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Question n°20
L'énergie éolienne en mer
Production d'électricité

La « synthèse du dossier du maître d’ouvrage » parle d’une « production d’électricité équivalente à un fonctionnement à pleine puissance pendant 40 % du temps ». Ce chiffre est très optimiste par rapport aux données connues et admises généralement qui évoquent plutôt une fourchette comprise entre 20 et 30%. En admettant que ce chiffre soit justifié, une telle production aléatoire n’a d’utilité que si une autre installation de production électrique est capable de pendre le relai pendant les 60 autres %.

QUESTION : Quels sont les moyens de production d’électricité mis en place pour assurer les 60 % manquant dans des délais instantanés, afin d’assurer la continuité de la production ?


Posée par Nicolas DANICAN [MAIRIE D'ELÉTOT, 1ER ADJOINT], (ELÉTOT), le 17/04/2013

La réponse d'Eoliennes Offshore des Hautes Falaises, le 07/05/2013

Estimation de la production du parc éolien en mer

Afin d’évaluer la production du parc éolien en mer, le maître d’ouvrage a fait réaliser une étude de la ressource en vent, dont la synthèse est disponible sur le site du débat public à l’adresse suivante : http://www.debatpublic-eolienmer-fecamp.org/docs/documents-maitre-ouvrage/etude-ressource-vent-fecamp.pdf.

Cette étude conclut que si le parc éolien en mer de Fécamp se réalise, il produira autant d’électricité que si les éoliennes fonctionnaient à pleine puissance plus de 40 % du temps. Autrement dit, le « facteur de charge », défini comme le rapport de la puissance produite sur la puissance installée sur une période donnée, du parc est estimé à 40%. Ce facteur de charge est plus élevé que celui constaté pour les parcs éoliens à terre (selon le bilan prévisionnel RTE, le facteur de charge annuel moyen des parcs éoliens terrestres, pour l’ensemble des cinq dernières années est proche de 23%). Ceci s’explique en raison de vents plus forts et plus réguliers en mer qu’à terre (la vitesse moyenne du vent sur la zone du projet estimée à 100 mètres de hauteur à 32 km/h).

Réponse de RTE :

Il n’appartient pas à RTE de déterminer la politique énergétique nationale, cela relève du gouvernement. Les missions principales dévolues à RTE par la loi sont de raccorder toutes les productions aux zones de consommation, d’exploiter et de développer le réseau public de transport d’électricité.

La modération de la consommation électrique fait partie des thèmes abordés dans le cadre de la transition énergétique (autre débat en cours) : être en mesure d’effacer la consommation d’électricité s’inscrit dans cette logique du passage vers un système énergétique plus efficace et plus sobre en émissions carbonées. Ainsi, lors des pics de consommation, plus les capacités d’effacement sont importantes, plus faible est la nécessité de solliciter des moyens de production d’appoint comme des centrales à charbon ou à fioul, fortement émettrices de gaz à effet de serre.

RTE, en participant notamment sous l’égide de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) à la mise en place progressive de nouvelles règles afin de permettre de mieux valoriser financièrement la possibilité offerte à des industriels ou à des particuliers de réduire volontairement et temporairement leur consommation électrique, ou de nouveaux outils d’information comme par exemple éCO2mix permettant de connaître la production et la consommation en temps réel, s’inscrit dans les objectifs d’une plus grande sobriété énergétique. Ces innovations rendent possibles les mécanismes d’effacement de la consommation pour une gestion maîtrisée de l’équilibre entre l’offre et la demande. Des informations complémentaires peuvent être obtenues auprès de cette instance.

L’intermittence de la production éolienne représente un élément à prendre en compte parmi beaucoup d’autres aléas, comme par exemple celui sur la température, plus contraignant. Son impact est d’autant moins prégnant s’il peut être anticipé. Pour cela, RTE s’est donné les moyens d’observer en temps réel et de prévoir la production éolienne avec l’outil IPES (Insertion de la Production Eolienne dans le Système). Ainsi, sous réserve d’une répartition géographique équilibrée et d’un développement adapté du réseau de transport d’électricité, l’insertion de la production éolienne dans le système électrique français, avec les objectifs tracés par l’Etat, apparaît réalisable sans ajout de moyens de production à combustible fossile.