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Point de vue n°147

Quelle énergie demain ? Des jeunes s’interrogent...

Kelly ANONYMISé (Evry)

Nous sommes un petit groupe de jeunes intéressés par l'avenir énergétique de notre pays. Nous avons souhaité nous mobiliser et contribuer au débat public 2018 sur la programmation pluriannuelle de notre énergie (PPE 2018).
Conscients que notre avenir est en jeu dans cette transition écologique dont l'énergie est une composante essentielle, nous trouvons que la transition énergétique peine à se mettre en place, se cherche et n'a pas encore proposé les solutions satisfaisantes et durables.
Nous observons les mauvais résultats de notre pays dont les émissions de CO2 non seulement ne diminuent plus mais remontent depuis 3 ans (comme le montrent les indicateurs SNBC mis en place par le ministère de la transition écologique et solidaire – SNBC, pour stratégie nationale bas carbone).
Nous nous interrogeons aussi sur la loi de transition énergétique pour une croissance verte de 2015 (LTECV 2015), responsable semble-t-il de ces mauvais résultats.
Avant de nous engager plus avant dans le débat, et, pour certains d'entre nous demain, dans des actions concrètes pour une transition énergétique durable, nous avons souhaité questionner les faits (plutôt que les opinions, les croyances, les idéologies ou les positionnements politiques ou financiers, qui, nous le savons, ne seront pas non plus absents du débat).
Nous regrettons que cette réalité des faits sur les enjeux énergétiques ne soit pas mieux expliquée. Nous nous sentons parfois manipulés, voire désinformés par les médias ou les responsables politiques. Nous ne nous reconnaissons pas toujours dans les décisions prises, motivées par des intérêts court terme qui ne sont pas toujours les nôtres, ceux de notre génération.
Nous avons dans un premier temps rassemblé nos questions, et, en réponse, une analyse factuelle et objective des enjeux énergétiques de la France en 2018, dans une courte vidéo que nous apportons comme notre contribution au débat et qui est accessible ici :

https://www.youtube.com/watch?v=CLx6EY4S_vY&t=14s

Julien, Kelly, Clément .....

Commentaires

Bravo les jeunes pour vos questions.

Non, il ne faut pas copier les allemands,

Ce sont le transport, le chauffage des bâtiments, qui sont les principaux cause d'émission du co2

La RT 2012 ou 2020 préconisent le gaz.

Oui Négatep est la solution et l'énergie nucléaire possède un avenir : on compte sur vous

