Q150 • Jean-Claude GUILLAUMIN, le 16/07/2010
Lors [de la réunion du 6 juillet à Fort-Mahon], Monsieur le Maire de Fort-Mahon a rappelé le précédent fâcheux des pieux du parc à moules de Quend qui dessablent le trait de côte au niveau de cette dernière commune et ensablent la pointe de Routhiauville à 5km de là. C’est aussi le constat fait par les gens d’expérience du coin.
Aucun expert n’avait prévu ce risque.
Or dans le dossier du maître d’ouvrage il est signalé page 85 l’existence à 1,5km dans le nord du projet, d’une zone de « Ridins et de dunes hydrauliques », juste devant l’embouchure de l’Aurhie, zone qui ne demande qu’à se déplacer avec le flux, vers le NE, ce que ne manque pas de signaler l’ouvrage déjà cité dans un petit encart de la page 97, mais sans en souligner les dangers.
Il n’est pas audacieux de supposer que ces masses de sable considérables puissent se déplacer à l’instar du parc à moules, les pieux d’éoliennes ayant une influence tout autre que les bouts d’allumette de Quend.
Le principe de prévention devrait conduire à se préoccuper du danger d’ensablement définitif de la baie d’Authie, du trait de côte jusqu’au Touquet et de la baie de Canche.
Qu’en disent les experts de La Compagnie du Vent ?
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La Compagnie du Vent, le 17/09/2010,
Bonjour,
Il est précisé tout d’abord que l’existence à 1,5 km dans le nord du projet, d’une zone de « Ridins et de dunes hydrauliques », juste devant l’embouchure de l’Authie, et à laquelle vous faîtes référence dans votre question (p. 85 du dossier support), correspond à la variante « Grand Large » et non à la variante « Large » actuellement privilégiée par le Maître d’Ouvrage. Toutefois, la question reste légitime et intéressante.
Nous vous précisons également que les éoliennes sont éloignées entre elles de 600 à 1 000 m, en fonction de la direction du vent dominant, soit 800 m de distance moyenne, ce qui est conséquent. Du point de vue hydrodynamique et hydro-sédimentaire, plusieurs études ont été réalisées par une entreprise indépendante, chargée de modéliser l’écoulement à travers le parc et l’impact des éoliennes et de leurs fondations sur celui-ci. Ces études concluent que le parc éolien des Deux Côtes dans la variante privilégiée par le Maître d’Ouvrage, à savoir la variante « Large », n’impliquera pas de modification du trait de côte. En effet, les turbulences de sédiments mis en suspension aux pieds des éoliennes sont très localisées ; donc les processus de transport des sédiments du littoral ne sont pas modifiés ; les courants de marée (flot et jusant) ne sont pas modifiés, et notamment dans la baie de Somme où ils sont intenses. Notons en outre que les études de suivi de parcs éoliens en mer déjà existants, ayant porté sur l'impact hydrodynamique de ces installations, confirment ces résultats. La mise en place du parc éolien n’aura aucune incidence sur le trait de côte.
La présence notable de ridins qui sont des dunes sous-marines dont la forme est instable, a par contre effectivement été mise en exergue dans la dite étude. Les ridins peuvent évoluer naturellement mais de façon plus difficilement prévisible et donc plus difficilement modélisable. Toutefois, l'étude explique qu'en cas d'installation d'éoliennes au droit d'un ridens, cette hydromorphologie évoluerait certainement localement mais sans conséquence sur le trait de côte. Quoiqu’il en soit, le maître d’ouvrage envisage d’éviter d’installer directement des éoliennes sur ces mêmes ridins.
Cordialement