Vous pouvez poser des questions au maître d'ouvrage et à la CPDP, respectivement sur le projet et sur le débat.
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Bonjour,
Je suis venu au débat public sur le thème "raccordement électrique" mais j'ai oublié de vous poser quelques questions simples mais techniques :
1) Les deux lignes sous-marines puis souterraines entre Fécamp et Sainneville seront-elles à simple ou double terne ? Même question pour la ligne souterraine entre Sainneville et Pont Sept ?
2) Vous avez dit lors du débat public qu'il aurait été préférable qu'une ligne 400 000 V raccorde le parc éolien au réseau existant (même si techniquement c'est impossible). Une ligne 400 000 V correspond à combien de lignes 225 000 V ? Jusqu'à combien de mégawatt une ligne 400 000 et 225 000 V peuvent-elles supporter ?
Je vous pose ces questions car je me demande si le réseau existant, en plus de vos projets que vous proposez, pourra supporter cette nouvelle source de production. Vous vous êtes projeté jusqu'au poste de Pont Sept, en passant par Sainneville, mais en regardant plus loin, est-ce que par exemple les lignes 225 000 Sainneville-La Vaupalière ou 400 000 V Le Havre-Rougemontiers (qui transporte déjà l'électricité produite par la centrale thermique) seront-elles capables d'acheminer cette nouvelle source ? Ne faut-il pas renforcer d'autres lignes à haute tension de la région havraise ?
Je vous remercie beaucoup par avance pour votre réponse et votre gentillesse.
Cordialement
1) Le raccordement entre le poste du consortium en mer et le poste RTE de Sainneville consiste à réaliser une liaison à 225 000 volts double terne (2 circuits électriques) sous-marine puis souterraine.
Le renforcement du réseau électrique entre les postes de Sainneville et de Pont Sept consiste à réaliser une liaison à 225 000 volts simple terne (1 circuit électrique) souterraine.
2) En premier lieu, il faut savoir que chaque ouvrage est spécifique et que le nombre de mégawatts qu’une ligne électrique peut transiter dépend de sa technologie « aérienne ou souterraine », de la tension d’exploitation, de la section des câbles conducteurs, et des conditions de pose de ces câbles (dispositions, profondeur et proximité thermiques pour les câbles souterrains…).
En ce qui concerne le ratio de la capacité de transit en mégawatts (la puissance active) pour une ligne 400 000 volts par rapport à une ligne à 225 000 volts, à section d’âme conductrice équivalente, il faut distinguer :
- les lignes aériennes, où le ratio est quasiment le rapport des tensions d’exploitation, soit environ 1,7 fois plus élevé en 400 000 volts qu’en 225 000 volts ;
- des liaisons souterraines qui, du fait de la configuration du câble, avec son isolant et son armature de protection, de sa longueur et de sa tension d’exploitation, génèrent de la puissance réactive (puissance non utilisée qu’il faut transporter ou compenser) plus importante en 400 000 volts qu’en 225 000 volts, et dont, par conséquence, le ratio pourra être bien inférieur au rapport des tensions d’exploitation.
Par ailleurs, il faut souligner qu’un câble à 400 000 volts à section d’âme conductrice équivalente sera plus gros, plus lourd et plus coûteux car le niveau d’isolement augmente avec la tension.
A titre indicatif, pour une liaison souterraine à 225 000 volts à un circuit électrique équipée de câbles de section 2500 mm² cuivre (actuellement le câble le plus gros disponible chez les fournisseurs), la capacité maximum de transit se situe en été au alentour de 400 mégawatts dans des conditions de pose favorables.
La solution de raccordement du parc éolien en mer de Fécamp sur le poste à 225 000 volts de Sainneville, avec le renforcement du réseau électrique entre les postes 225 000 volts de Sainneville et de Pont-Sept, répond aux conditions d’accueil de la production du futur parc éolien en mer de Fécamp, ainsi que des autres projets de production connus dans la zone faisant l’objet d’une demande de raccordement sur le réseau de RTE.