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Contribution de Sophie PRIMAS, Sénateur des Yvelines, au débat public
par Sophie PRIMAS, SÉNATEUR DES YVELINES - ADJOINTE AU MAIRE D'AUBERGENVILLE (AUBERGENVILLE), 26/01/2012
Le projet de Ligne Nouvelle Paris Normandie (LNPN) constitue indéniablement un atout pour notre département grâce à son impact direct sur la qualité du transport et ses effets induits sur le développement économique de notre région.
La LNPN sera naturellement bénéfique pour le réseau de transport de l’ouest francilien, dans la mesure où elle permettra :

• l’allègement de l’affluence automobile sur l’autoroute A13.

• une amélioration de la qualité de service ferroviaire, en s’associant au projet de prolongement du RER R (EOLE) et en multipliant les interconnexions avec le Pôle de Cergy-Pontoise nées de la Confluence Seine-Oise.

• d’exercer des complémentarités dans le développement du fret avec l’aménagement de la Seine et le développement du transport fluvial.

Par ailleurs, cette ligne sera intégrée dans le maillage des dispositifs routiers, ferroviaires et fluviaux permettant de bénéficier des multiples opportunités de développement économique régionales, nationales et internationales attachées à l’ambition du Grand Paris. Plus localement, elle sera à l’origine d’un effet d’entrainement en faveur de la croissance économique du pôle économique d’équilibre de l’ouest de la région Ile-de-France.
Dès lors, ce projet répond largement aux objectifs d’aménagement de notre territoire, ce dont l’on ne peut que se réjouir.

Toutefois, afin de gagner en efficacité et veiller à une bonne incorporation de la LNPN aux activités présentes dans la région du Mantois, le choix de la desserte de la gare de Mantes-la-Jolie est fondamental.
A travers cette desserte, la ligne à grande vitesse bénéficierait des multiples avantages géographiques, logistiques et économiques que présente l’agglomération de Mantes-en-Yvelines. La gare de Mantes-la-Jolie, bénéficiant dès 2020 du prolongement du RER E, pourrait devenir, en lien avec la création de la LNPN, un véritable nœud intermodal. Une telle interconnexion, gage d’efficacité, favoriserait naturellement l’accès à l’ensemble de la région Capitale.

Parallèlement, ce tracé accompagnerait parfaitement les projets volontaristes de développement de l’agglomération mantaise qui s’articulent notamment autour des activités induites par le Pôle Universitaire et l’installation de nombreuses activités industrielles et tertiaires.

En revanche, un autre tracé, visant au contournement de Mantes, engendrerait une consommation irraisonnée de terres agricoles, terres parmi les plus fertiles d’Ile-de-France, ainsi que la destruction d’espaces paysagers de grande qualité.
L’agriculture dans cette région du Mantois constitue l’une des économies les plus anciennes, les solides et les plus performantes de la région Ile de France. Elle participe à la progression du commerce extérieur français, notamment grâce à l’exportation massive de céréales à destination de l’Asie. Une telle dynamique ne saurait être mise en péril, mais au contraire confortée.

L’établissement du tracé ferroviaire de la LNPN sur le plateau du Mantois aurait des conséquences alarmantes pour les exploitants franciliens. En effet, pour un kilomètre de ligne ferroviaire, l’emprise de terres agricoles consommées par cette infrastructure a été évaluée à près de dix hectares. A ce constat, s’ajouterait au fil des années, l’urbanisation induite par la création de la ligne, qui favoriserait l’artificialisation des espaces avoisinants.

De plus, ce projet se situerait en parfaite contradiction avec l’objectif de réduction de la consommation des terres agricoles clairement énoncé dans l’exposé des motifs de la Loi n° 2010-874 du 27 juillet 2010 de modernisation de l'agriculture et de la pêche : « Il devient urgent de mettre en œuvre une véritable politique de préservation du foncier agricole en France, en se fixant comme objectif de réduire de moitié le rythme de consommation des terres agricoles d'ici 2020. ».

Le projet de contournement de Mantes-en-Yvelines se traduirait par ailleurs, immanquablement, par une destruction de l’unité parcellaire des exploitations concernées. Ce phénomène désorganiserait les pratiques culturales, pénaliserait notre compétitivité agricole locale et fragiliserait in fine les exploitations.

Enfin, des paysages de grande qualité seraient sacrifiés avec le passage de la LNPN à travers des espaces naturels protégés, la construction probable de viaducs dans les Vallées de la Mauldre et de la Vaucouleurs, des percées déstructurantes dans les plateaux de Jumeauville/Andelu, Lommoye.

Dans ce contexte, il me semble essentiel qu’un tracé alternatif puisse être proposé en s’appuyant sur les infrastructures existantes, ferroviaires, routières ou fluviales, et ceci en dépit des arguments techniques opposés par Réseau Ferré de France (RFF). Par ailleurs, afin de bénéficier du potentiel de l’agglomération mantaise, ce tracé devrait exploiter pleinement les possibilités d’évolution et de restructuration des gares existantes.

Enfin, plus qu’un contournement, il est nécessaire d’envisager le passage urbain de la LNPN en solution sous-terraine, à l’image du tronçon Paris-Achères, en amont de la ligne. Le surcoût d’investissement lié à ce passage sous-terrain, qui est souvent objecté, doit être reconsidéré au regard des pertes agricoles pérennes qui auraient des conséquences pour l’ensemble de notre économie, locale et nationale.

VOS COMMENTAIRES

Traversée de Mantes en sous-terrain

Parfaitement d'accord avec vous : la configuration des lieux et l'importance du pôle de correspondance de Mantes justifient qu'on étudie une solution de passage en sous-terrain avec, dans l'idéal, une possibilité de gare en connexion avec l'actuel pôle de correspondance.

Il est utile d'avoir une idée précise du probable surcoût et de le mettre en rapport avec son intérêt pour le Mantois au sens large.

Ajouté par Florent ROUAULT (PUTEAUX), le 01/02/2012