Le porteur de projet et la commission s'engagent à répondre à toutes les questions sur le projet de parc éolien en mer des îles d'Yeu et Noirmoutier.
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La projection en termes d'emplois à laquelle se livre le maître d'ouvrage donne prise à des représentations de la question trop optimistes, voire fallacieuses. On peut inférer de ce qui présenté publiquement que ce sont 1 500 emplois directs qui seront générés par le projet dans sa phase de construction. Avec un multiplicateur de 3 emplois indirects/induits pour un emploi direct, on arrive à un total de 6 000 emplois mobilisés sur le projet... Or, en se reportant au dossier du maître d'ouvrage (graphique de la page 51), on peut observer qu'à ce stade du projet, et s'agissant de la phase de construction-installation de celui-ci : - les emplois directs "locaux" annoncés pour le projet Yeu-Noirmoutier sont en fait au nombre de 270 ; - la localisation de 480 autres emplois reste indéfinie ; elle dépendra du choix final de fournisseurs (dans quelle mesure peuvent-ils être recherchés et retenus à l'étranger ? en France ? Dans la région ?) ; - le reste, soit 750 emplois et donc la moitié des 1 500 annoncés, sera localisé au Havre et résultera de la mutualisation de moyens de production liés à plusieurs projets de parcs éoliens en mer. Ce qui explique que dans le cadre de l'autre débat public en cours (projet éolien en mer de Dieppe-Le Tréport, porté par les mêmes entreprises), le même chiffre de 1 500 emplois directs est mis en avant par le maître d'ouvrage... Il faut lever cette ambiguïté. Il en va de la crédibilité de la communication du maître d'ouvrage. Peut-il donc expliciter son mode de calcul aboutissant à ce total de 1 500 emplois et confirmer qu'il s'agit d'une projection commune aux deux projets de Yeu-Noirmoutier et de Dieppe-Le Tréport ?
La société Eoliennes en mer a annoncé la mobilisation de 6 000 emplois (1 500 directs [1] et 4 500 indirects) en France pour l’ensemble des activités et donc pour les deux parcs dont elle a été attributaire (Yeu-Noirmoutier et Dieppe–Le Tréport).
Le projet seul des îles d’Yeu et de Noirmoutier mobilisera quant à lui 1500 emplois directs (France et possiblement Europe à ce stade) et 4500 emplois indirects pendant la durée de sa construction.
Pour équiper plusieurs parcs éoliens en France et en Europe, Adwen (le partenaire industriel du maître d'ouvrage) et ses fournisseurs ont prévu de créer quatre usines au Havre pour la fabrication de pales et de nacelles. Deux autres usines seront situées au Havre et à Dunkerque pour la fabrication des mâts.
Les emplois indirects [2] sont les emplois nécessaires à la fabrication des pièces détachées et aux fournitures issues de commandes des sites de construction et d’installation, ainsi que les prestations de services associées. Concernant ces emplois, les usines Adwen feront appel à des fournisseurs pour fabriquer les éoliennes, qui vont eux-mêmes solliciter d’autres fournisseurs pour répondre aux commandes, qui devront eux-mêmes se fournir en matières premières et fournitures, etc.
Il est prévu que la fabrication des mâts des éoliennes mobilise une centaine d’emplois indirects, considérés comme tels car mobilisés en tant que fournisseurs de rang 2 d’Adwen. Le nombre d’emplois indirects mobilisés durant la phase de construction est estimé à 4 500 emplois pour les deux projets.
La phase de construction de chacun des parcs mobilisera potentiellementpour le projet des îles d’Yeu et de Noirmoutier :
- des emplois de fabrication des éoliennes (750 emplois directs) ;
- des emplois de fabrication des fondations, de la sous-traitance électrique, des câbles qui seront mobilisés par des industriels français ou étrangers non encore sélectionné aujourd'hui (480 emplois directs).
La phase d’installation du parc impliquerait pour le projet des îles d’Yeu et de Noirmoutier des emplois mobilisés à proximité du parc, le temps de l'installation sur site des fondations, câbles, poste électrique de livraison et éoliennes (270 emplois directs).
Les phases de construction et d’installation du projet représentent 3,4M d’heures de travail, soit 32% du total.
Par ailleurs des emplois de pilotage du projet (60 emplois directs) accompagneront ces phases de construction et d’installation.
