialisation).
Ce modèle prône une croissance infinie dans un monde fini, contraire aux lois de la physique (rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme : Lavoisier https://fr.wikipedia.org/wiki/Conservation_de_la_masse – ce qui revient au principe de conservation de l’énergie lié à l’invariance des lois de la physique par translation temporelle : théorème de Noether https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorème_de_Noether_(physique). Il ne distingue pas la croissance malsaine (obtenue par l’augmentation constante de la consommation de sources d’énergie de stock : fossile et fissile) de la croissance saine (obtenue par l’augmentation constante de la consommation de sources d’énergie renouvelable). Il repose sur la loi du marché (loi de l’offre et de la demande) qui fixe, le coût du pétrole et du kilowattheure électrique de manière aveugle, pour faire du profit à court-terme sans tenir compte des effets nocifs sur les populations (externalités négatives non internalisées dans le prix de vente). Le dogme de l’économie orthodoxe (https://reporterre.net/Pour-les-economistes-orthodoxes-il-n-y-a-pas-de-s... ), qui est la colonne vertébrale de tout le système est de négliger l’énergie dans les équations pour ne tenir compte que du capital (argent) et du travail (fourni par les hommes ou les machines dans les usines de production de biens de consommation mis sur le marché). Dans ce modèle, l’énergie est pratiquement gratuite (du moins négligeable devant les deux autres grandeurs « capital » et « travail ») parce que c’est un bien commun (comme l’eau et l’air) qui appartient à tout le monde donc à personne. Par conséquent on est en droit de l’exploiter sans aucune limite et sans aucun souci des conséquences de cette prédation sur les générations futures. C’est ce que dit et démontre très bien Gaël Giraud, avec rigueur et pédagogie, en sachant très bien se faire comprendre par des non-spécialistes : économiste français spécialisé en économie mathématique, prêtre catholique, jésuite et chef économiste de l’AFD (http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/04/19/gael-giraud-du-cnrs-le-vrai-ro... ).

Notre société est malade. Sachons d’abord le reconnaître et sachons voir les choses en face, avec courage pour ne pas rester dans le déni. Le pronostic n’est pas très bon mais si on ne fait rien, c’est la mort assurée. Il est bien évident que soigner seulement les conséquences de la maladie est vain. Il faut s’attaquer à ses causes. Pour cela, il faut remettre en question ses dogmes (encore appelés fondamentaux, logiciel ou paradigme). Il faut donc changer de paradigme.

Le pape François – jésuite - a réalisé un travail intellectuel fondamental sur cette question, sans équivalent dans le monde : une encyclique sur l’environnement publiée le 18 juin 2015, appelée LAUDATO SI’- SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE : (https://www.scribd.com/fullscreen/269022648?access_key=key-qRtARs3I8X8FO...).
On peut la résumer en dix points qui mettent le doigt très exactement là où ça fait très mal :
1. « J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. »
2. « Il existe un consensus scientifique très solide qui indique que nous sommes en présence d’un réchauffement préoccupant du système climatique (…) L’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre ce réchauffement ou, tout au moins, les causes humaines qui le provoquent ou l’accentuent. »
3. « Il y a, en effet, une vraie “ dette écologique ”, particulièrement entre le Nord et le Sud, liée à des déséquilibres commerciaux, avec des conséquences dans le domaine écologique, et liée aussi à l’utilisation disproportionnée des ressources naturelles, historiquement pratiquée par certains pays. »
4. « La faiblesse de la réaction politique internationale est frappante. La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des Sommets mondiaux sur l’environnement. »
5. « Tout est lié (…) Toute approche écologique doit incorporer une perspective sociale qui prenne en compte les droits fondamentaux des plus défavorisés. (…) Puisque tout est lié, la dégradation de l’environnement et la dégradation sociale, s’alimentent mutuellement. »
6. « Le XXIème siècle, alors qu’il maintient un système de gouvernement propre aux époques passées, est le théâtre d’un affaiblissement du pouvoir des États nationaux, surtout parce que la dimension économique et financière, de caractère transnational, tend à prédominer sur la politique. Dans ce contexte, la maturation d’institutions internationales devient indispensable, qui doivent être plus fortes et efficacement organisées, avec des autorités désignées équitablement par accord entre les gouvernements nationaux, et dotées de pouvoir pour sanctionner. »
7. « L’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. »
8. « Les prévisions catastrophistes ne peuvent plus être considérées avec mépris ni ironie. Nous pourrions laisser trop de décombres, de déserts et de saletés aux prochaines générations. Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l’environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel, parce qu’il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes. »
9. « C’est un retour à la simplicité. La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. L’heure est arrivée de réaliser que cette joyeuse superficialité nous a peu servi. »
10. « Il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l’environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondrement. Il s’agit simplement de redéfinir le progrès. »

