Avis n°141
Que faire des déchets nucléaires ?
le ,Les réserves faites par de nombreux français à l'égard du nucléaire portent essentiellement sur les risques et sur la gestion des déchets. Un avis précédent de l'ACSPV porte sur le premier point. Nous traitons ici du second. Plus spécifiquement, nous parlons des déchets de haute activité et à vie longue destinés, selon la loi, à être entreposé dans le site de CIGEO à Bures.
Généralités
Contrairement aux déchets chimiques industriels renfermant des éléments toxiques comme l'arsenic, le plomb, le cadmium, le mercure dont la durée de vie est infinie, les déchets nucléaires renferment des radionucléides qui disparaissent avec le temps, même si, pour certains d'entre eux il faut très longtemps. Par ailleurs plus les radionucléides vivent longtemps et moins ils sont dangereux ! En effet, qui dit grande durée de vie dit faible taux de désintégration. Par exemple l'iode 129 qui a une période de 15 millions d'années est 700 millions de fois moins radioactif que l'Iode 131 dont la période n'est que de 8 jours et qui a été responsable des cancers de la thyroïde de Tchernobyl. Or le public imagine souvent que les deux iodes sont les mêmes et ont les mêmes conséquences radiologiques!
Les déchets actuels , composés de produits de fission et d'actinides mineurs enrobés dans du verre, doivent être refroidis pendant quelques dizaines à une centaine d'années. Ils sont entreposés en surface ou en sub-surface, sous surveillance, sans qu'aucune conséquence sur la santé publique n'ait jamais pu être observée. La pratique actuelle d'entreposage en surface est globalement satisfaisante, même si elle peut être encore améliorée, et ce, aussi longtemps que la production d'électricité nucléaire continuera.
Dès que la puissance dégagée devient suffisamment faible pour ne plus nécessiter de refroidissement, il devient possible de stocker les déchets à quelques centaines de mètres de profondeur, à l'abri d'éventuelles agressions criminelles et des conséquences possibles de changements climatiques à long terme.
Le bon sens dit qu'un stockage à quelques centaines de mètres de profondeur serait encore plus sûr qu'un stockage en sub-surface. Or tout se passe comme si l'on craignait davantage un stockage en profondeur qu'un stockage en surface !
Production de déchets
Ordres de grandeur
Un réacteur d'une puissance de 1000 MWe produit environ 30 tonnes de combustibles usés par an (environ 3 m3). La principale partie de ces combustibles est composée d'uranium (environ 28,7 tonnes). Ils contiennent aussi environ 1 tonne de produits de fission dont 45 kg de produits de fission de durée de vie moyenne (césium137 et strontium 90) et 65 kg de produits de fission à vie longue. Enfin ils contiennent environ 220 kg de plutonium et 18 kg d'actinides mineurs (américium, curium et neptunium) .
La quantité de déchets finaux à stocker dépend de la conception que l'on a de l'avenir de la filière nucléaire.
Un scénario de sortie du nucléaire conduit à envisager que la totalité des combustibles usés doit être considérée comme devant être stockée en couche géologique profonde. La pratique du retraitement et du MOx ne change pas grand-chose à la validité de cette affirmation, car, au bout du compte, il faudra stocker l'uranium de retraitement, les combustibles MOx usés et les déchets du retraitement. On voit donc qu'environ 30 tonnes de déchets de haute activité et à vie longue (HAVL) destinés à un stockage géologique seront produits chaque année par réacteur de 1000 MWe.
Dans le cas contraire, celui d'un nucléaire durable reposant sur l'utilisation future de réacteurs surgénérateurs, aussi bien l'uranium de retraitement que le plutonium doivent être considérés comme des ressources et la quantité de déchets HAVL destinée au stockage géologique est réduite à environ 1 tonne par an. Il faut y ajouter la production d'une vingtaine de tonnes de déchets de moyenne activité et longue durée de vie (MAVL) ayant une radioactivité totale de quelques pour cent de celle des déchets HAVL, ne dégageant pratiquement pas de chaleur, et qui sont donc beaucoup plus faciles à gérer.
On voit qu'un scénario de sortie du nucléaire conduit à devoir gérer une quantité de déchets HAVL près de 30 fois plus important qu'un scénario de nucléaire durable. Un tel scénario exigerait aussi de prendre rapidement la décision du stockage géologique puisqu'il qu'il supposerait la disparition assez rapide des compétences nucléaires qui assurent, actuellement, la sûreté des entreposages. Une telle disparition est déjà observable dans un pays comme l'Italie. Contrairement à ce qui s'est passé en Allemagne et en Belgique, une décision de sortie du nucléaire ne saurait donc être prise avant que le stockage géologique soit assuré. Réclamer la sortie du nucléaire et s'opposer à la réalisation d'un site de stockage géologique est incohérent.
