Parmi les documents mis à disposition du public, figurent les comptes-rendus des ''Assises du Ferroviaire'' et, plus particulièrement, un rapport final sur ''l’économie Ferroviaire''.

Résumons ainsi son contenu : la situation économique du ferroviaire et son avenir, en l'absence de profondes réformes, serait apocalyptique. Les trains ne roulent plus que largement subventionnés de tous côtés (le prix du billet ne représentant plus que 30 à 40% de son coût réel) ; par chance (les lignes et le matériels ne sont plus entretenus) ; par décision politique plutôt qu'économique (les TGV sont déployés arbitrairement, à contre-courant d'une économie viable).

Les remèdes sont rien moins que vétérinaires : il faut mettre à bas les statuts des personnels (c'est fait, en ménageant l'existant) ; il faut s'adapter au privé; il faut augmenter très fortement les prix des billets (avec une forte différentiation, encaissant ici de confortables bénéfices pour éponger là des pertes) ; il faut abandonner l'encadrement des tarifs ; il faut mettre un moratoire sur le développement du TGV, tant que l'existant ne sera pas rénové, etc ...

On peut penser ce que l'on veut de ces propositions. Cependant, comment ne pas s'interroger sur le présent débat, où l'on nous demande si la LNPN serait plus seyante portée à l'Est ou à l'Ouest, au Nord ou au Sud, sans que ces questions fondamentales n'aient été auparavant tranchées ?

Certes, ce débat peut constituer un ''cas d'espèce'', permettant d'aborder toutes ces questions, de manière pratique plutôt que théorique. Cependant, le constat que l'on peut faire à quelques jours de sa clôture est sans appel : à quelques rares exceptions près, on nous propose d'avancer en aveugles au milieu de ces questionnements.

La contribution des usagers à l'économie du ferroviaire, et en particulier ce qu'elle serait pour la LNPN, n'est que l'une des nombreuses questions laissées, de facto, volontairement en suspens par la plupart des promoteurs du projet.