Pour la suite, je ne développerai que les points n°7, 8 et 9 du pape François en m’appuyant sur les lois de la physique :
1. « Il faut arrêter de laisser trop de décombres, de déserts et de saletés aux prochaines générations ». Pour cela il faut sortir de la croissance infinie dans un monde fini et distinguer les sources d’énergies sales de stock (fossile et fissile) provoquant le réchauffement climatique et la pollution radioactive sur des générations et des générations, des sources d’énergie moins sales, de flux (renouvelables). Il faut aussi limiter leur consommation et se les partager équitablement. Le côté intéressant des énergies renouvelables, c’est qu’elles sont distribuées plus équitablement que les énergies de stock et que l’on peut les exploiter sans risque de pénurie pour les générations futures. Cela s’appelle la transition énergétique, la vraie, qui va vers le 100 % renouvelable en sortant complètement du fossile et du fissile qui sont des énergies sales, addictives et toxiques. Pour y parvenir, il faut un outil et cet outil est la fiscalité. Il faut taxer non pas le travail ou le capital mais l’énergie. Il faut fortement taxer les énergies sales pour subventionner fortement les énergies renouvelables, ce qui revient à internaliser les externalités négatives (réchauffement climatique et pollution par les particules fines, les oxydes d’azote et la radioactivité artificielle et toute autre forme de pollution qui rendent les gens malades et détruisent la biodiversité nécessaire à la survie des générations futures).
2. « Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l’environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel, parce qu’il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes. » : Il faut donc limiter nos consommations, recycler, utiliser des matériaux à énergie grise la plus faible possible (facilement recyclables). Il faut améliorer les rendements de nos convertisseurs en utilisant, autant que faire se peut la cogénération. Il ne faut plus mettre l’énergie électrique (fabriquée à base d’énergie nucléaire) au centre de notre système de production d’énergie mais l’énergie chimique sous forme de combustibles ou carburants gazeux (CH4, H2, ou mélange des deux 80% - 20% avec une composition à déterminer pouvant varier légèrement et méthanation 4H2+CO2→ CH4+2H2O ou « réaction de Sabatier, chimiste Français né en 1854 à Carcassone, mort en 1941 à Toulouse » https://fr.wikipedia.org/wiki/Méthanation avec absorption de CO2, ce qui est une bonne manière de lutter contre le réchauffement climatique) obtenus par la biomasse (biogaz issu des déjections animales, boues d’épuration, déchets végétaux, avec utilisation des digestats pour limiter les apports d’engrais chimiques) et l’énergie solaire et marine (éolien offshore, courants, vagues, marées, micro-algues) et tout ce qui découle du soleil en dehors de la photosynthèse naturelle (éoliennes, photovoltaïque, photosynthèse artificielle) ou de l’attraction de la Lune (marées) ou de l’attraction terrestre (hydraulique). Il faudra y ajouter des pompes à chaleur pour le chauffage permettant d’économiser l’énergie électrique (chauffage thermodynamique réversible, servant aussi à refroidir) le solaire thermique (chauffe-eaux solaires) et la géothermie pour l’énergie thermique. On pourra convertir l’énergie chimique en énergie mécanique pour les transports et en énergie électrique et chaleur pour nos besoins en électricité et en chauffage. Il faut sortir des réseaux électriques centralisés pour aller vers les réseaux de gaz et la production délocalisée et/ou autonome d’énergie. Voir avis n°154 : Pourquoi cette obsession de l'électricité : https://ppe.debatpublic.fr/pourquoi-cette-obsession-lelectricite. Il faudra faire une gestion raisonnée de nos ressources naturelles (reboisement) et préserver la biodiversité (arrêter de détruire les forêts primaires, préserver les écosystèmes naturels, replanter des haies), créer des lois sévères avec une police de l’environnement efficace permettant de contrôler, de lutter contre les fraudes, d’arrêter les contrevenants et une justice de l’environnement efficace capable de mettre les pollueurs en prison pour qu’ils ne recommencent plus (ou plutôt de les faire reboiser ou nettoyer la pollution), partout dans le monde (ONU). Il faut bien sûr et pour commencer interdire et punir toute subvention publique à la pollution et à la destruction des écosystèmes.
