La Compagnie du Vent, le 05/08/2010,
Bonjour,
Nous allons tâcher de répondre point par point aux différentes questions que vous soulevez.
1 - La part de l’horizon occupé par le parc éolien vu des différents points de vue depuis la côte
Comme nous le présentions lors de la réunion du 3 juin à Cayeux sur le paysage, le tourisme et les loisirs en mer, les éoliennes pourront être visibles depuis les plages du Tréport et de Mers. Cependant, les éoliennes les plus proches du parc des Deux Côtes dans sa version « large » se situant à 14 kilomètres de ces sites, l’impact visuel serait limité. Ces dernières apparaîtront comme une allumette d’un centimètre à un mètre de l’œil et ce dans des conditions de visibilité parfaite par temps clair et ensoleillé. Dès que le temps sera nuageux ou brumeux, il est fort probable que les éoliennes ne se verront pas.
La part de l’horizon occupée par les éoliennes variera sensiblement selon le point de vue de l’observateur. Ces données sont répertoriées dans le tableau suivant :
2 - La réalisation de simulations visuelles par la Compagnie du Vent, de jour et de nuit
Systématique à toute étude d’impact de projet éolien, l’étude paysagère en est une partie essentielle. Le rendu visuel d’un parc éolien est ainsi toujours évalué dès la conception du projet. Dans ce cadre, la Compagnie du Vent s’est associée à des paysagistes, bureaux d’études spécialisés et élus locaux pour recenser les enjeux et proposer un projet le moins impactant possible d’un point de vue paysager et offrant le meilleur compromis au vu des différentes contraintes recensées. Ainsi, une quarantaine de simulations visuelles depuis les sites emblématiques et fréquentés du littoral ont été réalisées par un cabinet indépendant: plages de Saint-Martin-en-Campagne, de Dieppe, du Tréport et de Cayeux-sur-Mer, falaise de Mers-les-Bains, route du Bois de Cise entre Ault et Mers, phare d’Ault… Les logiciels utilisés pour la réalisation de ces simulations font référence depuis des dizaines d’années partout dans le monde: leur fiabilité ne fait donc aucun doute. Nous serions de fait très intéressés de savoir ce que reprochent à ces simulations les « spécialistes de la portée géographique en mer » dont vous faite mention.
Concernant la réalisation d’une simulation de nuit, le seul impact visuel du parc la nuit sera la visibilité du balisage lumineux du parc. La simulation de nuit n’a pas été présentée car le balisage n’a pas été arrêté par les instances compétentes. La Compagnie du Vent, en tant que maître d’ouvrage, propose un système de balisage aux autorités compétentes et décisionnaires, à savoir la Direction de l’Aviation Civile pour le balisage aéronautique et le Service Phares et Balises pour le balisage maritime. Le balisage proposé par la Compagnie du Vent sera présenté lors de la réunion de la grande commission nautique, commission réunissant des représentants de tous les usagers de la mer, si la décision est prise de poursuivre le projet à l'issu du débat public. Les membres de la commission seront invités à débattre sur ce balisage, et le balisage définitif du parc éolien « Les Deux Côtes » ne sera connu qu’à l’issue de cette commission. Actuellement, le balisage n’ayant pas été arrêté, la Compagnie du Vent ne se permet pas de proposer de simulations sur ses simples hypothèses sans la validation par les autorités compétentes.
Cependant, si vous souhaitez plus de renseignements sur le balisage de nuit tel qu’actuellement envisagé par la Compagnie du Vent, nous vous invitons à vous référer à la réponse 4 sur l’impact visuel de nuit du parc.
3 - La hauteur réelle des éoliennes
Par rapport au zéro IGN, les éoliennes seront hautes de 150 m au plus haut, c'est à dire lorsque la pale se trouve en position haute et verticale.
4 - Une demande de précision sur la hauteur des éoliennes de nouvelle génération
Les éoliennes sont de plus en plus performantes : leur puissance moyenne augmente régulièrement (la puissance des éoliennes a été multipliée par 10 entre 1997 et 2007), et les services "Recherche & Développement" des constructeurs les améliorent sans cesse.
