Avis n°243
Le mythe empoisonné des renouvelables
le ,Les faits :
- Nous consommons en moyenne 1200 GWh d'électricité par jour (450 TWh par an). C'est une quantité totalement impossible à stocker, il faut donc la produire en continu.
- Le vent ne souffle que très rarement entre 45 et 90 km/h (plage de fonctionnement optimal des éoliennes). La production d'une éolienne varie avec le cube de la vitesse du vent lorsqu'elle est inférieure à 45 km/h. Ce qui signifie que si la vitesse du vent est de 9 km/h, la production de l'éolienne est divisée par 125 !
Le soleil ne brille pas non plus 24h/24, et tout cela, aucun progrès technologique ne le changera.
- Les « trous » de production de l'éolien sont énormes. Ceux du solaire sont encore pire, car au mauvais temps il faut ajouter le fait que le soleil disparait tous les jours entre 17H30 et 8H30 au minimum. Les chiffres montrent que l'éolien produit en moyenne 25% du temps, le solaire 13% du temps. Ce sont leurs facteurs de charge. Et ils produisent peu au m² d'occupation au sol. La centrale solaire de Cestas, avec 2,6 km² de capteurs, produit 350 GWh par an, à peine plus que le quart de ce que l'on consomme en un seul jour.
- Il ne faut pas compter sur le voisin pour nous dépanner (les histoires de smart grids et de foisonnement sont des mensonges) : Il fait nuit au même moment du sud de l'Espagne au nord du Danemark, et le vent y souffle aux mêmes moments, les éoliennes de tous les pays européens produisent et ne produisent pas aux mêmes moments, cela dépend essentiellement de la présence ou non d'un anticyclone sur l'Atlantique Nord.
Les conséquences :
- Les renouvelables solaire et éolien ne peuvent donc répondre à nos besoins. Il faut absolument leur ajouter une autre source d'électricité pour boucher leurs « trous ».
Il n'y a que deux sources qui soient assez souples pour suivre les fluctuations rapides du solaire et de l'éolien : l'hydroélectrique et le fossile. En Europe, le potentiel hydroélectrique est bien trop faible pour compenser les « trous », et il est déjà utilisé au maximum. Il ne reste donc que le fossile.
Les preuves :
Les pays européens qui font beaucoup d'éolien et de solaire font du charbon, beaucoup de charbon, et polluent :
Allemagne : 54% de fossile, 29% de renouvelable dont 11% d'hydroélectrique et 18% d'éolien (surtout) et de solaire, malgré un parc solaire et éolien pharaonique (plus de 1,5 fois notre parc nucléaire en puissance installée). On retrouve d'ailleurs le facteur ¾ fossile pour ¼ éolien et solaire (54% pour 18%). Pollution par habitant 2 fois celle de la France. Électricité 2 fois plus chère qu'en France, ce qui entraîne que les habitants ne l'utilisent que lorsqu'ils ne peuvent faire autrement (beaucoup de fossile domestique), ce qui augmente encore la pollution
Danemark : 44 % de l'électricité sont fossiles, pollution par habitant 1,5 fois celle de la France. (Le Danemark a beaucoup d'hydroélectrique qu'il utilise aussi pour compenser ses autres renouvelables, et n'a pas de grosses industries comme la France et l'Allemagne).
Les autres renouvelables (hors hydroélectrique) :
Ils ne produisent rien, eux aussi principalement par manque de puissance :
• L'usine marémotrice de la Rance produit 500 GWh annuels, à peine plus que le millième de notre consommation. Et là aussi c'est intermittent.
• Les hydroliennes fonctionnent comme l'hydroélectrique, de l'eau actionnant une turbine, sauf que la vitesse des courants marins n'est pas exactement la même que celle de l'eau dans les conduites forcées d'un barrage. Ce sont en plus des catastrophes écologiques pour les poissons et la pêche
• La houle fait juste osciller le matelas pneumatique d'un gamin en vacances à la mer
• La biomasse est limitée par le fait que les végétaux brûlent beaucoup plus vite qu'ils ne poussent. Brûler plus de biomasse revient à stocker plus de CO2 dans l'air en attendant que les plantes en train de pousser l'absorbent
• Le potentiel géothermique de la France est très faible, pour ne pas dire ridicule
Pour avoir une électricité qui réponde à nos besoins, c'est-à-dire fiable, puissante et propre, il ne reste donc que le nucléaire.
