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Avis n°241

Non le nucléaire n'est ni vert ni respectueux des populations

Ajouté par ERIC ANONYMISé (AIGLEMONT), le
[Origine : Site internet]

A l'accident d'exploitation (matériel dangereux et dégradé) se rajoute le risque d'erreur humaine.
Les cas de contamination des travailleurs itinérants du nucléaire se multiplient, résultante de la course aux coûts réduits sur la maintenance imposée par EDF, qui se trouve dans une situation financière catastrophique, du fait de son obstination à ne jurer que par la filière nucléaire. Cette dernière n'est non seulement plus rentable (les contribuables et les clients d'EDF vont s'en rendre compte très douloureusement !), mais elle est dangereuse : se pose aujourd'hui non seulement la question du prolongement des durées d'exploitation de centrales nucléaires usées (à bannir pourtant), mais également celle du stockage des déchets nucléaires et son coût (financier, environnemental, humain, et en terme de transmission aux générations futures).
Ce qui fait d'ailleurs dire à l'actuel Directeur de l'A.S.N. bientôt sur le départ P.F.CHEVET : « Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si un accident grave est possible en France mais quand aura-t-il lieu ? ».
Rappelons pour être complet que la filière nucléaire n'est pas née d'une volonté de produire de l'électricité. Elle est issue d'une course à l'armement lancée par les États (dont la France évidemment) pour posséder la bombe atomique, en produisant du Plutonium. Cette matière (inexistante à l'état naturel) est avec quelques autres une des plus dangereuse, la plus radioactive sur des dizaines de milliers d'années. C'est entre autre ce que certains voudraient enterrer à BURE (CIGEO).
Que valent les durées des mandats électifs des décideurs pro nucléaires en face de ce danger généré pour au moins 100000 ans ?

CIGEO c'est quoi ?
Entre 1980 et 1990, commence via l'A.N.D.R.A. (Agence de gestions des Déchets Radioactifs) une prospection visant à trouver un site de stockage (pas entreposage), sans aucune concertation publique. En 2000, un site est identifié et l'État impose un « laboratoire ». Ce sera à BURE (dans la Meuse). Comme à chaque fois, on sait que l'expérimentation est appelée à durer, il s'agit en fait du site d'enfouissement définitif. A l'issue de la période 2005 - 2013, le site est choisi et imposé par la loi comme solution au traitement des déchets nucléaires, au mépris de l'opposition formulée par la population lors des « débats ».
En 2016, l'A.N.D.R.A. a commencé les travaux dans le fameux bois Lejuc sans autorisation. Une résistance s'installe sur le terrain.

CIGEO c'est donc une volonté politique qui va déboucher sur :
· 80000 m3 de déchets sur place représentant 99% de la RADIOACTIVITE de l'ensemble des déchets produits.
· 100 convois RADIOACTIFS ferroviaires par an
· 300 Km de galeries souterraines creusées à 500 m de profondeur
· Le coût prévisionnel (sous évalué par les politiques et les acteurs du nucléaire) est estimé par la Cour des Comptes à près de 40 MILLIARDS d'Euros (pour 100 ans).

A ce prix là, CIGEO ne sera pas un simple laboratoire. Malgré le coût faramineux (quel financement ?), et les risques avérés relevés par l'I.R.S.N. et l'A.S.N. (pourtant pas antinucléaires compulsifs), loin de toute démocratie on veut nous imposer (y compris par la force) CIGEO. Ce projet ruineux, incertain et dangereux (matières très radioactives pour longtemps, risques d'incendies élevés...) ferait de ce site la plus grosse poubelle nucléaire du monde, un record. Après celui de LA HAGUE, on se passerait bien de records dans ce domaine.

Le dossier nucléaire est sensible et nous sommes à la croisée des chemins. La France est un des rares pays à avoir misé autant sur la filière nucléaire au détriment d'autres sources de production. Ainsi, nous accusons un retard considérable sur les énergies renouvelables puisque nos politiques ont fait de la France un pays résolument tourné vers le nucléaire. A quel prix !
Entre le rafistolage des centrales voulu par EDF, les EPR qui mettent AREVA à genoux (donc les contribuables), et le projet CIGEO piloté par l'A.N.D.R.A comme horizon, nous devons réfléchir et nous positionner dès maintenant, pour nous mêmes et pour nos enfants :

Le Nucléaire est il une solution d'avenir, le nucléaire est-il sans danger et même est-il désormais un modèle énergétique viable ?

Faut-il d'autres TCHERNOBYL ou FUKUSHIMA ???

Faut-il qu'après deux fusions de cœur de réacteur en 1969 et 1980 (avec rejet de Plutonium dans la Loire), la Centrale de Saint-Laurent des Eaux explose (accidents nucléaires)? Ou une autre ?

Le risque que fait peser CIGEO sur nos terres et nos populations est-il acceptable ?

Vocabulaire Nucléaire :

A.S.N. : Agence de Sûreté Nucléaire (un peu antinomique)
I.R.S.N. : Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (ancienne et tristement célèbre SCPRI du Professeur PELLERIN - Nuage de TCHERNOBYL). Elle semble plus protéger la radioactivité que les populations.
S.F.E.N. : Société Françaises d'Énergie Nucléaire. Groupement de promotion et de défense du nucléaire assimilable à un Lobby ou organisation de propagande viscéralement pro nucléaire (Valérie FOULON)
Relâchement : mot employé par les gens du nucléaire pour édulcorer les rejets radioactifs en milieu naturel, comme à LA HAGUE par exemple).
Recyclable : on veut vous faire croire (comme le « retraitement ») que 95% des déchets produits par les centrales (entre autres) sont traités et rendus inactifs. En fait, ils ne sont pas recyclés, mais ces gens affirment cyniquement qu'un jour peut-être on saura les recycler. Ils sont donc recyclables !!! (là vous pensez qu'on vous prend pour des imbéciles ? A vous de trancher...). En attendant on les stocke dans des piscines, des sites d'entreposage, des bassins pour les boues contaminées etc....). Comme dirait Harry Potter « j'adore la magie ! »)
Situation / Évènement : dans le monde édulcoré du nucléaire, il ne faut jamais dire indicent ou accident ! C'est pourtant la réalité des faits. Retraitement : voudrait nous porter à croire qu'il n'y a pas de problème de déchets nucléaires, puisqu'on les retraite à LA HAGUE. Les piscines de refroidissement de LA HAGUE sont pleines (au point de penser à construire un nouveau site ailleurs) de déchets hautement radioactifs. Le retraitement du combustible nucléaire usé, c'est juste un traitement chimique pour en séparer les éléments (phénomène de multiplication des déchets). Ces éléments restent très dangereux. A part utiliser du Plutonium pour les armes atomiques ou en adjoindre à de l'Uranium enrichi (appelé alors Mox) comme combustible dans certaines centrales, « on » ne sait pas quoi en faire.