Les activités de maintenance et d'exploitation du parc quant à elles, entraîneraient la création de 125 emplois directs localisés à proximité immédiate, et ce pendant toute la durée de vie du parc, soit 20 à 25 ans. Ces 125 emplois représentent près de 50% des heures de travail sur la vie du projet (4,9M d’heures). Les activités de maintenance seraient également source d'emplois indirects (prestations, emplois induits, logements, services de proximité...), créant une dynamique positive sur la vie locale.
Le maître d'ouvrage met en œuvre un plan d’action pour la localisation de ces emplois en France :
Au moment de la réponse à l’appel d’offres de l’Etat, ENGIE et la CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) ont signé un protocole d’accord, portant sur le renforcement de leur coopération en faveur du développement des PME françaises.
Le maître d’ouvrage prévoit de décliner cet accord localement en confiant une partie du chiffre d’affaires aux PME locales, tant en phase de développement, de construction, qu’en phase d’exploitation et de maintenance, afin de faire émerger de nouvelles compétences sur les territoires. Des accords ont ainsi déjà été signés avec un certain nombre de partenaires (Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes – Saint-Nazaire, Chambre de Commerce et d’Industrie de Vendée etc.) afin de favoriser l’accès de PME locales à des lots de sous-traitance. Cela amènera ces entreprises à acquérir et se renforcer sur de nouveaux savoir-faire.
Par ailleurs, la production de génératrices, multiplicateurs et roulement par les différents partenaires industriels créé de nouvelles capacités de production en France. L'implication des PME dans le projet est un élément structurant de la filière industrielle émergente. Au-delà des composants lourds, les entreprises du territoire seront mobilisées par Adwen pour la fabrication des composants des éoliennes. A ce stade du projet, 685 entreprises ont été identifiées pour ce faire, principalement dans le grand Ouest.
Adwen a notamment identifié, en Pays de la Loire, 131 entreprises, dont 57 en Vendée, qui pourraient avoir un rôle dans la fabrication de ses éoliennes. Les premières consultations ont été lancées auprès de certaines d’entre elles et seront poursuivies, tant pour les projets français que pour les champs européens. Enfin, dès décembre 2012, AREVA et STX ont conclu un accord de coopération portant sur l’optimisation des fondations jackets, accord poursuivi avec la création d’Adwen. En conjuguant leurs expertises respectives de l’éolienne et de la fondation.
Enfin, dans le cadre du projet, une équipe dédiée au volet socio-industriel a été créée avec pour mission de rencontrer les entreprises locales, les acteurs économiques et les élus. Cette équipe permet notamment de donner de la visibilité aux acteurs industriels en leur donnant des informations sur le calendrier des futurs appels d'offres, les compétences requises, les exigences en matière de sécurité, d'environnement, de qualité, ainsi que tous les critères de sélections qui seront mis en œuvre.
[1] Dans le secteur de la production électrique, un emploi direct est un emploi lié directement aux activités des sites de construction ou d’exploitation des moyens de production. Plus précisément, pour le projet de parc éolien des îles d’Yeu et de Noirmoutier, 1500 emplois directs seront mobilisés durant la phase de construction, et 125 emplois directs durant toute la durée d’exploitation. Le ratio de 1 pour 3 entre les estimations d’emplois directs et d’emplois indirects est repris dans le rapport du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) sur l’émergence d’une filière de l’éolien offshore posé (EMR) en France, étude réalisée dans le cadre d’une convention de partenariat entre le CEREQ et le Commissariat général au développement durable. Ce ratio est variable en fonction des domaines d’activités et de leur maturité.
[2] Plus largement, sont pris en compte comme emplois indirects tous les fournisseurs de pièces détachées (transformateurs, câbles, pièces de jonction, moteurs,…), de matériaux de construction (ciment, granulats, acier, sable,…), d’équipements (matériel de bureau, matériel informatique pour la maintenance), de matériel d’entretien pour les bateaux, les services de transport, les services de conseil, les bureaux d’études et de contrôle, etc.