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Le citoyen moyen que je suis ne comprend plus rien à ce que notre monde politique mijote en matière de prospectives énergétiques. Notre schéma électrique français de production / distribution fonctionnait très bien avant d’être démantelé ; aujourd’hui, il faut organiser un mix énergétique décarboné qui est peut-être louable, mais est-il intéressant pour le consommateur qui n’est peut-être pas très bien informé des taxes (CSPE par exemple) qui s’ajoutent à sa facture, dont la base reste quand même le kWh consommé, et qui lui font clamer bien haut qu’il paie trop cher son électricité ? EDF reste une très belle entreprise sous tutelle d’un état qui semble toujours lui vouloir plus de mal, bien qu’elle renfloue substantiellement son budget !
Le point de vue développé ci-dessus prouve que nos jeunes ne sont pas indifférents à cette problématique du dérèglement climatique généré par les émissions anthropiques de polluants atmosphériques et cherchent à établir un juste bilan de ce qu’il est nécessaire d’envisager pour parvenir à une transition intelligente, indépendamment d’une loi dite LTECV qui introduit une directive dénuée d’une vue à long terme des besoins énergétiques. En premier lieu, il faut souligner une première prise de conscience de nos dirigeants relative à l’échéance d’une réduction rapide de plus de 20 % de la puissance nucléaire. Fessenheim, qui devait être sacrifiée avant la fin du quinquennat précédent fonctionnait encore le 06 mai 2017. Comment prouver que cette demande de fermeture n’est pas purement idéologique ? Et pourquoi pas, imposée par des puissances étrangères à la France ?
Revenons au problème de base : réduire les émissions de GES. Pourquoi veut-on faire croire aux Français que cet objectif ne peut être atteint qu’en remplaçant une part de nucléaire (CO2 = 0) par des énergies issues du vent ou du soleil principalement, énergies qui, fondamentalement, ne débitent que ponctuellement, quand les éléments le veulent bien. Il faut les prendre quand elles sont là, (rémunérées à prix d’or !) et les compenser quand elles n’y sont plus, au risque non négligeable de déstabiliser les réseaux. Les compenser par quoi ? Nos voisins Allemands, ou les Américains, démarrent des installations au charbon, au mieux, « des usines à gaz ». Est-ce bien raisonnable ? Et cette taxe carbone qui, si elle existe, n’est même pas dissuasive, ni même unifiée entre les états ! On parle de stockage sur batteries : on n’a pas encore trouvé la formule qui permettrait de soutenir un appel prolongé de consommation normale. De nombreux projets de production d’électricité décarbonée voient le jour, mais sont-ils tous non consommateur d’une énergie de production, fossile ou autre ? Où tous ces composants éoliens ou PV sont-ils fabriqués ? Ne sont-ils pas générateurs de CO2 là où on les achète ? Sans parler non plus des effacements de consommation que nous concocte RTE pour passer certains pics de consommation qui pourraient être fatals au réseau : risque (imminent) de black-out. Philosopher autour de la sûreté nucléaire, c’est très bien, mais il faut prendre en compte la sûreté des réseaux électriques ; on connaît l’aversion du Français pour les coupures d’électricité ! Et si le réseau s’écroulait, alors qu’à la mi-temps d’un match de coupe de monde, chacun génère un appel de puissance au moment de rallumer tout l’éclairage, de réchauffer la pizza, et de fouiller dans le réfrigérateur ….
Combien la production d’électricité, essentiellement écologique en France (hydraulique + nucléaire principalement), représente-t-elle dans le bilan énergétique ? Si l’on considère le tiers, les deux autres tiers sont-ils aussi propres ? Il y a pourtant fort à faire dans les transports et dans le bâtiment. Il me semble que le montant des importations en pétrole, gaz, charbon …., équivalent au déficit annuel de notre balance commerciale, et nous n’avons même pas la main sur leur approvisionnement. Ce problème lié à la transition énergétique est l’objet d’une vaste cacophonie ; il serait souhaitable que nos instances, qui ont inventé le modèle des consultations publiques, soient déjà capables de réunir autour d’une même table l’ensemble des acteurs les plus compétents dans les domaines de l’industrie, de la science, de l’économie …., et affichent avec courage que pour des raisons de stabilité des réseaux d’électrification, la France et l’Europe interconnectée doivent disposer d’une grande réserve d’énergie électrique qui doit, à tout moment, pouvoir s’ajuster à la demande des consommateurs, et affirmer haut et fort que seules, les énergies renouvelables et intermittentes, sont subventionnées malgré leur opérabilité médiocre. On entend trop souvent que c’est le contribuable qui finance l’entretien des centrales nucléaires. Dans l’énumération des accidents majeurs, on ne cite que Tchernobyl et Fukushima, en taisant soigneusement celui de TMI en 1979 qui n’a généré aucune conséquence sur l’environnement, à fortiori, sur les travailleurs et les populations. Et pourtant, TMI est au plus proche de notre standard de sûreté ; rien à voir avec les deux autres ! Lorsque l’on parle d’atteindre la maturité des renouvelables, on dit qu’il faut du temps ; lorsqu’il s’agit de la réduction de la part du nucléaire, on dit que c’est tout de suite. Un peu de cohérence permettrait à nos concitoyens de s’y retrouver. Etablir des bilans financiers transparents, largement diffusés, relevant de l’ensemble des sources, de la production à la distribution, éclaireraient davantage les Français, plutôt que de les inviter à des réunions / débats publics auxquels ils ne participent qu’en très petit nombre. Pour la production nucléaire, on est bombardés de chiffres ; pour le reste, c’est la plus grande opacité.
Je ne comprends pas non plus pourquoi les rapports de la Cour des Comptes, ou les analyses de l’Académie des Sciences, ou de toute autre instance traitant objectivement de ce sujet délicat ne soient pas mieux exploités par nos dirigeants. On dit qu’il ne faut pas opposer nucléaire et renouvelable ; mais à quoi politiques et médias s’appliquent-ils en dénigrant systématiquement le nucléaire ? On entend quelquefois un politique timide affirmer que le nucléaire est un mal nécessaire !