Comparaisons
Au niveau mondial l'électricité est produite à plus de 50 % par des centrales au charbon. Une centrale produisant 1000 MWe consomme environ 4 millions de tonnes de charbon par an. Elle produit près de 300000 tonnes de cendres renfermant 400 tonnes de métaux lourds toxiques dont 5 tonnes d'uranium et 13 tonnes de thorium. Notons que ces radioéléments ne sont pas gérés, contrairement, bien sûr, à ceux produits dans le cycle nucléaire. De plus, la centrale à charbon rejette chaque année 10 millions de tonnes de gaz carbonique dans l'atmosphère.
Il est intéressant de comparer le volume des déchets nucléaires à celui des autres déchets industriels toxiques. Au cours de l'année 1998, dans l'Union Européenne, le volume de déchets nucléaires de haute activité (HAVL) était de 150 m3 (un cube de 5,5 mètres de côté), le volume total des déchets nucléaires, y compris ceux de faible activité était de 80000 m3 (un cube de moins de 45 mètres de côté), celui des déchets industriels toxiques de 10 millions de m3 (un cube de 215 mètres de côté) et celui de tous les déchets industriels de 1 milliard de m3 (un cube de 1 kilomètre de côté).
Les gestions des déchets industriels toxiques et des déchets nucléaires à court ou long terme sont difficilement comparables mais on peut noter des cas d'intoxication graves au plomb ou au mercure, même dans les pays développés, alors que dans ces mêmes pays on n'a jamais rapporté de cas d'exposition aux rayonnements ayant entraîné des conséquences significatives pour le public du fait de la gestion des combustibles usés ou des déchets de retraitement.
Le stockage en site géologique profond
Aussi longtemps qu'ils restent confinés sous terre, dans le site de stockage géologique, les déchets nucléaires ne présentent aucun danger pour le public. C'est la contamination des eaux superficielles par des radionucléides à vie longue qui peut constituer un risque pour le futur. Pour qu'une telle contamination se produise il faut :
• D'abord que les conteneurs des déchets soient endommagés par une corrosion aqueuse, un processus qui devrait durer au moins 10000 ans.
• Que les éléments radioactifs soient progressivement dissous dans l'eau. Pour ceux contenus dans les verres ce processus durerait plusieurs centaines de milliers d'années. Certains éléments comme le plutonium et l'américium sont, d'ailleurs, très peu solubles dans l'eau ce qui étale dans le temps le processus de dissolution
• Que les éléments radioactifs soient transportés par l'eau hors de la couche géologique de stockage. Dans l'argile cela a lieu par un processus de diffusion qui est très lent. Typiquement pour un site comme celui de Bures ce processus durerait entre quelques centaines de milliers d'années pour les éléments les plus mobiles (iode , technétium 99, niobium 94, Chlore 36) et beaucoup plus pour les moins mobiles (plutonium, uranium).
• Que les éléments radioactifs passent dans la nappe phréatique de surface, ce qui est assez rapide en comparaison avec les processus précédents. A ce stade, les radionucléides les plus radioactifs, césium 137, strontium 90 et les principaux actinides (plutonium, américium et curium) auront disparu depuis longtemps ! Le neptunium lui-même, très faiblement radioactif, est très peu soluble dans les eaux souterraines et peu mobile. Une faible couche d'argile de quelques mètres d'épaisseur suffirait à ce qu'il ne puisse jamais revenir en surface. Or la couche d'argile du site de l'Est de la France a 150 mètres d'épaisseur ! Pratiquement, seule l'iode 129, et le Chlore 36 très peu radiotoxiques, devraient se retrouver dans les nappes phréatiques en liaison avec le site de stockage après quelques centaines de milliers d'années.
Risques pour la population
La règle fondamentale de sûreté imposée par les autorités de sûreté pour un stockage géologique recommande que l'augmentation de l'exposition des populations les plus exposées à tout moment du futur, n'excède pas le dixième de la radioactivité naturelle. Pour un stockage bien conçu , toutes les simulations de retour des radionucléides à la biosphère effectuées montrent que cette limite ne devrait jamais être atteinte sauf, éventuellement, en cas d'intrusion volontaire dans le site de stockage, et ce pour les intervenants eux-mêmes .