Vos photomontages ne prennent pas en compte les conditions de visibilité qui sont bien meilleures que celles que vous suggérez. A l'ile d'Yeu, depuis la plage des Conches, on voit les piles du pont de Noirmoutier et les chateaux d'eau de Barbatre et de Saint-Jean de Monts. On voit aussi certains immeubles de Saint Jean de Monts. Ces conditions de visibilité sont très fréquentes par beau temps. Sur la plage du midi, à Barbatre on voit l'ile d'Yeu et on voit très bien le bois de la pointe des Corbeaux. On le voit également bien mieux depuis la dune en haut de la plage, étant donné qu'elle est plus haute. Le pont de Noirmoutier a une hauteur de 33,50m seulement. Un chateau d'eau, je ne sais pas exactement mais ca fait probablement entre 20 et 30m. Le bois des Corbeaux doit faire 15/20m de haut. Le phare des corbeaux fait 19.50m. Vos éoliennes font 210m de haut!! Elles se verront donc bien plus que ce que montrent vos photomontages. L'altitude d'observation sur la plage du midi à barbatre n'est pas la bonne.
CONDITIONS METEOROLOGIQUES
Il convient tout d’abord de rappeler que les photographies utilisées pour le cahier des simulations visuelles ont été prises entre décembre 2014 et février 2015, suite à la décision de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) d’organiser un débat public, ce qui peut expliquer leur aspect "brumeux" (les conditions météorologiques influant sur la visibilité des éoliennes, notamment en hiver). Les délais de réalisation ne nous ont pas permis de réaliser d’autres photomontages pour l’ouverture du débat public en avril.
Suite aux demandes issues de l’Atelier du 7 avril 2015 à la Barre-de-Monts, qui a donné lieu à une présentation de ces méthodologies, de leurs éléments de pertinence et de leurs limites, qui n’ont pas donné lieu à des contestations majeures, le maître d’ouvrage a cependant décidé de réaliser une série de photomontages supplémentaires et de concevoir un système de comparaison de l’impact paysager entre le parc et d’autres amers du paysage (phares par exemple).
Les données météorologiques proviennent du sémaphore de Saint-Sauveur, sur l’île d’Yeu. Toutefois, des différences peuvent exister entre les conditions météorologiques (pour la visibilité par exemple) dans la zone étudiée par le sémaphore au moment de la prise des photos et les conditions réelles sur le lieu des prises de vues, qui se trouve plus éloigné du sémaphore.
PRESENTATION DES SIMULATIONS VISUELLES
Afin de permettre au public de se rendre compte de l'impact paysager du projet, le maître d'ouvrage s'est attaché à présenter des simulations visuelles du parc selon une méthode classique et éprouvée.
La simulation visuelle doit permettre au lecteur de ce document de se faire une opinion aussi précise que possible de la perception visuelle d’un parc éolien en mer dans son environnement. Pour cela, il est impératif que les simulations visuelles soient réalisées, présentées et observées selon une méthodologie fondée, précise et rigoureuse.
C’est le bureau d’études Géophom, basé en Loire Atlantique, qui a été choisi pour réaliser les simulations visuelles. Géophom produit exclusivement des documents graphiques liés à l’impact visuel des projets éoliens et solaires. Il s’appuie sur plus de 10 ans d’expérience en simulations visuelles éoliens terrestres. Son activité principale est la production de simulations visuelles éoliens dans le cadre des études d’impacts des permis de construire.
Sa méthodologie a été validée par le Laboratoire de réalité visuelle du CNRS lors des précédents débats publics sur l’éolien en mer.
Dans le cadre du débat public, les simulations visuelles sont déclinées sous différents formats afin de satisfaire les attentes de représentation d’un public le plus large possible : les panneaux circulaires (qui rassemblent les meilleures conditions de restitution), les cahiers de simulations visuelles et le site internet.
METHODOLOGIES
Les photomontages ont été réalisés à l’aide d’un logiciel métier reconnu, Resoft windfarm r4.5[1]. Le principe du photomontage est de superposer la vue photographique réelle à la vue numérique 3D pour un même point de vue. Cette opération, appelée recalage, est possible en faisant parfaitement correspondre les repères présents dans la photographie avec leur représentation 3D importés dans le modèle 3D (pylônes, phares, clochers, châteaux d'eau, etc...).
Le rendu photo-réaliste de Resoft windfarm r4.5 est basé sur le réglage des paramètres de lumière ambiante. La position du soleil est prise en compte pour le calcul des ombres et des surfaces éclairées.
Les simulations visuelles ont des limites. Le point de focalisation du regard est très différent entre la vue réelle et l’observation d’un document imprimé et placé à quelques décimètres. La
visibilité des détails est limitée par la capacité des systèmes de reprographie et par la taille des photomontages. L'éclairage des photomontages doit être suffisant pour révéler les détails de la photographie. La lumière ambiante doit être forte pour restituer les détails du photomontage (>1000lux). Enfin, une photographie ne permet pas de reproduire les aspects dynamiques des éoliennes et du paysage et ne remplacera jamais une expérience réelle.
