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Tarifs : d'une méthode de calcul à une autre.
par Sylvain NEELZ (VALOGNES), 01/12/2011
A la page 15 de la retranscription intégrale de la réunion de Cherbourg du 22 Novembre, RFF propose une estimation de l'augmentation de tarif attendue sur Paris-Caen, en s'appuyant sur ''l'augmentation de tarif par minute gagnée'' observée sur Paris-Reims, et qui est de 17 centimes, en deuxième classe et au plein tarif. ''Si l'on applique cela à Paris-Caen, cela fait 5.10 euros'', ce que l'on peut considérer comme relativement modeste. On a néanmoins la prudence de préciser :''Je ne sais pas si le raisonnement est valable''. Je voudrais simplement démontrer que ces doutes sont complètement fondés. Avant toute chose, rappelons, et c'est important, que ''plein tarif'' ne veut pas dire ''prix plafond''. C'est le plein tarif de base hors supplément de pointe. Sur Paris-Reims les départs entre 16h30 et 19h30 sont à 42 euros au lieu 32.50 euros. L'ancien itinéraire est toujours proposé, mais avec changement à Epernay, pour 25.70 euros. Mais revenons sur l'estimation de RFF citée plus haut, qui est faite en appliquant la formule (temps de trajet avant moins temps de trajet après) multiplié par 17 centimes. On se pose tout de suite une question: pourquoi l'augmentation de tarif devrait-elle dépendre non seulement des performances de la nouvelle ligne, mais aussi de celles de l’ancienne ? Plus les temps de trajet sur l'ancienne ligne seraient longs, plus les billets sur la future ligne seraient chers ? Un premier doute s'installe. De plus, le choix de Paris-Reims comme base de calcul est intéressant. Reims était historiquement à l'écart de la grande ligne Paris-Strasbourg, que les trains empruntaient jusqu'à Epernay avant de faire les trente derniers kilomètres sur une voie unique sinueuse. Le meilleur temps de trajet était de l'ordre de 1h30, équivalent au trajet routier par l'autoroute A4 (140km de centre à centre). La LGV Est est tracée au plus court entre Paris et Reims et le gain est donc très important (45 minutes, soit 50%). Tous ces éléments facilitent l'obtention d'un supplément par minute gagnée relativement bas, en l'occurrence de 17 centimes. La donne est complètement modifiée si l'on choisit Chalons-en-Champagne comme base de calcul, au lieu de Reims : mêmes tarifs que sur Reims, avant et après, mais un gain de temps apporté par le TGV de l'ordre d'une douzaine de minutes seulement. On dépasse donc les 60 centimes par minute gagnée. Pour finir, pourquoi ne pas proposer une estimation de l'augmentation de tarif basée sur un critère que certains trouveront très rationnel : la distance parcourue sur la ligne nouvelle. Après tout, l'augmentation de tarif sert avant tout à financer les infrastructures ! Reprenons Paris-Reims comme référence, où les tarifs ont augmenté de 7.50 euros pour un trajet utilisant environ 120 kilomètres de ligne nouvelle. Paris-Caen, ce sera environ 185 kilomètres de ligne nouvelle de la Défense à Mézidon en supposant le Scénario A. On s'approche donc des 12 euros d'augmentation. Simplement en remplaçant une méthode de calcul par une autre, et qui n'est certainement pas moins valable. |