Le projet d'enfouissement à BURE (CIGEO) serait la bonne solution. Vraiment ?

Et toutes ces matières circulent, par camions et trains parmi nous.... Sur l'autoroute de vos vacances, à proximité des écoles de nos enfants, à coté des quais de gare sur lesquels vous attendez votre train pour aller au boulot... Le Plutonium nuit gravement à la santé. Déconseillé aux femmes enceintes.

La grande loterie de l'accident nucléaire est ouverte et elle ne fera que des perdants.

Pour s'informer (la liste n'est pas exhaustive) : · Livre NUCLEAIRE : DANGER IMMEDIAT (GADAULT - DEMEUDE) · Livre l'ETAT NUCLEAIRE ( C. LEPAGE)... · Documents NUCLEAIRE ET L'IMPOSSIBLE GESTION DES DECHETS (Arte) + NUCLEAIRE RIEN A SIGNALER (Arte) + SECURITE NUCLEAIRE LE GRAND MENSONGE (Arte) visibles sur YouTube · NUCLEAIRE LA POLITIQUE DU MENSONGE (Canal+ Spécial Investigation en 2015) · Sites de la CRIIRAD, Réseau Sortir de Nucléaire, France Nature Environnement, Greenpeace, BureStop55 etc.

Il est temps que le démocratie trouve son chemin sur ce sujet d'importance en exigeant par exemple un REFERENDUM sur la SORTIE DU NUCLEAIRE

Commentaires

Vous énoncez dans votre point de vue un certain nombre de contre-vérités.
Je ne mets pas en doute votre bonne foi, et je suppose que vous vous êtes fait abuser par certains commentaires diffusés dans la presse ou d'autres médias.
Permettez-moi d'apporter les corrections suivantes :

« EDF, qui se trouve dans une situation financière catastrophique , du fait de son obstination à ne jurer que par la filière nucléaire. »

Je vous suggère de regarder les performances des autres électriciens européens (en particulier allemands, comme E.ON) qui font des pertes chaque année. EDF est encore bénéficiaire et distribue des dividendes.

« les contribuables et les clients d'EDF vont s'en rendre compte très douloureusement ! »

Actuellement, les filières qui sont subventionnées par les consommateurs (via la CSPE) et les contribuables, ce sont bien les EnR, et pas la filière nucléaire.

« Ce qui fait d'ailleurs dire à l'actuel Directeur de l'A.S.N. bientôt sur le départ P.F.CHEVET : « Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si un accident grave est possible en France mais quand aura-t-il lieu ? ». »

D'où sortez-vous cette citation ?

« du Plutonium. Cette matière (inexistante à l'état naturel) est avec quelques autres une des plus dangereuse, la plus radioactive sur des dizaines de milliers d'années. C'est entre autre ce que certains voudraient enterrer à BURE (CIGEO). »

Certainement pas. Le plutonium est considéré comme futur combustible (déjà utilisé dans le MOX mais après un recyclage unique) et pas comme un déchet ultime, sauf, justement par les militants anti-nucléaires.

« Faut-il qu'après deux fusions de cœur de réacteur en 1969 et 1980 (avec rejet de Plutonium dans la Loire), la Centrale de Saint-Laurent des Eaux explose »

Les coefficients de rétroaction de ces réacteurs sont négatif (température) ou neutre (vide), donc une explosion type Tchernobyl n'est pas possible. De plus, les réacteurs en question de filière UNGG ont été fermés depuis 1992, il y a 26 ans.

« S.F.E.N. : Société Françaises d'Énergie Nucléaire. Groupement de promotion et de défense du nucléaire assimilable à un Lobby ou organisation de propagande viscéralement pro nucléaire (Valérie FOULON) »

En fait, c'est Valérie FAUDON. Vous reprenez là une erreur du livre Nucléaire - Danger immédiat de GADAULT et DEMEUDE. Par ailleurs, la S.F.E.N. n'a pas comme objet d'être un lobby. Même si, de fait, ses membres sont plutôt de sensibilité pro-nucléaire compte tenu de leur parcours, les misisons de la S.F.E.N sont autres : http://www.sfen.org/organisation/role-sfen/missions

« Recyclable : on veut vous faire croire (comme le « retraitement ») que 95% des déchets produits par les centrales (entre autres) sont traités et rendus inactifs. En fait, ils ne sont pas recyclés, mais ces gens affirment cyniquement qu'un jour peut-être on saura les recycler. »

Oui, c'est le cas, les réacteurs à neutrons rapides peuvent permettre de se débarrasser des actinides en les utilisant comme combustible.

53000

Bonjour,

Si je passe pour une personne de bonne foi mais somme toute assez influençable par un certain nombre de gens qui ne pensent pas comme vous (quelques journalistes indépendants, des ONG), je n’ai en ce qui vous concerne aucun doute sur votre appartenance à la nébuleuse pro-nucléaire : vous en avez le vocabulaire (technique à souhait pour noyer le poisson et perdre le quidam), l’arrogance et le ton professoral du tout puisant qui sait mieux que tous les autres réunis.

Je pourrais moi aussi vous « corriger », et vous mettre devant un certains nombre d’éléments factuels. Mais tout d’abord, je revendique le droit d’avoir un avis au même titre que vous, si différent soit-il, sans avoir à subir un exercice de « rééducation de la pensée » de la part d’un fondu de l’atome.

Il est vrai que le milieu nucléaire n’aime pas la contradiction, utilise un vocabulaire servant à masquer des informations ou des faits embêtants, et que pour la transparence, on en est encore au niveau des informations sur le nuage de Tchernobyl… Votre réaction démontre juste à quel point le lobby du nucléaire (Etat inclus) veut toujours contrôler l’information et refuse le débat démocratique… Les populations ignorantes que nous sommes n’auraient pas voix au chapitre… Et bien non… Justement ici j’ai le droit d’exprimer ma pensée, et je n’apprécie pas votre forme de condescendance exprimée à mon égard. Le Nucléaire est arrogant par nature, et mégalomane.

Pouvez-vous nier l’existence des fusions partielles de réacteur survenues à Saint-Laurent des Eaux en 1969 et 1980 ?

Continuez-vous à soutenir qu’en France, on est tellement supérieur aux autres qu’un accident nucléaire n’est pas possible ? Certainement en jouant sur les mots, comme la probabilité est très faible, nous avons une force d’action rapide… la bonne blague.