3. Il ne faut plus que l’indice de référence de la bonne santé de notre économie soit le produit intérieur brut (PIB : https://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_intérieur_brut) qui augmente lorsque les gens sont malades parce que l’on vend plus de médicaments mais l’indice de développement humain (IDH : https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_développement_humain) prenant en compte l’éducation, la santé et le bien être. Il se trouve que l’IDH augmente très vite dans les pays pauvres, proportionnellement à l’énergie moyenne consommée par habitant, par contre, dans les pays très riches (comme les États-Unis), cet IDH stagne et n’augmente plus même lorsqu’on augmente très considérablement l’énergie consommée par habitant (http://hussonet.free.fr/pnud10.pdf). Ceci signifie que la consommation excessive peut conduire à la misère (à ne pas confondre avec la pauvreté) à cause des maladies physiques et psychiques qui en découlent (mode de vie malsain, trop d’ordinateur, renfermement sur soi-même, mauvaise alimentation, manque de sommeil, pas assez de sport, trop de polluants) : diabète, obésité, cancers, Alzheimer précoce, isolement, solitude, folie, etc. Il faut optimiser l’IDH par rapport à la consommation d’énergie pour un maximum de gens sur la Terre plutôt que d’optimiser le PIB par une consommation maximale d’énergie pour un minimum de gens sur la Terre.
Point n° 7 : « L’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. »
Point n° 9 :« C’est un retour à la simplicité. La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. L’heure est arrivée de réaliser que cette joyeuse superficialité nous a peu servi. ».
4. En physique, l’énergie joue un rôle central. Un des principes de base est le principe de conservation de l’énergie, provenant du fait que les constantes universelles (comme l’accélération de la pesanteur terrestre à la surface de la terre, environ égale à 9,81 m.s-2) ne varient pas au cours du temps (invariabilité des lois physiques lors d’une translation dans le temps). Si g était plus petit la nuit que le jour, il suffirait de remonter une masse m d’eau la nuit d’une hauteur h en dépensant l’énergie E1=mg1h et de la faire retomber le jour pour récupérer l’énergie E2=mg2h. On fabriquerait donc l’énergie E2-E1 = m(g2-g1)h (et on pourrait la vendre et devenir très très très riche à partir de rien – c’est un peu le « rêve américain »). C’est bien entendu impossible car g2=g1 =g et par conséquent E2-E1=0. L’énergie ne peut être ni créée, ni détruite. Le physicien ne sait pas trop ce qu’est exactement l’énergie (sa nature même est difficile à définir) par contre il peut la mesurer très précisément lors d’un transfert d’un système à un autre et son unité internationale est le joule. Il sait aussi que si un système donné évolue, alors il met forcément en jeu de l’énergie. L’énergie, c’est ce qui est mis en jeu pour faire évoluer un système, c’est à dire lui faire subir une transformation, aussi minime soit-elle. En physique, le « travail », est défini par « un échange ordonné » d’énergie. Le « capital », donc l’argent, n’est ni plus ni moins que le prix à payer pour acheter telle ou telle source d’énergie. Ce prix à payer est proportionnel à la quantité d’énergie que je pourrai extraire de la source d’énergie que j’ai achetée. On voit donc que le raisonnement physique est radicalement différent et contradictoire par rapport au raisonnement de l’économiste orthodoxe. Pour ce dernier, il y a le « capital » et le « travail » et il néglige l’énergie (gratuite). Pour le physicien, le « travail » c’est de l’énergie qui s’exprime en joules ou plutôt un « transfert d’énergie», et on peut lui assigner un signe + s’il est reçu par le système ou un signe – s’il est perdu par le système (comme la colonne crédit et la colonne débit de notre compte en banque si on considère qu’on est le système). Le « capital », c’est une grandeur proportionnelle à l’énergie que l’on achète ou que l’on vend, c’est donc encore la même chose. Pour le physicien, il ne reste qu’une seule et unique chose, celle justement que l’économiste orthodoxe a négligée : l’énergie. Qui a raison, qui a tort ? Le physicien bien sûr puisque la nature suit les lois de la physique et pas les lois de l’économie et parce que la nature ne peut pas être dupée (https://www.brainyquote.com/fr/citation/richard-p-feynman_116608 ). Voir conférence Etienne Klein intitulée « De quoi l’énergie est-elle le nom ? » https://www.youtube.com/watch?v=Nb2S7oge8TQ.

