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Question n°27

Questions sur l'emploi local

Ajouté par David VITTOZ (Déville-lès-Rouen), le
[Origine : Site internet]

Bonjour,

Quelles sont les différentes estimations sur le nombre d'emplois créés par le projet de parc éolien en mer ?

Le nombre d'emplois détruits (tourisme, pêche...) ?

En résumé, quel est le rapport coût/bénéfice ? Quels sont les critères retenus et quels sont les hypothèses faites sur la rentabilité (prix de l'énergie, substitution nucléaire/ENR, démographie) ?

Merci.

Date de la réponse:
Réponse de Eoliennes en mer Dieppe - Le Tréport (maître d'ouvrage), le
Réponse:

Monsieur,

Pendant la construction, le parc des îles d’Yeu et de Noirmoutier et celui de Dieppe - Le Tréport attribués au même consortium devraient mobiliser en France plus de 1 500 emplois directs sur trois années. Plus précisément, pour le projet de parc éolien de Dieppe-Le Tréport, ces emplois directs concernent :

  • Les 750 emplois pour la fabrication des différents composants des éoliennes, au sein ddes usines Adwen et de ses fournisseurs de rang 1 présents sur le port du Havre,
  • Les 480 emplois mobilisés pour la construction de la sous-station offshore, des câbles et des fondations,
  • Les 270 emplois mobilisés pour l’installation en mer des différents composants
  • Les 60 emplois par parc mobilisés pour le pilotage du projet
  • Les 125 emplois par parc créés  pour la durée d’exploitation, soit environ 25 ans.

Au total, 1500 emplois directs seront mobilisés durant les 3 années de construction, et 125 emplois directs durant les 20 à 25 ans d’exploitation du parc.

Cela représente plus de 6 000 emplois au total si l’on intègre les emplois indirects et ceux des secteurs d’activités dynamisés par la présence du parc.

Impact du projet sur les activités préexistantes :

Une étude de l’impact socio-économique du projet est actuellement en cours et sera remise aux services de l’Etat au plus tard en décembre 2016, conformément au cahier des charges de l’appel d’offres. L’objectif de cette étude est d’évaluer les effets du projet sur les activités existantes et notamment le tourisme (fréquentation, évolution des typologies de touristes, métiers du tourisme) et la pêche.

Impact sur la pêche :

Le maître d’ouvrage envisage de définir avec les représentants de la pêche professionnelle des mesures visant à compenser des manques à gagner avérés en phase travaux ainsi que des mesures de soutien de la filière pêche.

Le maître d’ouvrage s’est également engagé à mettre en œuvre des mesures permettant le renforcement d’une pêche professionnelle durable. À ce titre le maître d’ouvrage poursuit par exemple le projet TERRAMER, soutenu par le CRPMEM de Haute-Normandie, pour développer des solutions d’économies d’énergies et de carburant alternatif pour la motorisation des bateaux.

Impact sur le tourisme :

Les retours d’expérience issus des parcs éoliens en mer européens montrent un impact neutre voire plutôt positif de ces projets sur l’économie touristique locale[1].

Au-delà de l’étude d’impact socio-économique évoquée ci-dessus, le maître d’ouvrage a proposé la mise en œuvre de mesures d’accompagnement spécifiques aux activités de tourisme dont :

  • Un soutien à la création d’une Maison du Nautisme et de l’Eolien en Mer ;
  • Un accompagnement de la création d’activités touristiques en lien avec le développement durable et la mer ;
  • Une aide à la labellisation « Station Nautique » du littoral normand-picard ;
  • La participation à la création d’une offre touristique élaborée autour du parc éolien en mer (usines d’Adwen au Havre, balades en mer, expositions permanentes, …) 

Si le projet se réalise, ces mesures seront affinées et enrichies avec les acteurs locaux du tourisme pour assurer le développement de projets attractifs et adaptés pour les habitants et les touristes.

En résumé, le projet de parc éolien au large de Dieppe-Le Tréport devrait participer au développement de la filière industrielle française de l’éolien en mer, au dynamisme de l’économie locale et à l’attractivité du territoire.