Si Tchernobyl concernait un dispositif UNGG, ce n’est pas le cas de FUKUSHIMA qui développait bien des REP….Mais là silence ! Dans un pays pourtant marqué par l’apocalypse nucléaire (JAPON), et qui se croyait invulnérable en la matière tant ses centrales étaient tenues pour « sûres », c’est pourtant arrivé… Mais peut-être les robinets n’étaient-ils pas les mêmes modèles qu’en France , ce qui change tout…

Vous devez aussi continuer à penser qu’avec la politique de transparence de la filière et des agences, le nuage de Tchernobyl n’est jamais passé au dessus de la France ? Que le bilan officiel de la catastrophe est toujours d’une cinquantaine de personnes ? Qu’aucun cancer n’a été développé en Europe, en Biélorussie ou en Russie suite à cet accident ?

Tous disaient pourtant : il n’y a aucun danger !

Concernant le recyclage des déchets, vous pratiquez la langue de bois nucléaire avec ces histoires de déchets ultimes : c’est pourquoi à mon tour je dénonce la supercherie du mot « recyclable » (lorsqu’il est employé par la filière nucléaire) qui permet de réduire à un taux très faible les « déchets ultimes », alors que dans les faits, aucun déchet produit par l’industrie nucléaire n’est réellement recyclé et rendu inactif. Le plutonium incorporé à de l’uranium pour servir de combustible (MOX) ne peut servir que dans quelques réacteurs et ne représente qu’une infime partie des déchets « recyclés ». Je dis « recyclé » pour vous faire plaisir, mai en fait une fois ce combustible à nouveau usagé, il est extrait du réacteur et forme un nouveau déchet radioactif.

Tous les déchets (combustibles, eaux contaminées, produits chimiques de retraitement, pièces des circuits, gravats, tenues et outils usagés, des plus au moins radioactifs) sont tous entreposés (exemple piscines vulnérables des centrales ou de la Hague pour les combustibles usagés) ou stockés, ou relâchés…

Sinon, quel est l’intérêt d’un projet fou et ruineux comme CIGEO à BURE ?

Je ne reconnais pas par ailleurs comme une voie de recyclage intelligente le fait de mettre du plutonium dans les têtes des munitions perforantes anti-chars….

Bientôt, je suppose que vous allez nous reparler du fantasme de la transmutation ? Ah la magie du nucléaire…

Pouvez-vous nier aussi (malgré la procédure en justice et les recommandations initiales de l’ASN) que la cuve de l’EPR de FLAMANVILLE (quelle réussite si on ajoute l’EPR AREVA finlandais de TVO et ceux d’Hinkley Point en Angleterre pour EDF !) sortie de Creusot Forge ne répond pas aux critères techniques dès sa fabrication ? (voir site de l’ASN, de Greenpeace France, France Nature environnement, Réseau Sortir du Nucléaire…)

Allez vous pouvoir nier (je n’en doute pas en fait) que les piscines des centrales et celles de la Hague sont quasi à saturation au point d’envisager la construction (qui va avoir cette chance ?) d’un nouveau site d’entreposage ?

Pouvez-vous nier qu’avant l’interdiction de jeter des déchets en mer (merci Greenpeace ! Ce n’est ni grâce à EDF, ni grâce à AREVA ou FRAMATOM, COGEMA etc.) l’industrie nucléaire s’en est donné à cœur joie ?

Mais puisque l’industrie nucléaire ne peut plus jeter des fûts ou des bidons, La Hague rejette via une longue canalisation des douces effluves nommées relâchement…. Sans aucun danger vous dira-t’on …Mangez du poisson, c’est bon pour la santé.

Il n’est sûrement pas vrai non plus qu’AREVA est à genoux financièrement avec la ventes clés en mains de ses EPR qu’elle n’est pas fichu de terminer ? Pas vrai non plus que cette société à acheté des mines (URAMIN) inexploitables dont il n’est jamais sorti 1 gramme d’uranium ? Que cette société a été recapitalisée de 7,5 milliards d’Euros en 2017, par l‘Etat, donc les contribuables ?

EDF n’a certainement pas fait une mauvaise affaire avec EDF Enegy en rachetant prix d’or les centrales (1 REP et 7 UNGG !) britanniques de British Energy, à bout de souffle, avec des investissements considérables à réaliser, là ou justement les allemands d’EON on pris leurs jambes à leur cou ???

Etc. Etc.

Alors pur résumer, OUI j’encourage les gens à trouver des sources indépendantes d’information sur le nucléaire pour détourner l’information officielle (quand elle existe) du secteur nucléaire qui a une notion toute personnelle de la transparence et de la culture de la sûreté. Pour moi, c’est mon avis et vous n’y changerez rien, parler de sûreté en matière nucléaire est au mieux un mirage, au pire une manipulation criminelle.

Et comme je suis un citoyen reconnu comme tel, ma voix compte autant que n’importe quelle autre. C’est au peuple de décider sur des sujets pareils, pas à quelques technocrates qui eux trouveront de toute façon le moyen de se mettre à l’abri le jour venu, quand l’impossible arrivera.

Et oui je recommande la lecture du livre : NUCLEAIRE : DANGER IMMEDIAT de Thierry GADAULT et Hughes DEMEUDE paru cette année.

Merci de votre attention respectueuse.

08090

Je m'étonne de la virulence de votre réaction.
Je n'ai jamais dit que vous étiez influençable, mais que vous aviez été désinformé par les médias.
Il est un fait que la presse est souvent incompétente lorsqu'elle traite de sujets techniques.
Quant à "l’arrogance et le ton professoral", je vous assure que vous les avez imaginés.

En ce qui me concerne, je ne sais pas ce que vous appelez la "nébuleuse pro-nucléaire", mais si je suis effectivement favorable à cette source d'énergie et que je m'y intéresse beaucoup, je n'ai par contre jamais travaillé dans ce secteur d'activité.

Je voulais revenir sur un point à propos duquel je me suis mal fait comprendre.

Les réacteurs de Saint-Laurent-des-Eaux qui ont connu une fusion partielle de cœur étaient de type UNGG (Uranium Naturel Graphite Gaz) et ils ont été fermés depuis 1992.
Ces réacteurs n'auraient pas pu exploser comme ceux de Tchernobyl.

Ces derniers étaient des réacteurs d'un type assez particulier, RBMK, modérés au graphite et refroidis à l'eau. Ils avaient la particularité d'avoir, dans certaines circonstances, un coefficient de vide positif.

Voici ce que cela signifie :

Dans ces systèmes, les assemblages combustibles sont logés dans des tubes de force qui contiennent de l'eau et résistent à la pression (d'où leur nom) qui la maintient à l'état liquide malgré la température.
Ces tubes sont eux-mêmes disposés dans un ensemble de blocs de graphite qui sert de modérateur ( modérateur = qui ralentit les neutrons ).

Au final, les effets sur la réactivité sont les suivants :
• Le graphite est favorable : plus les neutrons sont lents, plus ils produisent de fissions.
• L'eau est défavorable : les atomes d'hydrogène ont tendance à absorber des neutrons.