Pour plus d’information, vous pouvez consulter l’ensemble de la méthodologie employée sur le site internet dédié aux photomontages : http://www.geophom.fr/eolienmer-pyn/.
ALTITUDE
La BDalti25 de l’IGN est le modèle numérique de terrain utilisé pour assurer la meilleure précision altimétrique possible (25 m de précision). Sur la butte de sable d’où les photos ont été prises pour la simulation visuelle de la plage du Midi, l’altitude indiquée est de 3 m.
[1] Le logiciel Resoft windfarm r4.5 permet de prendre en compte les éléments suivants : la topographie IGN bdalti25, le modèle d’éolienne et de sous-station, l’orientation solaire et le type de lumière, la luminosité des éoliennes et la couleur de la lumière, le flou des contours d’éoliennes, l’opacité atmosphérique, la courbure terrestre et la réfraction atmosphérique.
Qu'est ce qui justifie le démontage du site dans 20/25 ans plutôt qu'une maintenance des équipements ? Quelle est l'equation economique de cette option ? (question posée par Daniel Toutan en direct sur internet lors de la réunion du 21/07 à Port-Joinville)
La concession d'utilisation du domaine public maritime a une durée maximale de 30 ans, La durée d’exploitation prévisionnelle quant à elle est estimée entre 20 et 25 ans (la période de construction est fixée à 2 - 3 ans et le démantèlement à 2 ans). A l’issue de cette période d’exploitation, le maître d’ouvrage doit envisager le démantèlement du parc [1]. Cependant, la durée d’exploitation pourrait être supérieure, sous réserve du renouvellement de la concession d’utilisation du domaine public maritime.
Une estimation des coûts de démantèlement a été effectuée à partir des besoins en équipement et en personnel, et en fonction de la durée des travaux. Ce montant est partie intégrante de l’offre financière du maitre d’ouvrage et il est confidentiel.
Avant la mise en service de chaque tranche de l’installation, le candidat retenu doit transmettre au Préfet ayant délivré l’autorisation d’occupation du domaine public maritime un document attestant la constitution de garanties financières pour ce démantèlement.
La nature et le montant de ces garanties financières doivent permettre de couvrir les coûts du démantèlement et de la remise en état du site après exploitation, à hauteur du montant des travaux nécessaires que le candidat doit prévoir dans son offre. Ces travaux doivent permettre le retour du site à un état comparable à l’état initial, et compatible avec la pratique des activités préexistantes.
Le montant garanti ne peut être inférieur à 50 000 € par MW installé.
La durée du contrat de rachat de l'électricité par « EDF Obligation d’Achat » est fixée à 20 ans par le cahier des charges de l'appel d'offres. C'est sur la durée de 20 ans que le plan d'affaire du maître d’ouvrage a été fondé. A la fin de la période d’obligation d’achat par EDF OA, le maître d'ouvrage aura la possibilité de vendre l'électricité produite par le parc sur le marché « ouvert » de l'électricité.
[1] Soit à partir de 2041.
Une étude de projet est-elle en cours au sujet de la mise en oeuvre d'une base de maintenance du parc éolien sur Port Joinville ? Par ailleurs, un accès privilégié sera-t-il accordé aux candidats aux diverses formations attendues comme notamment la formation accédant au métier de technicien de maintenance d’éoliennes en mer. Enfin quel nombre d'emplois directs est-il envisagé tant au sens du chantier que de l'exploitation future directement pour la commune de l'île d'Yeu ?
Une étude de projet est en effet en cours pour confirmer ou infirmer les propositions faites dans la réponse à l’appel d’offres concernant le choix d’une base de maintenance à Port Joinville sur l’île d’Yeu et de l’Herbaudière sur l’île de Noirmoutier. Cette étude comprend une évaluation des ports de la région ; elle doit préciser les capacités de chaque port et définir les nouvelles infrastructures nécessaires pour chaque port.
