Question n°155
Un comité d'expertise composé de scientifiques et économistes indépendants pour la documentation du débat
le ,En relation aux questions 37 (demande de données transparentes relatives aux coûts comparés du MWH produit), 139 (demande de clarification de la position des l'Etat vis-à-vis de la situation hégémonique d'EDF dans le débat public), 144 (demande de portée à connaissance du débat public de rapports d'experts contradictoires)...
Je demande que soit instauré un comité d'expertise composé de scientifiques et économistes indépendants en charge de fournir au public une documentation synthétique pédagogique pour une présentation comparée des différentes filières énergétiques actuelles, futures, la répartition de leurs utilisations (chauffage, mobilité , industrie...) et portant sur :
- une caractérisation de leur coûts produits (intégrant leur coûts masqués , supports, investissements, démantèlements...mais aussi la part importation ) de leur empreinte carbone, environnementale , de leurs perspectives d'évolution, de leur durabilité estimée (rentabilité, emploi de matériaux rares ou qui le deviendraient...)
- un éclairage « géopolitique » illustrant la sensibilité de ces filières (exemple : le nucléaire et les conditions d'approvisionnement de l'uranium, l'éventuelle hégémonie chinoise sur la production des panneaux solaires...)
- une analyse des démarches faites par les autres nations (exemple : l'Allemagne qui a tenté de développer en partenariat avec les pays du Maghreb des solutions thermo solaires : le programme Desertec)
A noter que les solutions thermo-solaires (fluide calo porteur) sont totalement absentes de ce PPE alors qu'elles peuvent être considérées comme des sources d'approvisionnement importé (hydrogène, eau douce, carburants de synthèse) produits de fermes solaires des déserts côtiers de basses latitudes, dans une logique d'économie planétaire où le gaz carbonique est une matière première nécessaire aux carburants de synthèse.
Monsieur,
Toutes les questions que vous posez sont parfaitement pertinentes (couts, durabilité, sensibilité des différentes filières) et constituent des enjeux majeurs de ce débat. Elles sont en elles-mêmes très controversées, les experts sont divisés, chaque camp, groupe d’intérêt ou lobby mobilise les siens comme le montrent d’ailleurs fort bien certains échanges sur ce site.
C’est un des premiers enseignements de ce débat que le manque de lieu et de moment dans lequel la confrontation des expertises puisse être régulière, les points de controverse « objectivés », les zones de consensus et de dissensus clairement établies.
Que des différences subsistent sur des points importants n’est pas choquant en soi, et peut même être interprété comme un signe de vitalité démocratique. Mais qu’on ne puisse a minima pas décider sur le moyen terme des processus par lesquels les assertions de telle ou telle institution soient confirmées ou démenties constitue en soi même un grave problème démocratique. L’absence d'expertise indépendante, plurielle et d’outillage contradictoire des parties prenantes est une observation récurrente faite dans les débats publics.
Malgré les efforts d’un certain nombre d’organismes, beaucoup se plaignent qu’on manque, sur les sujets d’énergie, d’outils d’observation et d’évaluation pluralistes et reconnus par les parties prenantes qui puissent faire autorité sur un certain nombre de sujets. C’est ce qui explique que des points d’abcès demeurent des années durant et que des participants aient l’impression à juste titre qu’on tourne en rond.
La CPDP ne peut à elle seule en quelques mois régler le problème de dizaines d’années. Son (modeste) rôle est d’essayer au maximum de mettre à la disposition de tous la documentation et les sources nécessaires, de confronter les différents arguments et les différentes d’expertise pour que chacun parvienne à se faire un jugement. Vous êtes invités donc à nous aider à construire ces éléments partagés d’information. Soyez certain que nous relaierons vos préoccupations qui sont légitimes.