Lors de l'accident, les opérateurs ont, pendant une expérience dont je vous passe les détails, remonté des barres de contrôle dans une configuration interdite (ils ont, pour cela, violé les règles et déconnecté certains systèmes de sécurité).
La puissance du réacteur s'est mise à monter rapidement. Il s'en est suivi un échauffement qui a provoqué l'ébullition de l'eau dans les tubes de force. Ceci a entraîné une diminution de la quantité d'eau dans le cœur, et donc un accroissement supplémentaire de réactivité. ( = la réaction augmente encore plus vite)

Les opérateurs ont bien tenté de réagir en déclenchant l'insertion des barres dans le cœur, mais celui-ci ayant surchauffé et s'étant déformé, elles se sont coincé après être rentrées d'un mètre seulement.

Et il est arrivé ce que vous savez.

Notez que des réacteurs de ce type sont toujours en fonctionnement en Russie. ( 4 à Leningrad, 4 à Koursk et 3 à Smolensk )

Les réacteurs à eau pressurisée utilisés en France (et ailleurs) ont un coefficient de vide largement négatif. Comme c'est l'eau qui sert de modérateur, si elle bout la réactivité diminue et la réaction s'arrête.

Le CEA a procédé il y a quelques jours au premier test du réacteur CABRI dans sa nouvelle configuration. Il s'agit d'un dispositif expérimental qui est volontairement (et violemment) mis en situation d'excursion de puissance.
Au final, il se produit juste un flash bleu, car les rétroactions interviennent très vite et stabilisent la réaction. https://www.youtube.com/watch?v=3_6gPza9V6o&t=1s

53000

Le nucléaire n'est clairement pas LA solution à notre problème d'approvisionnement énergétique.

Mais force est de constater qu'il est UNE très bonne solution pour la fourniture d'électricité, massive, sûre, constante, pilotable, à bas coûts. Alors est-ce que c'est vert et respectueux ? oui et non, ça dépend de ce que chacun entend derrière ... mais c'est surtout une solution qui présente un bilan carbone très intéressant. La preuve en est que notre pays bénéficie d'une empreinte carbone très très faible par comparaison avec les autres acteurs européens (ex: 26 gCO2eq/kWh en France ce matin à 08h24, contre 235 en Grande Bretagne, 259 en Allemagne ou 642 en Pologne, au même moment). Et pourtant plusieurs de nos pays voisins ont dépensé sans compter dans les énergies renouvelables, avec malheureusement de maigres résultats car il faut être capables de compenser l’intermittence des ENR par d’autres moyens. Et quand on a du charbon (pardon, de la lignite) sous les pieds, c’est ce combustible « sale » qui est massivement utilisé dans ces centrales, générant des émissions massives de gaz à effet de serre. Et le gaz reste une source fossile, à émission importante de GES ... Alors est-ce que les ENR sont vertes et respectueuses ? oui et non, ça dépend de ce que chacun entend derrière ... mais combler l'intermittence par des émissions massives de GES, ça gâche tout le bilan.
Le bilan est là, les faits sont têtus.

Alors c'est quoi l'important au final ?

Disserter à n'en plus finir sur les dangers du nucléaire ?
Tout le monde les connait, c'est pour cela qu'il y a autant de réglementation dans ce domaine, avec notamment une autorité indépendante et des experts qui jugent en leur âme et conscience. Leurs constats font parfois mal, mais c’est la preuve de leur indépendance de jugement.

Ou lutter contre les émissions massives de gaz à effet de serre ? et trouver des solutions pour basculer très rapidement vers un monde "bas carbone" ?
Qu’on ne se trompe pas, c'est probablement un des combats majeurs de l'humanité en ce moment, source de crises futures majeures. Alors certes cette source d'énergie électrique n'est pas parfaite, elle a beaucoup de défauts, mais elle permet à notre pays d'être exemplaire dans la lutte contre les émissions massives de gaz à effet de serre pour la production d’électricité, qu'on le veuille ou non.

Alors ne nous trompons pas de combat, car la production d’électricité est DEJA très faiblement carbonée. Attaquons nous aux vraies questions à enjeux sur les modes de transports, le chauffage des bâtiments, les économies d’énergies, l’agriculture, … où les émissions de GES représentent les gisements pour lesquels il faut trouver des solutions « bas carbone », plutôt que de persister à vouloir décarboner à tout prix la production d’électricité, qui l’est DEJA !!!!

26130

Ce qui est bien avec Internet, c’est qu’on peut avancer masqué et nier ainsi tenir un discours d’ingénieur du nucléaire, ou d’acteur des organismes (lobbies) de promotion de la filière.

Pour moi, aucun doute, et je le réaffirme, vous êtes de ces artisans de la propagande de l’énergie nucléaire et de la fission. On croit entendre à nouveau es disciples du professeur PELLERIN se perdre dans un charabia technique pour asséner le discours pseudo rassurant du scientifique avisé. « Ayez confiance ssss ! »

Certains scientifiques défendent la science et sont des « jusqu’auboutistes » de la technique… toujours aller plus loin, défier toujours davantage les lois humaines et de la physique pour une jouissance qui m’échappe…. Beaucoup se prennent pour Dieu (de la croyance scientifique) et ne se soucient pas du moins du monde des risques qu’ils font peser sur les être humains, le monde animal, la terre, l‘eau, la chaînes alimentaires etc. Ils ont aveuglés par leur désir de puissance, fascinés en l’occurrence par l’atome et son incroyable (mais très dangereuse) énergie. Certains rêvent même de reproduire la puissance du soleil… Comme certains disent vouloir nourrir le monde avec des OGM…

Vous êtes converti aux théories énergétiques de l’atome, c’est votre droit, mais d’autres ont le droit d’être du côté de l’humanité à une époque ou les dangers sont connus et les sources d’énergie sont plus larges et certaines beaucoup plus respectueuses. Nous devenons une poubelle nucléaire.

Chez nous, État nucléaire s’il en est (c’est par exemple la France qui accueille le projet ITER sur la fusion nucléaire au nom du monde entier), soutient toujours les fanatiques du secteur nucléaire pour des raisons économiques et parce qu’à défaut d’avoir anticipé la fin d’exploitation des centrales (58 réacteurs !!!!) et qu’il na pas su (ou voulu sous la pression du lobby nucléaire) développer les autres sources d’énergies (renouvelables), il s’obstine, droit dans mûr.

Vous dissertez sur Tchernobyl, mais quid de FUKUSHIMA ? Il me semble pourtant qu’il s’agit bien là de réacteurs à eau pressurisée (pour que l’eau reste à l’état liquide).

