Question n°51
Faisabilité technique du projet et lien avec les filières de formation
le ,D'après le débat, il ne semble pas certain que des machines de 8 MW puissent être construites et surtout être pérennes.
Qu'en est-il vraiment ?
La faisabilité technique est-elle assurée ?
Il semble que le débat permet de rassurer en permettant aux personnes de s'exprimer mais pas de réévaluer l'échelle du projet s'il s'avère non pertinent.
De plus, la création d'emplois signifie-t-elle des besoins en formation ?
De fait, les entreprises identifiées disposent-elles des ressources humaines suffisantes pour mener à bien le projet ?
Bonjour,
Les éoliennes Adwen de 8 MW sont développées sur la base de la plateforme technologique éprouvée de l’éolienne de 5 MW d’AREVA. L’entreprise dispose donc déjà de plus de 10 ans de retour d'expérience depuis l'installation du premier prototype de 5 MW en 2004, et de plus de 6 ans sur l'exploitation en mer depuis l'installation en 2009 du premier champ pilote allemand, Alpha Ventus, équipé d'éoliennes Adwen de 5 MW.
126 éoliennes de 5MW sont aujourd'hui installées, sécurisant le développement de l'éolienne Adwen 8 MW.
Pour fabriquer cette éolienne Made in France, Adwen prévoit la création d’un cluster industriel employant 750 personnes, sur le quai Joannès Couvert du port du Havre - comprenant les usines de fabrication des pales, nacelles, roulements, génératrices et multiplicateurs –.
Les besoins en formation des personnels des futures usines Adwen au Havre ont été anticipés. Pour s’assurer de l’adéquation des compétences attendues et de l’offre de formation initiale et continue, Adwen a ouvert ses usines allemandes pour effectuer un diagnostic des compétences nécessaires ainsi que des formations associées.
Ce diagnostic s’est appuyé sur 2 études commandées par la Directions régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi de Haute Normandie en lien avec le Conseil Régional.
Les besoins en compétences de monteur électrique ou mécanique très qualifiés, de technicien de contrôle, d’opérateur d’assemblage ou de finition ont été identifiés et quantifiés, sachant que les filières de formation initiale existent d’ores et déjà pour ces métiers
Aujourd’hui, le maître d’ouvrage et Adwen disposent d’une vision claire des types de métiers qui seront mobilisés pendant l’exploitation du parc :
Dans ce cadre et pour anticiper au plus près les besoins de formations, des évaluations sont effectuées avec :
- Le Lycée Colbert à Petit Quevilly (Plasturgie et Composite)
- IUT du Havre (Composite)
- Le Lycée Schuman au Havre (mécanique/électricité)
- Le Lycée Jeanne d’Arc du Havre (mécanique/électricité)
Une cartographie des formations existantes est menée depuis quelques années. Adwen a ainsi travaillé en collaboration avec le Ministère de l’Education Nationale à la refonte du BTS de maintenance pour inclure un volet spécifique à la maintenance éolienne en mer.
Cette nouvelle formation sera dispensée dès la rentrée 2015 dans les lycées désignés par rectorat de Haute-Normandie et Windlab en Picardie pour proposer ces formations au plus près des sites d’implantation en mer.
Afin de faire connaître ces nouveaux métiers, le maître d’ouvrage et Adwen participent à des réunions d’information, telles les rencontres de la Route des Energies, organisées par Energies Haute-Normandie.
Nous restons à votre disposition pour tout complément d’information.
Complément de réponse de la part de la Commission particulière du débat public :
Le débat est un moment particulièrement important dans la vie des grands projets. Comme vous l'évoquez dans votre contribution, il doit permettre à chacun à la fois d’être informé et de prendre la parole sur le projet alors qu’il est encore en phase d’étude.
Nous attirons votre attention sur le fait qu'il est organisé en amont de prises de décision majeures. L’appel d’offre « Éolien en mer » de l’État a défini un cadre (zone d’implantation, puissance maximale, calendrier de réalisation) auquel le maître d’ouvrage s’est conformé. L’Etat et le maître d’ouvrage sont maintenant engagés à développer le projet, jusqu’à son éventuelle construction à partir de 2018. Mais le projet va connaître plusieurs étapes qui pourraient conduire à des modifications substantielles, voire à son arrêt :
- Jusqu’en juin 2016, l’industriel doit s’assurer de la faisabilité de son projet dans le cadre d’une « levée de risques ». Il peut proposer, à l'issue de cette étape, des modifications techniques de son projet. Il doit également, d’ici 2018, s’assurer de la viabilité financière du projet.
- Avant la pose de toute éolienne, le maître d’ouvrage devra encore obtenir les autorisations nécessaires auprès des services instructeurs concernés (Préfecture maritime, DREAL, Parc naturel marin…) et faire l’objet d’une enquête publique.