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Voilà une contribution pleine de sagesse et de bon sens, ce qui est rare par les temps qui courent.

A contrario je trouve assez triste l'aveuglement de Monsieur Thomas , qui dans ses longues tirades ne parle jamais du défaut congénital des ENR: leur intermittence.

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Monsieur,
Sachez que je suis tout à fait conscient des enjeux liés aux EnR, mais je laisse le soin à leurs détracteurs d'en parler, ils savent très bien le faire à grands coups de cahiers d'acteur.
Et comme un certain nombre d'"experts" intervenants sur ce débat semble laisser croire que le nucléaire ne possède aucun défaut, je me permets dans ce cadre de soulever les enjeux qui me semblent importants et qui sont pour la plupart sans réelle réponse.
Je ne vois donc pas ce qu'il y a de triste à cela.
Au contraire, si vous pensiez que ce débat devait se résumer à louer joyeusement la toute puissance nucléaire, c'est plutôt cela qui est triste...

Bref, si le nucléaire était 0 défaut, ce serait merveilleux, mais les enjeux qu'il implique sont - selon moi - du même ordre sinon plus que l'intermittence des EnR.

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La planète appartient aux jeunes. Votre voix compte car votre regard est neuf. Le pire est la peur. Aussi voilà ma vision. l'énergie nucléaire est là depuis les années 1960. Sera t'elle dans l'avenir? Surement si on lève les yeux sur le soleil nucléaire. Depuis 60 ans la situation énergétique a bien évoluée. Du charbon pollueur mais accepté par la population au nucléaire rejeté par une certaine idéologie qui depuis les années 60 à nos jours a fait oublier ce qu’est une coupure de courant, nous a installé dans une fourniture bon marché d’électricité. Cette énergie est vraiment « dans le bon air du temps » en ne rejetant pas de gaz à effet de serre et en évitant la production par des combustibles fossiles coupables de la montée de la température mondiale. N’a t’elle pas fait ses preuves dans notre pays ? L’évolution dans les énergies continuera et l’électricité est et sera une énergie d’avenir. Les énergies renouvelables feront aussi parties des énergies du futur mais elles se heurtent encore à un manque de maturité par une intermittence préjudiciable, un non stockage de leur production incompatible avec l’aspect immédiat de l’équilibre production-consommation (douloureuses et incontournables lois physiques dont certains ignorent la réalité ou pensent par miracle y échapper). Qui peut imaginer que la France sera recouverte d’éoliennes ou de panneaux solaires, alors qu’il n’y a que quelques décennies tirer une ligne avec ses pylônes était considéré comme un lèse paysage ? La multiplication des énergies renouvelable sous la forme actuelle est donc inconcevable. Le nucléaire est une énergie d’avenir encore pour des décennies. Elle peut réduire les effets de serre par une utilisation intensifiée dans le chauffage des habitations et dans le transport. Clairement tout se joue actuellement du fait de la durée de mise en service de nouvelles centrales, 10ans ou plus. Que deviendra l’élévation de température dans 20 ans en absence de cette énergie ? Et voire en ces propos une idée de caste, de vieux, n’est ce pas rejeter une réalité évidente. L’avenir est aux recherches pour trouver une énergie suffisamment abondante et « propre » qui feront oublier à la fois les réacteurs qui font peur, les éoliennes et panneaux solaires qui détruisent notre habitat.
Léonard de Vinci n’a t’il pas dit « ne pas prévoir, c’est déjà gémir » Jouer sur la peur n’est pas gouverner

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