Vous parlez comme si nous étions dans un monde parfait et réellement transparent, or vous savez très bien que c’est faut et le vocabulaire est très important. Or dans la réalité, les incidents (ou accidents) sont sans cesse niés puis minimisés, il existe de falsifications de documents sur les anomalies des équipements sensibles (Équipements de Pression Nucléaire) et très récemment sur le fond de Cuve et la calotte du réacteur de l’EPR de Flamanville, que ARVA NP ou EDF ne respectent pas les qualifications techniques et que dans ces cas on change les lois ou on fait du forcing etc.
On peut constater même que globalement, AREVA a perdu tout savoir faire dans la réalisation de tels équipements et que Creusot Forge (dans le giron de AREVA) a des carences qualitatives inquiétantes.

Les scientifiques et les ingénieurs ont cette forme d’arrogance de se croire supérieur et de maîtriser les lois de l’univers. Comme l’architecte naval du TITANIC qui croyait son gros navire viril insubmersible…. Et pourtant, il a eu faux du premier coup ! Espérons que cela n’arrivera pas avec l’EPR dont « on » veut forcer l’ouverture coûte que coûte (délais dépassés, accidents sur le chantier, budget triplé…) malgré les défauts techniques relevés par l’ASN même (ces faits sont consultables sur le site de l’ASN ou des ONG comme Réseau Sortir du nucléaire).

Quand un bateau a coulé, il y a les victimes, une perte financière. Quand un accident nucléaire arrive, les conséquences sont terribles et durables, des morceaux de territoires entiers sont perdus à jamais, et les nuages passent les frontières, les eaux contaminées continuent à s’écouler, les terres polluées impropres à l’agriculture etc. La perte est inimaginable…

Voyez, je ne suis pas aussi pro que vous, je ne dégaine pas systématiquement des liens hypertextes… on dirait que votre arsenal est prêt, c’est aussi pourquoi je pense que vous étés plus proche des acteurs du nucléaire que vous voulez bien le dire. Alors cette fois je vous imiterai.

D’une manière générale, il n’y a aucune transparence dans le domaine du nucléaire, les décisions sont totalitaires, les dossiers souvent classés « secret défense », c’est bien pratique. Au cas particulier, l’ouverture à marche forcée (malgré une dangerosité avérée) de l’EPR (vitrine d’AREVA pour des exportations de Centrales : voire le fiasco de l’EPR finlandais qu’attend toujours l’exploitant TVO) est au cœur du chantage pour la fermeture de FESSENHEIM…

Regardez la carte nucléaire de la France, et peut-être vous rendrez-vous compte qu’on ne peut pas appeler cela un développement raisonnable.

http://www.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/carte-francenuc-A4.pdf

Concernant AREVA et Creusot Forge :
Lire ce "Mémoire introductif d’instance" p. 6-7 : http://www.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/recours_avis_vdef.pdf

A chacun de se faire un avis éclairé.

Méfions nous de ceux qui croient détenir la connaissance suprême et qui veulent décider pour l'humanité.

Je partage ce dernier point de vue. En effet, le nucléaire n'est pas la solution mais bien l'une des solutions du mix énergétique et du bas carbone. Les chiffres précédemment cités le prouvent: le choix de certains pays comme l'Allemagne de sortir du nucléaire se paie aujourd'hui par une emprunte carbone extrêmement élevée et une production au charbon !
Je ne crois pas qu'il faille traiter le problème de la production nucléaire de façon aussi tranchée. Le pragmatisme doit, à mon sens primer car il n'existe à ce jour aucune solution idéale, ni totalement sûre. Nous sommes sur des processus industriels qui ont TOUS des impacts environnementaux, nous devons tous réfléchir à ce que nous voulons pour demain, quel lègue aux générations futures. Nous pouvons nous interroger, par exemple, au-delà des énergies fossiles, très carbonées ou du nucléaire et de la gestion de ses déchets, sur le développement des bio-carburants et leur conséquences sur les forêts primaires qui voient leur taille diminuer au bénéfice de la culture de la palme. De même, quid du recyclage des panneaux photovoltaïques et des batteries qui contiennent des métaux lourds et potentiellement dangereux pour l'environnement et l'humain (quand on connait aujourd'hui les conditions de travail des populations en charge de ce traitement). Bref, nous pouvons trouver des effets papillons dans la majorité des moyens de production actuels qu'il ne vaut surtout pas négliger car leur côté "non spectaculaire" ne les rend pas pour autant moins graves, moins dangereux que le nucléaire.
Par contre, il est évident que nous devons penser au développement massif d'autres sources de production et j'espère qu'il y aura un essor de la biomasse notamment dans le recyclage de nos déchets.
Et je pense que la France qui est déjà un pays exemplaire en matière de bas-carbone (voir les chiffres commentaires précédents ;), doit participer activement à cette impulsion de recherche et d'innovation

33700

Pour souligner les contre vérités en matière d’environnement, de sûreté, de viabilité économique revendiquées par les apôtres fanatiques du Nucléaire, quelques citations venant de personnalités pourtant informées ou expérimentés :

1) François Roussely a été PDG d’EDF de 1998 à 2004 et membre du comité de l’énergie nucléaire du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de 1991 à 1997.
Hormis diverses fonctions de haut rang dans l’administration française, François Roussely a été PDG d’EDF de 1998 à 2004 et membre du comité de l’énergie nucléaire du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de 1991 à 1997.
Lors du colloque "Effet de serre et sociétés" qui eut lieu en février 2002 au Sénat, il déclara :

"C’est au contribuable à payer la recherche et le développement du nucléaire, sinon le kilowattheure d’électricité nucléaire ne serait plus compétitif."

2) De 1948 à 1956, le physicien américain Theodore Brewster Taylor (1925-2004) travailla à la conception de bombes nucléaires à fission au sein du Los Alamos National Laboratory. Il dirigea notamment l’équipe qui conçut la plus puissante bombe à fission jamais essayée, la Super Oralloy Bomb (d’une puissance de 500 kilotonnes). Il fut par ailleurs un concepteur réputé de petites bombes nucléaires, utilisant des quantités minimales de matériaux fissiles, ce qui contribua à sa prise de conscience des risques de terrorisme nucléaire, qui deviendront plus tard un de ses thèmes de travail et d’écriture.
Les sept années suivantes, il travailla au sein de la General Atomic Compagny sur la conception de réacteurs nucléaires de production d’isotopes médicaux, et sur un projet de propulsion spatiale nucléaire.

De 1964 à 1966, il fut directeur adjoint à la technologie pour la Defense Nuclear Agency (agence de défense nucléaire) du Pentagone.

À partir de 1966, il devint un défenseur du désarmement nucléaire. De 1966 à 1968, il exerça une mission de consultant pour la US Atomic Energy Commission (Commission à l’Énergie Atomique des États-Unis), visant à évaluer l’AIEA (Agence Internationale à l’Énergie Atomique) en ce qui concerne la lutte contre la prolifération nucléaire.