Le mythe de Tchernobyl et Fukushima :
En France on ne construira jamais un RBMK (Tchernobyl), réacteur sans enceinte de confinement et dont on peut shunter les sécurités (ce qu'ils ont fait). On ne construira jamais non plus un BWR (Fukushima) dont le toit « s'envole » (nous l'avons tous vu) en cas d'accident, et encore moins sur une plage sismique à risque de tsunami. Utiliser Tchernobyl et Fukushima pour dire qu'il faut arrêter le nucléaire c'est comme de dire qu'il faut supprimer les voitures parce qu'une personne s'est tuée dans une dont on avait enlevé la carrosserie et les freins, ou encore en allant rouler sur une plage pendant un tremblement de terre accompagné d'un raz de marée.
Les déchets nucléaires :
On sait très bien tous les gérer, comme les centrales d'ailleurs, on le fait depuis plus de 40 ans sans problème. Pour se débarrasser de ceux à vie longue, on a travaillé pendant plus de 30 ans pour aboutir au projet CIGEO, et on y travaille encore. Les futures centrales de génération 4 et la transmutation des actinides produiront moins de déchets, et de moins longue durée de vie.
Commentaires
Et ben quelle triste vision de nos capacités d'innovation
Monsieur,
Votre avis illustre un manque cruel de croyance en nos capacités d'innovation..
Les EnR permettent de produire de l'energie de maniere sure, propre et en les mixant, on permet de combler les manques intrinsèques a chacune des EnR.
Alors effectivement, il faut exploiter intelligemment ce que le territoire est capable d'offrir mais la France a la chance d'offrir plusieurs regimes de vent, du soleil, des montagnes, un vaste domaine public maritime venté (mistral, tramontane, vent d'ouest en atlantique...).
Alors si, le foisonnement est une réalité, et les smarts grids sont des développements pertinents... allez interrogez RTE ou Enedis et vous verrez que ce n'est pas du flan!
L'objet de la TE est justement de prevoir de maniere intelligente nos modes de production a venir pour diminuer a terme le monopole du nucléaire qui a - comme les EnR- des inconvénients importants.
Vos remarques sur Tchernobyl et Fukushima sont absurdes. Pour plusieurs raisons:
- les centrales japonaises sont réputées pour etre solides;
- le fait d'avoir des centrales nucleaires peu qualitatives aux portes de l'Europe n'est pas du tout rassurant :
>> c'est là le principal defaut du nucléaire, c'est qu'en le mettant entre de bonnes mains (japon) ou de mauvaises (russes?) et bien on peut faire face a une catastrophe dans les 2 cas...
- un accident de voiture ne va pas rayer de la carte un perimetre de 70 km de rayon ou plus; allez faire un sejour initiatique autour de Fukushima et allez discuter avec les déplacés, ou feuilletez a minima les reportages sur internet, ca vous fera peut etre changer de ton...
- enfin il est facile de dire " vu la situation de la centrale de Fukushima c'etait previsible" ! Mais alors pourquoi a t elle ete construite ici?! Alors que c'est une techno dangereuse!! En France, n'y a t il pas eu des soucis a Blaye en 1999?
- sur la maitrise du risque: mis a part le fait que que ca coute une fortune et qu'on apprend des accidents (ex. Fukushima a mis en avant des soucis qu'on a dû prendre en compte sur EPR par ex. Ca prouve que ce n'était pas forcément prévu au depart), personne aujourd'hui, notamment l'ASN ou EDF ou l'Etat, n'est capable de dire qu'un accident grave n'arrivera pas en France, encore moins vous. Et lorsqu'on voit les falsifications qu'il y a eu au Creusot pour les pieces de Flamanville, on est en droit de se poser des questions ?!
Quant aux déchets, 40 ans d'etudes pour Cigeo, et..
? Ca en est ou? C'est construit? Sans risque pour des milliers d'annees? Attendons qu'il soit en exploitation avant de crier victoire car pour l'instant ca coute cher sans resultats...
Pour rappel, une eolienne se demonte en quelques jours et 90% d'une eolienne est recyclable.. c'est aussi ça l'interet des EnR...
Pour finir, avant de penser aux centrales de 4eme generation, il faudra engloutir un bon paquet d'argent, donc c'est pas demain la veille..! Et c'est plutot ça le mythe empoisonné et non les EnR.
Ps: a protegeons nos espaces: les baies vitrées, les chats ou les voitures deciment plus d'oiseaux que les eoliennes.
