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Avis n°269

Importance de développer une industrie des batteries en France

Ajouté par Frédéric ANONYMISé (Saint-Egrève), le
[Origine : Site internet]

Notre pays s'est engagé à diminuer ses émissions de CO2, et les transports représentent près de la moitié de ces émissions (150 sur 350Mt de CO2). A lui seul, le transport automobile représente 85Mt de CO2. Cela a été bien compris et notre ministre de l'écologie N. Hulot a bien expliqué l'urgence de développer l'utilisation de la voiture électrique.

Il me semble que notre pays devrait consacrer une grande part de ses efforts dans ce domaine, d'autant que les émissions de CO2 pour la production d'électricité y sont des plus réduites (de l'ordre de 50Kg/MWh, alors que a moyenne européenne approche les 500Kg/MWh). Cet effort me semble engagé par l'industrie française de l'automobile.

Cela nécessite de développer l'usage de voitures purement électriques (exemple de la Zoe de Renault), mais aussi de motorisations hybrides combinant une batterie de taille modeste pour les trajets courts et un moteur thermique qui permette aux utilisateurs de couvrir aussi de plus longues distances. Dans ce dernier domaine, il semble que les constructeurs s'engagent aussi dans cette voie.

Nos constructeurs ont donc engagé un travail de développement industriel dans le domaine de voitures spécifiquement étudiées pour l'électricité, dans le développement de moteurs électriques de haut rendement et d'une grande souplesse d'utilisation ainsi que dans l'informatique permettant une gestion optimisée de la propulsion, de la sécurité et du confort des véhicules électriques.

Il me semble cependant qu'un grave déficit à la fois industriel, d'expertise et de Recherche/développement existe en France dans le domaine des indispensables batteries. En effet, celles-ci ont connu ces dernières années un développement technique considérable et une baisse très rapide de leur prix. Mais elles constituent -et constitueront encore à l'avenir- une part très importante de la valeur ajoutée des véhicules du futur, dépendante évidemment de la capacité de la batterie. Pour une voiture électrique comme la Zoe, c'est plus de tiers de la valeur ajoutée.

Je pense qu'il est important de faire un effort pour combler cette grave lacune de notre pays, car on peut douter qu'en son absence puisse y survivre à l'échéance de dix ans une industrie de l'automobile ou des renouvelables intermittents qui nécessite de prévoir une offre en matière de stockage :

- en développent une activité coordonnée de Recherche/développement dans ce domaine, avec un accent sur l'amélioration des performances des solutions en place et l'exploration de nouvelles formules. Cela nécessite un gros effort de collaboration entre les laboratoires institutionnels et l'industrie.

- en mettant en place la collaboration industrielle qui permette de développer une industrie de cet élément essentiel. Cette collaboration entre industriels souvent concurrents est malheureusement peu pratiquée en France, mais nous devrions nous appuyer sur l'existence de fabricants (Bolloré et la Saft), d'industriels intéressés au développement d'énergies nouvelles (Total), sur l'expérience de EDF en matière de gestion de réseaux et sur les industriels utilisateurs de ces batteries, que ce soit l'automible ou le stockage de l'énergie.

La situation actuelle, où l'effort de développement de cette activité est réduit, ne doit plus durer, et il convient de rasssembler une synergie pour relever ce défi. Cela me paraît bien plus important que les projets peu convaincants sur l'hydrogène.

Commentaires

Mes chiffres à moi seraient de 1.4milliards de voitures, et probablement 2 milliards dans 15 ans...Pour les besoins en cuivre pour un VE, je ne sais pas. Je trouve 80 ou 90Kg sur le web. Ca me semble bien utile pour les bobinages. Renault par exemple n'utilisait pas (encore maintenant?) les aimants à terres rares.

Les performances massiques des moteurs à haute performances avec des terres rares atteignent 1.2KW pour 1Kg. Si on a un moteur de 40KW, il pèse 35Kg, dont une partie de terres rares. Il y a sans doute 20Kg de bobinages aussi. Le reste, ce sont des connections. Je pense -sans preuve- que 90Kg est excessif. On peut aussi mettre de l'aluminium, en gérant bien le problème des résistances de contact.

J'ai une courbe des augmentations de production de cuivre:7Mt en 1980, 13Mt en 2000, 17Mt en 2011, et vous parlez de 25Mt maintenant. L'ore grade a décru de 1.8% en 1970 à 1.1% en 2010. Je pense que les réserves sont susceptibles de varier avec les recherches..

Je suis très sceptique sur les annonces de manque, sauf à dire qu'elles servent surtout aux producteurs à anticiper les investissements à faire. De plus, il me semble que le taux de récupération est meilleur que 40% (j'entends le taux de recyclage du cuivre).

Mais je me demande pourquoi vous cherchez toujours à faire le Cassandre en la matière...Bien sûr il y a pas mal d'eau qui va couler sous les ponts, mais je vois mal qu'on ne soit obligés d'aller vers l'électrique..Sauf bien sûr à avoir un vélo et de pédaler. J'avais un ami écolo qui était très fier de son vélo électrique qui "marchait au nucléaire"...

38120

Je pense qu'une partie du parc (urbain, voitures de société) va passer à l'électrique. Je suis électricien de formation et j'en suis ravi. Mais il ne faut pas présenter cela comme une solution générale à la mobilité.

Pour l'hybride c'est pareil: j'habite Paris intra muros, je ne prends ma voiture que pour aller en province, aux heures creuses, par l'autoroute, je ne vois pas en quoi une hybride m'apporterait quelque chose.

Pour la question du cuivre:

- l'alu (ou un alliage amélioré) est possible, mais nécessite plus de volume, avec des performances moindres.

- les 40 % tiennent compte du fait que la consommation est en hausse rapide.Il y a sans doute 80 % de récupération réelle de cuivre en fin de vie, mais ça ne fait que 40% de la totalité, y compris le cuivre "neuf". Cela explique peu être aussi les différences entre chiffres de "production". Mais vos chiffres de progression sont déjà assez époustouflants...

Moi aussi je pense que la notion de ressource est très sujette à caution. ( on peut toujours trouve la ressource, simplement son coût peut grimper exponentiellement). Il n'en reste pas moins qu'une augmentation massive de la mobilité électrique provoquerait des tensions, et une forte augmentation de prix.

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