En 1979, Taylor fut nommé par le président Jimmy Carter membre de la commission d’enquête sur l’accident nucléaire de Three Mile Island.
Il fut également enseignant dans plusieurs universités, dont celle de Princeton pendant quatre ans. Il reçut plusieurs distinctions, dont le Prix Lawrence décerné par la US Atomic Energy Commission (1965) et la Médaille pour Service Civil Méritoire décernée par le Secrétariat à la Défense (1966).
Dans un long article publié en 1996, intitulé "Nuclear power and nuclear weapons" (Énergie nucléaire et armes nucléaires), Theodore B. Taylor écrivait notamment ce qui suit :

"Puisque chacun des plus de 400 réacteurs nucléaires qui fonctionnent actuellement dans 32 pays produit de grandes quantités de plutonium qui, une fois chimiquement séparées du combustible usé, peuvent être utilisées pour fabriquer des armes nucléaires de tout type, fiables et efficaces, j’en suis également arrivé à estimer nécessaire [outre le désarmement nucléaire] d’en appeler à un arrêt total et mondial de l’utilisation de l’énergie nucléaire.
Pour accomplir cela tout en faisant preuve de responsabilité à l’égard du dérèglement environnemental provoqué par la poursuite de l’utilisation à grande échelle des énergies fossiles, j’estime également nécessaire d’en appeler à une démarche forte et mondiale pour saisir les opportunités d’économiser l’énergie et de produire celle dont nous avons besoin avec des sources renouvelables, directement ou indirectement dérivées du rayonnement solaire.
[...]
La préoccupation croissante à l’égard des instabilités climatiques provoquées par l’émission continue de gaz à effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone produit en brûlant des combustibles fossiles, a conduit de nombreux avocats de l’énergie nucléaire à proposer de remplacer à grande échelle les combustibles fossiles par l’électricité d’origine nucléaire. De telles propositions imposeraient de construire des milliers de nouvelles centrales nucléaires pour réussir à réduire substantiellement, au niveau mondial, l’utilisation des combustibles fossiles. Cela aggraverait énormément les dangers d’une utilisation destructrice de l’énergie nucléaire.
En bref, l’usage constructif et l’usage destructif de la technologie nucléaire sont si étroitement imbriqués que les bénéfices de l’un sont inaccessibles à moins d’accroître considérablement les risques de l’autre."

Source : http://www.sortirdunucleaire.org/Theodore-B-Taylor-ex-directeur

3) Christian Holbé (délégué syndical central et délégué du personnel CGT), analyste en sûreté au sein de l’IRSN nous livre son point de vue sur les tests réalisés en urgence après FUKUSHIMA :

"Réévaluer nos centrales est nécessaire. Mais ce n’est pas en six mois, sans moyens supplémentaires, qu’on va réaliser ce qui théoriquement prendrait deux ans. Le gouvernement a voulu faire un effet d’annonce : on fait, et très vite. Ces stress tests ne peuvent être qu’une première étape. Il faudra donc revenir sur un certain nombre de choses, aller plus loin... L’autre remarque porte sur le nucléaire militaire. L’IRSN a également une mission d’expertise sur les installations relevant de la Défense nationale. Or les stress tests ne porteront que sur le civil. Et la CGT dénonce cela..."

"Fukushima nous a déjà appris quelque chose. Nous avions, sans doute, sous-estimé le cumul des situations, la perte d’alimentation électrique et celle des sources froides par exemple. Ce qui nous oblige désormais à remettre en cause un certain nombre de certitudes. Ce qui est toujours positif. Mais nous sommes encore loin d’avoir tiré tous les enseignements."

Source : Énergies syndicales, septembre 2011, p.17 encadré "Fessenheim : point de vue d’un ingénieur" in "Fessenheim - La FNME auprès des salariés"

4) Tony Benn, ancien ministre travailliste, en charge à la fin des années 1960 du programme nucléaire britannique, a ré-affirmé son opposition au nucléaire en janvier 2012.

"On m’avait dit que l’énergie nucléaire était bon marché, sûre et pacifique. Je me souviens encore d’Eisenhower parlant des "atomes pour la paix" [programme Atoms for Peace].
Mais mon expérience en tant que ministre m’a conduit à devenir opposé à l’énergie nucléaire. J’ai appris par expérience qu’elle n’est ni bon marché, ni sûre, ni pacifique. J’ai découvert après avoir quitté ma fonction que du plutonium produit en Grande-Bretagne avait été envoyé aux Américains pour leur programme de développement d’armes atomiques.
L’énergie nucléaire est un gros problème environnemental et Fukushima est un avertissement adressé au monde."

Source : bulletin "Nuclear Power - Not worth the risk" n°177, janvier 2012, édité par Shut Down Sizewell Campaign

5) Le 6 juin 2012, à l’occasion d’une conférence organisée par L’Usine Nouvelle, le président de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire française) André-Claude Lacoste a déclaré que "les contrats de vente de réacteurs nucléaires à l’export sont obtenus à des prix complètement bradés."
Lacoste a ensuite enfoncé le clou : "Les prix acceptés par les vendeurs et obtenus par les acheteurs ne sont pas soutenables. […] C’est déjà un problème sérieux, et nous devons nous assurer qu’il ne s’y ajoute pas un dumping au détriment de la sûreté."

Source : French Nuclear Watchdog Says Orders Won at Too-Low Prices, François de Beaupuy, Bloomberg (retraduction des propos de M. Lacoste de l’anglais, à défaut d’obtention de la transcription d’origine en français malgré la demande de R.S.D.N. à l’auteur de l’article)
Extrait de l’article original :
“Export contracts for nuclear plants are being obtained at pure dumping-level prices,” Andre-Claude Lacoste, head of the Autorite de Surete Nucleaire regulator, said today at a conference organized by L’Usine Nouvelle magazine in Paris.
“Prices accepted by vendors and obtained by buyers are unsustainable,” Lacoste said. “There aren’t many tenders, which is why competitors are ripping each other off. It’s already a serious matter, and we need to make sure that there’s no dumping on safety on top of that.”

6) [Vidéo] Gregory Jaczko a été, de mai 2009 à mai 2012, le président de l’autorité de sûreté nucléaire des États-Unis. Tirant les leçons de Fukushima, ses récentes déclarations sont véritablement fracassantes. Les pronucléaires américains le considèrent désormais comme un ennemi...

Pour la Vidéo (contient les propos de P.F. CHEVET de l‘ASN sur la possibilité d‘un accident en France), suivez ce lien :

http://www.sortirdunucleaire.org/Gregory-Jaczko-ex-president-de-l-autori...

