Vous êtes ici

Avis n°191

En plaçant le nucléaire dans les thèmes de la PPE, on confond la fin et les moyens et on rate la cible

Ajouté par Philippe ANONYMISé (BUSSAC), le
[Origine : Site internet]

Les véritables enjeux du monde à venir sont la raréfaction des ressources et le réchauffement climatique. La paix, la sécurité et le développement durable de l'humanité est le prix de notre intelligence aujourd'hui à maîtriser ces enjeux. Le GIEC l'a dit mais peu de gens ont compris. Comme d'habitude l'approche pragmatique passe après les approches idéologiques.
Seules les énergies "bas carbone" sont aptes à être prises en compte et il faut travailler à partir des bilans carbone pour diagnostiquer et développer les solutions et les organisations capables d'aller dans le sens de ce "développement durable".
Partant de ce raisonnement, on voit sans ambiguïté que l'énergie nucléaire est la meilleure amie des énergies renouvelables et n'a jamais empêché le développement des ENR : c'est plutôt leurs coûts (elles ne sont effectivement pas gratuites) et la nécessité des subventions et d'une gestion hors marché.
En France, cette énergie a fait la preuve de sa fiabilité et de son absence d'impact sur la santé de ses travailleurs et encore moins celle des populations environnantes. Choisissez de vivre à côté d'une raffinerie ou d'une centrale nucléaire et vous verrez que le choix est assez facile. Par contre le maintien des compétences humaines dans cette industrie est vraiment un véritable enjeux pour sa pérennité, voire sa compétitivité et surtout sa sécurité.

De plus, la question de la sécurité du réseau électrique ne parait pas suffisamment étudiée, ni d'ailleurs les impacts ressources et bilan carbone des différents scenarios étudiés.

Enfin, la mobilité électrique ou l'éradication du diesel sans concertation avec nos constructeurs : non seulement nous raterons nos objectifs mais nous mettrons en péril nos filières industrielles déjà très malmenées. Une France au chômage n'est pas une France durable et la fermeture de Fessenheim sera un début assez "cuisant" qui n'amènera pas des emplois supplémentaires dans les industries des ENR (pour la plupart à l'étranger).

Commentaires

Voir mon avis n°210 intitulé : "Le risque nucléaire n'est pas assuré" : https://ppe.debatpublic.fr/node/3406
Voir également Avis n°149 intitulé :
Atelier de controverse "Nucléaire et PPE" : https://ppe.debatpublic.fr/atelier-controverse-nucleaire-ppe (bien réfléchir à ce que nous dit Bernard LAPONCHE)

44230

J'ai lu beaucoup de vos commentaires qui sont le catéchisme de l'anti-nucléaire bien éduqué.
Philippe Rossato reprend très exactement l'objectif primordial de la PPE, c'est à dire comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre quand on consomme 110 Mtep de combustibles fossiles, 38 Mtep d'électricité dacarbonée dont plus de 30 viennent du nucléaire et 15 Mtep d'énergies renouvelables thermiques?
Je rappelle que l'engagement de la France est de diviser par 4 ses émissions en 2050 par rapport à celles de 1990. Si vous allez sur le site du Ministère de L'environnement vous verrez que nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire. La tendance actuelle nous amène à une division par 2 tout au plus. Donc le problème n'est pas le nucléaire qui est décarbonée. Cette PPE doit dire quels sont les actions à lancer d'urgence pour diviser par 2 nos consommations de combustibles fossiles. Se focaliser sur le nucléaire comme vous le faites décarboné ne nous fait pas avancer dans le débat. Faites donc des propositions ciblées sur le charbon, les produits pétroliers et le gaz.
La référence à Monsieur Laponche qui n'a plus rien fait dans le nucléaire depuis 1968 n'est pas des plus pertinentes.

69003

« Le nucléaire n’est pas assuré » : Voilà une affirmation qui fait peur, ou qui devrait.
Comme toutes les installations industrielles, le nucléaire est assuré contre les risques industriels. Ses installations sont classées Seveso comme celles de beaucoup d’autres industries se trouvant par ailleurs proches des centres ville, voire même pour quelques unes dans leurs murs.
Donc la n’est ni la question, ni la réponse car il n’y a pas plus de réponse pour assurer les populations pour les installations nucléaires que les autres. Ce sont des questions d’aménagement du territoire.
Pourquoi alors mettre le nucléaire dans la PPE, alors qu’il ne produit que très peu de CO2 (voir même c’est l’énergie qui en produit le moins sur son cycle complet) ?
Les populations ne sont d’ailleurs pas plus assurées contre les particules fines. Celles-ci n’ont pas plus de frontière que les matières radioactives. Pire, elles en contiennent puisque tout est radioactif en ce bas monde. Les bilans répétés font état de plusieurs dizaines de milliers de morts en Europe dus à ces particules fines (en particulier la combustion du charbon pour produire de l’énergie justement). Ces chiffres sont sans doute interprétables mais les ordres de grandeur devraient aussi interpeller et solliciter quelques peurs. Mais ces installations sont nécessaire (avec de l’hydraulique et les interconnexions) pour rendre « pilotables » les réseaux intégrant une grande part d’énergie renouvelables (Allemagne, Espagne, Portugal, etc.).
En France, nous avions une grande avance technologique avec 2 réacteurs de 4ème génération (Phénix et Superphénix). Ces réacteurs permettaient de rendre nul le risque de fusion d’un cœur de réacteur et d’ouvrir la voie vers une énergie nucléaire véritablement … renouvelable !
La encore la peur nous a fait perdre toute capacité à affronter véritablement les enjeux à venir. L’Histoire montrera que l’énergie de masse sera nucléaire et qu’elle sera la meilleure amie des énergies renouvelables plus adaptées à l’échelle individuelle ou de celle de communautés dans un système régulé avec de l’intelligence numérique.
Mais pour cela il faudrait peut-être revoir quelques règles dans le fonctionnement du marché actuel de l’énergie. Et cela n’est pas dans la PPE !...

24350