Question n°11
Quels emplois, financements et impacts ?
le ,Combien d'emplois directs seront créés pour la maintenance de l'installation une fois le projet créé ?
Qui finance ce projet, à quelle hauteur, dans quelles poches iront les redistributions de bénéfices ?
Qui seront les actionnaires ? Seront-ils privés ou publiques ?
Quel sera l'apport réel de l'éolien en pourcentage sur la totalité de la production nationale toutes énergies confondues ?
Pourquoi proposer arbitrairement la distance de 15km des côtes pour l'implantation des éoliennes ?
Quid de l'impact esthétique d'un tel projet de jour comme de nuit ?
La construction de ce projet sera-t-elle l'assurance qu'il n'y aura pas de nouvelle centrale nucléaire en Normandie / Picardie ?
Combien d'emplois directs seront créés pour la maintenance de l'installation une fois le projet créé ?
Le projet prévoit la création d'installations portuaires pour l'exploitation et la maintenance du parc au niveau local: le port de Dieppe accueillerait le centre principal d'exploitation et de maintenance et le port du Tréport une base secondaire. Ces deux sites totaliseraient environ 125 emplois directs sur la durée d'exploitation du parc (20 à 25 ans). En termes d'heures de travail, la phase d'exploitation et maintenance représente près de la moitié des 10,5 millions d'heures mobilisées par l'ensemble des phases du projet.
Les emplois, spécialisés pour la majorité d'entre eux, concernent des techniciens de maintenance (pour les éoliennes, les fondations, les câbles et le poste électrique), des marins (pour transporter le personnel de maintenance et le matériel) et des superviseurs (suivi de production, suivi technique, suivi environnemental, exploitation du parc et télésurveillance, poste électrique de livraison). Ces activités seraient également source d'emplois indirects (prestations) et d'emplois induits (logements, services de proximité...), créant une dynamique positive sur la vie locale.
Qui finance ce projet, à quelle hauteur, dans quelles poches iront les redistributions de bénéfices ? Qui seront les actionnaires ? Seront-ils privés ou publiques ?
L'investissement initial et les coûts d'exploitation ainsi que les risques qui y sont associés seront financés par le maître d'ouvrage. Celui-ci tire des bénéfices par la revente de l'électricité produite au travers du mécanisme d'achat de l'électricité produite prévu par l'appel d'offres : le cahier des charges de l'appel d'offres prévoit en effet que l'électricité produite soit achetée par EDF-Obligation d'Achat à un prix fixé pour une durée de 20 ans.
L'actionnariat de cette société est partagé entre Engie via sa filiale GDF SUEZ Futures Energies (47%), EDP Renewables Europe (43%) et Neoen Marine (10%).
Concernant le montage financier proprement dit : une partie du financement du projet sera sous la forme de fonds propres apportés par les actionnaires du groupement. La phase de développement de 2014 à 2018 est entièrement financée par des fonds propres. Au cours de la phase de construction, le financement sera alors composé à la fois de fonds propres des actionnaires et de fonds apportés par des prêteurs (banques ou autres institutions financières).
- Le retour sur investissement d'un projet comme le parc éolien de Dieppe-Le Tréport dépend de nombreux facteurs :
- Le montant d'investissement initial ; estimé à 2 milliards, ce coût comprend le développement du projet, les coûts de fabrication et d'installation des différents éléments du parc, le raccordement au réseau électrique etc.
- Les coûts d'exploitation du parc : coûts de maintenance (frais de personnel, frais logistiques, pièces de rechange, ...), mesures compensatoires, taxe spécifique sur l'éolien en mer, etc.
- Le potentiel éolien du site et donc la production annuelle du parc : elle est estimée, pour le parc éolien du Tréport, à plus de 2 000 GWh par an.
- Le prix de vente de l'électricité : ce tarif a été proposé par le maître d'ouvrage et accepté par l'Etat dans le cadre de l'appel d'offres.
La rentabilité du projet rémunère l'investissement et le niveau de risque pris par le maître d'ouvrage pour le développement du parc. Le retour sur investissement d'un tel projet est une donnée confidentielle, d'une part parce que cela relève de la gestion propre de l'entreprise, d'autre part parce que le cadre de l'appel d'offres implique la confidentialité des tarifs et des données économiques remises par les candidats à l'Etat.