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AVIS A LA POPULATION : Quand quelqu’un parle de déchets ultimes (au lieu de tous les déchets nucléaires produits et stockés en attente d‘un hypothétique solution), ou de sources d’énergies intermittentes (au lieu de renouvelable), c’est qu’il propage le discours de propagande du lobby nucléaire… C’est donc un converti de longue date sinon un acteur du secteur…

Comme tous ceux qui insistent sur l’impact carbone et visent à développer la voiture électrique (processus de fabrication polluant, quid des batteries etc…) comme ils ont vanté le chauffage électrique pour faire tourner les centrales électriques à l’époque (gouffre énergétique et financier, induisant une précarité énergétique des plus modestes)… sont des pro nucléaires idéologiques. C’est la faux argument écologique avancé à son arrivée par l’ancienne dirigeante d’Areva débarquée sous SARKOZY avec son spot publicitaire racoleur… D’abord le Nucléaire n’est pas vertueux, son coût réel n’est pas fixé (coût du démantellement, des stockages, des décontaminations… largement soutenu par l’Etat, donc les contribuables), et le danger est réel avec des conséquences environnementales, sociales et économiques durables…. Déjà des stériles (qui portent mal leur nom) ont servi de remblais sur des routes, parking de stades, bâtiment agricoles, des aires de jeu etc. (voir les rapports de la CRIIRAD) Il y a les fuites, les accidents passés sous silence, les rejets (relâchements) de la Hague en mer ou du CSM etc. La sous traitance dans la maintenance et les arrêts de tranches sont devenus problématiques… le risque humain est présent (sans parler de la multiplication des contaminations des travailleurs du nucléaire) sans même évoquer le risque terroriste sur les piscines des centrales par exemples, ou les transports…. Pourtant bien actuel.

Vouloir faire croire que les journalistes ou la presse dans sa quasi globalité est antinucléaire est une farce grossière… il faut plutôt être courageux pour enquêter sur la filière nucléaire en France comme ailleurs, et les médias meanstream n‘abordent jamais le sujet de manière critique mais quand c‘est nécessaire, abondent le discours officiel. Il est évident que l’information est pour le moins contrôlée dans le domaine. Les conflits d’intérêt ne sont jamais loin, et longtemps des élus locaux se sont laissés aveugler par les retombées fiscales et se sont transformés en défenseurs de l’atome sans aucune considération pour la protection des populations.

L’ego des quelques scientifiques ou décideurs intéressés ne vaut pas le risque imposé aux populations chaque jour. Il est temps de prendre la décision de sortie (comme en Allemagne) du nucléaire ou de réduction drastique de la part du nucléaire. Au nombre de réacteurs par habitants, la France est le pays le plus nucléarisé au monde. Quelle est donc la probabilité que le prochain accident grave arrivera chez nous ? N’ayant chez nous rien de la loyauté ou de l’honneur des Samurais japonais ou l’obéissance sans alternative des soldats soviétiques, qui enverra t’on liquider l’accident nucléaire majeur ? Des migrants ? Des chômeurs de longue durée ? Des pensionnaires des HP ? Les jeunes du futur Service National ? La réserve civique ? À moins que tous les pro nucléaires d’aujourd’hui se portent volontaires contractuellement dès maintenant… En tout cas, pas moi, et je ne respecterai certainement pas l’absurde consigne de confinement dans des maisons (avec VMC) passoires… La fuite (sans mauvais jeu de mot) est la meilleure solution face aux radiations et aux retombées radioactives… Quel organisme aura les reins assez solide pour indemniser les victimes et les dégâts irrémédiables, qu’ils soient matériels, environnementaux ou économiques ?

Des pays comme le Portugal n’ont pas de centrales nucléaires… Ce pays produit actuellement 80% de son énergie en sources renouvelables et sera à quasi 100% dans 5 à 8 ans. C’est possible. Il faut en tout cas prendre la décision de fermeture d’un nombre significatif de centrales et refuser la mise en réseau d’un EPR mal engagé sur le plan de la sûreté et des finances.

http://www.leparisien.fr/environnement/le-portugal-n-a-carbure-qu-a-l-en...

https://www.francetvinfo.fr/economie/energies-renouvelables-les-pays-qui...

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/danemark-100-de-la-conso...

« La science peut mener à la découverte de l’énergie atomique mais elle ne peut pas nous préserver d’une catastrophe nucléaire ».

Vaclav HAVEL - Artiste, Dramaturge, écrivain, Homme d'état, Homme politique, Président République Tchèque (1936 - 2011)

Bonjour,

– Concernant votre idée de référendum sur le nucléaire –

Poussons le raisonnement jusqu'au bout et interrogeons la totalité de la population française sur toutes les sources d'énergie envisageables (nucléaire, charbon, gaz, pétrole, hydroélectricité, éolien, solaire...). Il y a des raisons évidentes de voter également une sortie du charbon, gaz et pétrole. En admettant (et ce n'est pas gagné) que les gens ne votent que pour la sortie du nucléaire et des énergies fossiles (même si on pourrait imaginer qu'ils votent également contre les éoliennes...). Comment produisez-vous l'électricité les nuits d'hiver (la nuit commençant vers 18h et finissant vers 9h en termes de production photovoltaïque en février, voir RTE Eco2mix, https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique) ?

En pratique, quand vous concevez une stratégie énergétique, vous commencez par fixer démocratiquement un certain nombre d'objectifs : taux et échéance de décarbonation, canal de prix, degré d'indépendance, degré de sécurité d'approvisionnement. Par exemple, au Royaume-Uni le Parlement a défini un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 % en 2050 par rapport à 1990, en France, on a fixé 75 %. Certains pays accordent une importance très élevée à leur indépendance (comme la Pologne vis-à-vis de la Russie), d'autres moins.

Une fois ces objectifs définis, plusieurs leviers peuvent être actionnés pour les atteindre : part de chaque source d'énergie (nucléaire, fossiles, hydroélectricité, autres EnR…) dans le bouquet, économies d'énergie (efficacité et sobriété), investissements, subventions, diplomatie (pour assurer certains approvisionnements de matières premières ou de matériel), etc. Ces leviers ne doivent pas être actionnés au petit bonheur la chance car c'est le meilleur moyen de ne pas remplir les objectifs (fixés démocratiquement, rappelons-le).

Idéalement, ils résultent d'une optimisation technique de plusieurs paramètres tels que les ressources du pays (montagnes pour installer des barrages, potentiel géothermique, ressources fossiles), ses besoins (population, industrie), son climat (froid ou chaud), sa taille (un « petit » pays avec un réseau électrique dense ne pourra pas appliquer la même stratégie qu'un grand pays constitué de plusieurs réseaux qui ne sont pas nécessairement bien interconnectés), ses interconnexions avec des pays voisins, etc.

