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Question n°16

Quel impact sur le tourisme ?

Ajouté par Sandrine FAUQUEUX (Paris), le
[Origine : En direct sur Internet]

L'impact économique va être énorme sur le monde de la pêche mais aussi sur celui du tourisme ! Le Tréport sera déserté par les touristes. Le port de plaisance va se vider.

Qui aura envie de naviguer en plaisance autour de ces monstres sortis de mer ?

Je suis native du Tréport ... Je suis triste et enragée par ce projet.

Salutations

[Question posée en ligne durant la retransmission de la réunion d'ouverture du débat public le 4 mai 2015]

 

Date de la réponse:
Réponse de Eoliennes en mer Dieppe - Le Tréport (maître d'ouvrage), le
Réponse:

Madame,

Pour répondre à votre question, voici les éléments dont nous disposons (la réponse a été rédigée en collaboration avec le fournisseur d'éoliennes Adwen) :

- Concernant le tourisme

Les retours d'expérience issus des parcs éoliens en mer européens montrent un impact neutre voire plutôt positif de ces projets sur l'économie touristique locale.

A titre d'exemple, une étude commanditée par le gouvernement écossais a été menée à propos du parc éolien en mer de Nysted, construit en 2003. Ce parc danois, situé à 6 km des côtes, comprend 72 éoliennes d'une hauteur de 110 mètres en bout de pales.

Cette étude indique que:

  • La croissance de la fréquentation du camping de Nysted, d'où le parc est pourtant visible, n'a pas été affectée par la construction du parc.
  • Les visites du parc en bateau, initiées lors de la construction de celui-ci, ont été maintenues une fois la construction achevée, du fait d'une demande importante.
  • Le centre d'information sur le parc « The World of Wind » inauguré en 2003, accueillait 4 000 personnes par an, 5 ans après la mise en service .

Une autre étude , publiée par REM Consult, note un développement de l'intérêt du public pour les parcs éoliens en mer en se basant sur plusieurs parcs en Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark (Nysted, alpha ventus, Riffgat, Norderney, Bremerhaven...). La plupart des exploitants de ces parcs proposent des offres touristiques liées à leur activité.

Ainsi, à Cuxhaven, port de maintenance du parc éolien Meerwind en Allemagne, l'exposition temporaire « Infopoint Offshore Base Cuxhaven » a accueilli 20 000 personnes pendant les 5 mois de son ouverture entre mai et septembre 2011. L'exposition présentait les entreprises et les infrastructures dédiées à la base en mer de Cuxhaven ainsi que l'énergie éolienne en général. Son succès a entraîné la création d'une exposition permanente pour répondre à l'intérêt des touristes.
Le centre d'information du parc de Scroby Sands (30 éoliennes à 2,5 km de la côte) en Angleterre accueille quant à lui, plus de 35 000 visiteurs par an.

Pour ce qui concerne plus précisément le projet du Tréport, une étude de l'impact socio-économique du projet est actuellement en cours et sera remise aux services de l'Etat au plus tard en décembre 2016, conformément au cahier des charges de l'appel d'offres. L'objectif de cette étude est d'évaluer les effets du projet sur le tourisme (fréquentation, évolution des typologies de touristes, métiers du tourisme).

Au-delà de cette analyse des effets, le maître d'ouvrage envisage déjà d'accompagner les initiatives liées à l'intérêt de la population pour les énergies renouvelables et l'exploitation des parcs éoliens en mer.

Le maître d'ouvrage a ainsi pour ambition d'intégrer le projet de parc éolien dans l'offre touristique du territoire normand-picard en s'associant à des évènements existants et de l'enrichir en participant à la valorisation touristique du parc.

Le maître d'ouvrage réfléchit à la mise en œuvre de mesures spécifiques aux activités de tourisme dont :

  • Un accompagnement à la création d'un centre d'information
  • Un accompagnement à la création d'activités touristiques en lien avec le développement durable et la mer
  • La prise en compte de l'agenda des festivités locales
  • La participation à la création d'une offre de tourisme industriel (usines d'Adwen au Havre, construction et exploitation du parc, ...)

Si le projet se réalise, ces mesures seront construites avec les acteurs locaux du tourisme pour assurer le développement de projets attractifs et adaptés pour les habitants et les touristes.

Afin de permettre au public de se rendre compte de l'impact paysager du projet, le maître d'ouvrage s'est attaché à réaliser des simulations visuelles du parc basées sur une approche méthodologique rigoureuse et reconnue. Le maître d’ouvrage a fait le choix de s’appuyer sur un bureau d’études spécialisé, Géophom, pour réaliser des simulations visuelles. L'ensemble des simulations visuelles réalisées, ainsi que la méthodologie utilisée, est consultable sur un site internet dédié ainsi que sur la page "Les photomontages du porteur de projet" du site internet du débat public.

- Concernant la navigation de plaisance

Les ports de plaisance situés dans l'aire d'étude du projet offrent 1 770 places. Une partie importante des bateaux de plaisance mesure moins de 6 m et naviguent pour l'essentiel dans la bande côtière des 6 miles nautiques (11 km) (Almanach du marin breton, 2011) , alors que la zone du projet se situe à plus de 15km des côtes. Il en est de même pour la pêche de loisirs. La réflexion sur la prise en compte de ces activités et le maintien de la navigation au sein du parc va être initiée ces prochains mois dans le cadre du Groupe de Travail (GT) « sécurité maritime » de l'Instance de Suivi et de Concertation mise en place par la Préfecture maritime Manche-mer du Nord et la Préfecture de Haute-Normandie.

La décision finale du maintien ou non de la navigation sur le site reviendra à la Préfecture Maritime. Elle fera suite à la tenue d'une Grande Commission Nautique qui réunira les représentants de l'Etat et des usagers de la mer. Celle-ci devra donner un avis sur les propositions qui seront faites par le maître d'ouvrage à l'issue des discussions du GT et sur les dispositions qu'il s'engage à mettre en œuvre pour assurer la sécurité maritime.

On peut rappeler que la Grande Commission Nautique réunie pour le projet de parc éolien en mer « Côte d'Albâtre » au large de Veulettes-sur-Mer avait en 2007 pris la décision d'autoriser le maintien de la navigation au sein du parc, sous réserve de la mise en œuvre de mesures de sécurité spécifiques (vitesse limitée à 8 nœuds, périmètre de 50m de rayon autour de chaque éolienne interdit à toute activité, interdiction du mouillage,...).

Pour plus d'informations sur le sujet, nous vous invitons à consulter le dossier du maître d'ouvrage, p. 42-45.

- Concernant la pêche :

Le maître d'ouvrage a pris des mesures pour limiter au maximum l'impact du parc sur les activités de pêche (exclusion des ridens de Dieppe de la zone, création de couloirs de pêche, réduction du nombre d'éoliennes,...). L'évaluation de l'impact du parc sur les activités de pêche sera réalisée au cours de la phase de levée des risques. Cette analyse sera réalisée au cours de l'étude socio-économique dédiée à la filière Pêche, telle que prévue dans le Cahier des Charges de l'appel d'offres. Cette étude sera réalisée en collaboration avec les Comités Régionaux des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CRPMEM) de Haute Normandie et de Picardie / Nord-Pas de Calais et le Réseau d'Informations et de Conseil en Économie des Pêches (RICEP).

Pour plus d'informations sur le sujet, nous vous invitons à consulter le dossier du maître d'ouvrage, p. 40-42.