L’homme est fasciné par l’argent (le « capital » donnant le capitalisme, le capitalisme dérégulé, le capitalisme financier qui dévore le capitalisme industriel au mépris des emplois, de la biodiversité et de la santé publique, la loi du marché, la dérégulation, la spéculation, l’ultralibéralisme, les « paradis » fiscaux où l’argent « sale » de la prostitution, des armes, de la drogue, de la mafia est « blanchi »). Il sacrifie tout pour l’argent. Pourtant, l’argent n’est qu’un outil destiné à faciliter les échanges commerciaux en se substituant au troc. Cet outil devrait être au service de l’homme or c’est l’homme qui se met au service de l’argent et en devient l’esclave. Il y perd sa liberté et son bonheur. En effet, à quoi bon accumuler une quantité d’argent astronomique si ça ne sert plus à rien, que ça ravage notre planète et que cela rend plein de gens malades et malheureux, à cause du dumping social et environnemental, quand bien même il ne fait pas de miracles (il ne peut pas réparer des dégâts irréversibles occasionnés comme les accidents nucléaires ou la disparition d’espèces animales ou végétales de la surface de la Terre) et ne se mange pas (http://dicocitations.lemonde.fr/citations/citation-40007.php) ? Si l’homme n’est pas capable d’utiliser cet outil raisonnablement, mieux vaut mettre des règles du jeu (pas plus que tant, pas moins que tant avec une barre basse et une barre haute - à décider tous ensemble, pour tout le monde), enlever l’argent et le remplacer par autre chose, par exemple le retour au troc, service contre service (en heures de présence), monnaie locale : SEL ou système d’échange local : https://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie_locale, source d’énergie renouvelable (sous une certaine forme) contre une autre source d’énergie renouvelable (sous une autre forme) car l’énergie peut se mesurer au joule près et il n’y a aucune fluctuation au cours du temps donc aucun risque d’inflation ou de déflation comme avec l’argent. L’énergie est liée à l’invariabilité des constantes physiques universelles. Si l’argent n’est lié à rien (sinon à quelque chose d’ordre psychologique) et qu’il fluctue sans cesse (aléatoire et instable), c’est une absurdité n’ayant aucun intérêt pour un physicien qui a besoin de solidité, de stabilité et de logique pour comprendre le monde, en définissant des unités internationales de base en nombre le plus limité possible (sept unités de base actuellement pour le système international des unités : https://fr.wikipedia.org/wiki/Unités_de_base_du_Système_international) et, si possible, liées aux constantes universelles de la physique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Constante_physique).

