La Compagnie du Vent, le 10/08/2010,
Bonjour,
La phase de développement actuelle du projet des Deux Côtes a conduit la Compagnie du Vent à réaliser des expertises complètes sur les thématiques environnementales dans le cadre de l'étude d'impact du projet. Un volet ornithologique a été étudié par un bureau d’études indépendant composé de spécialistes et d’experts. Les éventuels impacts induits par la future implantation du parc des Deux Côtes sur l’avifaune ont donc été étudiés.
1/ L’implantation du projet par rapport aux oiseaux migrateurs de la baie de Somme
L’aire d’étude du projet et de ses deux variantes a fait l’objet de recensements des oiseaux par avion, à raison de deux passages par mois pendant une année complète (de décembre 2007 à décembre 2008). Un suivi des mouvements d’oiseaux de mer par radar a également été mené d’avril 2009 à janvier 2010. La durée d’étude et la superficie couverte (soit 1 852km²) ont permis d’apporter des renseignements complets et inédits sur la répartition des oiseaux du secteur et l’évolution des effectifs des différentes espèces au cours d’un cycle annuel complet.
A cela s'est ajoutée la prise en compte des dizaines d'années de suivis de colonies d'oiseaux, réalisés par des associations naturalistes régionales, depuis les falaises face aux zones de projets. En complément, une synthèse des connaissances du Groupe Ornithologique Normand (GONm) a également été réalisée. Ces données bibliographiques ont ainsi permis d'établir un état initial des comportements avifaunistiques dans le secteur d'étude qui ont pu être confirmés par les études réalisées in situ par radar et avion.
Les résultats de l’ensemble ces études ont permis d’établir la carte suivante. Celle-ci montre que les principaux mouvements de ces espèces se limitent à la proximité de la baie de Somme, et vers le Nord vers la baie de l’Authie.
Seuls les laridés (goélands essentiellement) et les fous de Bassan sont présents toute l’année au sein des zones de projet. Les alcidés (pingouins, guillemots…) fréquentent les zones de projet d’octobre au printemps. Les autres espèces (plongeons, fulmars, labbes, puffins, océanites, macreuses, cormorans, grèbes…) sont soit observées de manière épisodique, soit localisées en face de la baie de Somme, ou dans la bande côtière des 10 km.
Les études menées dans le cadre de ce projet n’ont pas mis en évidence l’existence d’un flux migratoire marqué transManche passant par le projet. Les migrateurs descendraient plutôt du nord en longeant le littoral (traversée de la Manche au plus court vers le cap Gris Nez plus au nord). Dans tous les cas, si des accès directs existent à l’entrée de la Baie de Somme, ils ne seront pas perturbés par la présence des éoliennes qui évitent justement le panache situé devant la Baie de Somme (zone à enjeu avifaunistique).
Enfin, La Compagnie Du Vent s’est engagée à mi-chemin du Débat Public à compléter le programme d’études d’impact et de suivi en réponse aux attentes des acteurs et notamment de la FDC80. La Compagnie du Vent va ainsi mener des études complémentaires en automne - hiver pour préciser notre connaissance des mouvements d’oiseaux en migration postnuptiale.
2/ Le sens de l’orientation des oiseaux
Le champ magnétique créé par la génératrice d'une éolienne, pièce située à l'intérieur de la nacelle et qui transforment l'énergie mécanique du vent en énergie électrique (la description d'une éolienne est présentée page 30 du dossier support : http://www.debatpublic-eolien-en-mer.org/docs/dossier-mo/dossier-maitre-ouvrage.pdf) se limite à sa proximité immédiate. Ainsi, le champ magnétique est négligeable à l’extérieur de la nacelle. Aussi, aucune étude scientifique, sur les nombreuses menées à travers le monde sur la problématique "oiseaux et éoliennes", n'a jamais fait état d'un quelconque impact du champ magnétique des éoliennes sur les oiseaux. Il en va de même d'ailleurs avec les dizaines de milliers de techniciens qui interviennent chaque jour à travers le monde sur des éoliennes afin de réaliser leur maintenance.
Les études exemplaires menées sur les parcs d’Horns Rev et Nysted, ont permis de suivre avant la construction, pendant le chantier et pendant l’exploitation, le peuplement d’oiseaux marins et l’orientation des espèces migratrices en mer.
Des études radar ont montré que les oiseaux évitaient généralement les parcs éoliens, bien que les comportements soient spécifiques aux espèces. Ces comportements de déviation sont clairement visibles sur les radars car les oiseaux changent leur route de manière graduelle quand ils voient les parcs éoliens. Ces modifications de trajectoire sont localisées aux alentours directs du parc éolien et n'ont pas conduit à modifier à grande échelle les couloirs migratoires.
Observation radar des migrations vers le Sud et vers le Nord sur le parc éolien d’Horn Rev (Danemark). Les flèches montrent l’orientation moyenne des directions de vol. Au Nord Est, le masque du radar ne permettait pas d’observer les oiseaux.
Les retours d’expérience sur les impacts des parcs éoliens, notamment danois, ne semblent donc pas montrer d'effets majeurs sur les déplacements de l'avifaune et l’orientation des espèces migratrices en mer.
Pour conclure,
- les champs magnétiques créés par les génératrices des éoliennes se limitent à proximité immédiate des génératrices. Ainsi, ils sont négligeables à l’extérieur de la nacelle et n’ont pas d’impacts sur l’orientation des oiseaux.
- les études menées montrent que le parc éolien « Les Deux Côtes », qui rappelons-le est situé dans sa variante « Large » privilégiée par La Compagnie du Vent à 14 km au large des côtes, évite les concentrations littorales et les couloirs migratoires des espèces côtières emblématiques de la baie de Somme. Les éoliennes ne limiteront donc pas les haltes migratoires en baie de Somme.
- La Compagnie du Vent a proposé de compléter les études réalisées sur les oiseaux dans le cadre du projet éolien, comme demandé par certains acteurs locaux.
Cordialement