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Avis n°260

Intermittence et stockage : L'urgence d'une réflexion approfondie sur la filière STEP

Ajouté par Nicolas ANONYMISé (Marseille), le
[Origine : Site internet]

L'essor (très) rapide de l'éolien et du PV est non seulement souhaitable mais aussi inéluctable (vu l'effondrement des coûts ces dernières années). Il est nécessaire de s'y préparer en amont, avec beaucoup plus de sérieux qu'on ne le fait actuellement. Pour pallier le plus efficacement possible au problème de l'intermittence, il y a un consensus sur le fait que nous aurons besoin d'une vaste quantité de moyens de stockage. Beaucoup misent sur les batteries chimiques, et/ou le power-to-gas-to-power, et/ou d'autres technologies en développement. Or ces technologies, pour prometteuses qu'elles soient à long terme, restent aujourd'hui trop chères pour une utilisation massive. A court terme (et possiblement à moyen terme), en première analyse, seul le stockage hydraulique (par stations de pompage, dites STEP) est à même de fournir des capacités de stockage massives à un coût raisonnable. Il parait donc urgentissime d'étudier beaucoup plus sérieusement qu'on ne le fait actuellement les perspectives de développement de cette technologie. Sur quels sites peut-on raisonnablement installer de nouvelles Step ? Serait-il envisageable de créer des Step semi-souterraines (avec le réservoir aval enterré) à partir des grands barrages non équipés ? Et quid des STEP maritimes ou semi-maritimes ? Etc.

Commentaires

Si l'on veut chiffrer le coût des ENR intermittentes, il faut tout compter: le surinvestissement du réseau de transport, le back up de l'intermittence...
L'investissement dans les STEPs que vous appelez de vos voeux doit donc être compté dans dans le coût, puisque lorsqu'on n'en avait pas, on se débrouillait très bien avec nos steps actuelles.
Par ailleurs, pour pallier à une semaine sans vent, comme cela arrive finalement assez souvent, il faudrait déplacer des masses d'eau énormes (voir mon point de vue No8 ou ma critique de Negawatt sur la rubrique "point de vue"). C'est irréaliste, sur le plan matériel et économique.

75013

Les progrès sur le stockage d'électricité pour compenser l'intermittence des ENR électriques en particulier par STEP ets une condition sine qua non du développement des ENR électriques ; cela rejoint tout à fait mon article publié dans le Monde de l'Energie numérique qui montre que les STEP sont nécessaires mais insuffisants et qu'il faudra développer des systèmes de batteries, supercondensateurs et plus tard le powertogas http://www.lemondedelenergie.com/stockage-renouvelables-perspectives-def...

05000

Les STEPS, pour l'instant, et de loin, la seule technologie de stockage de masse que nous ayons, n'a pas du tout l'ordre de grandeur requis.
Alors comment imaginer que les technologies que vous citez, pour certaines à l'état de pilotes, voir d'idées, l'auront?

75013

Pour éventuellement clarifier : le coeur de mon propos, c'est qu'il y a une grosse incertitude aujourd'hui sur le potentiel des STEP-économiquement-raisonnables (potentiel qui pourrait être beaucoup plus important qu'envisagé, d'autant plus si la faisabilité de STEP souterraines ou semi-souterraines, ou encore maritimes, se confirme). Vu le contexte, il y a un enjeu très fort à lever cette incertitude au plus vite : tout porte à croire que la valeur économique (et environnementale) d'une STEP en Europe sera décuplée d'ici 5-10 ans, et c'est une erreur immense que de ne pas suffisamment préparer le terrain pour les futures installations (vu les délais de construction très importants). Que le potentiel des STEP soit ou non très insuffisant "pour pallier une semaine [avec peu de] vent", ça ne change rien à l'urgence de s'attaquer au sujet.

@ 4Vconsulting
Par ailleurs, dans la mesure où les études un peu sérieuses sur les futurs besoins de stockage électrique, en France ou ailleurs, d'une part se comptent sur les doigts d'une main et sont relativement peu fiables, et d'autre part sont généralement assez optimistes (cf par exemple celle de l'Ademe), je ne vois pas comment vous pouvez affirmer que l'ordre de grandeur n'y est "pas du tout".
A mon sens, on ne sait pas encore si un mix électrique quasi-exclusivement PV+éolien+STEP est, ou non, raisonnablement réalisable à grande échelle, à un horizon 20-30 ans; tout bien considéré il n'est pas impossible que cela le soit sans surcoût excessif ; ou pas ; l'avenir le dira peut-être.

