Question n°357
Quel est le prix d'un kWh ?
le ,La propagande en faveur des ENRi affirme que le kWh produit par les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques est maintenant compétitif (ou presque) avec les autres sources - nucléaire, hydraulique, fossiles... - et que demain ces ENRi seront définitivement moins chères. Comparaison n'est pas raison. Compare-t-on des choses comparables ? Clairement non ! Permettez-moi de recenser quelques éléments qui biaisent cette comparaison, et de vous poser deux questions.
1) Les ENRi bénéficient d'un avantage commercial très particulier : l'obligation d'enlèvement du kWh produit à tout moment, quelque soit le niveau de consommation. Au même moment, les autres outils de production doivent réduire leur production, au détriment de leur rentabilité.
2) La production ENRi est aléatoire par nature. La valeur d'un produit ou d'un service est normalement liée sa garantie de disponibilité. C'est dire que le prix du kWh ENRi devrait en bonne logique économique intégrer le coût du back-up qui garantit que le kWh attendu sera effectivement produit, et acheminé au moment voulu. On est loin du compte.
3) Cerise sur le gâteau : la manne des subventions accordée à l'investissement, puis la garantie de prix accordée aux investisseurs leur assurant une rentabilité élevée, aux frais des usagers (CSPE) et du contribuable.
4) Le coût de production du kWh nucléaire intègre le coût complet du démantèlement des installations et de traitement des déchets, affirmation corroborée par la Cour des Comptes, quoi qu'en disent les opposants. L'objectif du "retour à l'herbe" imposé à juste titre aux installations nucléaires est curieusement oublié pour les éoliennes. Chaque machine laissera en fin de vie un "souvenir" de 1000 à 2000 tonnes de béton armé dans le sol, qui ne sera jamais détruit. Les propriétaires fonciers qui auront accepté l'installation de ces machines sur leur sol devront en faire leur affaire, seuls, car les opérateurs ENRi auront disparu entre temps.
Mes deux questions :
1) Pourquoi l'obligation de "retour à l'herbe" ou tout simplement de déconstruction et d'élimination des déchets n'est-elle pas imposée aux opérateurs éoliens?
2) Considérez-vous qu'il soit intellectuellement honnête et économiquement justifié d'affirmer que le kWh ENRi est compétitif avec le kWh produit par les autres sources? Si oui, sur quelles bases?
1) En matière de traitement des déchets, des filières de collecte et de recyclage se mettent en place. Des opérateurs recyclent jusqu’à 95 % des panneaux photovoltaïques. En ce qui concerne l’éolien, la plupart des métaux (acier, fonte, cuivre, aluminium) ainsi que le béton sont recyclés. Les pales des éoliennes sont valorisées sous forme de chaleur ou réutilisées pour faire du ciment.
Concernant les provisions financières pour le démantèlement et le traitement des déchets des installations, la loi met à la charge de l’exploitant le démontage et la remise en état des parcs éoliens afin qu’il ne s’y manifeste aucun danger pour la salubrité publique ni pour l’environnement. Ces opérations comprennent :
- le démontage des éoliennes et du poste électrique ;
- l’excavation des fondations ;
- le retrait d’une partie des câbles, la partie qui demeure enterrée sur le site restera inerte ;
- la remise en état des terrains, sauf si leur propriétaire souhaite leur maintien en l’état.
- la valorisation ou l’élimination des déchets de démolition ou de démontage.
Dès le début de la production, l’exploitant constitue les garanties financières nécessaires à ces opérations, d’un montant de 50 000 € par éolienne. Il notifie au Préfet la date de l’arrêt de l’installation éolienne un mois au moins avant celui-ci. En cas de carence de l’exploitant, le Préfet doit le mettre en demeure de se conformer à ces obligations et, en cas de refus, peut recourir à la consignation et à l’exécution d’office des travaux à ses frais.
En fin de vie du parc éolien, l’exploitant peut éventuellement décider de remplacer tout ou partie des éoliennes de son parc.
2) Concernant le coût et la compétitivité du MWh produit par les énergies renouvelables intermittentes, nous vous renvoyons aux explications fournies par l’ADEME pour la question 221, complémentaires de son étude sur le coût des énergies renouvelables en France.