Commentaires

L'antinucléarisme tout comme le nucléarisme sont des partis-pris donc pas scientifiques, je suis bien d'accord. Je l'ai déjà dit dans ma réponse : "le nucléaire n'est pas décarboné et le nucléarisme est un dogme" pour répondre à "vous êtes à côté du sujet : il ne faut pas écouter les diverses religions à la mode y-compris l'antinucléarisme et vous confondez sciences physiques et croyances religieuses et encore Vous me faites penser à ces musulmans qui cherchent les prémices de la Physique dans le Coran".

J'ai bien dit et reconnu que tout parti-pris (en critiquant les experts et leur science infuse) n'était pas scientifique.

Un scientifique est ouvert à tout et perpétuellement sceptique par nature, prêt à remettre en question ou à affiner tous ses modèles théoriques mathématiques en fonction des résultats de ses mesures expérimentales et aussi prêt à créer des instruments de mesure nouveaux ou de plus en plus précis pour pouvoir faire des mesures jusqu'alors inatteignables (les théoriciens et les expérimentateurs marchent main dans la main et les expérimentateurs ont toujours le dernier mot sur les théoriciens - qui parviennent toujours expliquer une chose et leur contraire par des tours de passe-passe mathématiques).

Vous même, vous confondez science et science infuse (donc science et religion) et vous croyez détenir le vérité en m'accusant de ne pas être un bon scientifique ("vous vous prétendez de formation scientifique") parce que je ne suis pas pro-nucléaire. Mais c'est faux. Les lois de la physique apprises à l'école et dans le supérieur sont les mêmes pour tout le monde. On peut être excellent scientifique pro-nucléaire, excellent scientifique anti-nucléaire, mauvais scientifique ou pas scientifique et pro-nucléaire ou mauvais scientifique ou pas scientifique et anti-nucléaire.

Dans tous les cas "L’impératif moral est le bien traditionnel le plus précieux de l’humanité" et il est également réparti, que l'on soit scientifique ou non scientifique. C'est pour cela que j'aime bien entendre tous les avis (les philosophes - le pape François - et pas seulement ceux des soit-disants experts et scientifiques - Jancovici, EDF, AREVA (ORANO) - avec leur science infuse qui est tout sauf de la science).

Jancovici a un parti-pris pour le nucléaire et moi, j'ai un parti-pris contre le nucléaire, ça n'empêche que je suis un scientifique comme Jancovici ou vous. L'un n'empêche pas l'autre.

Vous nous obligez à choisir entre la peste et le choléra en nous faisant croire qu'il n'existe pas une autre voie bien meilleure (Janco est pro-nucléaire parce qu'il considère que c'est un bon moyen - pas le seul - de lutter contre les émissions de CO2. Il ajoute que jusque là les renouvelables n'ont guère apporté d'amélioration en ce domaine). Je ne suis pas du tout d'accord avec cela car le nucléaire est un fardeau, un boulet très très dangereux qui pollue beaucoup trop et émet du CO2 en utilisant une énergie de stock payante et mal répartie, au contraire des renouvelables. Il faut enfin leur donner toutes leurs chances à ces renouvelables, les laisser se libérer et grandir. Le potentiel européen est immense et vous verrez que j'avais raison et que vous aviez complètement tort et qu'on aurait dû faire ça bien plus tôt (dès 1974, malheureusement on a eu un polytechnicien Giscard d'Estaing qui nous a fait prendre la mauvaise direction comme tous les X-mine qui confondent science et science infuse et ont le don de choisir les mauvaises cartes au lieu des bonnes : diesel et uranium = goudron + plumes pour les tricheurs du poker).

Or on peut difficilement mentir à un scientifique.
En nous disant que c'est le nucléaire qui va nous sauver, parce qu'il n'est pas cher, pas dangereux et qu'il n'émet pas de gaz à effet de serre et qu'il faut se dépêcher de faire le seule choix possible (nucléaire), vous nous mentez. Je vous ai déjà expliqué pourquoi. Personnellement, je ne trouve pas "excellent" un scientifique qui ment. Ça me gêne beaucoup du point de vue moral.

C'est ça je pense qui vous gêne, c'est que je ramène la morale dans la science avec Rabelais : "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" ou "la science ne peut pas être faire seulement par ceux qui sont totalement imbus de l’aspiration. Cette source de sentiment appartient à la sphère de la religion" d'Einstein.

Science : Comment fonctionne le monde ?

Religion, morale, philosophie : Comment améliorer le monde ?

Ce n'est pas au scientifique d'améliorer le monde puisque c'est une démarche religieuse par nature. Par contre, le scientifique peut y contribuer en faisant en sorte que sa science soit bien utilisée pour qu'elle améliore le sort de l'humanité plutôt que de la détruire.

La science ne doit pas se croire omnisciente et il ne faut pas confondre science et science infuse. Jancovici sur le nucléaire n'a pas plus raison qu'un autre scientifique conscient de l'horreur de Fukushima ou Tchernobyl et qui se dit : Plus jamais ça !

Errare humanum est. Perseverae diabolicum

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https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2018-05/180504_rapport_jour_d...

Si le monde entier vivait comme les Français, l’humanité commencerait à creuser son déficit écologique dès le 5 mai. Soit trois mois avant la date du Jour du dépassement planétaire qui est tombée début août en 2017.

Depuis le 5 mai, la France est donc en déficit écologique. Un déficit qui vient alimenter une dette écologique que nous creusons chaque année un peu plus en utilisant les ressources de la planète au-delà de leur capacité. Le constat est clair : si la planète était une entreprise, elle serait en faillite. Le dérèglement climatique, la disparition du vivant, la destruction des forêts primaires, ou encore la transformation des océans en soupe de plastique sont les signes de cette faillite écologique.