13001

Pourquoi aucun d'entre vous n'a imaginé de transformer un aménagement hydraulique existant, qui possède dejà un reservoir donc, en une station de transfert .
A ce jour, environ 20 % du parc francais peut etre transformé en un dispositif de stockage .
Les contraintes environnementales seront réduites d'un facteur 2 et si ce nouveu reservoir est mobile les contraintes de construction en seront réduites .Un exemple en montagne, la majorité des réserves collinaires pour la neige de culture se transforme en hiver en une mini STEP durant la période estivale.

01700

Le calcul des ordres de grandeur est très facile. Je l'ai fait dans un cas assez banal (voir mon point de vue no8 et no45.)
J'ai trouvé qu'il fallait monter le lac d'Annecy au sommet du massif de Belledone pour pallier au manque d'énergie sur une dizaine de jours. Et le cas que j'ai pris n'est pas un cas extrême.

Par ailleurs, s'il est facile et rentable de construire plus de step, cela vaut aussi pour un parc nucléaire sans ENR. Cela permet de lisser la pointe, donc de diminuer le nombre de centrales à prolonger ou rénover.

Enfin vous dites:

"à un horizon 20-30 ans; tout bien considéré il n'est pas impossible que cela le soit sans surcoût excessif ; ou pas ; l'avenir le dira peut-être."

Peut on construire une PPE sur un fondement pareil?

75013

pour le moment, cette orientation reste très peu explorée.

83000

Bien sûr que si elle est explorée mais elle se heurte à de nombreux obstacles: faible densité énergétique, difficulté de stockage étanche, rendement global du power to power...

75013

Remonter les eaux vers l'amont? Ce serait une solution durable si la qualité des eaux remontées était identique à celle du bassin de réception : même température, même caractéristique chimique, même caractéristique biologique.
Ve n'est pas le cas actuellement, ni envisagé dans l'avenir.

83000

A Guerlédan ( 22 ) se trouve la plus grande retenue d'eau douce de Bretagne. Elle sert à produire de l'électricité depuis la construction du barrage sur le Blavet, ainsi que de l'eau potable. Si la centrale nucléaire de Plogoff avait pu se réaliser en 1980, EDF prévoyait de construire en complément une STEP de 700 MW à Guerlédan.
Pour éviter le risque de black out dans l'Ouest de la Bretagne, aux heures de pointe hivernales en cas de froid intense, GDF Suez avait projeté en 2008 de construie une centrale thermique d'appoint de 225 MW à Ploufragan ( 22 ). Suite à une enquête publique défavorable, ce projet fut abandonné par arrêté du Ministre BORLOO.
La crainte du black out précité amenait l'Etat et la Région à rechercher des solutions, sous forme d'un Pacte électrique breton ( PEB ) , approuvé le 14/12/2010. Ce Pacte a prévu notamment une centrale thermique au gaz de 450 MW dans le Finistère. L'appel d'offres correspondant, lancé en 2011 auprès des multinationales de l'énergie, a désigné comme lauréat le groupement Direct Energie - Siemens, avec une implantation à Landivisiau ( 29 ). Son coût exorbitant est estimé à 800 M€.
L'alternative de construire une STEP de 200 à 400 MW à Guerlédan n'a pas été étudiée sérieusement dans le PEB : seules quelques personnes avaient visité le site de la retenue amont à construire, constaté que 2 exploitations agricoles disparaîtraient et que certains élus locaux étaient réservés.
Désormais, l'UBUESQUE projet de centrale au gaz de Landivisiau n'est-elle pas "hors la loi" suite à l'Accord de Paris et au discours d'Emmanuel MACRON lors de la COP 23 : "plus aucune centrale thermique ne sera construite en France ? Pourtant lors d'une récente "Conférence bretonne de la transition énergétique", le Préfet de Région a déclaré que cette centrale se ferait dès que le jugement des contentieux serait connu !
Pour notre part, nous pensons au contraire que ce projet est obsolète et qu'il vaut bien mieux le remplacer par une STEP à Guerlédan, nettement plus économique et plus écologique. Il n'y aurait pas d'impact sensible sur la qualité de l'eau car le pompage + turbinage en ferait un cycle fermé entre les 2 retenues.

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