Question n°70
Restriction de la zone halieutique
le ,Les marins-pêcheurs du Tréport sont majoritairement opposés à ce "projet".
Qu'avez-vous prévu pour éviter de restreindre cette zone halieutique ?
Bonjour,
Dans la conception de son projet, le maître d’ouvrage a cherché à optimiser la configuration du parc de façon à réduire au maximum son impact sur les activités existantes, dont la pêche. Le maître d'ouvrage tente de réunir les conditions nécessaires pour favoriser l'autorisation par la Préfecture maritime, de la pratique de tous les métiers et de toutes les activités exercés aujourd’hui sur la zone (dont le chalutage et le dragage) pendant la phase d'exploitation. La décision finale du maintien ou non de la navigation sur le site fera suite à la tenue d’une grande commission nautique qui réunira les représentants de l’Etat et des usagers de la mer. Celle-ci devra donner un avis sur les propositions qui seront faites par le maître d’ouvrage à l’issue des discussions du groupe de travail "Sécurité maritime" de l'instance de suivi et de concertation préfectorale, et sur les dispositions qu’il s’engage à mettre en œuvre pour assurer la sécurité maritime. Cette grande commission nautique se tiendra au cours de la période d'instruction du dossier de demande d'autorisation pour la construction et l'exploitation du parc éolien en mer, qui débutera mi-2017. La décision concernant l’autorisation des activités de pêche (arts trainants et dormants) au sein de la zone retenue pour le parc éolien au large de Dieppe – le Tréport sera prise par la Préfecture maritime Manche-Mer du Nord.
Plusieurs mesures ont ainsi été retenues pour favoriser les conditions de navigabilité au sein du parc éolien :
- la réduction du nombre d’éoliennes grâce au choix d’une éolienne de grande puissance (8 MW) ;
- l’aménagement des couloirs de pêche d’une largeur de 950 m au sein du parc ;
- l’alignement des éoliennes dans le sens des courants dominants qui sont également ceux de la pêche ;
- l’évitement de la zone des Ridens de Dieppe, conformément aux demandes des pêcheurs afin de pouvoir continuer à pêcher ;
- l’évitement de la zone centrale dite du « Creux », particulièrement riche en ressource halieutique ;
- l’ensouillage des câbles inter-éoliennes pour limiter le risque de croche des navires de pêche au sein du parc (à une profondeur d’1,5m (+/- 0,5m).
La concertation engagée par le maître d’ouvrage avec les acteurs de la mer vise à mettre au point un projet qui apporte à la Préfecture Maritime les garanties de sécurité des biens et des personnes dans un objectif de coexistence entre l’exploitation du parc éolien et les activités maritimes.
L’évaluation de la réduction de la zone de pêche et de l'impact socio-économique sera réalisée au cours de l'étude socio-économique dédiée à la filière Pêche, telle que prévue dans le cahier des charges de l’appel d'offres. Cette étude est réalisée en collaboration avec les Comités Régionaux des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CRPMEM) de Haute Normandie et de Picardie / Nord-Pas de Calais et le Réseau d'Informations et de Conseil en Économie des Pêches (RICEP). Elle sera remise au service de l’état au plus tard en décembre 2016.
A titre d'information, la Grande Commission Nautique réunie pour le projet de parc éolien en mer au large de Courseulles-sur-Mer réunie le 8 avril 2015 a pris la décision d’autoriser la pêche au sein du parc. Une moitié du parc sera réservée à la pratique des arts dormants, l’autre moitié aux arts trainants, au sein des couloirs entre deux alignements d’éoliennes. Le procès-verbal des travaux de cette Commission est disponible sur le site internet du SHOM (l'opérateur public pour l'information géographique maritime et littorale de référence).
Nous nous tenons à votre disposition pour tout complément d’information.