Chacun sait bien qu’un ménage ou une entreprise qui dépense chaque année plus qu’il ou elle ne gagne va au-devant de graves problèmes. C’est le cercle vicieux de l’endettement, de la dépendance et, au final, de l’appauvrissement.
Chacun sait bien que cette mauvaise gestion ne peut pas durer. C’est pourtant exactement ce que nous sommes en train de faire en creusant notre dette écologique.

Deux tiers de l’empreinte écologique d’un Français provient de son alimentation, des dépenses d’énergie de son logement et de ses déplacements. Dans tous ces domaines, les solutions pour diminuer fortement notre empreinte sont connues et disponibles ! Nous savons aujourd’hui comment faire autrement : nous savons produire notre alimentation de manière biologique, nous savons faire des énergies renouvelables au prix des énergies fossiles, nous savons faire des trottinettes, des vélos, des scooters, des bus, des trams et des voitures électriques, nous savons faire des maisons à énergie positive. Et cela ne coûte pas
plus cher.

Il faudrait 2,9 terres si toute l'humanité vivait comme les Français.

Solutions :

• Soutenir les modes de consommation responsables, en particulier la baisse de la consommation de viande qui présente l’intensité carbone ainsi que l’empreinte sur la biocapacité des pays tiers (soja pour l’alimentation des animaux) les plus fortes pour l’ensemble des produits alimentaires (comme à travers les menus végétariens dans les cantines scolaires, la modification des repères nutritionnels et l’éducation à l’alimentation).

• Encourager les modes de production peu émetteurs via notamment la Politique Agricole Commune : l’agriculture biologique, le maintien des prairies permanentes et le stockage de carbone dans les sols agricoles (agroforesterie et non-labour).

• Avancer une stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée à travers une stratégie d’aide aux pays producteurs via l’aide au développement française, une plateforme d’appui aux secteurs privé et public et de suivi vers davantage de redevabilité des engagements d’institutions et d’entreprises, une cohérence des politiques publiques, ainsi que des actions spécifiques sur le soja qui est le grand oublié de la plupart des politiques zéro déforestation.

• Ériger le vélo en « système », combinant infrastructures de qualité, offres de services et actions de soutien, pour en faire un transport de masse est possible et souhaitable (82% sont prêts à utiliser plus souvent les transports en commun, le vélo, la marche à pied).

• Basculer vers des villes « à basses émissions » grâce à la mise en place, de manière pérenne et ambitieuse, de zones à circulation restreinte (ZCR), accompagnées de modifications sur la voirie ayant pour effet de limiter le trafic routier et ses nuisances (zones à trafic limité, généralisation du 30 km/h, réduction de la voirie dédiée à l’automobile en faveur notamment des transports en commun et modes actifs).

• Honorer les objectifs de la loi de Transition énergétique à travers une programmation claire, crédible et détaillée de l’énergie pour la prochaine décennie établissant les évolutions des capacités de production.

• Intégrer des objectifs de développement appropriés des énergies renouvelables en tenant compte de la compétitivité accrue des renouvelables, ainsi que des évolutions réglementaires en cours laissant présager un rythme de développement en accélération pour fixer ces objectifs.

• Se fixer comme objectif de faire évoluer le système énergétique français vers un système énergétique décarboné et 100 % basé sur les énergies renouvelables en 2050, tout en veillant aux respects de critères de durabilité des moyens de production d’énergie.

• Définir une trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre compatible avec l’objectif de l’Accord de Paris de maintenir une augmentation de température nettement inférieure à 2 °C.

• Mettre en œuvre des techniques favorisant l’augmentation de la matière organique des sols (non-labour par exemple) ou l’agroforesterie afin que le stockage de carbone dans les sols agricoles et les forêts puisse compenser l’intégralité des émissions de CO2 de ces secteurs d’ici 2050.

• Affiner la cohérence entre les politiques de la transition écologique et la politique forestière nationale afin de pouvoir maximiser le stockage carbone par la protection des forêts et rendre compatible ou maximiser l’impact carbone que peuvent avoir les usages du bois.

• Être particulièrement vigilant sur la question de la biomasse industrielle et l’intensification industrielle de la production forestière.