Ainsi, des systèmes avec une électricité 100 % renouvelable peuvent fonctionner pour certains territoires bénéficiant d'atouts particuliers (Norvège avec son potentiel hydroélectrique) ou ayant de faibles besoins (archipels vivant d'agriculture et de tourisme). Dans ce dernier cas, les produits industriels sont importés de pays qui bénéficient d'autres sources d'énergie. Ce n'est donc que l'électricité consommée sur place qui est 100 % renouvelable, mais ces pays dépendent d'une importante consommation énergétique non-renouvelable ailleurs (Chine, Allemagne, France…). C'est d'ailleurs de plus en plus valable pour nos pays occidentaux qui délocalisent les industries énergivores vers des pays comme la Chine, ce qui donne une fausse impression d'exemplarité en termes d'émissions carbone...

Tout ça pour dire que chaque pays peut avoir une stratégie énergétique différente, dépendant de ses besoins, ressources et envies (objectifs). Si l'on veut que la nôtre atteigne certains objectifs, on ne peut pas se permettre de faire voter les gens à la fois sur les objectifs (au Parlement) et sur les moyens par référendum. Ca ne mène nulle part. C'est un peu comme quand vous bricolez : une fois les objectifs définis, vous ne choisissez pas les outils selon vos goûts mais selon vos besoins. Ici c'est pareil : si vous avez besoin de produire de grandes quantités d'électricité car vous avez une population nombreuse, que vous voulez que cette électricité soit bas-carbone pour ne pas accentuer le changement climatique et que vous avez un fort potentiel hydroélectrique, c'est très bien. Si vous n'en avez pas, alors vous pourrez avoir besoin de plus ou moins de nucléaire.

– Quelques sources un peu moins engagées et plus fiables que celles que vous mettez en référence sur le nucléaire –

- l'UNSCEAR (http://www.unscear.org/), organisme des Nations Unies qui étudie l'effet des rayonnements ionisants. Ils se sont notamment intéressés de près aux accidents de Tchernobyl et Fukushima et un résumé de leurs résultats est consultable sur leur site. Etant donné le nombre de pays membres des Nations Unies qui n'ont pas de programme nucléaire voire sont ouvertement anti-nucléaires, on ne peut guère soupçonner cette agence de collusion.
- l'AIEA (https://www.iaea.org/), autre agence des Nations Unies. Ils publient de nombreux documents intéressants issus notamment de leurs inspections. Pour n'en citer qu'un, ils ont récemment audité la sécurité nucléaire française. Je vous laisse lire leurs conclusions par vous-même : https://www.iaea.org/newscenter/pressreleases/iaea-completes-nuclear-sec...
- l'IRSN (http://www.irsn.fr) et l'ASN (https://www.asn.fr/) qui publient tous leurs rapports. C'est très instructif. En outre, l'IRSN a participé à un documentaire (ni pro- ni anti-nucléaire, soit dit en passant) sur la vie après les accidents nucléaires nommé « Tchernobyl, Fukuhima : vivre avec ».
- les auditions de la commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, disponibles en vidéo et transcriptions : http://www2.assemblee-nationale.fr/15/autres-commissions/commissions-d-e...

Ce ne sont que quelques sources, il y en a d'autres, mais qui sont plus fiables et moins engagées que celles que vous proposez.

18230

Evidemment, ce que je conteste d'abord c'est le manque total de démocratie sur les sujets énergétiques et le contrôle total de l'information (voire le secret défense imposé par la proximité du nucléaire civil avec le nucléaire militaire, en fait imbriqués) particulièrement dans le secteur du nucléaire.
Pour aucune autre énergie on accepterai le niveau de dangerosité posé par le nucléaire (déchets, relâchements et démantèlement compris, sans s'appesantir sur le risque terroriste ou sismique), avec des accidents qui ont pourtant existés !
Chacun ses sources : quoique vous dites, vos sources sous ouvertement ou insidieusement pro nucléaires, IRSN et AIEA en tête. Un rapport de l'OMS en 1957 soulignait que "le patrimoine génétique est le plus précieux de l'être humain(...) Nous affirmons que la santé des générations futures est menacée par le développement croissant de l'industrie atomique et des sources de rayonnements". Deux ans après, l'OMS devait être liée à l'AIEA. Et bizarrement l'organisation de santé s'est tue. Je rappelle que l'IRSN est juste l'ancien SCPRI du fameux Professeur PELLERIN qui noyait ses explications dans un charabia pseudo scientifique pour affirmer qu'il n'y avait aucun danger et que le nuage de Tchernobyl s'était arrêté à la frontière française... Je rappelle qu'aucune consigne ou mesure d'urgence n'a été prise pour alerter et protéger les populations, dont les enfants, les femmes enceintes.

Pour le reste, je renvoie à mes écrits précédents pour ne pas me répéter. Le nucléaire est tout sauf transparent et digne de confiance, sans parler du surdimensionnement de nos capacités nucléaires dès le départ, au détriment actuellement de tout développement d'autres sources renouvelables. La sûreté n'est pas n'est certainement pas garantie.
Vous trouverez dans le dossier de l'EPR toutes les raisons aussi de s'inquiéter des audits et soi disant contrôles de l'ASN, et de ses réels pouvoirs. La cuve dégradée d'origine de l'EPR a été montée au forcing, malgré ses insuffisances qualitatives pourtant fixées par les acteurs du nucléaire (plutôt à leur avantage). Les chiffres sur l'après Tchernobyl sont très différentes d'une étude à l'autre en fonction du positionnement du commanditaire... Les conflits d'intérêts ne sont pas rares, vous le savez... mais en matière d'énergie nucléaire, ils sont particulièrement dangereux et insupportables. Contrairement à ce que vous voulez faire croire, mes sources sont variées et les citations réelles. Je ne suis pas un éco terroriste, mais un citoyen qui s'informe auprès de sources variées, dont des sources indépendantes. Nos points de vue sont très différents... Chacun restera sur ses positions. Aux gens de se renseigner et de se faire leur propre opinion. De ce que je comprends, vous ne seriez pas inquiet de vivre dans une zone nucléaire accidentée ... ou à BURE. Je vous remercie donc de votre volontariat pour venir travailler sur le lieu d'un accident nucléaire quand il arrivera. Ce que les scientifiques assurent être impossible arrive toujours pourtant... Le Nucléaire est la seule énergie à produire des rayonnements ionisants de longue durée et à produire des éléments aussi dangereux que le plutonium. Vous pouvez difficilement me refuser ce point !

08090

Concernant le Portugal, l'affirmation de Monsieur CANAUX selon laquelle le Portugal ferait 80% de son "énergie" (il voulait probablement dire électricité) par des moyens renouvelables est fausse.

Après avoir vérifié sur le site de l'ENTSOE, la production du Portugal en 2017 se décline ainsi pour l'année 2017 :

- Gaz : 33,78 %
- Charbon : 26,01 %
- Éolien terrestre : 22,86 %
- Hydraulique : 9,78 %
- Biomasse : 5,37 %
- Solaire : 1,61 %
- Autre : 0,60 %

Soit 60% en fossile et 40% en renouvelable dont 10% en hydraulique.

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