A M. Thomas de Marseille : à propos des chats, et des autres
Je ne sais pas qui vous êtes réellement, mais vous me semblez par vos propos proche à la fois de RTE et de Enedis (peut-être êtes-vous un de leurs employés ?), mais je pense qu'en réalité vous êtes un opérateur éolien, voire - ce qui n'est pas très différent dans le fond - un membre du réseau d'influence NégaWatt-Cler-Ademe.
Pour ma part, je ne me cache pas : je suis au Bureau d'une modeste association de protection de l'environnement qui défend le cadre de vie des populations rurales et qui défend la biodiversité sous ses différentes formes : c'est à ce titre que j'interviens dans ce mini-débat.
Alors oui, il arrive que des baies vitrées tuent des oiseaux (il paraît que des crash se produisent aussi sur des panneaux photovoltaïques, mais je n'en ai pas vu pour ma part), les lourdes voitures à batteries en tueront autant que les voitures actuelles ou que les voiture plus légères à hydrogène (au fait, le stockage du H² ne va-t-il pas nous mener à multiplier les mini-installations Seveso ?).
Quant aux chats, eh bien je l'avoue : malgré leurs défauts, j'ai la faiblesse d'apprécier les chats qui tant nous font rêver, ne sont-ils pas par-delà ce débat le symbole d'une forme de sérénité essentielle ?
Suite..
@ Protegeons nos espaces: je suis seulement un citoyen qui pense qu'il faut arreter de croire en la toute puissance du nucleaire et affubler les EnR de tous les maux.. et il n'y a pas que RTE ou Negawatt ou autres qui ont le monopole de cette pensée.. heureusement ;-) chaque mode de production d'energie a ses avantages et inconvenients et on ne peut pas dire aujourd'hui que le nucleaire est sans defaut! Si tel etait le cas, le nucleaire serait bien plus développé dans le monde hors c'est très loin d'etre le cas.
@ Max Helie
Pour mesurer l'impact environnemental d'un mode de production, il y a la methode du bilan carbone ou l'analyse du cycle de vie qui integrent les quantites de materiaux, leur provenance, la quantité de production en phase exploitation, etc. Et encore une fois, contrairement a ce que vous indiquez, l'eolien possede un meilleur bilan carbone que le nucleaire, fondation en beton comprise! Cf. biblio la dessus, notamment l'etude Ademe Cycleco ou des etudes étrangères. A propos du beton, il n'y en pas dans les centrales nucléaires?
Concernant l'utilisation des centrales thermiques, quelles centrales ont ete ouvertes pour renforcer l'eolien ou le solaire? Et dernierement, la baisse de production du nucleaire n'a t elle pas necessité l'activation de ces memes centrales thermiques pour combler le manque du nucleaire ?
Pour ce qui concerne les manques de vent ou de soleil, ca arrive effectivement, mais et alors? Il y a plus de jours avec que sans.. Et si les centrales thermiques utilisees en appoint sont des centrales a cycle combiné gaz moins émettrices de CO2 et non des vieilles centrales au fioul...? Le bilan n'est il pas positif?
Sûreté des centrales: autant de fois que vous vous le répèterez pour vous en convaincre, personne n'est capable d'assurer qu'un accident grave n'arrivera pas en France (cf. Interview du directeur de l'ASN récemment). De nombreuses menaces naturelles ou humaines existent, fermer les yeux dessus est irresponsable. Quid par ailleurs de la gestion des convois de dechets, des piscines de refroidissement non protégées, etc. Il y a bcp de points sensibles autres que les reacteurs eux memes, pourquoi se voiler la face?
Et encore une fois, aussi bonne soit-elle France, cette gestion de la sûreté nécessite bcp de moyens financiers (notamment publics!) dans une epoque où EDF en a de moins en moins et doit sans cesse faire des choix.
Cigeo: comme vous l'indiquez en connaissance de cause visiblement, 40 ans de recherches pour qqchose qui n'est toujours pas completement ficelé... L'ASN dans son avis de janvier, a quand meme demandé a l'Andra de revoir qq points du dossier... et combien d'argent public englouti pour y aboutir? Et combien d'argent a venir? Et quelle maîtrise reelle du projet...?
Quand j'evoque l'innovation, c'est toute la recherche deployee pour utiliser les ressources naturelles et developper des outils pertinents. En 1991, la premiere eolienne terrestre en France faisait 200kW ;aujourd'hui les eoliennes en mer font 8 voire bientot 12 MW... c'est ca l'innovation; c'est aussi utiliser l'eau de mer pour alimenter un reseau de chaleur (cf. Thassalia a Marseille), c'est utiliser les biogaz emis par les dechets de nos centres d'enfouissement pour produire de l'électricité, etc. C'est ne pas s'arreter à une pensée unique du type "le nucleaire c'est genial, arretez tout le reste..!"