Concernant la formation et l’accès aux emplois, le projet prévoit un appui aux entreprises régionales et nationales pour leur qualification, un plan de formation et un soutien à l’insertion professionnelle. Ainsi, 85 000 heures de formation dispensées à l’initiative d’Adwen sont prévues pour les sites des îles d’Yeu et de Noirmoutier, pour la maintenance des éoliennes. Ces formations permettront aux intéressés de concurrencer, sur les postes créés, les candidats disposant déjà d’une expérience dans le domaine de l’entretien et de la maintenance des éoliennes à terre ou en mer.
Concernant le nombre d’emplois directs pendant la construction, le parc des îles d’Yeu et de Noirmoutier (et celui de Dieppe - Le Tréport, attribué au même consortium) devraient créer plus de 1 500 emplois directs pour la fabrication des éoliennes, de leurs composants et la construction des parcs.
Pour la phase d’exploitation, 125 emplois directs seraient créés pour toute la durée de vie du parc (20 à 25 ans), localisés à proximité immédiate, soit à l’île d’Yeu et à Noirmoutier prioritairement. Ils concerneraient des postes de capitaines de navires (formations ingénieurs), d’électromécaniciens et hydrauliciens (formations licence/BTS, IUT, BZEE) ou encore mécaniciens (formations licence/BTS, IUT, BZEE) ou techniciens de machines et matelots (BTS et bacs pro).
Les activités de maintenance seraient également source d’emplois indirects (prestations, emplois induits, logements, services de proximité…), pouvant créer une dynamique positive sur la vie locale. 375 emplois indirects sont aussi prévus ; ils concerneraient les métiers relatifs aux équipements pour la maintenance et l’exploitation, les activités maritimes, des prestations intellectuelles, la logistique terrestre et maritime et l’aménagement d’infrastructures.
Vous trouverez ci-dessous un schéma récapitulatif :
Y a t' il un plan d'urgence de prévu en cas de catastrophe naturelle ou non? (tempête, cargo échoué entre les mâts, chute d' avions, etc...) Quels sont les moyens humains et matériels prévus pour la mise en œuvre de ce plan? et dans quels délais d'intervention ? Y aura t' il des exercices "grandeur nature" de prévus et à quels rythmes? Merci pour votre éclairage.
La gestion de l’urgence maritime est un prérequis essentiel d’un projet en mer, a fortiori d’un projet de parc éolien en mer. Elle est sous la responsabilité de l’Etat et notamment du Préfet maritime.
Dans le cas du projet des îles d’Yeu et de Noirmoutier, il est prévu qu’un plan d’intervention maritime (PIM) spécifique au parc éolien soit rédigé par le maître d’ouvrage, en lien étroit avec la Préfecture Maritime Atlantique et le CROSS Etel [1], puis soumis à la validation de la Préfecture maritime).
Ce PIM décrit les mesures de sécurité maritime envisagées par le maître d’ouvrage pour les phases de construction, d’exploitation et de démantèlement du parc éolien et précisera, pour chaque risque identifié, les besoins envisagés [2] et l’organisation des secours correspondants. En cas de catastrophe naturelle ou de risque, selon le type d’incident rencontré, les autorités mobiliseront les personnes compétentes (une trentaine de personnes peuvent être mobilisées le cas échéant).
Le PIM s’inscrit dans le cadre du dispositif ORSEC [3], élaboré par la Préfecture maritime et qui a pour objectif la gestion et l’organisation de la sécurité maritime et de l’urgence maritime en cas d’incident (organisation des secours et des interventions en mer en matière de sécurité civile, définition des modalités de direction des opérations).
Le plan ORSEC répertorie tous les risques [4] (dont les catastrophes naturelles) pour anticiper les conséquences.
Des exercices seront organisés avec le Préfet maritime, la Société Nationale pour la Sécurité Maritime (SNSM), le Cross Etel, les sémaphores et le maître d’ouvrage. Enfin, le parc des îles d’Yeu et de Noirmoutier devrait entrer en service après les quatre parcs du 1er appel d’offres dont celui de Saint-Nazaire. Le plan d’intervention maritime intégrera donc le retour d’expérience de ces quatre parcs.
Concernant les risques de pollution, le maître d'ouvrage prévoit de mettre en place, pendant toute la durée de vie du parc, des dispositifs pour les éviter. Tous les navires et engins qui assureront la construction, la maintenance et le démantèlement du parc éolien seront équipés de kits anti-pollution de première urgence. Le personnel de maintenance sera formé à leur utilisation et capable de déclencher le plan d'urgence POLMAR (acronyme de POLlution MARitime : plan d'intervention français déclenché en cas de pollution marine accidentelle servant à coordonner les hommes et à mobiliser les moyens de lutte).