Les impacts éventuels sur les activités existantes, et notamment le tourisme et la pêche, sont étudiés dans l’étude d’impact socio-économique actuellement menée par le maître d’ouvrage. Les résultats de cette étude permettront d’adapter les mesures envisagées par le maître d’ouvrage pour intégrer au mieux le projet aux territoires.

Prix de l’électricité :

Le prix retenu par l’Etat suite à l’attribution du parc à la société Les Eoliennes en Mer de Dieppe – Le Tréport constitue le tarif auquel le maître d’ouvrage vendra l’électricité produite à EDF Obligation d’Achat. Ce tarif d’achat permettra au maître d’ouvrage de financer les investissements nécessaires.

Dans son rapport dédié à la contribution au service public de l'électricité[2] publié en octobre 2014, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) évalue le coût d'achat moyen de l'électricité à 200 €/MWh pour les parcs issus des appels d'offres de 2011 et 2013. Ce prix inclut le coût du raccordement à terre des parcs.

Du fait de la procédure de mise en concurrence dans le cadre d’un appel d’offres piloté par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le prix proposé pour le parc de Dieppe-Le Tréport est confidentiel.

Substitution nucléaire/ENR :

Suite au Grenelle de l’environnement, le projet de loi sur la transition énergétique, reprenant les objectifs du Grenelle, a été examiné en nouvelle lecture par l’Assemblée Nationale du 19 au 21 mai 2015 et été adopté le mardi 26 mai. L’adoption définitive du texte est prévue courant 2015.

La France s’est fixé pour objectif la diversification de son mix énergétique, s’appuyant aujourd’hui majoritairement sur l’énergie nucléaire. Cette transition énergétique passera notamment par l’augmentation de la part des énergies renouvelables au sein du mix énergétique (23% de la consommation finale en 2020, 32% en 2030) et la limitation du nucléaire dans le mix énergétique (actuellement 75%).

Le projet de parc éolien de Dieppe – Le Tréport s’inscrit dans le cadre de cette politique nationale.

L’éolien en mer fait partie des énergies sur lesquelles s’appuiera cette transition énergétique. Complémentaire de l’éolien terrestre, il offre une solution lorsque les espaces à terre sont limités et en cas de difficultés d’acceptabilité de projets éoliens à terre.

Nous restons à votre disposition pour tout complément d’information.

Commentaires

Bonjour,

Merci pour votre réponse étayée, argumentée et objective.

Un point de votre exposé attire vraiment mon attention.

''Dans son rapport dédié à la contribution au service public de l'électricité[2] publié en octobre 2014, la Commission de régulation
de l'énergie (CRE) évalue le coût d'achat moyen de l'électricité à 200 €/MWh pour les parcs issus des appels d'offres de 2011 et 2013''

Un coût de 200€/MWh ? Même en comptant les investissements c'est très excessif à comparer des tarifs des autres énergies.

Ayant réalisé une étude sur l'éolien en mer, je connais les coûts d'exploitation ainsi que les tarifs de rachats proposés.

Du coup me vient une autre question, l'excédent constitué par la différence entre prix de rachat et coût de revient se chiffre à plusieurs dizaines d'euros par MWh. Dans ce cas, pourquoi ne pas profiter de cette manne financière payée par les contribuables français car EDF dépend d'un actionnaire puissant, l'Etat Français ?

Des propositions :
- Fonds d'indemnisation aux pêcheurs.
- Recrutement des postes à pourvoir au niveau du bassin d'emploi.
- Formations de reconversion proposés aux pêcheurs.

Je suis vraiment abasourdi par ce chiffre. Je pense en effet que ce projet, comme d'autres avant lui, cache des zones d'ombres. Ce tarif est tout simplement hallucinant et non justifiable. Je rappelle simplement que d'ici 5 ans, l'éolien sera moins cher que le nucléaire. (étude de prospective réalisée par RTE en partenariat SNER). Alors pourquoi un prix de rachat de 200€/MWh ?

Cordialement,

PS: J'attends vos explications avec impatience...