À Max : Stockage de l'énergie éolienne sous forme chimique
1) Le nucléaire coûte plus qu'il ne rapporte et il y a le risque d'accident non assuré et irréparable. Le démantèlement va coûter une fortune et génèrera un stock de radioactivité artificielle gigantesque. C'est pratiquement indémontable (et très dangereux à faire et on ne sait pas encore comment faire et c'est bien pour cela qu'il faut garder nos précieux et très compétents ingénieurs nucléaires du CEA et travailler avec les ingénieurs nucléaires allemands excellents eux-aussi pour devenir des experts mondiaux dans ce domaine. Ça va nous coûter très très cher mais c'est nécessaire pour notre sécurité et on n'a pas le choix puisque la santé n'a pas de prix).
2) CIGEO ne sera ouvert que 100 ans et c'est minable du point de vue moral (on peut appeler ça une arnaque : on met les saletés sous le tapis et on fiche la camp comme si de rien n'était). Il faut pouvoir avoir une réversibilité sur 100 000 ans minimum. Ça coûte une fortune mais on n'a pas le choix et ce n'est pas du tout au point (risque d'incendie, risques de failles, de déformations du terrain et de fuites radioactives sur les échelles de temps géologiques en aucune manière compatibles avec les hommes qui devront se transmettre les informations et les compétences de génération en génération, ce qui est très improbable, surtout avec le réchauffement climatique et les risques de guerres, en plus, s'ils n'ont rien à gagner à part leur sécurité. Il faut donc être bien conscient du gigantesque fardeau qu'on leur transmet - les centres stockage profonds n'ont jamais marché jusqu'à présent : fiasco).
3) Arrêtez de cracher sur les éoliennes : on peut stocker l'énergie sous forme chimique que vous le veuillez ou non. Le gisement est gigantesque (0 éolienne offshore). Ça se démonte à pas cher. On pourra faire des éoliennes flottantes. La technologie n'a pas dit son dernier mot.
4) Arrêtez de cracher sur l'énergie solaire. Il y a un vrai gisement inexploité et c'est moins cher et moins polluant que le nucléaire et ça se démonte à pas cher (fait essentiellement de silice). Il y a le solaire thermique, thermodynamique et photovoltaïque. La technologie n'a pas encore dit son dernier mot, on peut encore améliorer les rendements et les systèmes de stockage.
5) N'oubliez pas les autres énergie renouvelables : biomasse, méthane, déjections animales, déchets alimentaires, boues d'épuration, etc. Là encore, la technologie, la biologie et la biochimie n'ont pas dit leur dernier mot (chimie verte, photosynthèse artificielle, catalyseurs biologiques - enzymes : catalyse enzymatique etc.).
Conclusion : Les technologies du renouvelable et le stockage sont déjà abouties, rentables et compétitives par rapport au nucléaire et au fossile qui n'intègrent pas leurs externalités négatives. Laissons les se développer massivement et laissons les chercheurs chercher et trouver car le potentiel de trouvailles est immense, en tous cas bien supérieur à celui du domaine nucléaire ou fossile qui sont ringards et dépassés. Bien sûr, le renouvelable ne marchera pas si on continue à vouloir un mode de développement absurde avec une croissance infinie dans un monde fini (à force de grossir, on finit par exploser comme dirait La Fontaine dans sa fable "La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf").
@ Max
Effectivement, on tourne souvent en rond lorsque les personnes restent campées sur leurs positions.
Le fait de ne pas voir/vouloir comprendre l'intérêt d'une diversification des modes de production ferme rapidement la discussion, c'est dommage c'est l'objet même de la PPE.
Par ailleurs, ce qui est assez flagrant dans les discussions de ce débat, c'est la façon dont ont les défenseurs du nucléaire de se prendre pour les sachants ("on maîtrise les lois de la physique") et de considérer les autres pour des utopistes ou des gens qui n'ont rien compris ("ma certitude repose sur des chiffres, non pas sur des croyances")...! Affligeant.
Je ne suis pas aussi fermé que vous et je sais reconnaitre que la solution miracle n'existe pas.