La réunion du 29 juillet 2015 à la Barre de Monts portait sur les impacts du projet sur la sécurité maritime et la pêche, vous pouvez y retrouver toutes les présentations et le verbatim de la réunion via ce lien.
[1] En France, les Préfets Maritimes sont, sur chaque façade, l’autorité compétente pour les opérations de recherche et de sauvetage. Ils s’appuient, pour la coordination opérationnelle, sur les Centres Régionaux Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS).
Le CROSS Etel, basé sur la commune d’Etel (56) est le CROSS compétent pour la zone de projet des îles d’Yeu et de Noirmoutier puisque son autorité est établie sur la façade Atlantique, de la pointe de Penmarch (29) à la frontière espagnole. Il dépend du Préfet Maritime de l’Atlantique et des Directeurs Interrégionaux de la Mer.
[2] Comme le prévoit le plan d’intervention maritime (PIM) spécifique à tout parc éolien en mer, détaillé ci-après. Ce PIM sera cité dans le dispositif ORSEC maritime Atlantique et devra être cohérent avec ce même dispositif.
[3] ORSEC : Organisation de la Réponse de Sécurité Civile
[4] Pour ce type de dispositif ORSEC, la dangerosité et les risques sont identifiés en premier lieu afin de prévoir la réponse en cas d’évènement. Ainsi, un parc éolien en mer présentant un risque pour la navigation, celui-ci doit être identifié dans le plan ORSEC. Dans le cas d’un projet comme celui des îles d’Yeu et de Noirmoutier, si les services compétents estiment que le parc éolien en mer présente un risque pour la navigation, celui-ci doit être identifié dans le plan ORSEC Maritime.
Les 62 éoliennes, par temps d'orage seront toutes soumises à la foudre, comment les sécurités mécanique et surtout électrique sont-elles garanties
La protection des éoliennes contre la foudre est prise en compte dès la première phase de la conception de la machine, afin de garantir la sécurité des personnes ; des installations et l’intégrité des équipements.
Pour cela, les pales et la nacelle sont dotées de plusieurs récepteurs paratonnerres, qui captent et canalisent l’éclair et le conduisent jusqu’à la « Terre » - au sens électrique du terme - par un système de câbles dédiés, garantissant la protection des pales et des systèmes à bord de la nacelle contre les effets thermiques et électromagnétiques de la foudre. La technologie utilisée pour les éoliennes en mer est similaire sur ce point à celle des éoliennes à terre. De plus, la technologie bénéficie des améliorations issues des retours d’expérience collectés depuis plus de 20 ans des éoliennes en mer.
Le dispositif de paratonnerres fait l’objet d’essais durant la conception des éoliennes, et est régi par un standard européen IEC 61400-24.
Les éoliennes de Bouin ont 500 litres d’huile. Ce sont des éoliennes de je ne sais plus combien, pas 1 MW, je ne sais plus. Dans celles de 6 MW que vous allez mettre en place, combien y aura-t-il d’huile dans chaque éolienne ? Parce que s’il y en a 2 tonnes, multiplié par 60 éoliennes, cela fait 120 tonnes d’huile. N’y aura-t-il pas un problème un jour ?
Le projet des îles d’Yeu et de Noirmoutier prévoit l’installation d’éoliennes de 8 MW sur lesquelles la turbine contient environ 2 500 litres d’huile de lubrification (soit plus de 150 000 litres d’huile au total pour les 62 machines). L’huile est utilisée pour lubrifier le multiplicateur et la génératrice.
Un bac de rétention est installé dans la nacelle de façon à récupérer toutes les éventuelles pertes d’huile.
En outre, quand l’huile doit être vidangée, l’opération s’effectue depuis la mer, soit par un équipement autonome hissé dans la nacelle, soit avec un (petit) bateau spécialisé. Ensuite, l’huile peut être recyclée dans les filières traditionnelles de recyclage des lubrifiants.
Quel sera l’impact des anodes sur les moules? ceci est important puisque c’est le début d’une chaîne alimentaire. Et, accessoirement, une autre question sur le nettoyage des parties immergées : le devenir de ces moules, par exemple ? S’agit-il de les laisser tomber au fond au risque d’étouffer la faune et la flore benthique, ou autre chose est-il déjà prévu à ce stade-là ? Merci.