• Lutter contre la déforestation importée et prendre des engagements en matière d’achats publics exemplaires dans ce domaine (papier, bois, énergie-bois).

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par rapport a votre commentaire sur les considérations religieuses:
"Les épreuves qu'exige la religion renforcent la foi plus qu'elles ne l'éprouvent" Miche Bussi

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Que répondre quand vous refusez de convenir que l'énergie nucléaire émet très peu de CO2? Je pense que vous avez une conception un peu particulière de la Vérité. On devrait s'arrêter là: il ne me semble pas raisonnable de noyer la vérité scientifique dans une telle logorrhée.

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Ce qui décrédibilise le nucléaire, c'est sa dangerosité sur des échelles de temps géologiques (demi-vies radioactives de l'ordre de l'âge de la Terre, prouvées scientifiquement). Donner les valeurs exactes de l'émission de CO2 ou de coût est impossible (c'est incommensurable comme dirait la cour des comptes). On sait juste que c'est énorme sur le long terme. Dire que le nucléaire émet très peu de CO2 est un mensonge. Dire qu'il en émet beaucoup plus et coûte beaucoup plus cher que le renouvelable est une certitude scientifique.

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Voir ma réponse à vos remarques sur avis 132

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Les déchets nucléaires ont une durée de vie bien inférieure à l'age de la terre. Essentiellement, dans les déchets usuels (Suède, Canada, USA..), c'est le Pu239 qui pose problème: avec une période de 10,000 ans, il faut attendre 100,000 ans pour qu'il devienne suffisamment réduit. Dans le cas de la France (projet CIGEO), c'est plutôt 10,000 ans, car le Pu a été enlevé. On espère utiliser le Pu dans un cycle "renouvelable", car il permet de fournir toute notre électricité pour des millénaires.

Ces déchets sont moins préoccupants que beaucoup de déchets chimiques toxiques, qui, eux sont éternels. La terre (et nous aussi) est de toutes façons déjà radioactive (Potassium 40..) et l'uranium, qui n'est pas un déchet (il est déjà là) a pour le U235 une demi-vie de ~500 Mégaannées et pour le U238 autour de 4Gigaannées. Eux, ils sont naturels, et ils durent à peu près l'age de la terre!

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Déjà, je n'aime pas le mot déchet car un déchet est ce que l'on est en droit d'abandonner. Ce mot est une arnaque. Je préfère parler de radioactivité artificielle (à surveiller attentivement comme le lait sur le feu pendant des siècles et des siècles).
Ensuite le plutonium ne sauvera pas le monde "cycle renouvelable du Pu car il permet de fournir toute notre électricité pour des millénaires", comme vous le dites. Dans vos rêves !
Le fissile est tout sauf renouvelable (énergie de stock) et tout sauf "propre". Rien à voir avec la vraie "énergie renouvelable" utilisée par les plantes et les animaux (solaire, photosynthèse, biomasse). Ne semez pas la confusion !
Il a plus tué que sauvé et tuera encore (50 millièmes de milligramme peuvent constituer une dose mortelle - 100 fois la dose tolérable). Sa période est de 24110 ans. On en a produit plusieurs centaines de tonnes (sans parler des centaines de tonnes d'actinides). On ne sait qu'en faire.
La technique des neutrons rapide est une fuite en avant (sodium liquide explosif) qui a déjà été abandonnée car beaucoup trop risquée et extrêmement chère.
Comme je l'ai dit, tout cela décrédibilise le nucléaire.
C'est mathématique : intégrer un risque, même faible sur une durée pratiquement infinie (plus de 10000 générations d'hommes) conduit a une quasi certitude d'avoir des problèmes extrêmement sérieux un jour ou l'autre.
Prendre de tels risques et gaspiller autant d'argent pour faire bouillir de l'eau et faire griller des saucisses, alors qu'il existe forcément de meilleures façons de s'y prendre (énergies renouvelables) est absurde.
C'est dommage de faire des efforts pour sortir du fossile grâce aux énergies renouvelables en gardant cette épée de Damoclès et en sacrifiant des générations et des générations qui n'ont rien demandé à personne, sans même avoir demandé l'avis des populations au moment de la mise en place des installations nucléaires (nécessité de se révolter pour ne pas avoir une centrale nucléaire chez soi).
Un référendum sur le nucléaire est une nécessité absolue, du point de vue moral.

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