L'éolien ne produit pas lorsqu'il n'y a pas de vent, en effet, mais il produit lorsqu'il y en a... Le nucléaire produit trop, même lorsque l'on n'en a pas besoin (la nuit);
Et encore une fois, l'objectif est de MIXER et non de se baser sur une seule source. Donc l'adaptabilité du réseau aux productions décentralistées et intermittentes est possible, la preuve, la production éolienne et solaire représente en 2017 plus d’un tiers de la production renouvelable française (cf.bilan RTE 2017) et RTE arrive à gérer!
Vous parlez de pics de production éolien inutiles et de la revente de l'énergie à un prix dérisoire. Mais je vous retourne la question, que dire de la production nucléaire française la nuit, lorsque la consommation est faible..? Tous ces GWh nucléaires ne sont-ils pas revendus à un prix dérisoire à nos voisins?? et une part de ces GWh ne sont-ils pas également stockés dans des STEP?
Quant à l'ouverture des centrales thermiques, RTE indique dans son bilan 2017: "Le recul des productions nucléaire (début 2017) et hydraulique ont nécessité un recours important à la production d’origine thermique fossile », indique RTE. Tiens donc, le nucléaire aussi a besoin de recourir aux fossiles? Les arrêts de réacteurs à venir pour le "grand carénage" vont faire grimper nos émissions de CO2 visiblement...!
Vous voyez, les défauts portés aux EnR sont aussi valables pour le nucléaire! Et les solutions peuvent aussi être identiques (STEP par ex. ou adaptation de la consommation (HP/HC...)..). "C'est trop compliqué à comprendre" ça aussi? ;-)
Quant à la sureté, tant mieux si nous sommes meilleurs que les autres, mais rappelons quand même que:
- dire que ça a fonctionné pendant 40 ans et que donc ça n'arrivera ne peut pas s'appliquer. Si je reprends l'exemple de votre accident de voiture plus haut, ce n'est pas parce que je n'ai jamais eu d'accident en 30 ans de conduite que je n'en aurai pas. Ma conduite aussi prudente soit-elle, peut faire face à des "menaces" extérieures: autres automobilistes, manque d'attention, mauvaises conditions météo, souci d'entretien (j'ai oublié de vérifier la pression des pneus ou j'ai retardé le changement des plaquettes de disques car j'attendais d'avoir plus d'argent de côté...). L'exemple peut s'appliquer à une centrale et tous ses à-côtés (piscines, etc.), dans un contexte ou EDF et l'Etat n'ont plus d'argent, et où il est bon de faire des économies, la sureté peut largement passer après ;
- Greenpeace a bien réussi à pénétrer des centrales sans soucis, d'autres plus malintentionnés peuvent le faire;
- une centrale belge (juste à côté de chez nous) a bien été sabotée et ré-ouverte sans qu'on retrouve le coupable;
- les centrales françaises, aussi bien construites soient-elles, ont appris de l'accident de Fukushima, preuve que tout n'est pas prévu dès le départ... et que dire des falsifications des pièces du Creusot?
Quant au mythe du coût nucléaire pas cher, vu que vous semblez maîtriser les chiffres, faites une somme de tous les coûts passés, de ceux à venir pour prolonger les centrales actuelles ou construire de nouvelles, et vous verrez que nos factures n'ont pas augmenté qu'à cause des EnR et que le nucléaire va encore bien peser dans nos augmentations à venir...
Merci,
Respecter les riverains et respecter les écosystèmes
Plutôt en accord avec votre propos, j'ajouterais une dimension de "respect des riverains" et une autre de "respect des écosystèmes", les deux étant d'ailleurs liées.
Liées au point que, récemment, comme je faisais remarquer à tel haut responsable de mon département qu'à 700 m de tel projet éolien vivait ma sœur, il m'a répondu devant témoin "Quel dommage qu'elle ne fasse pas partie des espèces protégées !". Non mais quel humour !
Cette dimension de respect sociétal et environnemental est fondamentale, à l'heure où l'on s'étonne de la disparition des insectes et des oiseaux au printemps, et donc le reste du temps. Or, elle n'est pas mesurée dans l'équation énergétique, alors qu'elle est essentielle pour l'avenir de la planète, au même titre que les GES.
Un point de désaccord avec vous, sur la géothermie : notre potentiel géothermique est formidable (en Occitanie, 97% de la région est éligible), pourvu qu'on ne l'affecte pas en priorité à la production d'électricité (rendement limité), mais à des réseaux de chaleur et même de froid par technique de geocooling : une énergie renouvelable exemplaire !