Les anodes dites sacrificielles sont des systèmes de protection des structures métalliques contre la corrosion.
Le principe de fonctionnement repose sur la dissolution de l’anode (composée de zinc ou d’aluminium) par oxydation en vue de protéger la partie immergée des infrastructures métalliques (navires, bouées, ouvrages portuaires, plateforme offshore, pile de pont). Ces anodes permettent, par leur oxydation plus rapide que celle du métal sur lequel elles sont posées, de protéger ce dernier de la corrosion. Les études en cours permettront de calculer la masse d’anodes sacrificielles nécessaire sur chaque fondation, afin que celles-ci restent en place durant toute la durée de vie du parc, sans avoir à être remplacées. Une grande partie des éléments métalliques dissous demeure attachée à la surface de l’anode et le reste est diffusé dans le milieu sous forme d’ions ou d’oxydes.
Nous disposons d’une série d’analyses en milieu portuaire et en laboratoire (Pineau et al. (2011)[1] qui étudient le transfert de l’aluminium issus des anodes sacrificielles vers l’eau, les sédiments et les mollusques (moule : Mytilus edulis). La présence d’aluminium dans les moules n’a pas pu être corrélée avec la présence d’anodes sacrificielles.
Bien que la solution privilégiée par le maître d’ouvrage soit la protection par anode sacrificielle, la solution de protection par courant induit (anode couplée à un générateur de courant continu) est également étudiée. Les études en cours permettront d’affiner les choix du maître d’ouvrage.
Concernant le devenir des moules : Le maître d’ouvrage ne prévoit pas l’application de peinture antifouling sur les parties immergées des installations. Ces peintures constituées de biocides réglementés visent à empêcher la colonisation par des organismes aquatiques des structures qui peuvent conduire à l’altération de l’intégrité de ces structures. La colonisation des structures sera donc possible (les moules ou autres organismes vivants pourront donc se fixer sur les structures métalliques), et les fondations seront conçues de manière à ne pas nécessiter de maintenance de type grattage pendant la durée de vie du projet. Il est cependant prévu qu’elles soient régulièrement (probablement annuellement) inspectées visuellement ou que des capteurs soient installés. Le cas échéant si une détérioration est détectée sur une fondation, un grattage sera mise en œuvre. Nous n’avons pas encore étudié avec les spécialistes les différentes méthodes mais ce point sera traité dans le cadre du dossier d’étude d’impact remis au plus tard en juin 2017 et soumis à l’enquête publique.
[1] S. Pineau, C. Caplat, A. Mao, D. Masson, J. Crouzillac. – 2011 – Transfert d’éléments constitutifs d’anodes sacrificielles Al-In vers l’environnement marin. 5èmes journées d’Aix - Protection cathodique et revêtements associés. 21-23 juin 2011, Aix en Provence. Com. Orale / Article.
Pourquoi installer de nouvelles éoliennes alors qu'elles sont de plus en plus contestables et abandonnées ?
Le projet de parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier répond aux objectifs définis par l’Etat sur la transition énergétique. La transition énergétique passera notamment par l’augmentation de la part des énergies renouvelables au sein du mix énergétique (23% de la consommation finale en 2020, 32% en 2030) et la limitation du nucléaire dans le mix électrique (actuellement 75%).
L’éolien en mer fait partie des énergies renouvelables sur lesquelles s’appuiera cette transition. L’Etat s’est en effet fixé comme objectif le déploiement en mer d’une capacité installée de production électrique de 6 000 mégawatts d’ici 2020.
De plus, le développement de la filière éolienne en mer permettra à la France de renforcer son indépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur. En effet, la France disposant de peu de ressources énergétiques nationales, sa consommation d’énergie la rend donc dépendante de ses importations d’énergies primaires (de pétrole, de gaz et d’uranium).
Enfin, le développement de ces projets constitue une opportunité en termes de création d’une filière industrielle : la dynamique engagée par l’Etat grâce au lancement de deux appels d’offres (2011 puis 2013) vise à donner aux industriels du secteur la visibilité nécessaire aux investissements pour créer et pérenniser la filière, et ainsi garantir des emplois dans ce secteur. Plusieurs pays européens se sont engagés plus précocement dans le développement de l’éolien en mer [1].