Dans le Dossier Argile 2005 de l'ANDRA on trouve une estimation des doses maximales qui seraient reçues par les populations les plus à risque pour différents types de déchets stockés
Dose maximale reçue (mSV/an) Date du maximum (années)
Tous déchets B 0,00047 370000
Tous déchets C 0,0008 550000
Combustibles CU1+CU2 0,022 410000
Combustibles CU3 0,000073 400000
Tableau 1 - Estimation par l'ANDRA des doses maximales pouvant être reçues par les populations les plus exposées
La règle fondamentale de sûreté (RFS) limite la dose acceptable à 0,25 mSv/an. On voit que, dans le pire des cas, la dose prévue n'excèderait pas le dixième de la RFS. Rappelons qu'aucun effet d'une irradiation naturelle inférieure à 50 mSv n'a jamais été observé.
Les riverains actuels des sites de stockage géologique et leur lointaine descendance ne risquent rien, à l'exception d'accidents liés aux transports divers relatifs à l'exploitation du stockage . Il reste à comprendre pourquoi cette innocuité du stockage géologique est aussi largement mise en doute dans les médias et le public. Sans doute les organisations institutionnelles n'ont elles pas suffisamment informé le public sous prétexte qu'elles ne possédaient pas les évaluations définitives de risque.
Risques pour l'environnement
Alors qu'il ne fait plus de doute que les activités humaines sont responsables de la disparition de nombreuses espèces animales il est impossible de trouver un cas de disparition imputable à l'exploitation de l'énergie nucléaire. Bien plus, même dans les cas extrêmes de contamination radioactive comme lors des essais atmosphériques d'armes où la catastrophe de Tchernobyl, les biotopes ont assez rapidement retrouvé leur état initial alors même que la radioactivité résiduelle restait notable.
D'une façon générale, une quelconque influence sur la biosphère de la production d'électricité nucléaire ne pourrait être envisagée que si l'augmentation de la radioactivité moyenne qu'elle pourrait entraîner dépassait la valeur de la radioactivité naturelle. En France l'augmentation moyenne de la radioactivité ambiante due à la production d'électricité nucléaire est 5000 fois plus faible que la radioactivité naturelle. Par ailleurs, l'activité de la totalité des déchets produits pendant 50 ans de fonctionnement du parc de réacteurs français en absence de retraitement ne représenterait, au bout de 1000 ans que le millième de l'activité de la croûte terrestre française , ce qui signifie que, même dans le cas extrêmement improbable où toute l'activité du dépôt serait relâchée dans l'environnement, l'augmentation de la radioactivité moyenne resterait très faible.
Les alternatives géologiques
• Le site de Bures, choisi par l'ANDRA pour la réalisation de son laboratoire souterrain est caractérisé par une épaisse couche homogène d'argile. L'argile est saturée d'eau très peu mobile. L'argile tend à fluer et à remplir toute cavité ou fissure qui s'y produirait. En cas de fermeture définitive du site les ouvrages seraient recouverts en quelques centaines d'années.
• Les sites creusés dans des couches de sel comme ceux en test aux USA et en Allemagne sont anhydres et complètement secs. Mais, si pour une raison ou une autre comme une mauvaise conception des voies d'accès ou, dans futur, la mise en exploitation d'une extraction du sel, de l'eau pénètre dans le site, elle se charge de sel et devient très corrosive, accélérant le passage en solution des composants des combustibles.
• Les sites granitiques comme ceux prévus en Suède et en Finlande, sont caractérisés par une absence totale d'eau dans la mesure où le granite est bien homogène comme celui du bouclier scandinave. Il semble toutefois qu'on ne peut pas exclure la formation de fissures dans le futur.
La séparation-transmutation
Les dimensions du stockage géologique sont essentiellement déterminées par le dégagement de chaleur des colis de déchets de haute activité. La réduction des dimensions du stockage pour en diminuer le coût est une motivation pour adopter une stratégie de séparation transmutation. La seule extraction du plutonium permet de diviser par deux la charge thermique. Pour diminuer la charge thermique pendant le premier siècle de stockage il pourrait être économiquement intéressant de séparer le césium et le strontium et de les entreposer sur une longue durée pour décroissance . La séparation et la transmutation de l'américium dans des réacteurs spécialisés ou dans les réacteurs surgénérateurs permettraient de gagner deux ordres de grandeur sur la charge thermique de déchets, et donc, une réduction comparable de la surface du site de stockage.
Séparation et transmutation ne sont pas des préalables à la mise au point d'une gestion satisfaisante des déchets nucléaires mais pourraient en réduire notablement le coût. Par contre l'extraction du plutonium est une nécessité pour le développement d'un nucléaire durable basé sur des réacteurs surgénérateurs.