Les éoliennes de 5MW sont actuellement les plus puissantes sur le marché de l’éolien offshore. Le constructeur allemand Repower à récemment mis sur le marché une version 6 MW de son éolienne de 5 MW, sans que le rotor, et plus généralement le gabarit de l'éolienne, ne soit modifié. Récemment encore, la société française Areva, après avoir été actionnaire majoritaire, a pris le contrôle total de la société allemande Multibrid, spécialisée dans la construction d'éoliennes offshore de 5 MW de puissance.
Sachez que les médias se sont récemment fait l’écho de travaux menés sur deux modèles d’éoliennes « nouvelle génération » de 10MW destinés au milieu marin.
Le 21 juin dernier, le Daily Mail a ainsi dévoilé les grandes lignes de l’éolienne développée par la société Clipper Wind Marine, filiale britannique de l’américain Clipper Wind. Le prototype de cette turbine de 10 MW, au nom de Britannia, serait prochainement construit à Blyth (Northumberland - Grande Bretagne). Pour l'anecdote, sachez que la couronne britannique participe financièrement à ce programme de recherche.
Par ailleurs, Enova, une agence du ministère norvégien du Pétrole et de l'Energie chargée de promouvoir les énergies propres a révélé il y a peu qu’une éolienne de 10 MW (145 mètres de diamètre de rotor et 162 mètres en bout de pale) serait construite par la société norvégienne Sway.
Pour autant, il faudra plusieurs années pour passer du stade de la Recherche&Developpement, puis du prototype, à celui de la commercialisation et donc de l'installation sur des parcs éoliens. En effet, et a fortiori en mer, la preuve de la fiabilité d'un modèle d'éolienne via un retour d'expérience suffisamment conséquent et favorable est un préalable nécessaire et essentiel à l'installation dudit modèle sur un parc.
Nous n'envisageons donc pas d'installer des éoliennes dites de nouvelles générations (ex. 8 voire 10 MW de puissance) sur le projet des Deux Côtes compte-tenu des délais de mise en service envisagés à ce jour (et sous réserve d'une décision de poursuite du projet à l'issu du débat public).
5 - Le volume des fondations gravitaires
Nous ne pouvons malheureusement pas vous renseigner sur le volume exacte des fondations gravitaires puisque le choix du type de fondations n’a pas encore été fait, ni le dimensionnement finalisé. Plusieurs études, notamment géotechniques, restent encore à mener. Pour autant, votre question portant sur les fondations gravitaires, vous pouvez consulter, pour de plus amples informations, le site internet du parc de Thorton Bank en Belgique où des fondations gravitaires ont été utilisées pour des éoliennes de 5 MW de puissance :
http://www.c-power.be/index_fr.html
Nous vous prions néanmoins de noter que celles-ci ont été installées dans des profondeurs plus importantes et dans un secteur globalement plus exposé aux houles que celui des Deux Côtes, d'où un dimensionnement à priori plus conservateur.
6/ Les études et modélisations menées concernant l’impact hydrodynamique du parc
Nous vous précisons tout d'abord que les éoliennes sont éloignées entre elles de 600 à 1 000 m, en fonction de la direction du vent dominant, soit 800 m de distance moyenne. Du point de vue hydrodynamique et hydro-sédimentaire, plusieurs études ont été réalisées par une entreprise indépendante, chargée de modéliser l’écoulement à travers le parc et l’impact des éoliennes et de leurs fondations sur celui-ci. Ces travaux ont été réalisés en prenant en compte les différents types de fondations : monopieu et gravitaire (nota : dans le cas de la fondation gravitaire, le gabarit a été calé sur celui des fondations du projet de "Thornton Bank" en Belgique, pourtant d'un dimensionnement à priori conservateur - cf. supra). Aucun phénomène de digue immergée n’a été observé dans les résultats des études de modélisations d’écoulement pour le parc des Deux Côtes, les éoliennes étant bien trop éloignées les unes des autres pour qu’il y ait un quelconque impact de ce type. Notons en outre que les études de suivi de parcs éoliens en mer déjà existants, ayant porté sur l'impact hydrodynamique de ces installations, confirment ces résultats. La mise en place du parc éolien n’aura aucune incidence sur le trait de côte.
Des renseignements plus approfondis sont présents dans les synthèses d’études (notamment la synthèse hydrodynamique et hydro-sédimentaire), disponibles sur le site internet du débat public.
Cordialement