Il convient enfin de rappeler que le mécanisme du deuxième appel d'offres engagé par l'État a prévu une notation incitant les candidats à maîtriser les prix proposés et donc la rentabilité potentielle des projets. : 40 points sur 100 étant alloués au prix de l'électricité dans la notation des offres, la pression concurrentielle a été forte sur ce critère.
Pour plus d'informations, vous pouvez consulter la fiche thématique C « L'appel d'offres de l'Etat », disponible sur le site internet du débat public.
Quel sera l'apport réel de l'éolien en pourcentage sur la totalité de la production nationale toutes énergies confondues ? La construction de ce projet sera-t-elle l'assurance qu'il n'y aura pas de nouvelle centrale nucléaire en Normandie / Picardie ?
En 2014, les installations éoliennes terrestre ont produit en France 17 TWh soit 3,1% de la production totale d'électricité qui s'est établie à 540,6 TWh (Bilan RTE, 2014). La production éolienne est en progression par rapport à l'année 2013 (+6,7%).
Cette montée en puissance de l'éolien s'inscrit dans l'évolution de la composition du parc de production d'électricité français en faveur des énergies renouvelables. L'année 2014 a en effet était marquée par l'arrivée de 1 889 MW de production éolienne ou photovoltaïque et le retrait de 1 296 MW de production thermique fossile.
Le Grenelle de l'environnement de 2007, et le projet de loi sur la transition énergétique (en deuxième lecture devant l'Assemblée nationale puis le Sénat avant une adoption définitive au plus tard courant juin 2015), prévoient une augmentation significative de la part des énergies renouvelables au sein du mix énergétique (23% de la consommation finale en 2020, 32% en 2030). A ce jour, cette part s'élève à 18, 6% intégrant l'hydraulique, le photovoltaïque et l'éolien notamment.
Concernant l'éolien en mer, la France s'est fixé comme objectif l'installation d'une capacité de production électrique en mer de 6000 MW en 2020, afin de contribuer à produire 3,5 % de la consommation d'électricité en 2020.
Le projet de parc éolien de Dieppe - Le Tréport et celui au large des îles d'Yeu et de Noirmoutier représentent une capacité totale de 1 000 MW.
A ce jour, le maître d'ouvrage n'a pas connaissance d'un projet de nouvelle centrale nucléaire en Normandie/Picardie. Rappelons que le projet de loi sur la transition énergétique de l'Etat vise à réduire la part du nucléaire à 50% de la production d'électricité à l'horizon 2050.
Pourquoi proposer arbitrairement la distance de 15km des côtes pour l'implantation des éoliennes ? Quid de l'impact esthétique d'un tel projet de jour comme de nuit ?
La zone du parc a été définie par l'Etat après avoir fait l'objet d'une concertation locale approfondie entre 2009 et 2011 sous l'égide des Préfets de région et des Préfets maritimes : elle est désormais inscrite dans le cahier des charges de l'appel d'offres de l'Etat. La première éolienne implantée dans cette zone sera ainsi située à 15km du Tréport.
Combinées aux conditions météorologiques, qui influencent notamment la transparence de l'air, cet éloignement du parc limiterait l'impact visuel. Compte tenu de ces paramètres, le parc serait visible en journée depuis la côte 3 jours sur 8 en moyenne.
La diminution du nombre d'éoliennes (rendue possible par l'utilisation de machines plus puissantes) réparties sur la même surface entraîne une densité moindre et un aspect plus aéré du parc. Même si la hauteur des machines augmente, la « transparence » du parc est accrue et l'effet barrière réduit.
Soucieux de limiter encore l'impact visuel du parc, le maître d'ouvrage a proposé une réduction du nombre d'éoliennes balisées de nuit (signalées par une lumière visible). Cette réduction pourra être mise en œuvre si la réglementation sur ce sujet évolue : un projet d'évolution réglementaire est ainsi à l'étude, qui devrait permettre de limiter les impacts des futurs parcs éoliens en mer, dont celui de Dieppe – Le Tréport, tout en assurant la sécurité de la navigation.
L'appréciation de l'impact visuel reste cependant subjective et devra être abordée au cours du débat. Le maître d'ouvrage met à la disposition du public un ensemble de simulations, sous différents formats, selon une méthode classique et éprouvée, du bureau d'étude spécialisé Géophom. La commission particulière a demandé que ces simulations visuelles soient disponibles et accessibles lors des réunions du débat public et sur le site internet du débat public. Nous vous invitons à les consulter et à donner votre avis. Nous serons à votre disposition pour vous les commenter et recueillir vos avis et arguments, notamment lors des réunions du débat.