La question du financement de la gestion des déchets
En l'état actuel le budget de l'ANDRA qui est chargée du stockage définitif des déchets nucléaires est abondé par les producteurs, essentiellement par EDF et AREVA. On peut se poser la question, comme l'a d'ailleurs fait l'OPECST, de savoir si cette solution reste fiable et valable dans le contexte de libéralisation du marché de l'électricité. Il est aussi légitime de s'interroger sur le financement des recherches sur la séparation-transmutation.
Une estimation (d'ailleurs discutée par EDF) de l'ANDRA du coût du site de stockage CIGEO est de 36 Mds d'euros. Ce chiffre correspondrait à une durée de fonctionnement de 50 ans du parc actuel qui fournit approximativement 400 millions de MWh/an, soit une production totale 20 000 millions de MWh. Le MWh est, actuellement, payé 42 Euros à EDF par les opérateurs alternatifs de production d'électricité. L'évaluation du chiffre d'affaire correspondant à 50 années de fonctionnement du parc conduit donc à 840 Mds d'Euros. Le stockage ne représenterait que 0,4% du chiffre d'affaires. Il faut, d'ailleurs, remarquer que EDF provisionne les sommes nécessaires pour assurer la gestion des déchets de ses réacteurs.
En conclusion, rien ne justifie l'affirmation, pourtant bien populaire, selon laquelle on ne saurait pas gérer les déchets nucléaires. Le véritable problème qu'ils posent est socio politique et d'acceptabilité par les populations.
Commentaires
Interaction forte inadaptée pour faire griller des saucisses
Je parle de l'interaction forte utilisée pour produire de l'électricité à usage humain qui est une utilisation assez futile par rapport au respect de la vie. On peut et on doit s'y prendre autrement (chimie, biochimie, biologie donc interaction électromagnétique). C'est ce que font les plantes avec la photosynthèse ou les microorganismes qui font du biogaz qui peut être utilisé dans ces centrales thermiques conventionnelles. Pourquoi utiliser la physique nucléaire pour faire notre électricité (centrales thermiques non conventionnelles) alors qu'on peut utiliser la chimie et la biochimie en prenant beaucoup moins de risques inconsidérés pour nous mêmes, les autres et les générations futures.
Attention ! Je n'ai rien contre la physique nucléaire et l'interaction forte (je remercie le Soleil et les étoiles car sans elles les éléments chimiques qui nous constituent n'existeraient pas - carbone, oxygène et azote, sans oublier l'hydrogène, issu ne la nucléosynthèse primordiale - et sans le soleil, nous n'existerions pas : végétaux utilisant la photosynthèse puis animaux).
gestion des déchets nucléaires
L’affirmation selon laquelle on sait gérer les déchets nucléaires, conclusion de l’exposé de Monsieur Hervé Nifenecker , mérite d’être nuancée Pour l’instant on n’a rien géré du tout et agi dans le temporaire et le provisoire, n’est-ce pas ? Or le problème est sérieux. Est-ce que l’on pourrait le contourner, comme il est fait dans l’exposé en question , en opérant un rapprochement entre la gestion des déchets nucléaires avec ceux des autres industries pour souligner que ces derniers sont aussi nocifs, qu’on s’en porte pas plus mal et que les dégâts, si catastrophe il y a ( pollution de la nappe phréatique, explosion …), ne seraient pas catastrophiques ? J’en doute. D’un autre côté on est bien obligé de faire confiance aux scientifiques et aux ingénieurs. S’ils nous affirment qu’ils savent gérer les déchets nucléaires, les citoyens non spécialistes sont bien obligés de leur faire confiance, puisqu’il est hors de question d’attendre 200 000 ans pour obtenir une preuve . Or à la lecture de l’exposé en question ma confiance dans la fiabilité du dispositif d’enterrement envisagé est plutôt faible .D’une manière générale je n’ai pas l’impression que l’énergie nucléaire soit une technique maîtrisée pour la production d’électricité puisqu'il est douteux qu’on sache véritablement gérer ses déchets. Certains disent qu’il faut maintenir cette filière pour conserver les compétences ; autant dire qu’il ne faut pas éradiquer un problème, une maladie par exemple, pour conserver un corps de spécialiste.