Actuellement, 2 488 turbines sont installées et connectées au réseau en Europe, générant une capacité totale de 8 045,3 MW dans 74 parcs éoliens répartis dans 11 pays européens différents [2]. La production des parcs éoliens en mer est de 29,6 TWh pour une année avec des conditions normales de vent, soit environ 1% de la consommation totale d’électricité dans l’Union Européenne. L’éolien offshore est une technologie certes récente en France mais sur la voie de la maturité au plan européen. Le Royaume-Uni comptait ainsi fin 2014, 24 parcs connectés au réseau pour une puissance installée de 4500 MW et le Danemark 12 pour 1 300MW. En Allemagne, les fermes pilotes ont été installées il y a plus de 5 ans comme Alpha Ventus en 2009, 16 parcs sont désormais reliés au réseau pour 1 050 MW installés.
L’association qui regroupe les producteurs européens d’énergie éolienne (EWEA) prévoit par ailleurs dans un scénario « central » que les parcs éoliens européens (27 pays) auront une capacité installée d’environ 23 500 MW en 2020, à comparer avec la capacité actuelle de 10 400 MW (2015) . (Voir le lien)
Ces éléments confirment une tendance à la hausse du développement de l’éolien en mer en Europe.
Si la technologie de l’éolien en mer est considérée comme éprouvée, la filière industrielle de l’éolien en mer française est, elle, encore en phase de développement. Les appels d’offres lancés par l’Etat depuis 2011 visent à assurer le développement et la structuration d’une filière industrielle française, capable de saisir les opportunités d’exports liées à l’essor du secteur à l’échelle internationale.
[1] En Allemagne, où la capacité installée en mer atteignait fin 2014 40 GW, la filière industrielle comptabilise aujourd’hui 19 000 emplois. Elle a constitué un levier de croissance et de re-industrialisation important pour certaines zones. Le port de Bremerhaven, qui s’est reconverti dans le secteur en 2001, a ainsi vu son taux de chômage passer de 25% en 2001 à 14% aujourd’hui.
Ne serait-il pas opportun de faire un essai avec une ou deux éoliennes pour connaître le coût d'entretien et d'éventuelles anomalies sur trois ans, avant de lancer la fatalité du projet ? Pouvoir savoir demain avec des connaissances précises des recettes et des dépenses ainsi que d'éventuelles nuisances environnementales ?
Le premier prototype de l’éolienne ADWEN 8 MW sera installé à terre fin 2015 début 2016 par Adwen, puis en mer sur un site d’essai restant à déterminer. La construction des éoliennes pour le projet démarrera en 2019, nous disposerons donc de 3 à 4 années de retour d’expérience avant la production à la chaîne des éoliennes. De plus, les éoliennes Adwen de 8 MW sont développées sur la base de la plateforme technologique éprouvée de l’éolienne AREVA 5 MW. ADWEN bénéficie donc de 11 ans de retour d’expérience depuis l’installation du premier prototype en 2004, et de plus de six ans sur l’exploitation en mer. 120 éoliennes Adwen de 5 MW ont été installées depuis lors, permettant la maturation de cette technologie.
L’éolienne AD 8-180 (8 MW) a été conçue pour réduire la fréquence des opérations de maintenance sur site. L’éolienne, dotée de nombreux composants dupliqués, est équipée d’un système de contrôle-commande qui permet, à distance, de basculer vers un composant dupliqué en cas de défaillance du premier, évitant ainsi les arrêts de production. Le système de contrôle à distance permet également, si besoin, d’arrêter ou de redémarrer chaque éolienne indépendamment.
Enfin, concernant les dépenses d’investissement et d’exploitation, construire une ou deux éoliennes ne donnerait pas d’information utile sur les dépenses d’investissements et d’exploitation du parc à terme, car les économies d’échelle sont très importantes dans ce domaine : plus on construit d’éoliennes, dans le cadre d’un plan industriel complet, plus les coûts unitaires diminuent.
Un prototype permettrait d’avoir en effet une meilleure connaissance des nuisances environnementales, notamment pour mesurer l’impact sur les fonds (forage) et sur la faune (fuite des poissons, mammifères), même si les résultats seraient spécifiques aux lieux mêmes de l’implantation. Chaque sol ayant une nature spécifique, le maître d’ouvrage doit procéder à des études géotechniques (carottage) avant l’implantation de chaque fondation sur le lieu même de l’implantation de la fondation et à des prélèvements benthiques (faune du fond marin) au cours des trois années à venir.