Vous pouvez poser des questions au maître d'ouvrage et à la CPDP, respectivement sur le projet et sur le débat.
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Je n'ai pas voulu intervenir trop souvent hier soir donc je demande ce complément par écrit.
Dans sa présentation puis ensuite dans les échanges, RTE, chargé du raccordement a évoqué une réflexion qu'ils ont menée entre des lignes en 400 000 volts et des lignes en 225 000 volts. Des précisions seraient souhaitables sur :
- les raisons du choix du 225 000 au lieu du 400 000 volts en mer (j'ai cru comprendre qu'il y avait une impossibilité technique, peut-elle être levée d'ici 2017 (avec de la recherche))
- Pourquoi ne pas privilégier le 400 000 volts à terre (il présente quels avantages ?) ?
a) La jonction d'atterrage apparaît déjà imposante, que signifierait un atterrage avec passage de 225 000 en 400 000 volts (emprise d'un poste de transformation 225 000/ 400 000) ?
b) Concernant l'atterrage à Paluel, au-delà du plus grand foncier agricole nécessaire, quelles contraintes spécifiques pour cette solution qui serait à la fois le point d'arrivée d'éolien et de nucléaire (quelle incompatibilité entre les deux ?).
Aujourd’hui, la plupart des raccordements de parcs éoliens en mer européens existants utilisent une tension d’environ 150 000 volts. Pour le raccordement du parc de Fécamp, RTE a choisi l’utilisation de liaisons à courant alternatif 225 000 volts réalisées avec des câbles tripolaires à isolation synthétique. En effet, cette technologie qui présente maintenant un niveau de maturité suffisant pour la partie sous-marine permet de minimiser le nombre de câbles par rapport au niveau de tension de 150 000 volts. C’est ce nouveau palier technologique qui devrait progressivement être retenu pour les nouveaux projets de parcs éoliens européens de niveaux de puissance et de longueur de raccordement du même ordre que celui de Fécamp.
Par ailleurs, bien que certains câbliers s’investissent sur le développement d’un nouveau palier technologique en 400 000 volts, l’offre de câbles sous-marins à ce niveau de tension utilisant la technologie à isolation synthétique n’est pas suffisamment mature ni développée aujourd’hui pour répondre aux raccordements des parcs éoliens en mer de l’Appel d’Offre n°1. En conclusion, il est impossible, sans remettre en cause le planning de raccordement et donc la mise en service du parc éolien de Fécamp, d’attendre l’évolution du marché des câbles sous-marins. C’est donc sur la technologie 225 000 volts que la solution de raccordement est basée.
a) Une jonction d’atterrage, telle que prévue pour raccorder les câbles 225 000 volts en mer et terrestre, de technologie différente, représente un ouvrage maçonné souterrain d’une surface au sol d’environ 120 m² pour chacun des deux câbles qui seront installés.
Le passage de la tension 225 000 volts à la tension 400 000 volts au point d’atterrage nécessiterait la construction d’un poste de transformation 225 000/400 000 volts d’une surface très importante, a minima 10 fois plus grande que la solution retenue. Une implantation de ce type d’ouvrage n’est pas envisageable à proximité du littoral. De plus, cette solution ne présente pas d’intérêt technique et économique.
b) Un raccordement dans la zone de Paluel nécessiterait la création d’un nouveau poste 400 000 volts à insérer dans le réseau électrique à 400 000 volts d’évacuation de la centrale de production de Paluel et la création d’un autre poste 400 000/225 000 volts à proximité de ce dernier sur lequel seraient raccordés les câbles 225 000 volts venant du parc éolien en mer de Fécamp.
Au delà de l’impact environnemental et foncier important de ces ouvrages, cette solution, plus complexe techniquement et plus chère que la solution de raccordement retenue sur le poste de Sainneville, présente un risque important sur les délais de réalisation des travaux pouvant entrainer des surcoûts induits très importants. En effet, la réalisation de tels travaux implique des modes opératoires complexes et des travaux coordonnés avec la programmation des arrêts des tranches de la centrale de Paluel. Les études menées ont démontrées que les délais de travaux de raccordement n’étaient pas compatibles avec les délais de mise en service du parc éolien de Fécamp.