Gérer est un bien grand mot
"je pense que vous admettrez qu'on sait gérer les déchets" : gérer est un bien grand mot. On les stocke, en espérant qu'il n'y ait pas de problème, un peu comme on si mettait des saletés sous le tapis en faisant comme si de rien n'était. C'est juste du court-terme : 50 ans, par rapport à 100000 ans minimum de dangerosité représente 0,05% à peine de la durée nécessaire. On croise les doigts pour qu'il n'y ait pas un problème (plus ou moins inattendu) qui survienne indépendamment ou non de notre vigilance.
[Note de la modération : nous avons supprimé ici un paragraphe sur la cuve de l'EPR car sans lien avec la question des déchets et propos tenu plusieurs fois sur d'autres pages de ce forum]
Concernant Bure, le centre fermerait au bout de 100 ans alors que cela ne représente que 0,1% de la durée de surveillance (ou durée de réversibilité) nécessaire. Ce n'est pas très prudent ni très logique (pourquoi 100 ans ? - pour des raisons d'argent ? - J'aimerais bien avoir une explication là-dessus, je ne comprends pas pourquoi cette durée, pourquoi elle est si courte, pourquoi prendre un tel risque d'abandonner la surveillance des colis : incendie, glissement de terrain, fuites radioactives, etc. nécessitant leur récupération ?). Quid du risque posé par le transport des déchets jusqu'à Bure (sans parler du CO2) ? Tout cela ressemble plus à du bidouillage expérimental, un peu insensé, sans queue ni tête, qu'à un véritable "savoir". C'est plutôt de l'improvisation qu'autre chose. Ceci dit, maintenant qu'on a toutes ces saletés sur les bras, il faut bien qu'on s'en dépatouille au mieux et comme on peut (il faut bien assumer les conséquences d'un choix que l'on n'a et que l'on n'aurait pas fait - je parle pour moi ici, j'aurais préféré partir à fond dans les énergies renouvelables dès 1970 et nous avions de l'avance dans le solaire avec THEMIS à Font-Romeu). L'idéal aurait été de ne pas les fabriquer car on savait dès le départ que c'était ingérable comme le disaient les 400 scientifiques signataires de la pétition : "Nous appelons la population à refuser l’installation des centrales nucléaires", dans les années 1970. On croyait qu'on allait trouver une solution plus tard. Force est de constater que des solutions, il n'y en avait pas. C'est la quadrature du cercle. On est échec et mat. Le "pari" insensé est perdu. Conclusion : il faut faire au mieux avec ce que l'on a en croisant les doigts (on ne peut pas appeler cela de la gestion mais plutôt du sauvetage improvisé) et il faut arrêter la fuite en avant pour stopper au plus vite la production des matières hautement radioactives ingérables par nature. De plus, l'argent non dépensé inutilement dans la gabegie du nucléaire civil est absolument nécessaire, dès aujourd'hui, pour réussir notre transition énergétique vers le 100% renouvelable (nous sommes déjà très en retard alors que nous avions de l'avance dans les années 1970). En réalité, nous n'avons plus le choix car nous n'avons plus le droit de nous tromper encore une fois (perseverae diabolicum). Ce serait criminel.
gestion des déchets nucléaires
Je ne comprends pas que l'on puisse avoir des convictions , même scientifiquement adossées à des "éléments " scientifiques, en ce qui concerne le très long terme. Il faut s'imaginer qu'il y a environ 15000 ans la moitié de la France était couverte de glaciers et que l'Angleterre était soudée au continent. Comment peut on sérieusement croire que notre solution d'enterrement "tiendra le coup" à long terme? Ceci dit je n'ai pas d'avis sur la meilleure technique à utiliser pour garder ces déchets, sauf à suggérer qu'il serait peut être judicieux de les garder sous la main en attendant que les progrès de la science permette de dégager une solution. Par contre ,une conclusion s'impose: évitons,de grâce, dans la mesure du possible, de produire de nouveaux déchets.
Dangerosité des déchets nucléaires
Je trouve très bien de rappeler la dangerosité respective des déchets à vie longue et à vie courte, ça objective le débat.
Arrêtons le plutonium qui ne sert à rien sinon polluer longtemps
Arrêtez la fuite en avant avec la production de plutonium pour donner à manger à superphénix qui est un super monstre qui a des super chances de nous exploser à la figure et de nous coûter super cher. Ce n'est pas raisonnable. Il faut disqualifier d'office toute source d'énergie qui utilise l'interaction forte, incompatible avec la vie (sauf le soleil dont on est bien protégés par la couche d'ozone et le champ magnétique terrestre). Il faut aussi taxer lourdement le CO2 pour sortir définitivement des énergies fossiles et investir à fond dans les énergies renouvelables et les énergies de flux (utilisant les interactions électromagnétique et gravitationnelle).